traduction du site en :

Evénements

Avril  2024
Lun Mar Mer Jeu Ven Sam Dim
   
1 2 3 4 5 6 7
8 9 10 11 12 13 14
15 16 17 18 19 20 21
22 23 24 25 26 27 28
29 30  

obésité infantile

Page 1 sur 3123

 

Selon une étude parue ce 9 septembre 2013 dans la revue JAMA Pediatrics, il est possible de lutter contre l’obésité des plus petits en adoptant des règles quotidiennes dans son foyer.

Pendant six mois, des chercheurs canadiens et américains de la Harvard Medical School aux Etats-Unis et de l’université de Guelph au Canada ont suivi 121 familles avec des enfants en surpoids, les divisant en deux groupes : le premier suivant leurs conseils, le second ne changeant rien à leurs habitudes.

Avant leur intervention, les enfants avaient tous une télévision dans leur chambre. Les scientifiques ont donc réduit le temps passé devant le petit écran, ont augmenté les heures de sommeil et ont encouragé les familles à prendre le temps de dîner ensemble, modifiant ainsi leurs habitudes quotidiennes. Ainsi, en dormant une demi-heure de plus par jour, et en passant une heure seulement par jour devant la télévision, ces enfants ont perdu environ 20 % de leur indice de masse corporel (IMC). Les enfants de l’autre groupe ont quant à eux augmenté leur IMC de 20 %.

L’obésité infantile touche 17 % des enfants aux Etats-Unis, notamment dans les minorités ou les familles les moins riches.

 

Articles en rapport

Présentation d’une vidéo choc qui montre au travers du décès d’un jeune obèse, ce qu’il a fait pour en arriver là.

 

2,8 millions, c’est le nombre de morts que fait chaque année l’obésité dans le monde. Les campagnes prônant une hygiène de vie plus saine sont nombreuses mais la dernière en date promet de changer les choses.

L’obésité est aujourd’hui la cinquième cause de mortalité à travers le monde. Les actions et les campagnes publicitaires se multiplient à travers le monde pour inciter les enfants et les adolescents à manger plus sainement et à bouger plus.

Mais Strong4Life, un organisme de lutte contre l’obésité dans l’Etat de Georgie aux Etats-Unis, a décidé d’aller encore plus loin et de diffuser un spot publicitaire choc.

On y voit un jeune homme arriver aux urgences suite à ce qui semble avoir été une crise cardiaque. Les médecins se préparent à l’opérer du cœur.

C’est alors que l’on réalise ce qui l’a mené dans cette salle d’opération : une mauvaise hygiène de vie instiguée depuis son plus jeune âge par sa mère.

Frites, gâteaux, fast-food, soda : le jeune homme a consommé depuis ses plus jeunes années de la nourriture grasse et riche en sucre.

Le spot publicitaire s’achève sur cette phrase terrible : « Cela aurait pu finir autrement. »

Baptisée Rewind the Future, littéralement « Rembobinez l’avenir », la campagne de Strong4Life a fait couler beaucoup d’encre depuis qu’elle a été dévoilée.

De nombreuses personnes se sont déclarées choquées et ulcérées par les images chocs sur des forums de discussion.

Et pour cause, le spot semble déclarer la mère du jeune homme responsable de ce qui lui arrive aujourd’hui.

Toutefois, Rewind the Future a été un déclic pour d’autres personnes.

En effet, sur le site Reddit on peut lire des commentaires de lecteurs craignant que cela ne leur arrive à eux ou à leurs enfants.

De ce fait, les discussions où l’on s’échange des conseils pour perdre du poids et améliorer son hygiène de vie se sont multipliées.

Si l’on peut féliciter Strong4Life pour son travail quotidien dans la lutte contre l’obésité en particulier auprès des jeunes générations, on s’interroge quand même sur la nécessité d’aller aussi loin. Faut-il désormais choquer pour toucher les individus ?

Le message de la vidéo est : » 80% des enfants obèses deviennent des adultes obèses. Nous pouvons sauver nos enfants. Nous pouvons arrêter le cycle. Nous pouvons stopper l’obésité infantile »

Cliquez sur le lien ci-dessous pour voir la vidéo de 1 minute 40 sec.

stop the cycle

 

Articles en rapport

Une étude américaine fait le lien entre le surpoids des enfants et la présence d’une télévision dans leur chambre. Même s’ils la regardent peu, elle aurait un impact direct sur leur Indice de masse corporelle (IMC).

