Avec nos voeux pour une bonne année 2018, l’équipe du réseau ROSA vous joint une ordonnance de longue vie.
Dr BUENOS
Sous le terme de « noix », on désigne souvent un ensemble de fruits secs comprenant les noix de Grenoble, noisettes, amandes, pistaches, noix de pécan, noix de cajou… Les noix du Brésil et arachides qui sont des fruits de légumineuses peuvent aussi être classées dans le grand groupe des noix.
Les noix représentent des sources de vitamines, minéraux, magnésium, phosphore, fibres alimentaires et antioxydants. Elles sont une source d’acides linoléique et alpha-linoléique (ALA), deux acides gras essentiels. L’ALA (oméga-3) semble bénéfique à la santé du cœur et du cerveau.
Les bénéfices des noix sur la santé ont été prouvés à de nombreuses reprises. En voici quelques preuves récentes.
Moins de risque de maladies cardiaques et de cancers notamment
Des chercheurs de l’Imperial College de Londres et de l’université de science et de technologie de Norvège ont réalisé une méta-analyse d’études pour voir le lien entre la consommation de noix et le risque de maladies cardiovasculaires, de cancer et de mortalité. Ils ont analysé 29 études publiées dans le monde impliquant 819.000 personnes. L’étude a inclus tous les types de noix, y compris les noisettes et les arachides.
L’augmentation de 28 g / jour des apports de noix était associée à une baisse du risque de maladie coronarienne de 29 %, d’AVC de 7 %, de maladie cardiovasculaire de 21 %, de cancer de 15 %, et de mortalité de 22 %. La mortalité pour cause de maladie respiratoire était même réduite de moitié. Les résultats étaient similaires pour les cacahuètes et les noix. D’après les auteurs, si ces associations décrivent une relation de cause à effet, 4,4 millions de morts prématurées en Amérique, Europe, Asie du sud-est et Pacifique Ouest pourraient être attribuées à une consommation de noix inférieure à 20 g par jour.
D’après Dagfinn Aune, principal auteur, « Les noix et les arachides sont riches en fibres, en magnésium et en graisses polyinsaturées – nutriments qui sont bénéfiques pour la réduction des risques de maladies cardiovasculaires et qui peuvent réduire les niveaux de cholestérol. Certaines, notamment les noix et noix de pécan sont également riches en antioxydants, qui peuvent combattre le stress oxydatif et peut-être réduire le risque de cancer. Même si les noix sont très riches en matières grasses, elles sont également riches en fibres et en protéines, et il existe des preuves qui suggèrent que les noix pourraient effectivement réduire votre risque d’obésité au fil du temps. »
Les noix permettraient de vivre plus longtemps
En 2015, des chercheurs néerlandais ont montré que ceux qui consomment environ 10 grammes de noix et/ou d’arachides par jour ont un risque de mortalité globale ou due à des maladies spécifiques (cancer, maladies neurodégénératives, diabète…) diminué par rapport aux personnes qui n’en consomment pas.
Les chercheurs ont recueilli des informations concernant le mode de vie et les habitudes alimentaires de 120.852 hommes et femmes âgés de 55 à 69 ans. Ils ont examiné la relation entre la consommation de noix, d’arachides et beurre d’arachide chez les participants et la mortalité globale et spécifique à certaines maladies pendant les 10 ans de suivi. Les apports moyens en noix (y compris arachides) étaient de 8,1 g/jour chez les hommes et de 4,4 g/jour chez les femmes. Pour le beurre d’arachide, les apports moyens sont de 1,4 g et 1,2 g pour les hommes et les femmes respectivement.
Les résultats montrent que la consommation totale de noix (y compris les arachides) est inversement associée à la mortalité globale. Les chercheurs ont trouvé que ceux qui consommaient au moins 10 grammes de noix et d’arachides par jour avaient un risque de décès toutes maladies confondues plus faible de 23 % au cours des 10 années de suivi. Particulièrement, chez les mangeurs de noix le risque de décès par maladies neurodégénératives, maladies respiratoires et diabète est diminué de 47 %, 39 % et 30 % respectivement, par rapport à ceux qui n’en mangent pas. L’analyse séparée de la consommation de noix et arachides montre qu’elles ont chacune un effet bénéfique sur le risque de mortalité.
