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On pouvait penser que le phénomène touchait surtout les Etats-Unis mais, une étude révèle aujourd’hui que le nombre d’enfants britanniques admis à l’hôpital pour des problèmes liés à l’obésité a quadruplé en moins de dix ans. Asthme, diabète, autant de maladies liées à l’obésité qui explosent aujourd’hui chez les enfants outre-Manche.

Les chiffres avancés aujourd’hui par le National Health Service, l’équivalent en Grande-Bretagne de notre Sécurité sociale, révèlent une croissance de plus en plus importante de l’épidémie d’obésité chez les enfants britanniques. Ainsi, le nombre d’enfants admis à l’hôpital pour une pathologie liée à l’obésité : asthme, diabète, apnées du sommeil… a quadruplé ces dix dernières années, passant de 872 à 3.806 en Angleterre et Pays de Galles. De même, le nombre de jeunes âgés de 5 à 19 ans ayant recours à la chirurgie bariatrique, à savoir une réduction de l’estomac, a lui aussi augmenté considérablement.

Mais les chiffres réels pourraient même être plus élevés que ceux annoncés par le NHS, l’obésité n’étant pas toujours reconnue comme étant à l’origine de certains problèmes de santé. Pour le Dr Sonia Saxena, qui a dirigé l’étude à l’école de santé publique de l’Imperial College of London, si la croissance enregistrée s’explique par le fait que de plus en plus de médecins ont pris conscience des effets de l’obésité, ce n’est pas encore le cas de tous. “On savait que l’obésité avait des conséquences graves à l’âge adulte, mais nous voyons aujourd’hui que les effets se manifestent plus tôt, dès l’enfance“, ajoute-t-elle. Or, un tiers des jeunes Anglais âgés de 2 à 15 ans sont aujourd’hui en surpoids, un sur cinq est obèse. Avec 60% des adultes obèses ou en surpoids, la Grande-Bretagne détient par ailleurs le record d’Europe du nombre d’obèses.

Pour Tam Fry, membre du Forum national sur l’obésité et président de la Child Growth Foundation, les chiffres annoncés ne sont pas surprenants, et ils devraient même continuer de croitre. Il déplore que jusqu’à présent, les médecins ne s’inquiétaient pas assez de la tournure prise par l’épidémie d’obésité outre-Manche. Il demande une réévaluation profonde de la façon dont l’industrie agroalimentaire gère les niveaux de gras et de sucre présents dans l’alimentation. “Nous devons interdire les boissons gazeuses et plus généralement les boissons sucrées. Nous devons prendre des mesures très radicales“, conclut-il.

 

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Extrait de Toxic, le livre enquête de William REYMOND :

« La première réalité de l’élevage industriel est quantifiable. À l’échelle mondiale, elle correspond à une multiplication par quatre de la production de viande dans les cinquante dernières années. 20 milliards de têtes de bétail éparpillées sur la planète, soit plus de trois fois la population humaine.

Une fois encore, les États-Unis assument dans ce domaine leur rôle de première puissance avec 60 millions de vaches, 100 millions de porcs, 300 millions de dindes et 7,6 milliards de poulets. Non, je vous l’assure, il ne s’agit pas d’une erreur de frappe : chaque année défilent dans les abattoirs américains plus de poulets qu’il y a d’êtres humains sur Terre.

Évidemment, à un tel niveau, il faut oublier toute vision pastorale. Désormais, les fermes industrielles entassent jusqu’à 30 000 têtes d’une espèce.

Cette multiplication de viande sur pied entraîne d’innombrables dégâts écologiques. L’eau, par exemple, est utilisée pour abreuver les animaux, les rafraîchir en plein été et nettoyer leurs enclos. Dans les onze états de l’Ouest américain, 70 % des ressources d’eau sont englouties par l’élevage du bétail. La demande est telle que, depuis quelques années, les éleveurs puisent directement dans la plus grande réserve phréatique des États-Unis, accélérant la désertification constatée dans de nombreuses régions.

Le pétrole est un autre acteur de cette industrialisation. Michael Pollan a demandé à un économiste de calculer la quantité de carburant nécessaire à la préparation du grain alimentant une vache jusqu’à son arrivée à l’abattoir. En moyenne, une bête avale 12 kilos de maïs par jour pour un poids moyen de 90 kg. En fin de vie, une vache aura donc nécessité l’équivalent de 132,5 litres de pétrole rien que pour l’acheminement de sa nourriture.

