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obésité et comorbidités

Extrait de Toxic Food de William Reymond :

 » Les États-Unis changeaient.

La preuve ? Bill Clinton se faisait le chevalier blanc de la lutte contre l’obésité.

Sans douter de la sincérité de l’engagement de l’ex-Président, force est de constater le saisissant contraste entre ses propos actuels et son mode de vie passé. Durant ses huit ans à la Maison- Blanche, Clinton a incarné à lui seul le régime alimentaire américain qu’aujourd’hui il dénonce. À Washington, il a non seulement assumé son obsession pour les chips, sa passion pour les menus hamburgers-frites de McDonald’s et son appétit pour les pizzas, mais, d’une certaine manière, légitimé par cette attitude les mauvais choix diététiques de son pays. Parce que, en désirant prouver à ses concitoyens qu’il était un Américain comme les autres, en assumant ouvertement une alimentation saturée en graisse, sucre et sel, il a renoncé au rôle d’exemple à suivre qui incombe à sa fonction. Aussi, le voir aujourd’hui se présenter en porte-drapeau d’un régime alimentaire équilibré ne manque pas de piquant.

La conversion de Bill Clinton à la nécessité de lutter contre l’obésité, et plus particulièrement celle touchant les enfants, remonte à la fin de sa présidence et à son retour – provisoire – en Arkansas, l’État dont il est originaire et dont il fut gouverneur.

Cette année-là, en 2001, les services sociaux de l’Arkansas publient une étude qui le fait frémir. Et montre que, tandis qu’il détenait le pouvoir et s’amusait à prétendre que sa passion du fast- food avait conduit sa fille à croire qu’il travaillait dans un établissement de ce genre, le mal avait… grossi. Entre 1991 et 2000, le taux d’obésité en Arkansas avait en effet augmenté de 77 %. Comme dans la plupart des Etats du Sud, plus d’un adulte sur deux se trouvait en surpoids. Et, plus grave encore, alors que plus d’un tiers des habitants étaient désormais obèses, le mal promettait d’être plus répandu encore dans la génération suivante.

L’Arkansas et ses 40% d’enfants en difficulté pondérale sont donc le premier élément conduisant à la « révélation » de Clinton.

L’autre, c’est ni plus ni moins sa santé.

En septembre 2004, l’ancien Président doit arrêter précipitamment toute activité de soutien à la campagne présidentielle de John Kerry. À cause d’un état cardiaque préoccupant, il subit une intervention à cœur ouvert. Ses artères, bouchées par le cholestérol, paient le prix d’années d’excès diététiques. Si, grâce à un quadruple pontage coronarien, il échappe de justesse à une crise cardiaque majeure, la chirurgie et les traitements ont néanmoins des limites. Et les médecins lui assènent la vérité : pour vivre longtemps et bien, Bill Clinton doit changer de mode de vie, modifier ses habitudes alimentaires et pratiquer une activité sportive régulière.

Il convient de garder en tête ces éléments pour comprendre la passion qui habite Bill Clinton, le 27 juillet 2009, quand il ouvre la conférence Weight of the Nation à Washington.

Durant trois jours, aux portes du Congrès et sous l’égide du Center for Disease Control Prevention (CDC), les plus grands spécialistes du pays dressent l’état des lieux de la pandémie d’obésité qui frappe les États-Unis depuis plus de vingt ans.

Les différents nutritionnistes et travailleurs sociaux qui constituent l’essentiel du public ont été invités à pratiquer, dès 6 h 30 du matin, une heure de gymnastique, histoire de prouver à tous combien l’Amérique est prête à se lever tôt et à ne ménager aucun effort pour renverser la vapeur.

Or, précisément, des efforts, le pays va devoir en fournir – et de taille – pour affronter le mal qui menace. Avant que Clinton ne monte sur scène, la transcription du discours de Kathleen Sebelius a été donnée à la presse. En quelques lignes, la secrétaire d’État à la Santé du nouveau gouvernement Obama dresse un bilan terrible de la situation : « Deux tiers des Américains en âge adulte et un enfant sur cinq sont soit obèses soit en surcharge pondérale, assène-t-elle. Nous savons comment l’obésité augmente les risques de maladies cardiaques, de certains cancers et d’attaques cérébrales. Nous savons également que l’obésité est un symptôme précurseur essentiel du diabète. » L’ampleur du fléau n’est pourtant une surprise pour personne dans cette conférence d’experts inquiets. Année après année, statistique après statistique, le CDC et les services sociaux des cinquante États dessinent l’image d’une Amérique au bord de l’explosion pondérale. Non, le véritable choc réside dans l’annonce des conséquences économiques de la pandémie : « Le coût de l’obésité pour notre système de santé s’élève annuellement à 147 milliards de dollars. Un chiffre qui a presque doublé depuis le calcul du CDC en 1998. Afin de le mettre en perspective, l’American Cancer Society estime que le coût annuel de l’ensemble des cancers s’élève à 93 milliards de dollars. »

Alors qu’à quelques kilomètres de l’hôtel Omni Shoreham, où se déroule la conférence, Barack Obama bataille au Congrès et au Sénat pour faire passer son plan, ces chiffres faramineux sont sur toutes les lèvres. Jusqu’à Bill Clinton qui délaisse l’espace d’un instant la liste des initiatives lancées sur le sujet par sa fondation Alliance for a Healthier Generation et revient sur l’enjeu colossal que ces données soulèvent : « Tandis que les coûts médicaux liés à l’obésité continuent d’exploser […], nous devons développer des solutions innovantes pour combattre cette épidémie. L’objectif est d’essayer de modifier la course du Titanic avant qu’il ne heurte un iceberg. »

Par cette image efficace, Bill Clinton a parfaitement résumé l’épreuve qui attend Obama et qui, in fine, lame de fond inévitable, le contraindra à revoir ses ambitions sociales à la baisse.

