Comme chacun sait, le surpoids et l’obésité sont associés à un certain nombre de pathologies, en particulier les maladies cardiovasculaires et le diabète de type 2. Une équipe d’épidémiologistes de l’Université McGill (Canada) a calculé les impacts tant du surpoids que de l’obésité sur l’espérance de vie ainsi que sur l’espérance de vie en bonne santé.
Leur base de travail était l’étude NHANES (National Health and Nutrition Examination Survey) et plus précisément les données relatives à 3992 sujets d’origine caucasienne non hispaniques. Ces individus étaient classés en fonction de leur indice de masse corporelle (IMC) en plusieurs catégories : surpoids pour un IMC compris entre 25 et 30, obèses pour un IMC supérieur à 30 mais inférieur à 35, très obèses pour un IMC supérieur à 35.
Leurs résultats confirment l’impact du surpoids et de l’obésité sur les facteurs de risque cardiovasculaire et le diabète de type 2 mais permettent de calculer très précisément le nombre d’années de vie perdues du fait d’un excès pondéral.
Pour un surpoids, l’espérance de vie est réduite en moyenne de 3 années. Et en cas d’obésité, les années de vie perdues sont au nombre de 6 tant que l’IMC ne dépasse pas 35, au nombre de 8 pour un IMC supérieur à 35. Mais ce sont les années de vie en bonne santé qui sont les plus impactées par le surpoids et l’obésité, cet impact étant d’autant plus important que l’excès pondéral débute tôt dans la vie. Ainsi, pour les sujets très obèses entre 20 et 29 ans, l’espérance de vie en bonne santé est réduite de 19 ans !
Grover SA et coll. Years of life lost and healthy life-years lost from diabetes and cardiovascular disease in overweight and obese people: a modelling study. Lancet Diabetes Endocrinol.2014 Dec 4. pii: S2213-8587(14)70229-3. doi: 10.1016/S2213-8587(14)70229-3. [Epub ahead of print]
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Une étude à grande échelle rapporte qu’en rejoignant un groupe de marche dans la nature, on diminue dépression et stress perçu et on améliore le bien-être mental.
Faire partie d’un groupe de marche en plein air facilite l’interaction avec la nature et l’interaction sociale. Cela permet également de pratiquer une activité physique.
Une nouvelle étude parue dans la revue Ecopsychology rapporte que marcher dans la nature diminue également le risque de dépression et le stress perçu et permet d’améliorer la santé mentale et le bien-être.
Le stress chronique a des conséquences sur la santé physique et mentale. C’est un facteur de risque de la dépression et des maladies cardiovasculaires. Il est important de le traiter mais pas forcément avec des médicaments –généralement les anxiolytiques- qui provoquent accoutumance et effets secondaires. Il existe de nombreuses méthodes alternatives : magnésium, phytothérapie, méditation, cohérence cardiaque, sport…
Dans cette étude, les chercheurs ont étudié l’effet de la participation à des groupes de marche dans la nature sur plusieurs aspects du bien-être. Les 1991 participants appartiennent au programme Walking for Health en Angleterre, qui organise 3000 marches hebdomadaires et attire plus de 70 000 marcheurs réguliers par an. Les chercheurs ont évalué le bien-être mental et émotionnel des marcheurs qui appartiennent à un groupe qui organise des marches dans la nature (nature group walkers) et ceux qui n’appartiennent pas à un groupe. Des données ont été recueillies au début de l’étude – par exemple les évènements stressants passés – puis 13 semaines après (environnement de marche, évènements stressants récents, stress perçu, dépression, bien-être…).
Les personnes qui avaient récemment vécu des évènements stressants comme la maladie, la mort d’un proche, une séparation ou un divorce, une perte d’emploi, ont particulièrement ressenti les bienfaits de la marche en extérieur et en groupe. Ainsi, en moyenne, les personnes qui appartiennent au groupe de marche dans la nature ont moins d’épisodes de dépression, perçoivent moins de stress et d’affect négatif et ressentent un meilleur bien-être mental.
« Nous entendons les gens dire qu’ils se sentent mieux après une promenade ou une sortie en extérieur mais il n’y a pas eu beaucoup d’études de cette taille pour soutenir l’idée que ces activités peuvent réellement améliorer la santé mentale et le bien-être » dit Sara Warber, auteur de l’étude.
« Marcher est une activité physique peu coûteuse, à faible risque et accessible qui, combinée aux effets de la nature et du groupe, peut être un moyen très puissant pur lutter contre le stress. Nos résultats suggèrent qu’une activité aussi simple que se joindre à un groupe de marche dans la nature, peut non seulement améliorer les émotions positives quotidiennes d’une personne mais peut aussi constituer une approche non-pharmacologique pour lutter contre la dépression » ajoute-t-elle.