Autre cercle vicieux, la surproduction de céréales entraîne une surexploitation de bétail qui, à son tour, nécessite encore plus de grains. Pour répondre à cette demande, l’agriculture s’est donc industrialisée elle aussi, en recourant massivement aux herbicides et pesticides.

Comme souvent, une idée reçue est confortable. Dans une sorte de jugement de Salomon, elle prétend que la balance entre les dégâts suscités par les pesticides, herbicides et autres engrais chimiques, et leurs bienfaits, penche en faveur de ces derniers.

Ce concept est toutefois difficile à entériner lorsqu’on se retrouve face à la « Dead Zone » du golfe du Mexique.

En surface, rien ou presque ne trahit l’ampleur des dégâts. Au contraire même, à première vue, certains coins des côtes de la Louisiane semblent transformés en sanctuaire pour espèces sauvages. Mais, en réalité, c’est une véritable hécatombe qui se produit sous le niveau de la mer. Dans un espace aussi vaste que le New Jersey, atteignant certaines années plus de 2 millions d’hectares, la vie aquatique est devenue impossible, étouffant à cause du manque d’oxygène. En termes scientifiques, on nomme cette situation hypoxie. Mais, pour les membres d’associations tentant de préserver ce qui est encore possible, la zone morte de la Louisiane a un autre nom : « Le véritable prix du burger à 99 cents ».

La comparaison n’est pas choquante, tant les faits la confirment.

Pendant près d’un siècle, le delta du Mississippi a été la poubelle de l’industrialisation, sans que soient mis en péril les fonds marins du golfe du Mexique. Mais depuis trente ans, la donne a changé avec l’apparition des engrais chimiques à base d’azote. En 1950, le monde consommait 5 millions de tonnes d’azote par an. Aujourd’hui l’agriculture en utilise seize fois plus. 80 millions de tonnes, dont beaucoup se retrouvent dans nos rivières et créent des zones mortes comme en Louisiane. Une série d’études de l’USDA a ainsi démontré que 50 à 70 % des quantités utilisées « s’échappaient » dans l’environnement via l’eau d’arrosage.

Le lien pourrait sembler lointain avec le coût d’un cheeseburger et, in fine, la crise de l’obésité ; mais en fait, il en est le résultat. Qui ne se traduit ni par le tour de taille ni par le taux de cholestérol.

Le recours à l’azote a explosé durant les dernières décennies pour deux raisons.

La première concerne les pays en voie de développement où par crainte de rendements trop faibles, on abuse de tels engrais. Ainsi, mal informés, les paysans du Mexique surdosent. Alors que le magazine Science recommande une utilisation maximale de 180 kg d’azote par hectare, leur consommation moyenne est de 300 kg l’hectare.

La seconde explication nous concerne davantage. Aux États-Unis, le maïs est le premier consommateur d’engrais chimique, de pesticide et d’herbicide. À lui seul, ce grain jaune monopolise 57 % de la production totale des herbicides et 43 % des pesticides. Or il faut se souvenir que l’essentiel de la culture de cette céréale sert à nourrir du bétail qui, à son tour, devient une viande bon marché. Le véritable coût du Big Mac apparaît alors. À la fin des années 1990, le Army Corps of Engineers a lancé un programme visant à pister les pollueurs susceptibles d’être responsables de la zone morte du golfe du Mexique. En 2004, la publication de leur travail a été largement ignorée par un pays concentré sur la « guerre contre le terrorisme ». Pourtant les résultats de ces ingénieurs militaires sont instructifs. Sans surprise, le premier responsable est l’azote. Un engrais chimique provenant à 75 % d’une zone regroupant six États et formant le Com Belt, la ceinture du maïs. Six États dont le grain vient nourrir les futurs hamburgers vendus à prix plancher dans les fast-foods du Fat Land.

La suite (édifiante) ……………..demain

 

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Hamburgers, glaces, confiseries, viennoiseries, biscuits… Malgré des messages de santé publique omniprésents, les petits Français mangent toujours trop gras et trop sucré. L’obésité et le surpoids concernent respectivement 3,5 % et 4,5 % des enfants et adolescents ; des proportions deux fois plus élevées qu’au début des années 2000. La faute à qui ? « A la pub », rétorquent des médecins américains !