Car, comme le souligne Eric Finkelstein, auteur principal du rapport dont les résultats furent repris par Kathleen Sebelius et l’ancien Président : « L’obésité est la principale source d’augmentation des dépenses de santé. Si le gouvernement veut contrôler ces dépenses, il faudra trouver un moyen de s’assurer que les Américains se mettent au régime, fassent du sport et choisissent collectivement un mode de vie plus sain. Sinon, nous irons droit à la catastrophe, car quelqu’un devra bien payer pour le coût exponentiel lié aux maladies de l’obésité. »

Et ce futur payeur, plan Obama ou pas, n’est pas difficile à trouver. D’après les chiffres de Finkelstein, en 2008 déjà, la moitié des 147 milliards de dollars dépensés pour traiter les malades du surpoids a été prise dans la poche… du contribuable. Pourquoi ? Parce que les maladies liées à l’obésité apparaissent tard dans la vie, donc quand le patient n’est plus pris en charge par une assurance privée mais se trouve sous le régime des retraites.

Oublions un instant la situation américaine particulièrement dramatique et essayons de voir ce que cette pandémie aura comme répercussions en Europe et au Canada, pays où le système social est plus élaboré et développé qu’au États-Unis.

Et bien, à mesure que nous adoptons le mode alimentaire américain, nous entrons à notre tour dans une spirale infernale. Plus l’industrie agroalimentaire prend le contrôle de nos assiettes, plus l’obésité s’installe dans toutes les catégories sociales, plus les maladies liées à l’épidémie, comme le diabète de type 2, vont grimper. Ainsi que le coût de leurs traitements à long terme. Alors, si un système de santé comme celui des États-Unis est quasi au bord de l’implosion en 2009 à cause de l’obésité, je vous laisse imaginer dans quel état seront les nôtres, autrement plus répandus, perfectionnés et complexes.

En déclarant que l’obésité, au même titre que le sida, la peste noire ou la grippe espagnole, relève de la pandémie, l’OMS a d’ailleurs ouvertement mis en garde nos sociétés. Car une pandémie n’a pas seulement des effets sanitaires dévastateurs ; dans son sillage, toute l’économie d’une nation se trouve en péril.

L’image de Bill Clinton n’est en fait pas assez précise. Aujourd’hui, nous sommes tous des passagers du Titanic.

La suite ……………….demain.

 

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Une étude australienne expose les effets de l’obésité paternelle sur les embryons et encourage les pères en devenir à perdre leurs poignées d’amour avant d’avoir un enfant.

Avant de devenir père, il est utile de lutter contre vos poignées d’amour.

Des souris mâles ont reçu pendant dix semaines l’équivalent d’un régime basé sur de la nourriture de fast food. Des embryons ont ensuite été créés par fécondation in vitro à partir de leur sperme afin de déterminer les effets de l’obésité paternel sur implantation de l’embryon et le développement fœtal.

« Nous avons trouvé que le développement était retardé chez les fœtus issus des pères obèses. Le taux d’implantation des embryons dans l’utérus et le développement fœtal est diminué jusqu’à de 15% chez ces animaux » déclare Natalie Binder, co-auteur de l’étude. En plus de limiter les chances de grossesse, l’obésité paternelle réduit également le développement du placenta chez la femme pouvant entraîner des conséquences négatives sur le développement de l’enfant sur le long terme.

« De nombreux hommes ne comprennent pas l’importance de leur rôle, mais il est important qu’ils soient en bonne santé avant de concevoir », a expliqué le chercheur en charge de l’étude, David Gardner.

Source : Thinking about kids? Men need to shed the kilos – août 2012

 

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les Algériens aussi sont touchés par ce fléau qui prend de plus en plus d’ampleur .

D’après un rapport publié par la FAO, 53 % des femmes algériennes sont obèses ou en surpoids contre 36 % pour les hommes. L’obésité est un fléau qui touche plus de 6 millions d’Algériens.

Des médecins et des nutritionnistes mettent en exergue l’urgence de combattre l’obésité, notamment infantile, qui ne cesse de progresser à cause du changement des habitudes alimentaires. Ils évoquent également une nécessaire « réhabilitation » de l’activité physique dans les villes, surtout chez les femmes qui sont les plus touchées par le phénomène.

 

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Extrait de Toxic Food, le livre de William Reymond :

« Le temps du changement est aujourd’hui venu.

Trente ans après la création du néologisme malbouffe, trente ans après l’apparition du premier McDonald’s en France et dix ans après le démontage de Millau, il convient de regarder la vérité en face.

Et admettre l’immensité de notre échec.

Car la malbouffe, expression à tiroirs, est désormais un concept caduc, un terme dont le sens évolue au gré des agendas politiques et des inquiétudes populaires. Un combat – hélas ! – perdu.

Qu’on en juge. En 2009, alors que nos sociétés sont traversées par une nouvelle crise économique, McDonald’s affiche des résultats débordants de santé.

En France même, territoire de José Bové, le nombre d’établissements du géant américain a presque triplé en dix ans. McDonald’s possède aujourd’hui (en 2009) 1 134 franchises réparties sur 859 communes. Force est de l’admettre, le pionnier de Strasbourg avait vu juste.

Chaque jour, dans l’Hexagone, terre fétiche de la gastronomie et de l’art de vivre, un million de nos concitoyens engouffrent le menu hamburger- frites-Coca.