Les enfants ayant une télé dans leur chambre seraient plus susceptibles de développer des troubles du comportement alimentaire.

Regarder la télévision peut être nocif pour la santé, c’est un fait connu des scientifiques depuis plusieurs années. Alors quand elle squatte la chambre de vos enfants, il y a péril en la demeure, et pas seulement pour la violence qui y est diffusée. En cause, le surpoids qu’elle engendrerait chez les plus jeunes. Une étude américaine publiée dans le journal médical Jama Pediatrics révèle en effet que les enfants qui ont une télé dans leur chambre seraient en moyenne plus gros que les autres.

Les chercheurs de l’Université de Dartmouth, aux Etats-Unis, ont analysé les données récoltées lors d’un sondage téléphonique sur près de 3 055 enfants âgés entre 10 et 14 ans et de leurs parents pour parvenir à cette conclusion. 60 % d’entre eux étaient équipés d’une télé dans leur chambre. Résultats : ces derniers pèsent en moyenne 400 grammes de plus que ceux qui n’en ont pas. Autre fait : ceux qui ont installé un écran dans leur chambre ont vu leur IMC (Indice de masse corporelle) augmenter d’un demi point en deux ans et de 0,75 point en quatre ans par rapport à ceux qui en étaient épargnés.

Les troubles du sommeil engendrent un surpoids

Les chercheurs notent toutefois que le temps passé devant l’écran n’influerait pas sur cette prise de poids. En cause : le sommeil, perturbé par la télé, mais aussi par l’utilisation des tablettes et des smartphones, de plus en plus accessibles aux plus jeunes. Or, on sait que le sommeil a un impact direct sur la prise de poids, quel que soit l’âge. Autre élément déclencheur, les publicités alimentaires dont ils sont les cibles privilégiées, qui vantent bien souvent la consommation de produits riches en calories.

En 2007, des chercheurs américains avaient publié les 7 règles d’or pour lutter contre l’obésité infantile. Dans ce pays où l’obésité est un problème sanitaire porté par la Première dame Michelle Obama, 8 % des enfants âgés de 2 à 5 ans sont obèses (chiffre en diminution). En France, en 2012, l’obésité et le surpoids concernaient respectivement 3,5 % et 4,5 % des enfants, selon l’Institut national de prévention et d’éducation pour la santé (Inpes). Un enjeu de taille, alors que chaque année, l’obésité tuerait dans le monde plus de 3 millions de personnes victimes de diabète, hypertension artérielle et autres pathologies liées au surpoids. La malnutrition, elle, ne ferait « que », un million de morts.

Articles en rapport

Maladie multifactorielle, l’obésité des plus jeunes nécessite une prévention plus ciblée et une prise en charge multidisciplinaire.

Une récente étude française a évalué le devenir d’enfants en surpoids ou obèses accueillis en consultation spécialisée à l’hôpital du Pays de Gier (Loire).

En 2001, 85 enfants âgés de 2 à 17 ans y ont été pris en charge, en moyenne durant trente-deux mois. L’évolution de leur poids a été réévaluée dix ans après, en 2012. Résultat: en 2001, la prise en charge avait été efficace pour 77 % des enfants, avec un bénéfice directement lié à sa durée. Mais le poids de la moitié des enfants a recommencé à augmenter dès son arrêt. Dix ans plus tard, l’évolution favorable du poids durant la prise en charge s’était poursuivie chez 30 % des enfants mais, malgré le succès initial, chez 43 % le poids avait ensuite évolué défavorablement. Pour 11 % des enfants, malgré l’insuccès de la première prise en charge, le poids dix ans plus tard s’était amélioré.

Il reste donc difficile de prévoir l’évolution pondérale à long terme d’un enfant en surpoids ou obèse, même avec une prise en charge efficace pendant un temps. Les modifications alimentaires ne sont efficaces que tant qu’elles sont poursuivies.

