Le nouveau projet de Bloomberg pour lutter contre l’obésité à New York: promouvoir… les escaliers.
Depuis son arrivée à la mairie de New York en 2002, Michael Bloomberg a mené de nombreux projets visant à améliorer la santé de ses administrés, en luttant tout particulièrement contre l’obésité (notamment via une vaine tentative d’interdire les sodas XXL).
A quelques mois de la fin de son mandat, il invite cette fois-ci les New-Yorkais à bouger leurs corps en prenant les escaliers, raconte le New York Times. Son idée? Mettre en place «une approche globale de la planification urbaine».
Du long terme, donc, pour que les habitants marchent plus, dans cette «ville verticale» où beaucoup de déplacements se font de bas en haut.
Bloomberg a ainsi présenté deux projets de loi ayant pour but d’accroître la visibilité et de faciliter l’accès à au moins un escalier, dans tous les nouveaux bâtiments. Des escaliers qui devront être ouverts, lumineux, propres, et pas seulement réservés aux situations d’urgence.
Cela se traduirait aussi par plus de signalétiques montrant la direction de la marche vers les étages, et une injonction récurrente: «Prenez les escaliers!».
Pour plancher sur le sujet, la ville va travailler avec le nouveau Center for active design. Pour «promouvoir la santé à travers le design» des bâtiments, des rues, des quartiers…
Cet active design (littéralement design actif), a plusieurs facettes intéressantes, toujours avec ce but de prendre soin de la santé des habitants avec des installations urbaines adaptées: les transports (comment favoriser un environnement agréable pour les piétons et les cyclistes, avec des voies sécurisées, plus d’arbres, du street art…), les bâtiments (plus d’escaliers, donc, visibles et attractifs, mais aussi des espaces de travail qui favorisent la circulation, des cuisines dans les bureaux pour éviter le Big Mac, des garages à vélo…), les «aires récréatives» (parcs et squares accessibles, jeux sécurisés pour les enfants…) et «l’accès à la nourriture» (des espaces pour des stands de fruits et légumes localisés grâce à une carte spéciale, des jardins communautaires ou sur les toits, des fontaines à eau visibles…).
Ce Center for active design va donc explorer de nombreuses pistes, pas que celle des escaliers.
«Je ne suis pas ici pour vous dire comment vivre», s’est justifié Bloomberg, souvent accusé d’être le représentant du «nanny state» («état hyperprotecteur»), en précisant que les New-Yorkais ont quand même une espérance de vie supérieure de 3 ans à la moyenne nationale. Mais l’obésité reste la deuxième cause de décès évitables dans la ville, après le tabagisme.
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Un juge a décidé que la ville de New York, et son maire Michael Bloomberg, ne pouvait pas interdire les sodas géants, comme elle s’apprêtait à le faire pour lutter contre l’obésité.
Quelques heures avant l’entrée en vigueur d’une interdiction de tous les sodas et boissons sucrées faisant plus de 47 centilitres (cl), le juge Milton Tingling a qualifié cette mesure d' »arbitraire » et l’a bloquée « de façon permanente ».
Cette décision est une défaite pour le maire Michael Bloomberg, à l’initiative de cette mesure par laquelle il entendait lutter contre l’obésité, qui touche plus de la moitié des habitants de New York. Il avait annoncé en mai dernier son intention d’interdire les sodas géants, ce qui aurait été une première pour une ville américaine. Son annonce avait suscité un débat passionné, avec pétitions et campagnes de presse des deux bords. Certains avaient crié à l’atteinte aux libertés, estimant que ce n’était pas à la mairie de décider de ce qu’ils pouvaient boire.
54% des New-Yorkais étaient opposés à cette interdiction.
L’interdiction devait concerner les enseignes de restauration rapide, les cinémas, les stades, les restaurants, qui n’auraient plus vendu des boissons de plus de 47 cl : les sodas étaient la première cible, mais l’interdiction concernait aussi les boissons énergétiques, celles à destination des sportifs, les smoothies (frappés aux fruits) et mêmes certaines boissons géantes hyper-sucrées à base de café ou de thé.
Le département de la santé de la mairie de New York avait voté l’interdiction en septembre, mais un collectif mené par l’Association américaine des boissons (American beverage assocation), et impliquant notamment l’association nationale des restaurants, avait porté l’affaire en justice en octobre, dénonçant une mesure arbitraire. Le juge leur a donné raison.
L’été dernier, un sondage avait montré que 54% des New-Yorkais était opposés à cette interdiction, qui ne concernait pas les supermarchés et autres supérettes. Plus de la moitié des habitants de New York (58%) sont obèses ou en surpoids, et ce problème affecte environ 40% des enfants des écoles publiques. La consommation de boissons sucrées, qui coûtent souvent moins cher que l’eau, est l’une des causes identifiées du problème. L’épidémie d’obésité cause chaque année la mort de quelque 6.000 New-Yorkais et coûte des milliards de dollars en frais de santé.
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