Pire, la tendance est à la hausse : + 11 % en 2008 avec 3,3 milliards d’euros de chiffre d’affaires. Et certainement autant en 2009.

Mais il y a mieux – ou pire selon le point de vue.

Depuis l’épisode du démontage de Millau, la France s’est transformée en marché juteux pour le géant américain. Tandis que, dans son pays d’origine, là où la fréquentation est la plus large, le client moyen consomme pour trois euros de nourriture estampillée du plus célèbre logo de la planète, le Français fait mieux. Beaucoup mieux même.

Ainsi, avec une addition moyenne plus de trois fois supérieure à celle du consommateur américain, un ticket atteignant les dix euros par visiteur, la France occupe… la première place mondiale de la rentabilité par client.

Non, il ne s’agit pas d’une erreur : nous occupons bel et bien la plus haute marche du podium McDonald’s ! Devant les Américains !

Comme l’explique avec pragmatisme Éric Gravier, l’un des vice-présidents de la filiale hexagonale : « Les Français viennent moins chez nous que dans d’autres pays, mais ils consomment beaucoup à chaque visite. »

Si, dix ans après le coup de gueule de José Bové et la redéfinition du terme malbouffe, on ne considère pas cette réalité comme un échec majeur, il reste une dernière information hallucinante pour convaincre les sceptiques.

La France est pour McDonald’s, aujourd’hui, le deuxième pays le plus rentable au monde !

Une vérité aussi corsée qu’un bon morceau de roquefort qu’il ne sert à rien d’ignorer : en trente ans, malgré José Bové, nous nous sommes transformés en vache à lait du géant américain de la restauration rapide.

*

Le temps du changement est venu.

Aujourd’hui, notre échec ne se mesure pas uniquement à l’aune du triomphe hexagonal de McDonald’s. Il prend d’autres visages tout aussi inquiétants.

Désormais, le temps moyen passé chaque jour par une famille française pour préparer le repas flirte dangereusement avec le seuil des trente minutes. Soit beaucoup moins qu’avant ! Une tendance mondiale puisque, au Québec, ce temps est encore plus faible.

Désormais, 43 % de la population française est en surpoids. Avec près de 8 millions de cas, plus de 10% de la France est obèse. Pire, l’obésité infantile ne cesse de croître à un rythme inquiétant, proche de celui constaté aux États-Unis. Avec un taux doublant tous les dix ans, nous n’aurons bientôt rien à envier au mal qui gangrène le continent nord-américain.

 

Faut-il poursuivre ?

En 2009, en France, un adulte sur cinq est victime du cholestérol et dix millions de personnes souffrent d’hypertension. On compte aussi 2 millions de diabétiques – dont 8 000 sont, chaque année, amputés d’un membre -, un demi-million de cardiaques dont 170 000 décèdent de complications liées à leur état. Sans oublier, afin de conclure ce terrible état des lieux, qui vaut aussi pour la Belgique, l’Allemagne, les Pays-Bas, l’Espagne, le Canada, la Grande-Bretagne, les innombrables personnes atteintes de cancers directement liés à l’alimentation.

*

Le temps du changement est venu.

Et, avec lui, la nécessité de revoir la définition du mal qui nous ronge.

Oui, McDonald’s, Coca-Cola et consorts détiennent une part de responsabilité dans le développement de la pandémie d’obésité. Un rôle qui, malgré les discours rassurants des dirigeants de ces compagnies, n’est pas prêt de diminuer.

Oui, comme l’ont fait José Bové et d’autres, il fallait révéler publiquement les dangers de ce mode de consommation – et il faut continuer à le faire -, tant les périls encourus sont sanitaires et culturels.

Mais, en braquant les projecteurs de l’opinion, des médias et des consciences sur cet unique aspect de la crise, les nouveaux chiens de garde de la malbouffe nous ont involontairement aveuglés.

Car la malbouffe conceptualisée par Bové au lendemain de Millau n’est pas, à elle seule, responsable de nos santés déclinantes.

Le véritable coupable est ailleurs.

Différents indices le prouvent.

Lors de chacune de mes rencontres avec des victimes de la pandémie, qu’elles soient obèses ou atteintes d’un cancer du côlon, françaises ou américaines, mon constat fut identique : l’essentiel de l’alimentation de ces personnes ne provenait pas des enseignes de restauration rapide. Mieux – si je puis dire -, certains lecteurs touchés voient dans les maux les affectant une sorte d’injustice divine puisqu’ils ont depuis longtemps boycotté tout ce qui ressemble à un hamburger.

À tous, ma réponse a été identique : le véritable coupable est ailleurs.

Un coupable aussi obèse que ses victimes. Dont le surpoids se mesure en euros. Qui, en France, avec un chiffre d’affaires de 163 milliards d’euros, pèse deux fois plus que le secteur automobile et quatre fois plus que l’industrie pharmaceutique. Et qui, trente ans après la publication du livre de Stella et Joël de Rosnay, a conquis nos assiettes tandis que nous nous battions contre d’autres moulins à vent.

C’est l’industrie agroalimentaire.

Un monde qui, désormais, représente 80 % de notre alimentation.

*

Le temps du changement est venu.

Ce saut vers le passé en quête de l’origine des différents sens d’une expression médiatique était nécessaire.

En concentrant notre attention sur les risques hygiéniques de l’alimentation moderne puis sur le péril représenté par la restauration rapide, nous avons oublié les mises en garde initiales – et pourtant avisées – de Stella et Joël de Rosnay.