La Nutrition.fr dans La Meilleure Façon de Manger (MFM) conseille de manger 1 à 2 portions de noix et graines oléagineuses par jour, soit par exemple 8 à 16 noix. Mieux vaut les choisir non grillées, non salées.
Les noix seraient bénéfiques aussi contre Alzheimer
Des chercheurs américains expliquent dans un article paru dans Journal of Alzheimer’s Disease qu’un régime riche en noix réduirait le risque de développer les symptômes de la maladie d’Alzheimer. Dans cette étude, les chercheurs ont analysé l’effet d’une complémentation en noix de Grenoble sur un modèle de souris transgéniques qui développent la maladie d’Alzheimer. A 4 mois, les souris ont commencé à suivre un régime particulier. Certaines ont été complémentées avec 6 % ou 9 % de noix, ce qui correspondrait chez l’homme à 28 g ou 48 g par jour respectivement. Les souris ont été examinées à l’âge de 13 à 14 mois pour connaître leurs capacités d’apprentissage, leur mémoire, leur anxiété et leur activité locomotrice.
Résultats : Les souris Alzheimer qui avaient un régime sans noix montraient un déficit de la mémoire, un comportement anxieux, des problèmes d’apprentissage spatial et de coordination motrice. Les souris Alzheimer complémentées en noix avaient de meilleures capacités de mémoire, d’apprentissage, moins d’anxiété et un meilleur développement moteur que les souris Alzheimer sans noix. Les performances de comportement des souris Alzheimer qui mangeaient des noix étaient même comparables aux souris normales !
Sources
Aune D, Keum N, Giovannucci E, Fadnes LT, Boffetta P, Greenwood DC, Tonstad S, Vatten LJ, Riboli E, Norat T. Nut consumption and risk of cardiovascular disease, total cancer, all-cause and cause-specific mortality: a systematic review and dose-response meta-analysis of prospective studies. BMC Med. 2016 Dec 5;14(1):207.
van den Brandt PA, Schouten LJ. Relationship of tree nut, peanut and peanut butter intake with total and cause-specific mortality: a cohort study and meta-analysis. Int J Epidemiol. 2015 Jun 11. pii: dyv039.
Abha Chauhan, PhD et al. Dietary Supplementation of Walnuts Improves Memory Deficits and Learning Skills in Transgenic Mouse Model of Alzheimer’s Disease. Journal of Alzheimer’s Disease, Volume 42, Number 4 / 2014 DOI: 10.3233/JAD-140675
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On gagne 600 grammes entre Noël et le Jour de l’An (qu’on a du mal à perdre)
Chaque année, les fêtes de fin d’année s’accompagnent de leurs lots de repas et buffets avec la famille, les amis, voire les collègues de travail. Les excès alimentaires réalisés pendant ces quelques semaines conduisent à une prise de poids qu’il faudra éliminer ensuite. Mais combien de temps faudra-t-il pour perdre les kilos pris à cette occasion ?
Au cours d’une recherche parue dans New England Journal of Medicine, Brian Wansink de l’Université Cornell et son équipe ont enregistré les changements de poids de près de 3.000 personnes aux Etats-Unis, en Allemagne et au Japon.
Dans les trois pays, le poids des participants dans les dix jours suivant Noël a augmenté par rapport aux dix jours précédant Noël. Pour Brian Wansink, tout ce qui se passe dans les 10 semaines autour de fêtes de fin d’année prend environ cinq mois à être éliminé ensuite.
Dans chaque pays, la période où le gain de poids était le plus élevé était entre Noël et le Jour de l’An : les américains prenaient 0,6 kg, les allemands 0,8 kg et les japonais 0,5 kg.
Dans la plupart des cas, seule la moitié du poids pris au moment des fêtes avait été perdu 6 mois plus tard.
Brian Wansink en conclut dans le New York Times qu’au lieu de prendre, au Nouvel An, la résolution de perdre du poids, il serait peut-être beaucoup mieux de prendre la résolution le 1er octobre, ou plus tard, de ne pas trop grossir.
Helander EE, Wansink B, Chieh A. Weight Gain over the Holidays in Three Countries. N Engl J Med. 2016 Sep 22;375(12):1200-2.
