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Sodas, jus de fruits et boissons sucrées directement liés à des dizaines de milliers de décès dans le monde selon une étude.

Une étude d’impact présentée mardi 19 mars à la réunion annuelle de l’American Heart Association à Dallas (Texas) évalue à 180000 le nombre de décès dans le monde chaque année liés à la consommation de boissons sucrées, jus de fruits, boissons pour sportifs et sodas.

L’étude a été conduite par une équipe dirigée par Gitanjali M. Singh, de l’Ecole de santé publique de Harvard. Les chercheurs ont calculé les quantités de boissons sucrées consommées dans le monde, selon l’âge et le sexe. Ils ont ensuite estimé l’impact de cette consommation sur l’obésité, le diabète, les maladies cardiovasculaires, les cancers et les décès qui leur sont liés, en utilisant les données de l’étude Global Burden of Diseases de 2010. Selon eux, ces boissons seraient à l’origine de 133000 décès par diabète, 44000 décès par maladies cardiovasculaires et 6000 décès par cancers. 78% de ces décès interviendraient dans des pays pauvres et les pays à PIB moyen. Des neuf régions examinées, les Caraïbes et l’Amérique latine supporteraient le plus de décès dus au diabète, l’Eurasie le plus de décès cardiovasculaires. Le record de décès dus aux boissons sucrées serait enregistré au Mexique (318 par million), alors que le taux le plus bas se rencontrerait au Japon (10 par million). L’étude ne s’est intéressée qu’aux adultes.

Pour Gitanjali Singh, ces données doivent encourager la mise en place partout dans le monde de politiques  plus efficaces pour limiter la consommation de boisson sucrées, en particulier taxes, campagnes de communication massives et réduction de la présence des sodas et autres boissons sucrées dans le commerce.

Les Français consommeraient en moyenne 25 litres de jus de fruit et près de 56 litres de sodas chaque année.

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La vitamine D renforce le système immunitaire.

Elle diminue le risque d’infections et l’utilisation d’antibiotiques, à condition d’utiliser une dose adéquate.

Les personnes qui ont une fragilité du système immunitaire et qui prennent un complément alimentaire de vitamine D ont moins d’infections et utilisent beaucoup moins d’antibiotiques que les autres. C’est le constat fait par une équipe de chercheurs suédois. La vitamine D est apportée en petites quantités par l’alimentation mais principalement par l’exposition au soleil.

De précédentes études ont déjà montré  une association entre le taux de vitamine D circulant dans le sang et le risque d’infections. Des chercheurs de l’institut Karolinska à Stockholm en Suède ont voulu savoir si le bénéfice de cette vitamine était le même pour les personnes présentant un système immunitaire fragile (déficit en immunoglobulines A ou G).

L’étude a porté sur 140 personnes victimes d’infections hautes chroniques (sinus, gorge, oreilles) qui ont été séparées en 2 groupes. Ils ont reçu de manière aléatoire soit 4000 UI de vitamine D3 par jour soit un placebo pendant un an. Les participants devaient noter leur état de santé au quotidien. Au bout d’un an les chercheurs ont constaté que le groupe ayant reçu la vitamine D avait eu 25% d’infections en moins comparativement au groupe placebo mais surtout que la consommation d’antibiotiques avait été réduite de moitié ! De plus, les taux de vitamine D dans le sang étaient normaux dans le groupe qui a utilisé les compléments et aucun effet secondaire n’a été rapporté.

Les chercheurs expliquent que leurs résultats différent de ceux obtenus par une équipe néozélandaise fin 2012 qui n’avait pas trouvé de différence dans la prévention des infections (1). En effet, l’étude suédoise a utilisé 4000UI par jour alors que l’étude néozélandaise a utilisé 100 000UI par mois et on sait que les doses espacées sont beaucoup moins efficaces, probablement car elles sont moins conformes à ce que peut procurer une exposition régulière au soleil.

Le Dr Peter Bergham qui a dirigé l’étude conclut : « Notre travail a des implications importantes pour les personnes victimes d’infections chroniques ou touchées par une faiblesse immunitaire. De plus la vitamine D pourrait prévenir la résistance aux antibiotiques associée à leur utilisation abusive. A contrario, rien ne laisse penser que la vitamine D puisse aider les adultes dont le taux de vitamine D dans le sang est normal. »

Une conclusion pleine de bon sens mais qui ne doit pas faire oublier qu’en France plus de 80% de la population est touchée par un déficit. C’est donc la grande majorité des français qui pourrait bénéficier d’un complément alimentaire de vitamine D à prendre quotidiennement.