Les publicités TV tiendraient-elles un double discours ? D’un côté, les messages de prévention martèlent que pour être en bonne santé, il est nécessaire de « Manger 5 fruits et légumes par jour, de ne pas consommer trop de sel ou de sucre… ». De l’autre, les réclames des Fast-food attirent les plus jeunes en leur proposant dans un menu dédié les derniers jouets à la mode. Pas facile pour nos chères têtes blondes de s’y retrouver. Et pour les parents, de lutter…

Les équipes de Kristen Harrison de l’Université du Michigan ont interrogé une centaine de parents sur leurs habitudes alimentaires, mais aussi télévisuelles. Pour être certains de ne pas être trompés, ils ont aussi questionné les enfants. Objectif : observer si les programmes ont un quelconque impact sur le contenu de l’assiette.

La pub fait de petits obèses

Résultats, les bambins les plus exposés aux programmes entrecoupés de pub, sont davantage enclins à consommer des produits gras ou sucrés… bref à la malbouffe. Contrairement par exemple à ceux qui visionnent des DVD où la réclame est absente.

Une conclusion pas si étonnante en fait. Selon l’Organisation mondiale de la Santé (OMS), « les données scientifiques montrent que la publicité à la télévision influe sur les préférences alimentaires des enfants, leurs demandes d’achat et leurs modes de consommation. »

Autre observation : les auteurs ont également interrogé des enfants livrés en quelque sorte à eux-mêmes dans la mesure où ils regardent les programmes qu’ils souhaitent. Et qu’ils ont accès au réfrigérateur et aux placards à leur guise.  Constat sans surprise : leur perception d’un repas sain apparaît faussée. Pour eux en effet, hamburgers, frites et autres gâteaux constituent les base d’une ’alimentation saine et équilibrée !

 

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Extrait de Toxic, le livre de William REYMOND :

« Arrivé à ce point de l’enquête, je voulus me remémorer les différentes raisons qui m’avaient conduit ici. Pourquoi ce parking vide d’un motel de l’Oklahoma s’inscrivait- il dans la logique de mes travaux ?

La ville de Clinton avait survécu grâce à la Route 66. Mais la construction, à quelques kilomètres, d’un réseau autoroutier et de voies rapides que l’on n’arrivait pas à quitter, l’avait transformée en une sorte de ville fantôme post-industrielle. La bourgade ressemblait au cruel miroir urbain d’une partie de l’histoire américaine.

Il est difficile de décrire une odeur. Disons, pour faire simple, que celle qui flottait au-dessus de Clinton était la pire chose à laquelle mon nez avait jamais été confronté. En tout cas, elle m’avait saisi bien avant d’arriver en ville. Elle était présente, enveloppant la région, la banlieue et le reste. Il n’était même pas nécessaire de sortir pour noter sa présence. La vitesse et les filtres de ma voiture n’y pouvaient rien. En quelques minutes, j’en faisais partie. L’odeur avait happé mes vêtements, conquis ma peau, imprégné mes cheveux et mon souffle. Et là, alors que je me demandais comment éviter de faire les quelques pas qui me séparaient de l’hôtel, je venais de me souvenir : j’étais parti à la recherche des tonnes de maïs d’Earl Butz. Mon odorat ne me trompait pas, je les avais retrouvés.

L’odeur de Clinton n’est pas unique. On la retrouve en Utah, en Caroline du Nord, dans le Delaware, le Kentucky et certains coins du Texas. Certains diront que c’est celle de la modernité. Pour moi, à imaginer qu’elle en ait une, c’est plutôt celle de la pandémie d’obésité.

Depuis Clinton, ma mémoire olfactive associe en effet ce fumet âcre, puissant et écœurant à la crise dont je recherchais les clés. Un fumet qui émane directement des « fermes industrielles », là où les surplus de grains viennent gaver la viande qui nous rendra malades.