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La liste des organismes français arrosés par Coca-Cola, que publie ce mois-ci l’ONG Foodwatch, laisse pantois.
Après plusieurs mois, l’ONG allemande Foodwatch a obtenu de Coca-Cola que la société donne le détail des sommes qu’elle a versées à des organismes, associations et sociétés entre 2010 et 2015.
On y trouve en bonne place l’Association française des diététiciens nutritionnistes (AFDN). Cet organisme qui se présente comme une « association référente de la profession », a empoché entre 2010 et 2015 pas moins de 117 764 euros de Coca-Cola au titre de « partenariat ». On se demande quel type de partenariat une association qui a pour vocation de dire aux patients, au public, aux médecins ce que c’est que bien manger, peut conclure avec Coca-Cola. Quelle crédibilité lui accorder ? Quels autres « sponsors » la gratifient de leurs largesses ?
Et la plongée dans l’absurde ne s’arrête pas là. Après l’AFDN, on se frotte les yeux en découvrant que la Fédération française des diabétiques a reçu 232 582 euros de Coca-Cola, c’est-à-dire l’un des moteurs de l’épidémie mondiale d’obésité et… de diabète !
L’Institut Pasteur de Lille, qui, par l’intermédiaire du directeur de son département nutrition, ne manque pas une occasion de donner dans la presse des leçons d’orthodoxie nutritionnelle, a reçu 33 500 euros de Coca-Cola. Auxquels il faut bien sûr ajouter les sommes versées par les autres « partenaires ».
L’université de Poitiers a encaissé un chèque de 228 104 euros pour – ne riez pas – « le développement d’un programme de promotion d’un mode de vie sain et actif auprès d’étudiants ».
On est moins surpris d’apprendre que Dietecom, une manifestation annuelle tout entière livrée à l’agrobusiness (mais qui se présente pourtant comme « le 1er salon dédié à la nutrition destiné aux professionnels de santé ») a aussi bénéficié des largesses de Coca : 124 450 euros.
Coca-Cola, c’est bien connu, rime avec équilibre nutritionnel chez les sportifs. Voilà pourquoi, probablement, le Centre National pour le Développement du Sport, un organisme public qui dépend du Ministre chargé des sports, s’est vu gratifier la coquette somme de 1 118 926 euros pour lutter contre… l’obésité des jeunes. Le Comité National Olympique et Sportif Français s’est montré un peu moins convaincant : 300 000 euros quand même ! Suivent la Société Française de Médecine de l’Exercice et du Sport ou encore l’Institut National du Sport, de l’Expertise et de la Performance.
Et encore n’a-t-on là que les « Coca-Cola Papers ». Quid des Danone Papers, des Pepsi Papers, des Nestlé Papers, des Kellogg’s Papers, des Unilever Papers, des Kraft Papers, des Monsanto Papers ? C’est alors qu’on réalisera, comme nous l’avons hélas souvent dit, que l’influence de l’agrobusiness sur l’information nutritionnelle, largement ignorée du public et des médias, est pourtant sans commune mesure avec celle qu’exerce l’industrie pharmaceutique sur les leaders d’opinion.
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Explications :
Si vous n’arrivez pas à la voir :
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Une équipe de chercheurs britanniques a mis en évidence que les programmes par régimes amaigrissants et les exercices sportifs dispensés aux personnes obèses sont très peu efficaces pour leur faire perdre du poids sur le long terme, ou pour les empêcher d’en reprendre pendant les cinq années suivantes. Un constat qui souligne l’importance de développer de nouvelles approches contre l’obésité.
Retrouver un poids normal reste très difficile en cas d’obésité.
La chance d’une personne modérément obèse (IMC compris entre 30 et 35) d’atteindre un poids corporel normal après un traitement est de 1 sur 210 pour les hommes et de 1 sur 124 pour les femmes.
Pour les patients souffrant d’obésité morbide (IMC supérieur à 40), les chances d’atteindre un poids normal sont encore plus faibles : 1 sur 1 290 pour les hommes et 1 sur 677 pour les femmes.