Référence

Peter Bergman, Anna-Carin Norlin, Susanne Hansen, Rokeya Sultana Rekha, Birgitta Agerberth, Linda Björkhem-Bergman, Lena Ekström, Jonatan D Lindh, Jan Andersson. Vitamin D3 supplementation in patients with frequent respiratory tract infections: a randomised and double-blind intervention study. BMJ Open 2012;2:6 e001663 doi:10.1136/bmjopen-2012-001663

(1) Murdoch DR, Slow S, Chambers ST, Jennings LC, Stewart AW, Priest PC, Florkowski CM, Livesey JH, Camargo CA, Scragg R. Effect of vitamin D3 supplementation on upper respiratory tract infections in healthy adults: the VIDARIS randomized controlled trial. JAMA. 2012 Oct 3;308(13):1333-9. doi: 10.1001/jama.2012.12505.

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Le gouvernement brésilien a lancé mardi une campagne de prévention contre l’obésité, un problème qui lui coûte 250 millions de dollars par an en traitement de maladies dues au surpoids, a annoncé le ministre de la Santé, Alexandre Padilha.

La campagne sera menée dans les dispensaires et centres de santé du pays et proposera une alimentation équilibrée et des activités physiques notamment.

« Nous devons prendre soin de la qualité de vie, offrir de nouvelles voies comme une alimentation saine et des exercices physiques », a souligné le ministre de la Santé.

Le gouvernement a également facilité les démarches pour les opérations de réduction de l’estomac dans les cas les plus graves.

Pour promouvoir un style de vie sain, le gouvernement brésilien a signé un accord avec l’industrie alimentaire pour restreindre les niveaux de sel et de sucre dans ses produits.

Le Brésil risque de devenir un pays d’obèses à cause d’une surconsommation de graisses et d’un mode de vie sédentaire, avait déjà averti fin 2010  l’ancien ministre de la Santé Jose Gomes Temporao.

« Nous sommes assis sur une bombe à retardement qui peut exploser dans les 20 prochaines années », avait-il souligné.

Une étude de 2011 a révélé que la part de Brésiliens en surcharge pondérale a grimpé de 42,7% en 2006 à 48,5% en 2011. La part d’obèses est passée de 11,4% à 15,8% au cours de la même période.

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The Lancet 2013

Des chercheurs déclarent qu’arrêter de fumer avant l’âge de 40 ans permet d’éviter plus de 90 % de la surmortalité liée à la poursuite du tabagisme.

Introduction

Les femmes nées dans les années 1940 dans des pays tels que le Royaume-Uni ou les États-Unis ont constitué la première génération au sein de laquelle un grand nombre de femmes fumaient un nombre important de cigarettes tout au long de leur vie d’adulte. Ce n’est donc que depuis le 21e siècle que les effets du tabagisme de longue durée et de l’arrêt prolongé du tabagisme peuvent être pleinement et directement observés chez les femmes britanniques.

Méthodes

Dans cette étude prospective, 1·3 million de femmes britanniques ont été recrutées entre 1996 et 2001, puis on fait l’objet d’une enquête par voie postale environ 3 et 8 ans plus tard.

Résultats

Parmi les 30 causes les plus fréquentes de décès, 23 augmentaient significativement chez les fumeuses.

Chez les femmes britanniques, deux tiers de tous les décès des fumeuses vers l’âge de 50, 60 et 70 ans sont dus au tabagisme.

Les fumeuses perdent au moins 10 ans d’espérance de vie.

Bien que fumer jusqu’à l’âge de 40 ans puis arrêter présente des risques importants, continuer de fumer les multiplie par dix.

Arrêter de fumer avant l’âge de 40 ans (et de préférence bien avant cet âge) évite plus de 90 % de la surmortalité liée à la poursuite du tabagisme. L’arrêt avant l’âge de 30 ans en évite plus de 97 %.

Références

Pirie K, Peto R, Reeves GK, et al. The 21<sup>st</sup>century hazards of smoking and benefits of stopping: a prospective study of one million women in the UK. The Lancet. 2012;doi:10.1016/S0140-6736(12)61720-6.

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Non contents de montrer que les deux boissons stimulantes les plus répandues au monde, le thé et le café, protègent de l’accident vasculaire cérébral (AVC), des chercheurs japonais montrent chez plus de 83 000 compatriotes que la double consommation est encore plus bénéfique. Ainsi, point besoin pour les Occidentaux de changer leur petit déjeuner du tout au tout, de renoncer au café bien noir pour ne jurer que par le thé vert, l’attitude la plus protectrice selon l’équipe de Yoshihiro Kokubo consisterait à « modifier un peu son mode de vie (…) en ajoutant une tasse de thé au régime alimentaire ».

L’équipe du Japan’s National Cerebral and Cardiovascular Center a constaté au terme de 13 ans de suivi que plus la consommation de thé ou de café est importante, plus les risques d’AVC sont faibles. Les sujets buvant une tasse de café par jour présentent un risque d’AVC diminué de 20 % par rapport aux buveurs occasionnels. Les buveurs de 2 à 3 tasses de thé vert par jour ont un risque diminué de 14 % et les buveurs d’au moins 4 tasses par jour un risque diminué de 20 %. Enfin, les consommateurs de thé et de café à raison d’au moins une tasse de café ou deux tasses de thé vert par jour ont un risque d’hémorragie cérébrale diminué de 32 %.