Au fil du temps, le concept de malbouffe a perdu de son sens pour devenir un terme fourre-tout qui, finalement, ne met plus en garde contre les vrais dangers auxquels nous devons faire face.

Aussi, trente ans après, pour décrire l’ampleur du péril, mieux vaut créer une nouvelle expression.

En 2004, Kelly Brownell, directeur du Rudd Center for Food Policy and Obesity à Yale et expert reconnu mondialement, publiait un ouvrage intitulé Food Fight : The Inside Story of the Food Industry.

Son livre, visant à découvrir les causes de la pandémie d’obésité, racontait un système où, finalement, le consommateur se retrouvait seul face à une alimentation industrielle de mauvaise qualité, qui plus est trop riche en calories, en graisse et en sel. Une offre disponible partout, peu chère et soutenue par un battage publicitaire permanent. S’ajoutant à d’autres facteurs environnementaux tels que la sédentarisation de nos modes de vie, l’augmentation de la taille des portions, les investissements colossaux en marketing et l’infiltration des écoles par les géants de l’agroalimentaire, cette nouvelle forme de malbouffe, bien plus vaste et complexe, se retrouvait selon lui à l’origine de nos maux.

Après le temps de la junk food et du fast-food, après de Rosnay et Bové, Brownell venait de mettre le doigt sur un nouveau péril.

Son nom ?

La toxic food. »

La suite ……. demain.

William Reymond n’a pas hésité à intituler son premier livre TOXIC et son deuxième livre TOXIC FOOD, au risque d’introduire une certaine confusion.

Mais, au fur et à mesure de son enquête, on constate l’ampleur des dégats de l’industrialisation de l’alimentation et sa responsabilité dans la pandémie d’obésité.

C’est pourquoi dans le réseau ROSA, nous ne pouvons pas imaginer une prise en charge de l’obésité qui ferait l’impasse sur cet aspect de la question.

 

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Le nouveau projet de Bloomberg pour lutter contre l’obésité à New York: promouvoir… les escaliers.

Depuis son arrivée à la mairie de New York en 2002, Michael Bloomberg a mené de nombreux projets visant à améliorer la santé de ses administrés, en luttant tout particulièrement contre l’obésité (notamment via une vaine tentative d’interdire les sodas XXL).

A quelques mois de la fin de son mandat, il invite cette fois-ci les New-Yorkais à bouger leurs corps en prenant les escaliers, raconte le New York Times. Son idée? Mettre en place «une approche globale de la planification urbaine».

Du long terme, donc, pour que les habitants marchent plus, dans cette «ville verticale» où beaucoup de déplacements se font de bas en haut.

Bloomberg a ainsi présenté deux projets de loi ayant pour but d’accroître la visibilité et de faciliter l’accès à au moins un escalier, dans tous les nouveaux bâtiments. Des escaliers qui devront être ouverts, lumineux, propres, et pas seulement réservés aux situations d’urgence.

Cela se traduirait aussi par plus de signalétiques montrant la direction de la marche vers les étages, et une injonction récurrente: «Prenez les escaliers!».

Pour plancher sur le sujet, la ville va travailler avec le nouveau Center for active design. Pour «promouvoir la santé à travers le design» des bâtiments, des rues, des quartiers…

Cet active design (littéralement design actif), a plusieurs facettes intéressantes, toujours avec ce but de prendre soin de la santé des habitants avec des installations urbaines adaptées: les transports (comment favoriser un environnement agréable pour les piétons et les cyclistes, avec des voies sécurisées, plus d’arbres, du street art…), les bâtiments (plus d’escaliers, donc, visibles et attractifs, mais aussi des espaces de travail qui favorisent la circulation, des cuisines dans les bureaux pour éviter le Big Mac, des garages à vélo…), les «aires récréatives» (parcs et squares accessibles, jeux sécurisés pour les enfants…) et «l’accès à la nourriture» (des espaces pour des stands de fruits et légumes localisés grâce à une carte spéciale, des jardins communautaires ou sur les toits, des fontaines à eau visibles…).

Ce Center for active design va donc explorer de nombreuses pistes, pas que celle des escaliers.

«Je ne suis pas ici pour vous dire comment vivre», s’est justifié Bloomberg, souvent accusé d’être le représentant du «nanny state» («état hyperprotecteur»), en précisant que les New-Yorkais ont quand même une espérance de vie supérieure de 3 ans à la moyenne nationale. Mais l’obésité reste la deuxième cause de décès évitables dans la ville, après le tabagisme.

 

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Extrait de Toxic food, le livre de William Reymond qui fait suite àToxic :

« Le 9 avril 2008, Luc Chatel, secrétaire d’État chargé de l’Industrie et de la Consommation et porte-parole du gouvernement Fillon, remettait la Légion d’honneur à l’industriel français Jacques Borel. Un sacré symbole !

À vrai dire, cette récompense ne surprend guère. Car avant de devenir un spécialiste du lobby pro-restauration à l’échelle européenne, Jacques Borel est une success-story à la française.

Né en 1927, diplômé d’HEC, Borel abandonne une carrière prometteuse chez IBM en 1957 afin de se lancer dans la restauration. Mais pas n’importe laquelle. Influencé par les modèles anglais et américain, il souhaite importer en France une nouvelle manière de manger. Son premier établissement, installé à proximité des Champs-Élysées, est un restaurant libre-service. Quant à son nom – L’Auberge Express -, il ne laisse planer aucun doute quant aux intentions de l’homme d’affaires. L’idée de Borel est simple : appliquer certaines méthodes industrielles à la restauration. De fait, dans un autre de ses restaurants, les chaussures de ses serveurs sont équipées de podomètres pour mesurer le parcours à suivre le plus efficace de la cuisine à la salle. Une rentabilisation de l’alimentation en somme.