C’est ce que révèle une étude dirigée par le « King’s College London » et financée par « the National Institute for Health Research » (NIHR). Pour arriver à ces résultats, publiés dans la revue « the American Journal of Public Health », les scientifiques ont analysé les dossiers médicaux de 278 982 personnes (129 194 hommes et 149 788 femmes) ayant des problèmes d’obésité. Ces personnes, qui suivaient un traitement classique contre l’obésité comprenant programme nutritionnel adapté et exercices sportifs, ont été suivies entre le 1er novembre 2004 et le 31 octobre 2014 (les 2738 participants, soit 1% du total) ayant eu recours à la chirurgie bariatrique ont été exclus de l’étude.
Peu de traitements efficaces contre l’obésité.
Dans l’ensemble, seulement 1 283 hommes et 2 245 femmes, ayant une obésité modérée avec un IMC compris entre 30 et 35, ont atteint leur poids corporel normal. Des variations de poids, avec des augmentations et des diminutions, ont également été observées chez plus d’un tiers des patients. L’étude conclut que les traitements de l’obésité par régime et incitation à une activité physique ne parviennent pas à atteindre une perte de poids durable pour la majorité des patients obèses.
Ainsi la probabilité annuelle des patients de perdre 5% de poids était de 1 sur 12 pour les hommes et de 1 sur 10 pour les femmes. Pour ceux qui avaient perdu 5% de poids, 53% l’ont repris dans les deux ans et 78% dans les cinq ans.
Source : Probability of an Obese Person Attaining Normal Body Weight: Cohort Study Using Electronic Health Records, A. Fildes and al, the American Journal of Public Health, juillet 2015
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Des études avaient déjà montré un lien entre surpoids et carence en vitamine D. Une récente étude va plus loin en démontrant qu’une supplémentation en vitamine D pourrait améliorer la perte de poids de personnes obèses.
L’efficacité d’une telle prescription n’avait jusqu’ici jamais été démontrée. Et si la supplémentation en vitamine D pouvait aider les personnes en surpoids ou obèse à perdre du poids ? C’est ce que propose un rapport présenté au Congrès Européen sur l’Obésité (ECO2015) qui s’est tenu à Prague du 6 au 9 mai 2015. D’après l’étude menée par l’équipe du docteur Luisella Vigna du département de médecine préventive de l’université de Milan, la prise de complément alimentaire de vitamine D contribuerait à la perte de poids et augmenterait les effets bénéfiques d’un régime pauvre en calories chez les personnes obèses et en surpoids ayant une déficience en cette vitamine.
Une dose de vitamine D pour un régime plus efficace.
Les travaux de ces chercheurs ont porté sur 400 volontaires en surpoids ou obèses présentant au début de l’étude une carence en vitamine D. Pendant deux ans, ces personnes ont suivi un régime pauvre en calorie. En parallèle, un tiers d’entre elles ont reçu une dose modérée de vitamine D (25 000 Unités Internationales par mois), un autre tiers une forte dose (100 000 UI par mois) et le dernier tiers n’a reçu aucun complément de vitamine D. A titre comparatif, en France, la quantité recommandée est de 6 000 UI/mois et la dose maximale autorisée de 60 000 UI/mois. Au terme de six mois de traitement, la perte de poids et la réduction du tour de taille observées se sont révelées plus conséquentes pour les patients ayant reçu de la vitamine D. Les auteurs de cette étude recommandent ainsi aux personnes affectées par l’obésité de « faire tester leur taux de vitamine D pour savoir s’ils sont déficients et, le cas échéant, de prendre des compléments ».
Un lien entre obésité et vitamine D déjà établi. Depuis 2013 déjà, le lien entre obésité et vitamine D était suspecté. En effet, une étude publiée dans la revue médicale Plos One regroupant plusieurs travaux qui portaient au total sur plus 42 000 personnes avait démontré que plus l’Indice de Masse Corporelle (IMC) d’une personne augmentait, plus son taux de vitamine D diminuait.
Huit français sur 10 manquent de vitamine D. Peu présente dans notre alimentation (sauf dans les poissons gras, le beurre et les œufs), cette vitamine est essentiellement synthétisée par notre peau sous l’effet des rayons du soleil et joue un rôle majeur dans la santé de nos os et de nos muscles. Dans l’hémisphère nord, entre octobre et mars, l’intensité des rayons solaires est insuffisante pour synthétiser une dose correcte de vitamine D. Huit français sur dix seraient ainsi carencés. Or, depuis une vingtaine d’années, les études sur les liens entre maladies chroniques et carence en vitamine D se multiplient : elle jouerait ainsi un rôle dans le diabète, la sclérose en plaque, la maladie de Parkinson ou encore les affections respiratoires.