La proportion d’enfants en surpoids tend depuis peu à se stabiliser en France autour de 18 %, dont 4 % d’obésité. À la fois multifactorielle et individuelle, cette maladie chronique implique de nombreux facteurs: génétiques, périnataux, environnementaux et psychologiques. Une obésité parentale, un surpoids ou un diabète de la mère pendant la grossesse, un poids de naissance petit, trop élevé ou un gain de poids trop rapide ensuite, un milieu socio-économique défavorisé, un style éducatif trop rigide ou trop souple pour l’alimentation, le manque d’activité physique, le manque de sommeil, une dépression… sont aussi associés chez l’enfant au risque de surpoids ou d’obésité.

Le critère le plus prédictif du risque d’obésité chez l’enfant est la survenue précoce du rebond d’adiposité. La première année, la croissance rapide de l’enfant s’accompagne d’une augmentation de masse grasse qui atteint un maximum vers 1 an. Puis l’enfant s’affine, son IMC* diminue et passe vers 6 ans par un minimum, le rebond d’adiposité, avant de croître à nouveau. Parfois, ce rebond d’adiposité survient plus tôt: plus il est précoce, plus le risque d’obésité ultérieure est élevé.

Le surpoids et l’obésité présentent beaucoup moins de complications médicales graves chez l’enfant que chez l’adulte, sauf chez les grands obèses. La plupart du temps, la principale complication est psychosociale: c’est la souffrance liée au regard péjoratif des autres. En revanche, l’obésité infantile est très prédictive de l’obésité à l’âge adulte, qui, elle, est plus dangereuse: en l’absence de prise en charge, 75 % des enfants en surpoids deviennent des adultes en surpoids. «Dépister un enfant obèse n’a de sens que si on met en place une prise en charge.

La prise en charge de l’enfant obèse, souvent multidisciplinaire, repose d’abord sur des changements diététiques. Le but est de diminuer l’apport en calories. «On essaie donc de réduire les quantités avec les mêmes aliments, de garder le même volume en réduisant leur densité énergétique, de combattre le grignotage lié au fait que les enfants ont encore faim en sortant de table et d’augmenter un peu la ration protéique pour son effet rassasiant. Le sport peut aider, mais n’a pas d’effet seul.»

* L’indice de masse corporelle (IMC), reflète la corpulence, l’adiposité d’un sujet. Sa valeur est donnée par la formule IMC = le poids (kg) divisé par la taille (cm) au carré.

 

Articles en rapport

L’évaluation psychologique des enfants en surpoids reste nécessaire.

La part de vulnérabilité génétique est souvent au premier plan de la prise de poids précoce chez l’enfant. Mais par ses achats, ses habitudes alimentaires, la structuration des repas pris en famille ou non, la relation des parents à la nourriture contribue aussi fortement à modeler celle de l’enfant, surtout chez les plus jeunes. De plus, «certaines attitudes familiales, très permissives ou très rigides, ­peuvent aussi favoriser l’obésité de l’enfant».

« Certains troubles de l’humeur, une dépression, peuvent faire émerger un surpoids ou une obésité. À l’inverse, le surpoids et l’obésité peuvent aussi favoriser l’émergence de symptômes dépressifs chez l’enfant ou l’adolescent, explique le Dr Pascale Isnard, psychiatre (Hôpital Robert Debré, Paris). Il existe également des obésités réactionnelles, consécutives à un événement de vie comme une séparation des parents ou un deuil.» La maltraitance, les carences de soins, les sévices favorisent aussi la prise de poids et l’obésité.

Si tous les enfants n’ont pas besoin d’une évaluation et d’un soutien psychologique, ceux-ci peuvent s’avérer nécessaires quand le surpoids de l’enfant évolue mal, en cas de difficultés scolaires, de troubles attentionnels ou d’environnement familial défavorable. Il est indispensable quand l’enfant doit être pris en charge en internat diététique.

Source de moqueries, l’obésité peut conduire l’enfant à s’isoler et à renforcer un comportement alimentaire qui l’entretient. Sur un terrain favorable préexistant, quand l’enfant est timide, une véritable phobie sociale peut se développer. «Il est important que le pédiatre repère ces difficultés pour orienter l’enfant vers une évaluation psychologique, afin de mettre en place une thérapie, par exemple une prise en charge de groupe dans la phobie sociale, ou une thérapie d’affirmation de soi».