Le cercle vicieux pourrait se résumer ainsi : la surproduction de maïs subventionné pour des motifs politiques entraîne de l’obésité lorsque, gagnant en valeur ajoutée, le grain est transformé en HFCS. Quant aux surplus, grâce à leurs prix bas, ils alimentent le bétail. Le prix dérisoire du grain a permis de créer de véritables usines à bestiaux. Evidemment cette soudaine croissance a des conséquences désastreuses sur l’environnement et des répercussions tragiques pour les animaux. L’industrialisation augmente la production d’une viande peu coûteuse, saturée en graisse, en hormones et en antibiotiques. Au bout de la chaîne, il n’y a qu’une destination : nos assiettes !

Moralité ? La pandémie d’obésité est un problème complexe aux facettes multiples. Reprenons une dernière fois le cas du sirop de glucose-fructose. Déterminer ses effets sur le cerveau humain constituait une première étape. Découvrir la suite, c’était comme ouvrir une boîte de Pandore. Si l’HFCS est vecteur d’obésité, comment convaincre l’industrie agroalimentaire d’abandonner un produit autorisant 30 % d’économie sur le coût d’un ingrédient aussi essentiel que le sucre ? Qui plus est grâce à une substance aux qualités permettant la commercialisation de portions plus attirantes sans sacrifice de marge ? Comment expliquer à ADM et aux autres gros producteurs d’HFCS que leurs stocks de maïs n’auraient plus de valeur ajoutée ? Comment inciter un élu de Washington à voter contre les prochaines subventions de la filière alors qu’il risque de perdre de généreuses contributions à sa prochaine campagne ?

On le voit, à mieux y réfléchir, blâmer nos appétits incontrôlables et condamner nos comportements de fainéants est bien plus aisé que de remettre en cause un système où beaucoup trouvent leur compte.

La suite (après cette introduction) ………………….. demain.

 

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« Tu dois finir toute ton assiette ». Selon une étude américaine, cette maxime n’est pas la solution pour dompter les enfants qui ne veulent pas manger ce qui leur est servi.

Les chercheurs appellent cela la « néophobie alimentaire » ou la « sélectivité alimentaire ».

L’enfant refuse de goûter à certains aliments qu’il ne connait pas et n’accepte de manger que la nourriture qu’il connait déjà et qu’il apprécie. Une étude américaine réalisée par l’University of North Carolina démontre que cette sélectivité s’explique à hauteur de 72% par une composante génétique. Les chercheurs indiquent que ce comportement constitue un facteur de risque de surpoids, voire d’obésité, à cause d’une faible diversification alimentaire.

Si forcer nos chères têtes blondes n’est pas la solution, il existe bien un moyen de vaincre petit à petit cette néophobie alimentaire. Il faut que les parents montrent l’exemple. Une exposition répétée aux aliments a priori détestés se solde souvent par de bons résultats.

 

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Extrait du livre Toxic, de William REYMOND :

« Toutes ces polémiques, études, contre-études pouvaient sembler fort lointaines, vues de l’Hexagone. Après tout, l’HFCS était un problème purement américain, ne concernant pas le reste du monde…

Erreur.

Si, pendant longtemps, l’obésité avait été considérée comme une spécificité des États-Unis, désormais, la crise s’était métamorphosée en pandémie. En Chine, le diabète était devenu la deuxième cause de décès, l’Afrique était atteinte et l’Europe paraissait copier le pire du modèle d’outre Atlantique. Il était donc légitime de savoir si l’HFCS – désormais identifié comme l’un des agents toxiques responsables de la deuxième phase de la crise américaine – pouvait exporter ses propriétés nocives.

La réponse se trouve du côté du Japon, pays dont la courbe de progression de l’obésité ressemble le plus à celle des États-Unis. On y observe en effet une première phase, qui débute lentement mais sûrement après la Seconde Guerre mondiale, puis, comme au Fat Land, une accélération subite dans les années 1980.

Ne l’oublions pas, si les chimistes de Clinton Corn Processing Company furent les premiers à réussir l’hydrolyse du maïs, c’est dans des laboratoires nippons que la recette de l’HFCS 42 avait été finalisée. Conséquence, en 2006, l’ex-empire du Soleil levant est le deuxième consommateur de sirop de glucose-fructose du monde. Fabriqué à partir de maïs importé des États-Unis et de pommes de terre cultivées sur place, l’HFCS, malgré la concurrence domestique du sucre, s’octroie désormais 25 % du marché des édulcorants.