Cause ou conséquence ? Bien que des liens aient été établis entre carence en vitamine D et plusieurs maladies, une relation de cause à effet n’a pas été démontrée. En effet, ces carences ont pour la plupart été observées a posteriori sur des patients. Difficile donc pour les scientifiques de savoir si la carence a causé ces maladies ou si ce sont les malades qui sont plus sujets aux déficits de vitamine.
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A l’heure où l’on apprend que les Français sont les plus gros buveurs de l’OCDE, voilà une information qui peut avoir son importance : la forme du verre de bière a une influence sur la vitesse à laquelle il est bu.
S’il avait étudié dans nos campagnes, David Troy aurait peut-être chronométré des ballons de rouge. Mais à l’université de Bristol, la bière règne. Sous la direction du Dr Angela Attwood, du Groupe de recherche sur le tabac et l’alcool, David Troy a donc proposé à 160 buveurs raisonnables (dont la moitié étaient des femmes) de boire des mousses pour tenter de faire avancer la science.
Tous les verres arboraient de jolies courbes, certaines ornées de graduations indiquant le quart, la moitié et les trois quarts. Il en ressort que les volontaires vidaient les verres gradués en 10,3 minutes en moyenne, contre 9,1 minutes si le verre était vierge (les temps de ceux ayant anormalement lambiné ont été éliminés avant calcul des moyennes).
Pour mieux explorer encore l’art de la descente du verre de bière, David Troy a recruté trois patrons de pubs, pendant deux week-ends, pour savoir si la forme du verre avait une influence. Les résultats obtenus doivent être pris avec des pincettes, admet-il, mais confirment les résultats d’autres études déjà menées en laboratoire : dans les pubs utilisant des verres droits, les clients boivent plus lentement.
Or, « la vitesse à laquelle une bière est bue peut avoir un effet direct sur le niveau d’intoxication. Cela peut aussi augmenter la quantité d’alcool bue », précise le Dr Angela Attwood, signataire senior de l’étude qui doit être présentée à la conférence annuelle de la Société de psychologie britannique.
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USA – Août 2014
8 antibiotiques sur 10 sont destinés aux animaux d’élevage.
Non pas pour les soigner, mais pour leur croissance.
Résultat, certains consommateurs ont développé une super résistance aux antibiotiques, fatale à plus de 23000 américains chaque année.
Consumer Reports appelle les écoles, restaurateurs et distributeurs à ne plus acheter de viande gavée aux antibiotiques. Certains hôpitaux y ont déjà renoncé.
Plutôt bio qu’antibio !
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Contrairement à une idée reçue, perdre du poids rapidement n’augmenterait pas les risques de reprise.
On entend souvent dire qu’un régime amaigrissant rapide entraîne un «effet yo-yo» plus important qu’une perte de poids progressive. C’est une idée fausse, assènent des chercheurs australiens en conclusion d’une étude publiée dans la revue Lancet Diabetes and Endocrinology. Leur travail démontre que les deux façons de maigrir sont associées au même risque de rechute à moyen terme. Le débat n’a rien de théorique. Choisir entre une coupe drastique des apports caloriques et une réduction plus graduelle est un dilemme quotidien dans les consultations spécialisées.
Les chercheurs australiens ont recruté deux cents adultes obèses: objectif, une diminution de 15 % de leur masse corporelle. La cohorte a été scindée en deux groupes, l’un suivant un régime draconien durant douze semaines, l’autre inclus dans un programme graduel en neuf mois. Trois ans plus tard, la plupart des participants ayant franchi avec succès la première phase avaient repris l’essentiel de leur poids initial, sans différence notable entre les deux groupes.