Valoriser l’estime de soi

En ville, l’évaluation psychologique des enfants en surpoids ou obèse n’est pas systématique, d’autant que la consultation du psychologue n’est pas toujours remboursée.  L’accompagnement psychologique vise surtout à soutenir la motivation de l’enfant dans l’adoption de nouvelles règles hygiéno-diététiques, à valoriser son estime de soi et l’image de son corps. Le fait de perdre du poids va souvent aider l’enfant à aller mieux, à prendre confiance en lui.

Si l’obésité peut induire un syndrome dépressif, avec le temps s’installe parfois une certaine adaptation de l’enfant à sa situation, une tolérance à la moquerie, et une acceptation de son propre corps, qui peuvent faire obstacle au succès de la prise en charge, surtout si les parents sont eux aussi en surpoids.

L’adolescence peut aussi constituer une période critique, parce que le regard de l’autre devient plus important, mais aussi parce que la fin de la croissance rend la perte de poids plus difficile. Mais elle est aussi parfois un moment privilégié d’évolution de l’enfant.

 

Articles en rapport

Obésité, alimentation, mode de vie… Les différences liées au milieu social interviennent dès l’école primaire. Et elles se maintiennent par la suite.

C’est une étude très fouillée et complète qu’ont livré le 05 octobre 2013 les services de la DRESS (direction de la recherche, des études et de l’évaluation statistique) pour le gouvernement. Plus de 7 700 élèves de CM2 ont été interrogés en 2008 dans 985 établissements de France métropolitaine et des DOM. Et si les indicateurs de santé sont globalement positifs, notamment en matière d’obésité, avec une relative stagnation entre 2002 et 2008, les résultats montrent aussi de fortes inégalités liées au milieu social. Revue de détail :

7 fois plus d’enfants obèses dans les familles d’ouvriers

En 2008, près d’1 élève sur 5 (19%) est atteint de surcharge pondérale et, parmi eux, 4% sont obèses. Si la situation a relativement peu évolué depuis 2002, elle recouvre de fortes disparités. Ainsi, 10% des enfants dont l’un des parents est cadre est en surcharge, contre 25% des enfants d’ouvriers. De même, on dénombre moins de 1% d’enfants de cadres obèses, mais 7% d’enfants d’ouvriers. Parfois même, ces inégalités apparaissent dès 5 ans.

Autre enseignement ; on trouve davantage d’enfants en surcharge pondérale dans les zones d’éducation prioritaire (ZEP) qu’ailleurs (26% contre 18%) et aussi plus d’enfants obèses (7% contre 4%)

2 fois moins de consommateurs de légumes

Outre les facteurs génétiques, le mode de vie et, en particulier, le mode d’alimentation jouent un rôle important dans la survenue de l’obésité. Or, près d’1 enfant de cadre sur 2 (45%) déclare consommer  » tous les jours » des fruits et légumes contre 23% des enfants d’ouvriers. De même, la quasi-totalité d’entre eux (92%) prennent un petit déjeuner quotidien contre 76% des enfants d’ouvriers. Enfin, en matière d’exercice physique, 69% passent moins d’une heure devant un écran (télévision, ordinateur, jeux vidéo…) contre 45% des enfants d’ouvriers. Or, trop d’enfants mangent en regardant la télévision.

2 fois plus de caries

Au CM2, 1 enfant de cadre sur 4 a au moins une carie, mais ce pourcentage grimpe à 53% chez les enfants d’ouvriers. Plus inquiétant encore, l’écart a grandi entre 2002 et 2008 : la proportion d’enfants de cadres sans dents cariées a augmenté de 65% à 74%, alors que dans le même temps elle ne passait « que » de 42% à 47% chez les enfants d’ouvriers.

Or, le niveau de revenus intervient de façon importante, au vu du faible taux de remboursement des appareils dentaires et des soins d’orthodontie. Conséquence, les enfants d’ouvriers sont 2 fois moins nombreux à avoir un appareil que les enfants de cadres (8% contre 15%).