Dans son discours, Luc Chatel a plutôt pris soin de rappeler que l’heureux bénéficiaire de la médaille officielle avait inventé, en 1967, les tickets- restaurant. Inspiré par cette innovation anglaise, le père du « ticket-repas » avait même obtenu du ministre des Finances de l’époque, Michel Debré, et ce après sept années de négociations, une exonération des charges sociales sur cette trouvaille aujourd’hui largement répandue.

Pour autant, ce bout de papier ne doit pas occulter une autre réalité : Jacques Borel est le créateur des restaurants d’autoroute. À l’époque pompidolienne, les quelques aires de repos maillant le territoire étaient équipées de stations- service, parfois de toilettes, mais jamais de lieux où on servait un repas avec entrée, plat et dessert. En inaugurant son premier établissement « Jacques Borel » sur l’A6 au début de l’été 1969, l’industriel bouscule les habitudes : « Ça a été immédiatement un succès […] jusqu’à 10 clients à la minute, soit 6 000 clients par jour, là où un restaurant avec service à table est limité à 400 couverts», reconnaît-il. Des chiffres qui doubleront lors des périodes de départ en vacances et après l’ouverture de l’autoroute Paris-Lyon- Marseille l’année suivante. Une véritable révolution surtout.

* *

La politique est l’art de l’équilibre.

À un moment, on remet la Légion d’honneur à Jacques Borel ; à un autre, on défend les 80 propositions destinées à lutter contre l’obésité présentées à l’Assemblée nationale.

Un jour, on embrasse le « Napoléon du prêt- à-manger » ; l’autre, on s’alarme du constat que « si rien n’est fait, l’obésité touchera 30 % des Français d’ici à 2020 ».

Car voilà : Jacques Borel n’incarne pas seulement une réussite. Il est aussi, ne lui en déplaise, le père de la malbouffe à la française.

De fait, des décennies avant d’entendre le discours du ministre lui remettant sa médaille, cet homme entreprenant a été un symbole… malgré lui.

L’incarnation du pire de la nourriture industrielle, une alimentation sans goût, sans saveurs, sans tenue. Les preuves ? Elles sont multiples. Et pas seulement parce que, dès 1961, ce monsieur a été le cerveau présidant à l’expérience – ratée – de la chaîne de fast-food Wimpy.

À la fin des années 1970, au moment même où le terme de malbouffe commence à faire le tour des médias, Jacques Borel est si attaqué et son image si négative qu’il doit rebaptiser les enseignes de ses restaurants autoroutiers.

Même les humoristes s’y mettent. Coluche, dans son sketch Le Belge, s’inspire des vers de Jacques Brel sur son célèbre plat pays pour brocarder l’industriel en ces termes : « On s’est arrêté pour manger chez Jacques Borel ; c’est celui qui fait le plat pourri qui est le mien. »

Le ton se fait plus incisif chez Renaud qui, en 1980, chante dans L’Auto-stoppeuse :

On s’est arrêté pour bouffer après Moulins Et Jacques Borel nous a chanté son p’tit refrain Le plat pourri qui est le sien, j’y ai pas touché. Tiens, c’est pas dur, même le clébard a tout gerbé.

Mais c’est au cinéma que les attaques contre le modèle alimentaire proposé par l’industriel se révèlent les plus virulentes. Ainsi, après un film de Gérard Pirès où Claude Brasseur incarne un serveur d’un restaurant autoroutier en proie aux critiques de ses clients (l’agression), c’est Louis de Funès qui sonne la charge derrière la caméra de Claude Zidi. En 1976, il joue en effet Charles Duchemin, critique gastronomique féru de cuisine de qualité, s’opposant à un Tricatel sans morale, dans le mythique « L’Aile ou la cuisse ».

Jacques Tricatel, Jacques Borel… La ressemblance est évidente et même revendiquée par Claude Zidi quand il évoque la naissance du scénario : « Avec des amis, nous avons un jour lancé la conversation sur le guide Michelin et sur la « malbouffe” qui commençait à sévir, raconte-t-il. Ainsi sont nés Duchemin et Tricatel, amalgame entre Borel, l’inventeur des restoroutes, et Ducatel, candidat farfelu à la présidentielle. »

De Coluche à Renaud, de Borel à Tricatel, la malbouffe épinglée par Stella et Joël de Rosnay est donc à l’époque clairement identifiable : la nourriture industrielle.

Hélas ! l’expression va rapidement changer de sens, faussant pour longtemps notre perception du péril. »

La suite …………… demain.

 

 

 

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A Dubaï, pendant le mois de jeûne musulman du ramadan, la municipalité offre de l’or aux habitants qui perdraient plus de deux kilos en un mois, dans le cadre de la lutte contre l’obésité, rapporte la presse locale

A Dubaï, tous les moyens sont bons pour lutter contre l’obésité. Les fidèles, qui font le jeûne du ramadan, vont ainsi pouvoir être motivés pour perdre du poids. « Plus vous perdrez du poids, plus vous gagnerez d’or », a assuré Hussein Lootah, directeur général de la municipalité de Dubaï.

Alors que le Ramadan consiste, pour les fidèles, à s’abstenir de boire et de manger durant la journée, au coucher du soleil, tout est permis. Un mode d’alimentation déconseillé par les nutritionnistes, puisque le soir, on stocke davantage les graisses. Pour un meilleur ramadan, la municipalité a donc lancé cette initiative qui départagera les gagnants par un tirage au sort. Les trois premiers gagneront chacun une pièce d’or d’une valeur de 20.000 dirhams (5.400 dollars environ). Les autres se partageront des récompenses d’une valeur globale de 200.000 dirhams (54.000 dollars).