Dès lors, que conseiller aux patients qui souhaitent perdre du poids? «Faire ce que bon leur semble», prescrit le Pr Tounian. Le régime draconien offre des résultats rapidement visibles qui peuvent se révéler très motivants, notamment pour les adolescents obèses. L’étude australienne montre d’ailleurs qu’il est plus efficace à court terme. Mais cette façon de maigrir comporte un risque de complications médicales. «Elle peut aussi entraîner une aggravation de troubles alimentaires préexistants, comme la compulsion», souligne le Pr Arnaud Basdevant, responsable de l’enquête nationale Obépi sur l’obésité et le surpoids.
Le régime graduel, lui, est moins douloureux. Le Pr Michel Lecerf, chef du service de nutrition à l’Institut Pasteur de Lille, assure qu’il offre en outre «plus de chances à la personne de parvenir à changer durablement sa relation à la nourriture et aux quantités alimentaires, ce qui est l’enjeu principal». Enfin, relève le Pr Basdevant, l’étude australienne n’a pas examiné la masse musculaire des participants à la fin de l’étude. «Or c’est une donnée importante car les régimes très restrictifs sont accusés de favoriser la perte de masse maigre», souligne-t-il, en insistant sur l’importance d’une personnalisation des prescriptions nutritionnelles.
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L’exercice physique intense réduit la prise alimentaire: une solution contre l’obésité infantile?
« Bouger plus pour manger moins » !
Et si l’exercice physique ne permettait pas seulement d’augmenter sa dépense énergétique mais également de réduire ses apports? C’est ce que suggèrent les résultats du Laboratoire Clermontois AME2P (en collaboration avec le Laboratoire de Nutrition Humaine) mettant en avant l’effet anorexigène de l’exercice intense, qui diminue les apports énergétiques des adolescents sans affecter leurs sensations de faim.
Dans les années 1950, Mayer et al. ont souligné une possible interaction entre activité physique et prise énergétique. D’après eux, la prise énergétique d’un individu est régulée de manière si fine que la dépense énergétique induite par la pratique physique est compensée par une prise alimentaire. Depuis, de nombreuses études se sont intéressées au sujet et ont montré qu’il n’existe pas de réponse compensatoire aussi finement régulée, mais ces travaux insistent néanmoins sur le potentiel qu’a l’activité physique de moduler les apports caloriques.
Le contrôle alimentaire en réponse à l’activité physique a été décrit chez l’adulte, mais encore peu chez l’enfant. Les premiers travaux questionnant l’impact de l’exercice sur la prise alimentaire chez des enfants datent de 2004. Des jeunes filles minces de 9 à 10 ans ont réalisé deux exercices intenses à 75 % de leurs capacités maximales (un le matin et un l’après-midi) ou deux exercices modérés (50 % de leurs capacités). Les auteurs n’ont pas observé de modification de la prise alimentaire quotidienne totale mais une prise énergétique inférieure lors du repas de midi suite à l’exercice modéré. Depuis, quelques travaux similaires ont été conduits mais la grande diversité méthodologique observée entre ces études rend difficile quelque conclusion que ce soit.
Les débuts d’un programme de recherche spécifique
Ce manque de cohérence méthodologique a été souligné par une équipe qui a décidé de mettre en place un programme de recherche dédié à ces adaptations nutritionnelles en réponse à l’exercice physique, chez des enfants et adolescents minces et obèses. Ainsi en 2010 nous avons mis en place la première étude questionnant les effets d’un exercice aigu sur la prise alimentaire ad libitum (à volonté) d’adolescents obèses. Ils ont réalisé dans un ordre aléatoire deux sessions expérimentales en laboratoire.
Une première session « contrôle », au cours de laquelle leur prise alimentaire ad libitum aux repas de midi et du soir a été évaluée ainsi que leurs sensations d’appétit. Au cours de cette journée les adolescents n’ont réalisé aucune activité physique.
La seconde journée expérimentale nommée « Exercice » était identique à la première mais les adolescents ont dû réaliser un exercice intense (70% de leurs capacités maximales) sur bicyclette ergométrique en fin de matinée.
Si nos résultats ont souligné une légère, mais significative, diminution de la prise alimentaire lors du déjeuner, ils ont mis en avant pour la première fois une réduction encore plus marquée de cette prise énergétique lors du repas du soir. Si nos données montrent une modification involontaire de la prise alimentaire des adolescents obèses, elle n’est pas accompagnée d’altération de leur appétit. En d’autres termes, un exercice intense réalisé en fin de matinée permet de diminuer leur prise énergétique sans créer de frustration alimentaire.