Lecture, natation… Des inégalités fortes

L’examen consistait à lire un texte en fonction d’une norme fixée à 92 mots par minute. Résultat: globalement, près de 9 élèves sur 10 l’ont passé avec succès. Mais l’origine sociale induit de fortes disparités. En effet, les enfants en difficulté avec la lecture sont 4 fois plus nombreux chez les ouvriers que les chez les cadres (26% contre 6%).

Même l’épreuve de natation fait apparaitre des différences, alors que, en principe tout au moins, tous les élèves ont accès aux mêmes équipements! Ainsi, plus de 3 enfants de cadres sur 4 (77%) déclarent savoir très bien nager contre 46% des enfants d’ouvriers.

En définitive, un seul domaine montre une tendance inverse : le taux de vaccination global. Concernant la vaccination contre l’hépatite B, les élèves en ZEP sont plus nombreux que les autres à avoir reçu les 3 doses d’injection (55% contre 45%). Pourquoi? Du côté de la DRESS, on avance deux arguments : un recours plus fréquent des familles modestes aux services de PMI (protection maternelle et infantile), ainsi qu’une « moindre défiance à l’égard de la vaccination ».

 

Articles en rapport

La collation du matin est accusée de favoriser les mauvaises habitudes alimentaires et donc l’obésité chez les enfants. Faut-il l’interdire, mieux l’encadrer… ou ne pas y toucher?

Faut-il supprimer la collation de 10h dans les écoles?

« La collation matinale apprend aux enfants à manger sans faim et au-delà de leurs besoins nutritionnels », selon un spécialiste.

Haro sur la collation de 10h? Accusée de favoriser grignotage et obésité, la collation est dans le collimateur des professionnels de santé. C’est le cas notamment en Alsace, première région touchée par l’obésité infantile, où ils ont proposé de supprimer cette tradition encore très populaire héritée de l’après-guerre.

« Il convient d’éviter toute prise alimentaire entre les repas et donc de supprimer le ‘goûter’ de milieu de matinée » dans les écoles maternelles, indique l’académie de Strasbourg dans une circulaire distribuée aux établissements avant la rentrée de septembre. Cette décision s’appuie notamment sur les nouvelles recommandations de l’Agence régionale de santé (ARS) Alsace, selon laquelle l’en-cas de 10h « n’est pas une bonne pratique nutritionnelle » chez les plus jeunes.

« La collation matinale apprend aux enfants à manger sans faim et au-delà de leurs besoins nutritionnels: c’est le début du grignotage et de la déstructuration du rythme de prises des repas à un âge où se forgent les habitudes alimentaires », selon le médecin de l’ARS-Alsace, Patrice Ferré.

« Aucune prise alimentaire en milieu de matinée ne se justifie à l’école élémentaire », poursuit la circulaire, précisant que « la vente de viennoiseries organisée dans le but de financer des projets de voyages scolaires ou autre manifestation » ne doit pas être encouragée dans les collèges et les lycées. A l’échelle nationale, l’Alsace est la région la plus touchée par l’obésité infantile. Une étude de la Direction de la recherche des études, de l’évaluation et des statistique (Drees) de 2006 fait état de 15,3% d’enfants de 5 à 6 ans souffrant d’obésité ou de surpoids, contre une moyenne nationale de 12%.

« Une façon de dire à son enfant qu’on pense à lui »

« La collation du matin est une habitude qui s’est ancrée en France dans les années 1950, pour pallier aux carences caloriques et calciques des enfants dans l’après-guerre », rappelle Patrice Ferré. En 1954, Pierre Mendès-France avait lancé la distribution d’un verre de lait à 10h dans les écoles françaises.

« Mais aujourd’hui le niveau de santé général des enfants s’est nettement amélioré et les jeunes Français ne souffrent plus de carence », souligne-t-il. Selon les spécialistes, la collation de 10H00 représente aujourd’hui un excès d’environ 14% des apports journaliers recommandés (AJR). « Mais l’idée de supprimer le goûter du matin provoque de fortes réactions chez certains parents car ils se sentent dépossédés de l’éducation de leur enfant », reconnaît Fabienne Grappe, infirmière-conseillère technique à l’Éducation nationale. Selon elle, l’alimentation est un vecteur « affectif, voire intime ».