Pour les auteurs, les résultats de cette étude montrent que les programmes de marche dans la nature peuvent être considérés comme une intervention de santé publique. Les professionnels de santé devraient considérer cette approche naturelle pour aider leurs patients qui subissent stress et dépression.
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Le nouveau projet de Bloomberg pour lutter contre l’obésité à New York: promouvoir… les escaliers.
Depuis son arrivée à la mairie de New York en 2002, Michael Bloomberg a mené de nombreux projets visant à améliorer la santé de ses administrés, en luttant tout particulièrement contre l’obésité (notamment via une vaine tentative d’interdire les sodas XXL).
A quelques mois de la fin de son mandat, il invite cette fois-ci les New-Yorkais à bouger leurs corps en prenant les escaliers, raconte le New York Times. Son idée? Mettre en place «une approche globale de la planification urbaine».
Du long terme, donc, pour que les habitants marchent plus, dans cette «ville verticale» où beaucoup de déplacements se font de bas en haut.
Bloomberg a ainsi présenté deux projets de loi ayant pour but d’accroître la visibilité et de faciliter l’accès à au moins un escalier, dans tous les nouveaux bâtiments. Des escaliers qui devront être ouverts, lumineux, propres, et pas seulement réservés aux situations d’urgence.
Cela se traduirait aussi par plus de signalétiques montrant la direction de la marche vers les étages, et une injonction récurrente: «Prenez les escaliers!».
Pour plancher sur le sujet, la ville va travailler avec le nouveau Center for active design. Pour «promouvoir la santé à travers le design» des bâtiments, des rues, des quartiers…
Cet active design (littéralement design actif), a plusieurs facettes intéressantes, toujours avec ce but de prendre soin de la santé des habitants avec des installations urbaines adaptées: les transports (comment favoriser un environnement agréable pour les piétons et les cyclistes, avec des voies sécurisées, plus d’arbres, du street art…), les bâtiments (plus d’escaliers, donc, visibles et attractifs, mais aussi des espaces de travail qui favorisent la circulation, des cuisines dans les bureaux pour éviter le Big Mac, des garages à vélo…), les «aires récréatives» (parcs et squares accessibles, jeux sécurisés pour les enfants…) et «l’accès à la nourriture» (des espaces pour des stands de fruits et légumes localisés grâce à une carte spéciale, des jardins communautaires ou sur les toits, des fontaines à eau visibles…).
Ce Center for active design va donc explorer de nombreuses pistes, pas que celle des escaliers.
«Je ne suis pas ici pour vous dire comment vivre», s’est justifié Bloomberg, souvent accusé d’être le représentant du «nanny state» («état hyperprotecteur»), en précisant que les New-Yorkais ont quand même une espérance de vie supérieure de 3 ans à la moyenne nationale. Mais l’obésité reste la deuxième cause de décès évitables dans la ville, après le tabagisme.
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Près de 40 % des étudiants en médecine américains considèrent les obèses peu fiables et incapables d’être observants. La situation n’est pas meilleure en France.
Une équipe américaine vient de publier dans le Journal of Academic Medicine, une étude portant sur 300 étudiants en 3e année de médecine, concernant leur perception des personnes obèses. 39% d’entre eux ont révélé des préjugés anti-gros, souvent inconscients. Par exemple, pour ces futurs médecins, un patient obèse est beaucoup moins susceptible de suivre correctement son traitement qu’un patient de poids normal. Ces étudiants reconnaissent même qu’ils manifestent moins de respect en paroles ou en actes, vis-à-vis d’un patient obèse.
« Les médecins ont les mêmes a priori que tout un chacun. La blouse blanche ne protège en rien de l’ostracisme anti-gros », dénonce le psychiatre Gérard Apfeldorfer, fondateur du Gros, le groupe de réflexion sur l’obésité et le surpoids. Plusieurs études ont déjà montré que les médecins ont tendance à avoir moins d’empathie et de compréhension pour un patient souffrant d’obésité plutôt que d’une autre pathologie. Un trop grand nombre d’entre eux sont encore persuadés qu’un patient qui n’arrive pas à contrôler son poids souffre juste d’un manque de volonté. « Le discours médical est donc volontiers moralisateur, culpabilisant et ponctué d’ultimatums, regrette le Dr Apfeldorfer. Une jeune femme obèse qui confie à son gynécologue un projet de grossesse a de fortes chances de s’entendre dire « maigrissez d’abord, vous serez enceinte après », c’est scandaleux car elle n’a pas plus de risques qu’une autre si elle est correctement surveillée ! ”
« Actuellement, on peut diviser le corps médical en deux : une moitié qui manifeste la même grossophobie que le grand public et une moitié qui est allée plus loin que ses préjugés, certains commencent même à suivre des formations spéciales sur les patients obèses », résume Anne-Sophie Joly, la présidente du Collectif national des associations d’obèses (CNAO). Si les risques d’une prise en charge chirurgicale sont majorés pour une personne obèse “on peut parfaitement dire les choses sans chercher à culpabiliser ni être gratuitement blessant », souligne la présidente du CNAO.