Une balance sera installée dans les parcs publics de Dubaï où les participants pourront se faire peser, une première fois vendredi puis à nouveau le 16 août. Des nutritionnistes et des médecins seront présents pour les conseiller dans leur perte de poids, mais s’engageront, selon la presse, à ne pas recourir à des « méthodes malsaines ».

 

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Extrait de Toxic food, le livre de William Reymond qui fait suite àToxic :

« Tout est toujours question de perception…

L’analyse qui s’esquissait dans mon esprit durant l’enregistrement de Tout le monde en parle avait de quoi exciter. Là, au détour d’une phrase, je venais de comprendre une raison essentielle de notre échec alimentaire.

Et puisque, aujourd’hui, le constat est identique, autant entamer ce livre avec une révélation douloureuse : depuis au moins deux décennies, sur ce front-là, nous avons entrepris la mauvaise bataille.

Le pire, c’est qu’il faut poursuivre par une autre constatation pénible, encore plus étonnante : José Bové est, indirectement, coupable de cet aveuglement collectif !

Non, je n’ai pas cédé aux sirènes lucratives des géants de l’agroalimentaire ni retourné ma veste. Mais si cette double vérité est osée et – volontairement – provocante, ce n’est pas sans raison. Pour comprendre ma réflexion, saisir les enjeux des combats à venir et s’approprier les outils permettant de vaincre, il faut entreprendre un petit saut dans le temps. Et évoquer un anniversaire…

Le 17 septembre 1979, voilà tout juste trente ans, la chaîne américaine McDonald’s ouvrait sa première franchise en France.

(Les grandes compagnies aiment réécrire l’histoire afin qu’elle serve leur légende. Si 1979 est la date « officielle » de l’arrivée de McDonald’s en France, en réalité, elle remonte à… 1972. À l’époque, la compagnie qui ne croyait guère au marché français avait laissé les mains libres à Raymond Dayan. Le récit enquêté de cette reprise de contrôle et les raisons de la date escamotée se lisent ici : http:// www.superflux.fr/article-10.php)

C’était à Strasbourg, avec Michel Ksianzenicer comme précurseur. Un homme qui, comme il aime à le relater, avait l’impression de se retrouver dans la peau « d’un pionnier ».

Il ne se trompait pas puisque, une décennie plus tôt, les rares établissements de la marque Wimpy avaient mis la clé sous la porte. Depuis 1961, sous l’impulsion de l’industriel Jacques Borel, la première chaîne de restauration rapide à s’implanter dans l’Hexagone tentait de convaincre les Français que le menu hamburger-frites- Coca avait de l’avenir, mais sans succès. À cause d’établissements mal implantés et sans doute trop en avance sur son temps, l’expérience Wimpy dura huit ans et s’acheva en 1969.

Aussi, l’ouverture d’un McDonald’s à Strasbourg, dix ans plus tard, exhalait l’authentique saveur d’une première tandis que le public français incarnait les promesses d’une riche terre vierge à conquérir.

À en croire les souvenirs de Michel Ksianzenicer, « l’accueil avait été plutôt chaleureux, les réactions des Alsaciens (étant) plus curieuses qu’hostiles ».

Les propos que j’utilise ici proviennent d’un document officiel de McDonald’s France intitulé sobrement Notre histoire et qui détaille en cinq pages les dates clefs de l’expansion française et mondiale de la marque. Les curieux y découvriront, par exemple, que le premier drive-in made in France fut inauguré en 1986 à Mantes-la-Ville ou qu’en 1995 McDonald’s reçut le Trophée Environnement Entreprise décerné par le ministère de l’Environnement. Pour autant, plus que les dates liées à l’expansion de la compagnie dans l’Hexagone, c’est un autre point du document qui a attiré mon attention.

Chaque entrée est en effet accompagnée de repères chronologiques citant les événements survenus au même moment. Ainsi, pour l’année 1995, nous apprenons que « la Bibliothèque nationale de France est inaugurée à Paris par François Mitterrand » et que « l’ONU déclare que « les droits des femmes sont partie intégrante et indivisible des droits humains » ».

Je ne vais pas épiloguer sur cette stratégie, vieille comme l’invention de la publicité et de la politique, qui consiste à tenter de redorer son blason en l’associant, indirectement, à des valeurs positives comme les progrès scientifiques, culturels ou humanistes. McDonald’s n’étant ni la première ni la seule société à le faire, impossible de lui en tenir rigueur. Non, ce qui m’intéresse, c’est la liste des événements mis en avant par la marque pour 1979, date de son arrivée en France.

On y lit ainsi que « Simone Veil est élue présidente du Parlement européen à Strasbourg », que « Mère Teresa reçoit le Prix Nobel de la Paix » et que « la fusée Ariane est prête à prendre son envol ». Que du positif en somme et aucune mention de la crise de la sidérurgie en Lorraine, du second choc pétrolier, du mitraillage du siège du patronat français par Action directe, de l’assassinat de Pierre Goldman, de la mort de Jacques Mesrine, des débuts de l’affaire Boulin et des diamants de Bokassa impliquant Valéry Giscard d’Estaing, président de la République de l’époque.

Ces oublis, je l’ai dit, n’ont rien d’étonnant mais c’est sur une autre absence que je souhaitais m’étendre.

Alors que, du côté de la place des Halles, à Strasbourg, McDonald’s entamait sa conquête de France, d’autres pionniers créaient une expression qui allait bientôt hanter le géant américain.