« En mettant un goûter dans la poche de son enfant, un parent transmet de l’affect: c’est une façon de dire à son enfant qu’il pensera à lui et d’être sûr qu’en retour, ce dernier pensera à ses parents lorsqu’il mangera son goûter », résume-t-elle. »On touche ici à la relation mère-enfant et cela provoque des réactions épidermiques », juge Mme Grappe, qui voit là une des raisons pour lesquelles il est difficile de modifier les comportements. En Europe, l’obésité touche entre 10% et 25% des enfants.

La France connaît une baisse du surpoids chez les moins de 6 ans, passant de 14,4% (dont 3,4% d’obésité) à 12,1% (dont 3,1% d’obésité) entre 1999-2000 et 2005-2006, selon la Drees.Toutefois, les disparités géographiques persistent, le surpoids étant nettement plus élevé dans les régions proches de la Méditerranée ainsi que dans les régions du nord et de l’est de la France, selon le ministère de la Santé.

 

Articles en rapport

 

Pour lutter contre l’obésité, se focaliser sur la restriction alimentaire est une stratégie qui a ses limites. Une étude récente prouve que, pour les enfants, c’est tout le mode de vie qu’il faut revoir.

L’étude est parue le 9 septembre 2013 dans la revue Jama Pediatrics (en anglais). Les chercheurs ont suivi 121 familles qui avaient des enfants âgés de 2 à 5 ans présentant un surpoids important ou une obésité, et qui avaient tous une télévision dans leur chambre.

Ces familles ont été séparées en deux groupes. Dans l’un, aucun changement dans les habitudes n’était demandé. Dans l’autre, plutôt que de donner des consignes alimentaires strictes, c’est plutôt sur le mode de vie que les indications ont porté : pendant six mois, il s’agissait pour les enfants participants de prendre des repas en famille, de limiter le temps passé devant la télévision et de dormir davantage.

Les résultats de l’étude sont frappants : les enfants qui limitaient à une heure le temps passé devant la télévision, qui prenaient un repas en famille et qui dormaient une demi-heure de plus voyaient leur surpoids réduit de 20 %.

Même si l’étude n’apprend finalement rien d’inédit – on connaît depuis longtemps le lien entre le temps passé devant la télévision et le surpoids chez l’enfant – ces chiffres encouragent à travailler dans le sens d’une approche globale du surpoids.

 

Articles en rapport

Hamburgers, glaces, confiseries, viennoiseries, biscuits… Malgré des messages de santé publique omniprésents, les petits Français mangent toujours trop gras et trop sucré. L’obésité et le surpoids concernent respectivement 3,5 % et 4,5 % des enfants et adolescents ; des proportions deux fois plus élevées qu’au début des années 2000. La faute à qui ? « A la pub », rétorquent des médecins américains !

Les publicités TV tiendraient-elles un double discours ? D’un côté, les messages de prévention martèlent que pour être en bonne santé, il est nécessaire de « Manger 5 fruits et légumes par jour, de ne pas consommer trop de sel ou de sucre… ». De l’autre, les réclames des Fast-food attirent les plus jeunes en leur proposant dans un menu dédié les derniers jouets à la mode. Pas facile pour nos chères têtes blondes de s’y retrouver. Et pour les parents, de lutter…

Les équipes de Kristen Harrison de l’Université du Michigan ont interrogé une centaine de parents sur leurs habitudes alimentaires, mais aussi télévisuelles. Pour être certains de ne pas être trompés, ils ont aussi questionné les enfants. Objectif : observer si les programmes ont un quelconque impact sur le contenu de l’assiette.

La pub fait de petits obèses

Résultats, les bambins les plus exposés aux programmes entrecoupés de pub, sont davantage enclins à consommer des produits gras ou sucrés… bref à la malbouffe. Contrairement par exemple à ceux qui visionnent des DVD où la réclame est absente.