L’exemple japonais confirme la thèse d’une crise d’obésité en deux phases, la distribution massive du HFCS jouant ici le rôle de catalyseur déclenchant la seconde étape.

Aux États-Unis, et au Japon donc, les services sanitaires doivent dorénavant faire face aux conséquences de cet état de fait. La solution proposée par Bray, même si elle paraît d’une logique enfantine, est loin de faire l’unanimité : « Si l’HFCS agit comme un agent proliférateur de la maladie, alors réduire l’exposition à l’agent devrait aider à réduire l’ampleur de l’épidémie ».

Personnellement, imposer une législation sur l’HFCS aux États-Unis me semble impossible. Parce que derrière le sirop de glucose-fructose se cache l’enjeu politique et industriel de la gestion des stocks de maïs. Une situation dont les effets, nous allons le voir, dépassent le cadre de cette substance montrée du doigt.

Reste donc l’Europe. En fait, peut-être serait-il plus juste d’employer le passé. Car, année après année, offrant un nouveau débouché à nos stocks de blé, le sirop de glucose-fructose s’impose aussi sur le vieux continent. Ainsi, dans l’édition 2006 du guide Savoir manger, on peut lire : « Nous découvrons aussi que les nouveaux ingrédients contenus dans les produits sont susceptibles d’amplifier [le] mécanisme de l’obésité. Par exemple, il n’est pas identique de consommer du sucre sous forme de saccharose ou de glucose, et sous forme de sirop de glucose-fructose ». Plus loin, les docteurs Jean-Michel Cohen et Patrick Serog écrivaient : « Le nombre de produits contenant du sirop de glucose-fructose a augmenté de manière importante ». Et d’étayer leur remarque en citant la présence du HFCS dans « les yaourts, les biscuits, les boissons sucrées, les glaces… »

En fait, si ce sirop n’a pas encore totalement envahi l’alimentation européenne, c’est parce que les institutions de Bruxelles mènent une politique de protection de l’industrie sucrière traditionnelle. Ainsi, tout édulcorant contenant plus de 10 % de fructose est soumis à un quota. Mais cette particularité qui, en France par exemple, a longtemps offert un confort certain aux betteraviers, ne devrait pas résister à la mondialisation des marchés. Notamment parce qu’en mars 2006, George W. Bush, sous la pression des producteurs de maïs parmi lesquels se trouvait ADM, a obtenu une victoire majeure auprès de l’Organisation mondiale du commerce.

Depuis 2002, le Mexique taxait les boissons édulcorées à l’HFCS. Non pour des raisons sanitaires, mais pour limiter l’importation de ce maïs américain qui, grâce aux subventions, était vendu moins cher que celui cultivé sur place. Le prélèvement de 20 % permettait également de protéger la filière sucrière et d’écouler les stocks. Aujourd’hui, ce n’est plus le cas. L’OMC, au terme d’âpres discussions, a estimé que cette mesure « était discriminatoire et contraire aux règles de l’Organisation ».

La décision a été accueillie triomphalement à Washington. Le président de l’Union des producteurs de maïs a même publiquement affirmé qu’il « s’agissait d’une victoire pour les producteurs américains ». Pourquoi ? Parce que, désormais, le revers des Mexicains fait jurisprudence, ouvrant à des milliards de litres de sirop de glucose-fructose les frontières de bien d’autres marchés mondiaux.

Le sirop de glucose-fructose était né des stocks de maïs d’Earl Butz. S’il jouait le rôle que le whisky avait assumé dans les années 1880, cela n’était pourtant pas assez. Pour tout dire, seuls 6 % de la production annuelle de maïs se voyaient transformés en or jaune. Le reste ? Il fallait s’en débarrasser. Et, une fois de plus, en altérant notre nourriture.

La suite (troublante et tout aussi intéressante) ………………..demain.

 

 

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Au Japon, il est interdit d’être obèse malgré le pourcentage très faible de Japonais en surpoids. Il y a donc, depuis 2009, un tour de taille à ne surtout pas dépasser : 80 cm pour les hommes et 90 cm pour les femmes. Le risque ? Devoir payer 500.000 yens par kilo supplémentaire, soit environ 500 euros.