Parfois, les découvreurs portent costume cravate et tailleur Chanel. Parfois même, ils mettent au jour des vérités essentielles sans saisir forcément l’importance de leur trouvaille. Ainsi Stella et Joël de Rosnay ont-ils été les inventeurs, il y a exactement trente ans, du concept de… malbouffe !

L’ironie de la situation est aussi croustillante qu’une portion de frites. Au moment même où McDonald’s ouvrait sa première franchise en France, le biologiste et son épouse d’origine anglaise inventaient le néologisme qui, aujourd’hui, définit le fast-food.

Un hasard sidérant que l’on pourrait croire tout droit sorti de l’imagination d’un esprit diabolique.

Pourtant les faits sont là : alors que Michel Ksianzenicer inaugurait son établissement strasbourgeois, les époux de Rosnay publiaient chez Olivier Orban un livre intitulé La Malbouffe. Comment se nourrir pour mieux vivre.

En 1979, comme le précise Joël de Rosnay, le vocable a été créé « à partir des concepts de mal-nutrition et de grande bouffe – en référence au film de Marco Ferreri – pour exprimer le paradoxe de notre époque : d’un côté des gens qui meurent de faim faute d’aliments et, de l’autre, des gens qui tombent malades parce qu’ils mangent trop et surtout mal. [Le titre] se voulait humoristique, ironique et constructif. »

Plus étonnant encore, le concept de « mal-bouffe » créé par Stella et Joël de Rosnay ignore la menace alimentaire à laquelle il est associé de nos jours. Ainsi, aucune mention directe de l’alimentation de type fast-food dans cet ouvrage mais une critique sensée de l’alimentation quotidienne que les deux auteurs jugent « beaucoup trop riche en graisses et en sucres […] les risques encourus sont l’hyperglycémie et les maladies cardiovasculaires ». Comme le précise Jean-Paul Escande lorsqu’il les reçoit sur Antenne 2, les époux de Rosnay ne proposent d’ailleurs pas de régime « mais l’autonorme avec un meilleur équilibre des repas (graines – œufs-fromages-aliments à fibres…) qui devrait être enseigné dès l’école ».

Si l’ouvrage préserve l’enseigne à l’arche dorée, c’est donc simplement parce que la restauration rapide à l’américaine est alors une rareté en France. Au-delà de l’expérience strasbourgeoise de 1979, il faudra en effet attendre 1984 avant que McDonald’s ouvre, rue Montmartre, son premier établissement de la capitale.

Tout en étant des précurseurs, les de Rosnay concentrent en somme leurs craintes sur la passion française pour la charcuterie, l’excès de viande et un recours trop systématique au sucre et au sel.

Plus intéressant en le lisant aujourd’hui : les deux auteurs condamnent fermement les « produits non-naturels » issus de l’industrie agroalimentaire. Selon de Rosnay, l’une des clés ouvrant la voie au mieux-vivre consiste à « vaincre la résistance des industriels ».

Vaincre la résistance des industriels… Souvent, les pionniers sont également des visionnaires !

* *

Résumons-nous.

En 1979, savoureux hasard, alors que McDo-nald’s inaugure sa première franchise française, Stella et Joël de Rosnay inventent le terme de malbouffe.

Mais l’expression n’évoque pas le fast-food, désignant plutôt les risques liés à la consommation de nourriture industrielle. Compte tenu du peu d’établissements commercialisant des hamburgers, que les auteurs aient un autre centre d’intérêt est logique. La France des années 1970, à l’instar de tous les pays développés, effectue surtout un bond vers la modernité, c’est cela qu’il convient d’ausculter.

Côté alimentation, ce « progrès » se traduit par l’explosion du nombre de supermarchés, lesquels remplacent peu à peu les épiceries et les boutiques spécialisées, ainsi que par une baisse du temps passé à cuisiner et à se nourrir et – surtout – par l’émergence de la production, en masse, de produits issus de l’agroalimentaire.

Car, quand les époux de Rosnay écrivent leur livre, la nourriture industrielle est déjà implantée en France. Depuis une décennie même. Or un homme est alors le symbole détesté de cette « modernisation » de nos assiettes.

La suite (après ce hors d’oeuvre) ………..demain.

 

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Toutes les personnes qui ont suivi le feuilleton quotidien de ce début d’été en lisant quotidiennement les extraits de Toxic de William Reymond , ont sûrement été déçues que cela s’achève et frustrées que cela s’achève fin 2006.

William Reymond a publié une suite : »Toxic Food » qui s’achève fin 2009 pour notre plus grand plaisir.

On se propose d’en reprendre la divulgation par petits extraits quotidiens. Les plus impatients pourront se procurer le livre ….

Dans ce premier extrait introductif, William Reymond explique pourquoi il a écrit une suite.

 

« En voyant la profusion des enseignes lumineuses siglées McDonald’s, Burger King et Pizza Hut, en constatant la quantité de sirop de fructose-glucose contenue dans un litre de Coca-Cola, en découvrant l’affluence aux buffets à volonté et les invitations permanentes des restaurants à manger à prix sacrifié, j’avais mis le doigt sur la réalité d’une crise en devenir. Car, à Rio Grande City, un quart des enfants de moins de cinq ans sont obèses et près de la moitié de ceux âgés de dix ans, suivant l’exemple de leurs parents, s’affirment comme de sérieux candidats au diabète de type 2.