Une conclusion pas si étonnante en fait. Selon l’Organisation mondiale de la Santé (OMS), « les données scientifiques montrent que la publicité à la télévision influe sur les préférences alimentaires des enfants, leurs demandes d’achat et leurs modes de consommation. »

Autre observation : les auteurs ont également interrogé des enfants livrés en quelque sorte à eux-mêmes dans la mesure où ils regardent les programmes qu’ils souhaitent. Et qu’ils ont accès au réfrigérateur et aux placards à leur guise.  Constat sans surprise : leur perception d’un repas sain apparaît faussée. Pour eux en effet, hamburgers, frites et autres gâteaux constituent les base d’une ’alimentation saine et équilibrée !

 

Articles en rapport

Pour l’industrie agroalimentaire et les faiseurs de pub, l’enjeu des enfants est en fait bien plus important que quelques milliers de spots télévisés. Carol Herman, vice- présidente de l’agence publicitaire Grey Advertising, a sincèrement défini son ampleur : « Ce n’est pas suffisant de faire de la publicité à la télévision. Pour réussir, vous devez atteindre les enfants tout au long de la journée. À l’école, alors qu’ils font des courses au centre commercial, lorsqu’ils vont au cinéma… Pour gagner, vous devez devenir une part intégrale de la construction de leurs vies ».

Ces propos sont d’autant plus terrifiants qu’ils ne relèvent pas de la science-fiction mais de la réalité actuelle. Prenez Internet. Eh bien, il est devenu le nouvel eldorado des vendeurs de hamburgers, de sodas et de sucreries. Là, ils échappent aux réglementations américaines sur la publicité. Mieux encore, comme le raconte Vicky Rideout, auteur d’une étude sur les sites Internet de l’industrie agroalimentaire conçus pour les enfants, « ceux-ci sont des outils marketing bien plus puissants que ce que la télévision a toujours rêvé d’être. Les sites des marques alimentaires sont conçus pour impliquer l’enfant sur une longue période. Les opportunités pour le jeune visiteur d’interagir dans un environnement ludique avec des barres chocolatées, des céréales ou des snacks sont permanentes ». Les recherches de Rideout se sont focalisées sur 77 sites chargés de promouvoir des produits alimentaires dont la plupart sont sans grande vertu nutritionnelle. Ses choix ont uniquement été fondés sur le pouvoir d’attraction des sites en question. Au total, durant les trois mois qu’a duré son enquête, son panel a enregistré les visites de 12,2 millions d’enfants entre deux et onze ans.

Si tous les sites optent pour le jeu afin d’attirer le jeune chaland, certains poussent la formule à son paroxysme. Ainsi, 64 % d’entre eux utilisaient le marketing viral, encourageant les enfants à devenir, malgré eux, les ambassadeurs des produits proposés sur le site. Pis, plus d’un tiers des sites auscultés par Rideout proposaient des jeux bonus dont l’accès était rendu uniquement possible en indiquant des codes relevés sur les emballages. Comme l’écrit le chercheur, il s’agissait « d’inciter l’enfant à acheter ou à faire acheter certains produits et à le récompenser par un accès privilégié au site ».

Internet n’est pas le seul nouveau territoire que l’industrie agroalimentaire tente de conquérir. Et les États-Unis ne sont pas le seul pays visé par cette course à la part de marché « jeune ».

Actuellement, en Allemagne, The Coca-Cola Company teste un nouveau type de distributeurs de boissons conçu pour attirer la clientèle adolescente. La machine « intelligente » utilise un écran interactif afin d’arriver à ses fins. Le consommateur peut regarder de courtes publicités qu’il lui est loisible de personnaliser. Et l’achat d’un Coke lui donne accès, via le distributeur, à la possibilité de télécharger sur son téléphone portable des jeux, des fonds d’écran et des sonneries.

Coca-Cola, décidément, est un nom qui revient souvent lorsqu’on se penche sur le problème de la pandémie d’obésité… De fait, ce livre n’est pas né uniquement au lendemain d’une rencontre sur un trottoir de Paris : il a commencé à mûrir lors de ma précédente enquête consacrée à cette marque.

Au-delà du rôle joué par Coke dans l’obésité mondiale, une incroyable histoire me ramenait invariablement sur le campus de l’université d’Emory, là même où j’avais trouvé les dernières pièces du puzzle formant le plus grand secret de la Compagnie.

 

Articles en rapport

Page 1 sur 3123