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Suite de la démonstration du rôle de l’HFCS. Extrait du livre Toxic, de William REYMOND :

« George Bray ne cessait de le répéter : « Le sucre de canne ou sucrose n’a pas la même structure moléculaire que le sirop de glucose-fructose. Le premier est constitué d’une seule molécule. Le second en combine deux ». Traduction : il est normal que notre organisme gère différemment les deux produits. Tant en ce qui concerne « la digestion, l’absorption [que] le métabolisme ».

Cela expliquait sans doute, comme l’avait lui-même noté un ex-employé de Coca-Cola, qu’on puisse consommer des produits édulcorés à l’HFCS sans que le corps n’arrive à saturation.

Le cerveau est au centre de la théorie de Bray, celle qui croit à l’existence d’un agent toxique se trouvant à l’origine de la soudaine et conséquente progression du taux d’obésité. « Le cerveau est le récepteur, le décrypteur et le transmetteur d’informations sur la faim et la satiété. De nombreux neurotransmetteurs sont impliqués dans la phase de régulation de la prise de nourriture », écrit-il. Et de se demander si l’HFCS parcequ’il ne semble pas déclencher les signaux d’alarmes usuels dans l’organisme, ne « déréglerait » pas un de nos capteurs habituels. Une interrogation d’autant plus essentielle qu’une étude comparant l’ingestion de bonbons et de sodas édulcorés au HFCS a démontré, nous l’avons vu, que le corps humain ne compensait pas la prise de ces derniers. À Baton Rouge, le chercheur a en tout cas constaté que l’HFCS ne « stimulait pas la sécrétion d’insuline ou n’augmentait pas la production de leptine ». L’insuline et la leptine sont deux hormones polypeptidiques, « des signaux clés régulant la quantité de nourriture ingérée et la masse corporelle ». En d’autres termes, en contournant les mécanismes normaux de régulation de l’appétit, « la consommation de fructose peut contribuer à la surconsommation (de calories) et à la prise de poids ».

Il ne faut pas se laisser abuser par la modération langagière, la retenue sémantique de Bray. Son vocabulaire prudent relève du registre scientifique. Toutefois, oubliant presque son devoir de réserve, il sort des limites du genre en terminant son rapport par un conseil adressé aux parents : « L’exposition de jeunes enfants à l’HFCS peut laisser des traces nuisibles dans leur cerveau. Rendant l’obésité plus probable et plus difficile à contrôler ».

En clair, chez l’enfant, alors que la maturité neurologique n’est pas atteinte, la consommation d’HFCS peut perturber en profondeur la capacité de gestion de la prise des aliments.

Voilà qui ouvre des perspectives de réflexion incroyables. Et qui laisse voir la découverte de Bray comme la plus proche explication scientifique et implacable de l’épidémie d’obésité. C’est d’ailleurs pour cela que l’industrie agroalimentaire tente depuis quelque temps de désamorcer la bombe et de détourner le débat.

Le meilleur moyen d’éviter une polémique est de rendre le sujet en question incompréhensible au commun des mortels. La confusion étant la plus efficace alliée de ceux qui ne souhaitent pas remettre en question la situation actuelle, l’entretenir s’impose.

La méthode est toujours la même. Il s’agit de brandir une étude contre une autre, d’organiser une bataille stérile d’experts, de brouiller le message jusqu’à le rendre inaudible. De jouer sur le fait que les médias, par un hypocrite souci d’équité, donneront la même valeur à deux arguments.

Le dernier exemple en date remonte au 5 décembre 2006. Le Wall Street Journal publie un article sur la compagnie Jones Soda Co. Ce fabricant de sodas, distribué par Target, l’une des chaînes de supermarché les plus importantes du pays, vient d’annoncer sa décision de ne plus utiliser l’HFCS et de revenir au sucre de canne. Jones Soda Co. justifie ce retour en arrière par la volonté de « proposer au consommateur une alternative meilleure pour la santé ».