Ce travail publié en 2011 (Physiology & Behavior) met en avant pour la première fois un effet anorexigène de l’exercice, pour autant il nous a semblé ensuite important de mesurer si tous les exercices ont le même impact ou si cela dépend des caractéristiques de réalisation (durée, intensité…).
Quel rôle pour l’intensité d’exercice
Ainsi un second protocole respectant la même méthodologie a été mis en place en collaboration avec le Laboratoire de Nutrition Humaine de Clermont-Ferrand (INRA) comparant les effets sur la prise alimentaire d’un exercice intense (75% des capacités maximales) et d’un exercice de faible intensité (40% des capacités maximales). Ici, 15 adolescents obèses ont dû passer 3 fois 24 heures en chambres calorimétriques (une session contrôle ; une session avec un exercice intense, et une session où l’exercice était de faible intensité). La chambre calorimétrique n’est autre qu’une chambre de type chambre d’étudiant, mais hermétique et permettant la mesure des échanges gazeux et ainsi le calcul de la dépense énergétique. Une nouvelle fois l’exercice intense a favorisé la réduction des apports énergétiques spontanés (toujours sans modification des sensations d’appétit), alors que l’exercice de faible intensité n’a en revanche pas affecté leur prise alimentaire.
Quid des adolescents minces ?
Alors que nos travaux n’avaient jusqu’à présent inclus que des sujets obèses, il semblait important de voir si le même effet pouvait être retrouvé chez leurs homologues normo-pondérés ou si cela relève de particularités physiologiques liées à leur pathologie. Nous avons mis en évidence en 2013 (Physiology & Beahavior) que cet impact anorexigène de l’exercice n’est observable que chez les adolescents obèses. Il semble donc que l’exercice intense puisse exercer une action correctrice sur les systèmes physiologiques de contrôle alimentaire, qui sont affectés par l’obésité, et ainsi lutter contre la surconsommation énergétique.
« Bouger pour manger moins » mais peut-on dire « bouger moins pour manger plus » ?
Pouvoir augmenter la dépense énergétique par l’exercice physique et favoriser simultanément une réduction de la prise alimentaire semble ouvrir aujourd’hui de nouvelles perspectives de prise en charge de l’obésité infantile par l’activité physique. Ces résultats peuvent également conduire à se demander si l’inverse est vrai… Est-ce que bouger peu (être sédentaire) favorise l’obésité uniquement par la faible dépense d’énergie générée ou cela induit-il aussi une réponse nutritionnelle ? En 2013, notre équipe a publié dans Journal of Developmental & Behavioral Pediatrics les premiers résultats relatant un effet orexigène (favorisant une augmentation de la prise alimentaire d’une des activités les plus sédentaires, l’alitement, chez de jeunes obèses. Ici, des adolescents ont dû rester alités durant trois heures le matin après leur petit déjeuner. Si les résultats ne montrent pas de différence de leur prise alimentaire au déjeuner, ils soulignent en revanche une forte augmentation au diner (sans altération de l’appétit). De nouvelles études sont aujourd’hui en cours au laboratoire AME2P questionnant les effets d’autres activités sédentaires comme les jeux vidéo passifs mais aussi actifs (nécessitant des mouvements du corps pour jouer), sur les apports énergétiques de jeunes normo-pondérés et obèses.
Ces résultats mettent donc en avant que l’exercice physique intense permet non seulement d’augmenter la dépense énergétique d’un adolescent obèse, mais également de réduire ces apports alimentaires sans créer de frustration ni de faim. A l’inverse, les activités sédentaires entrainant une faible dépense énergétique semblent favoriser leur surcompensation alimentaire. Tout ceci suggère que contrairement aux idées reçues, l’exercice physique ne permet pas simplement de consommer des calories, mais a un double impact sur la balance énergétique, affectant à la fois les dépenses et les apports énergétiques.
Dr BUENOS : si ces constatations sont extrapolables aux adultes, cela veut dire qu’il faut pousser à favoriser la pratique d’activités physiques intenses (plutôt la marche nordique que la marche promenade).
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