« Le danger, c’est que cette attitude stigmatisante nourrit la réticence des personnes obèses à aller consulter un médecin quel qu’il soit. C’est un facteur important de mauvaise prise en charge », poursuit Gérard Apfeldorfer. Ce qui peut conduire à des situations dramatiques où des patients obèses souffrant parfois de plusieurs pathologies restent plusieurs années sans aucun suivi médical.
La 4e édition des journées européennes de l’obésité se déroule les 24 et 25 mai dans toute la France avec pour mot d’ordre « Stop aux diktats ».
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Le Centre de traitement du stress et de l’anxiété (CTSA) de Lyon propose un traitement pour venir à bout de la « nomophobie », l’addiction au téléphone portable.
Dans ce centre, la peur de ne plus avoir son téléphone portable est considérée comme une pathologie dont les conséquences peuvent être dommageables.
« Au départ, les patients ne viennent pas forcément consulter pour cela, mais nous constatons ensuite leur addiction à leur mobile, explique Stéphanie Bertholon, psychologue clinicienne au CTSA. C’est un peu comme avec le tabac ou l’alcool, le besoin de consulter son smartphone devient irrépressible. Le téléphone se transforme alors en un prolongement de soi-même et le nomophobe éprouve une sensation de mal-être s’il ne peut pas consulter ses textos, ses mails ou ses autres notifications immédiatement. »
Le traitement proposé par cette psychologue dure 21 jours. « C’est le temps dont le cerveau a besoin pour modifier les habitudes comportementales », précise-t-elle.
Pour guérir, le patient devra admettre qu’il a un problème, puis se montrer motivé pour changer le rapport qu’il entretient avec son portable. « Le nomophobe est soumis à son smartphone. Nous l’aidons, par des exercices pratiques, à redevenir maître de l’objet », explique Stéphanie Bertholon.
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Une chercheuse à l’université SMU de Dallas Andrea Meltzer vient de publier une étude dans le journal scientifique Health Psychology aux conclusions surprenantes. Lorsqu’elles sont heureuses en mariage, les femmes auraient tendance à prendre du poids.
Pour arriver à cette conclusion, Andrea Meltzer a interrogé, pendant quatre ans, 169 couples nouvellement mariés et dont c’était le premier mariage. Deux fois par an, les époux ont dû répondre à un questionnaire sur leur satisfaction maritale et la possibilité d’un divorce. En parallèle, leurs poids et taille étaient pris en compte pour calculer leur Indice de masse corporelle (IMC). Au final, la moyenne sur 4 ans indique une prise de poids proportionnelle à l’indice de satisfaction.
Andrea Meltzer a une explication : « les épouses les plus satisfaites de leur mariage avaient moins tendance à envisager la séparation, et avec le temps elles gagnaient du poids. En revanche, les moins satisfaites étaient plus enclines à faire attention à leur ligne pour continuer à plaire à d’autres hommes. »
A noter qu’une précédente étude avait déjà établi que le mariage est souvent associé à la prise de poids et le divorce à l’amincissement.
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Les entreprises américaines s’intéressent de près à la santé de leurs salariés. Certaines infligent des pénalités à ceux qui refusent les examens médicaux ou dont la santé est mauvaise.
Chez CVS, une chaine américaine de distribution, notamment de parapharmacie, les salariés sont obligés de passer un examen médical, sous peine de pénalités. (CVS)
Manger trop gras ou fumer exagérément regarde-t-il votre entreprise ? Aux Etats-Unis, le débat fait rage depuis une semaine. Tout est parti d’une grande chaîne de drugstores, CVS qui exige que ses salariés passent un examen médical. Ceux qui ne voudront pas s’y soumettre pourront payer plusieurs centaines de dollars de pénalités par an.
Selon une étude publiée, lundi 25 mars, par le cabinet Aon Hewitt, il ne s’agit pas d’un cas isolé. Quatre entreprises américaines sur cinq pousseraient leurs salariés à passer un examen médical. Telle est la tendance qui se dégage des 800 entreprises interrogées dans cette étude.
Une assurance plus avantageuse pour ceux qui prennent soin de leur santé.
Pour les inciter à soigner leur santé, la plupart de ces compagnies utilisent un système de récompenses : des déductions sur la prime d’assurance ou des cartes cadeaux. Mais elles sont aussi de plus en plus nombreuses à imaginer des pénalités. Celles-ci viseraient les salariés dont les examens médicaux sont mauvais et qui ne font rien pour améliorer leurs résultats au fil des ans.
Pour ces entreprises, c’est « mon argent, mes règles ». Elles préfèrent que leurs plans d’assurance santé couvrent mieux les salariés qui jouent le jeu. En plus des objectifs financiers, le salarié américain aura peut-être bientôt des objectifs de santé.
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