Argument sincère ou astuce commerciale, l’intérêt est ailleurs. Il réside dans la réponse des représentants des géants de l’agroalimentaire. Après avoir largement expliqué les « véritables » motivations commerciales supposées de ce concurrent traître – en vrac, surfer sur l’air du temps, vendre son produit plus cher… -, la contre- offensive s’est faite en deux temps. Deux coups. Le premier, pas nouveau, consista à affirmer que l’HFCS était un « produit naturel ». Une argutie habile puisqu’en réalité, les industriels profitent d’une faille du système américain qui ne définit pas précisément la notion de produit naturel. Une lacune qui fait enrager Michael Jacobson, président du Center for Science in the Public Intérest : « Prétendre qu’un soda fait avec du sirop de glucose- fructose est « naturel » n’est rien d’autre qu’un mensonge, tonne-t-il. L’HFCS n’est pas quelque chose que vous pouvez préparer dans votre cuisine à partir d’un épi de maïs. Ou alors, c’est que vous êtes équipé de centrifugeuses, d’hydroclones, de colonnes industrielles échangeuses de cations et quelques seaux d’enzymes ».

La deuxième manche consiste à mettre en avant les travaux de chercheurs de Boston consacrés à la présence d’acide gras dans le sang. Des conclusions qui n’exonèrent pas l’HFCS, mais le mettent seulement sur un pied d’égalité avec le sucre. Selon ces études, les deux produits augmenteraient la présence de triglycérides dans le plasma dans des proportions similaires. Si j’utilise le conditionnel, c’est que l’enquête chérie par l’industrie agroalimentaire n’a pas encore été… publiée. Elle ne le sera que lorsqu’un groupe d’experts en aura étudié la validité. Ce qui prendra peut-être un peu plus de temps que prévu : le comité d’experts doit en effet se prononcer sur une situation complexe. Les recherches ont en effet été sponsorisées non par une université mais par… Pepsi-Cola.

Si aujourd’hui la compagnie défend l’HFCS qu’elle utilise dans la totalité de sa gamme, il se murmure que PepsiCo préparerait une série de produits sans conservateur chimique ni… HFCS.

Outre ces arguments pour le moins discutables, il reste encore une ultime ligne de défense. Celle de la dernière chance qui consiste à discréditer les sceptiques en les cataloguant parmi les adeptes des théories de la conspiration. En usant d’un argument destiné à les assommer censé être imparable : si l’HFCS était dangereux pour la santé, jamais, au grand jamais, les officines gouvernementales de régulation n’auraient accepté sa mise sur le marché.

Voilà qui ne prouve évidemment rien. On pourrait, comme contre-exemple, évoquer la saga du DDT, ce pesticide générateur de prix Nobel qui, avant de finir trente ans plus tard sur la liste des produits interdits en raison de sa trop forte toxicité sur l’environnement, fut autorisé et loué par toutes les instances officielles.

Mais en vérité, citer ce type de cas n’est même pas nécessaire. Car, depuis 1983, le sirop de glucose-fructose appartient à la catégorie des produits qualifiés de « généralement reconnus comme sûrs » (« globally recognized as sure » en anglais, ce qui donne ironiquement le sigle GRAS). Ce qui signifie quoi ? Que l‘HFCS, malgré sa présence massive dans l’alimentation outre-atlantique, n’a en fait jamais été testé ! Le FDA, l’organisme de régulation des produits alimentaires aux États-Unis, a tout simplement estimé que le fructose et le glucose étant deux produits connus et sans risque, il n’y avait ni à tester les effets de leur transformation industrielle ni à prendre en compte des études extérieures avant d’approuver leur commercialisation !

La suite …………….demain.

Dr BUENOS : le réseau ROSA souscrit entièrement à la brillante démonstration de William Reymond et demande aux patients du réseau de ne pas acheter de produits contenant explicitement du sirop de glucose fructose, comme par exemple le « Yop » pour les enfants.

Si en lisant la liste des composants des produits que vous achetez, vous retrouvez la mention explicite d’HFCS ou de sirop de glucose fructose, merci d’en parler à Marie Laure MABILAT, la diététicienne du réseau, et de nous le signaler en laissant l’information sous forme d’un commentaire.

L’industrie agro-alimentaire qui utilise le sirop de glucose fructose ne pourra pas dire qu’elle ne savait pas ………….

 

 

 

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Le nombre de morts liées au diabète a atteint un record à New York, où 16 personnes meurent chaque jour de cette maladie ou de complications associées, a annoncé lundi la mairie, faisant le lien avec l’obésité.

Alors que le taux de mortalité continue de baisser à New York, 5 695 personnes y sont mortes en 2011 directement ou indirectement du diabète, soit 10,8% des décès, contre 6% en 1990, ajoute la mairie. « C’est lié à l’obésité, et comme l’obésité, cela peut être évité », a commenté le responsable municipal de la Santé, Thomas Farley.