Je l’avais écrit alors, le border town2 ressemblait à un atroce laboratoire. Où l’on pratiquait une expérience ultime d’abêtissement des règles alimentaires. Certes, dans un combat perdu d’avance, quelques justes tentaient d’alerter l’opinion, de mettre en garde la population et les autorités, voix fluettes prêchant dans le désert et trop peu puissantes pour être entendues d’une société américaine dominée par les géants de l’industrie agroalimentaire.

C’était en 2006. Depuis, Rio Grande City, son accent hispanique et son odeur de graillon n’ont cessé de hanter mon esprit.

Si depuis j’ai avancé sur des chemins bien différents, il m’est arrivé de revenir sur ces terres familières. Ainsi, en 2007, pour un Envoyé Spécial consacré aux acides gras-trans. Mais c’est surtout l’audience rencontrée par Toxic, en France et au Québec, ainsi que les courriers et e-mails de lecteurs profondément touchés qui m’ont interpellé.

Tout au long de la rédaction de Toxic, une vérité m’avait habité : j’étais un père scandalisé. Et le sang qui bouillonnait en moi avait nourri l’encre de mes mots.

Cette sincérité, cette volonté citoyenne de s’engager pour assurer un avenir alimentaire meilleur à nos enfants, je l’ai retrouvée dans les nombreux courriers reçus. Un flux, preuve de la persistance du problème, qui ne faiblit pas.

J’ignore lequel d’entre vous, chers correspondants lecteurs, m’a convaincu de la nécessité de replonger dans les maux de notre alimentation et de poursuivre le sillon tracé par Toxic.

Peut-être est-ce Jacques, directeur de recherche en Suisse, effaré de découvrir les « causes de la dégradation de la santé publique » ? Peut-être est-ce Madeleine, une jeune Française tiraillée entre le soulagement de savoir et l’inquiétude devant la vérité ? Peut-être plutôt Nathalie, une mère de famille de Montréal décidée à repartir à la conquête des assiettes de ses deux fillettes et désirant savoir comment s’y prendre ? À moins qu’il ne s’agisse d’un des messages reçus d’Italie, des Pays-Bas, de Belgique ou de Corée du Sud, lesquels, malgré les distances, traduisaient tous des angoisses identiques, prouvant ainsi la globalisation du mal ? Pour tout dire, il est impossible de savoir tant c’est assurément chacune de vos lignes qui a contribué à la naissance de ce nouvel opus.

En revanche, je me souviens précisément du moment où, pour la première fois, l’idée de reprendre le flambeau porté dans Toxic est venue m’effleurer.

C’était sur le plateau de la version québécoise de l’émission Tout le monde en parle. Je venais d’expliquer à Guy A. Lepage, son animateur, que la crise mondiale d’obésité, au-delà des kilos en trop, était la face très visible d’un iceberg bien plus dangereux. Et que, sous la surface, dans les sombres profondeurs de l’océan de notre ignorance, là où l’opacité ne laisse plus passer la lumière, se cachait un autre monde redoutablement toxique. Et qui, pour le coup, nous concernait tous.

Tandis que Guy souhaitait en savoir plus, l’évidence venait de me frapper : si l’occasion se présentait, je savais désormais où plonger. »

La suite ……………..demain

 

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Un avatar qui vous ressemble et adopte une bonne hygiène de vie peut vous aider à perdre du poids.

Selon un article de Journal of Diabetes Science and Technology, des femmes en surpoids ont perdu près de 2 kg en 4 semaines en regardant un avatar qui apprenait les bons comportements pour perdre du poids.

Dans cette petite étude américaine, les chercheurs se sont demandé si des avatars (personnages virtuels) pouvaient être utiles pour aider des femmes en surpoids à adopter les bons réflexes alimentaires. En effet, d’autres travaux ont montré que la réalité virtuelle pouvait changer efficacement des comportements. Par exemple, des personnes qui regardent un avatar courir sont plus susceptibles de faire de l’exercice le lendemain si l’avatar leur ressemble.

Dans un premier temps, les chercheurs ont questionné 128 femmes en surpoids. La plupart avaient essayé de perdre du poids pendant l’année précédente et n’avaient jamais utilisé un jeu de réalité virtuelle. Malgré tout, 88 % ont dit être intéressées par un programme qui utiliserait la réalité virtuelle pour perdre du poids. Certaines ont dit qu’un avatar pouvait les aider à visualiser les comportements adéquats pour leur santé.

Ensuite, les chercheurs ont créé des vidéos qui montraient un avatar dans différentes situations : marcher sur un tapis de course, pousser un chariot au supermarché… Les femmes n’avaient pas à manipuler l’avatar, juste à regarder la vidéo qui ne durait que 15 min. La couleur de peau et la forme de la silhouette de l’avatar se conformaient le plus possible à l’apparence de la personne. Pendant 4 semaines, 8 femmes en surpoids sont venues une fois par semaine à la clinique pour regarder une de ces vidéos.

Par exemple, dans un module, l’avatar était à table et apprenait à choisir des portions de la bonne taille. Ou bien, grâce à leur avatar, les participantes apprenaient à quel rythme marcher sur un tapis de course pour perdre du poids.

Au bout des 4 semaines, les femmes ont perdu en moyenne 1,6 kg. Toutes ont dit qu’elles recommanderaient ce programme et que cela avait influencé leur comportement.

En conclusion, la réalité virtuelle représente un outil prometteur et peu coûteux pour aider les personnes obèses ou en surpoids à perdre du poids.

Source

Napolitano MA, Hayes S, Russo G, Muresu D, Giordano A et Foster GD. Using avatars to model weight loss behaviors: participant attitudes and technology development. Journal of Diabetes Science and Technology. 2013. 7(4): 1057-65.

 

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