L’augmentation de l’obésité s’est doublée d’une épidémie de diabète de type 2 à New York, a précisé la mairie. Près de 650 000 personnes déclaraient souffrir de diabète en 2011, soit 200 000 de plus qu’en 2002. Des dizaines de milliers d’autres ignoreraient qu’elles sont touchées.

La mairie, qui a annoncé au début du mois une nouvelle campagne sur le risque des boissons sucrées, a indiqué lundi qu’elle allait également en lancer une sur les risques du diabète et les mesures à prendre pour les minimiser à travers une alimentation saine, de l’exercice, et moins de boissons sucrées.

Plus de la moitié des adultes new-yorkais sont en surpoids (34%) ou obèses (22%). Dès la maternelle, un enfant sur cinq est obèse, selon les statistiques officielles. A l’école primaire, un enfant sur deux est trop gros.

 

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Extrait de Toxic, le livre enquête de William Reymond :

« Le sirop de glucose-fructose est-il une cause directe de l’épidémie d’obésité ? Ces dernières années, des États-Unis à l’Allemagne, des scientifiques se sont penchés sur la question. Ajoutant, chacun de leur côté, une pièce au puzzle.

Ainsi, en 2000, des chercheurs de l’université du Minnesota travaillèrent sur les effets métaboliques du fructose sur le corps humain. Partant du principe que l’HFCS représente en moyenne 9 % de la consommation quotidienne des Américains, l’équipe menée par John Bantle tenta de recréer cette statistique en laboratoire, divisant des volontaires en groupes de consommateurs et de non-consommateurs. Après six semaines d’expérience, lointain rappel de l’expérience vécue par Morgan Spurlock dans le film Supersize me, les experts notèrent une importante différence. Chez les consommateurs de fructose, le taux de triglycérides présent dans le plasma apparut 32 % plus élevé. En clair, le taux de lipides dans le sang augmentait avec la consommation de fructose, rendant le « sujet » plus vulnérable aux problèmes cardiovasculaires. Bantle concluait ses recherches en écrivant : « Les régimes riches en fructose peuvent être indésirables, plus particulièrement chez l’homme ».

L’HFCS avait un effet inattendu. Sa consommation ne semblait pas uniquement responsable de la prise de poids, elle induisait aussi une augmentation des acides gras dans le sang. La conséquence ? Un accroissement des risques cardiaques, l’un des symptômes les plus fréquents de la pandémie d’obésité.

La piste parallèle suivie par l’Institut allemand de la nutrition humaine aboutissait à des conclusions similaires. Hella Jürgens et son équipe souhaitaient savoir si le fructose était responsable de la prise de kilos. L’idée ? Suivre l’évolution du poids de souris de laboratoires dont on contrôle précisément l’apport calorique. Les cobayes consommant des boissons sucrées au fructose connurent « une substantielle augmentation du poids sans que, pour cela, on augmente le nombre de calories ». En outre, recourant à la résonance magnétique, les chercheurs déterminèrent que « ce changement de poids était lié à une augmentation de la masse graisseuse ». Plus inquiétant encore : « Nous avons également observé la preuve d’un début de stéatose hépatique chez les souris exposées aux boissons sucrées au fructose ». La stéatose hépatique non- alcoolique, telle qu’étudiée par Jürgens, est une accumulation de lipides dans le foie. Autrement dit, les consommateurs dHFCS partagent donc désormais une pathologie avec les oies d’élevage, gavées pour produire le fameux foie gras.

L’étude allemande, « démontrant pour la première fois la relation entre les boissons sucrées au fructose et l’augmentation de la masse graisseuse […] sans que cela soit lié à une augmentation des calories », révélait une autre action de l’HFCS. En essayant d’expliquer pourquoi les souris avaient grossi malgré un apport calorique stable, Jürgens avait évoqué l’hypothèse d’une interaction entre le fructose et les mécanismes gouvernant notre relation à la quantité de nourriture. En fait, entre les lignes, il faut comprendre qu’elle cherchait comment réagissait notre cerveau. Cela tombait bien, c’était exactement la question que George Bray tentait d’éclaircir en Louisiane. »

La suite de l’enquête …………. demain.

 

 

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