Pour obtenir ces résultats, les chercheurs ont analysé l’association entre les habitudes de boisson à l’inclusion et la santé cardio-vasculaire au bout des 13 ans (dossiers médicaux, certificats de décès). D’autres données ont été analysées pour ajuster les résultats et limiter les biais, à savoir l’âge, le sexe, le tabagisme, l’alcool, le poids, le régime alimentaire et l’exercice. Il est apparu également que les buveurs de thé étaient plus facilement sportifs.

Les mécanismes protecteurs du thé vert ne sont pas encore définis bien clairement. Il est probable que les catéchines via leurs propriétés antioxydantes et anti-inflammatoires seraient protectrices en augmentant les propriétés anti-thrombogéniques du plasma. Pour le café, certains composés comme l’acide chlorogénique pourraient diminuer le risque d’AVC en diminuant le risque de diabète de type 2.

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Le café, la deuxième boisson la plus consommée au monde après l’eau, est de nos jours source de beaucoup de polémiques et sa consommation régulière suscite encore d’interrogation.

Le message suivant est diffusé par la cellule de communication d’ « Ignite – Café et Santé, un univers à découvrir » :

« La caféine accélère la satiété et entraîne aussi une augmentation des dépenses  énergétiques ; de même, les antioxydants contenus dans le café freinent l’absorption intestinale du sucre que nous consommons.

Selon des études  faites notamment aux Pays-Bas,  aux Etats-Unis et en France par exemple,  la consommation régulière et modérée de 3 à 5 tasses de café par jour diminue le risque de diabète de type 2 de 30  à 50% même chez les sujets ayant ces facteurs de risque. Ce résultat serait lié à une action positive de la caféine et surtout des antioxydants  sur l’absorption, l’assimilation et l’utilisation du sucre  que nous consommons.

Globalement donc, contrairement aux idées  reçues, la consommation régulière et modérée de  café, soluble ou filtré en particulier, diminue le risque de diabète ».

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Aux États-Unis, 67% des adultes et près d’un tiers des enfants sont obèses ou en surpoids. Une maladie qui tue chaque année 400 000 Américains. Aux quatre coins du pays, on ouvre des camps de vacances pour enfants trop gros. Les maires réorganisent leurs villes pour mettre fin au règne du « tout voiture » et faire marcher leurs administrés. Mais les États-Unis sont aussi le pays des kilos décomplexés. À New York un fast-food très spécial joue la provocation. Le « Heart Attack Grill », restaurant de la crise cardiaque, sert un hamburger d’un kilo, équivalent calorique de 8 repas. Il existe aussi des boîtes de nuit réservées aux personnes en surpoids qui assument parfaitement leur taille XXL. Si l´obésité coute très cher à la société américaine, c’est aussi un marché florissant de 47 milliards de dollars.

M6, Nathalie Renoux présente chaque semaine à 13h05 « Le Mag ». Le sujet de cette semaine sera Gaspillage alimentaire et Obésité aux USA

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La campagne de sensibilisation contre l’obésité de Coca-Cola vient d’arriver en France. Cette campagne de sensibilisation, lancée il y a plusieurs semaines aux Etats-Unis et dans d’autres pays, vise expliquer aux consommateurs comment rester en forme, et palier à l’obésité.

La présidente de Coca-Cola en France, déclare à cet effet : « Face à l’obésité, chacun peut agir. Chez Coca-Cola, nous sommes déterminés à jouer notre rôle. Il y a plusieurs semaines de cela, la marque Coca-Cola lançait une grande campagne de sensibilisation contre l’obésité dans plusieurs pays du monde. Depuis le 3 avril dernier, cette campagne est disponible en France. »

En gros, la campagne du géant de la boisson gazeuse consiste à  mettre l’accent sur le fait qu’il faut équilibrer apports caloriques et dépense physique pour rester en forme.

Coca Cola a indiqué qu’une canette de Coca contient 139 calories qu’il convient donc de dépenser via une activité physique. Il est aussi souligné que des alternatives sans calorie existent chez Coca-Cola, peut on lire dans un communiqué de presse.

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Les Françaises sont peu sportives par rapport à leurs voisines européennes. Deux millions d’entre elles s’exposent ainsi à des risques accrus, notamment de maladies cardio-vasculaires.

Les Françaises n’aiment ni le sport ni faire le ménage! Selon une enquête menée dans cinq pays européens (France, Royaume-Uni, Allemagne, Danemark et Suède), nos concitoyennes sont en effet celles qui consacrent le moins de temps à une activité physique. Par activité physique, l’OMS (Organisation mondiale de la santé) entend les activités sportives traditionnelles, mais aussi les tâches ménagères.

Ce sondage effectué par l’organisme YouGov à l’initiative de la Fédération mondiale du cœur, montre ainsi que 42 % des Françaises interrogées n’ont pas atteint la durée d’activité physique recommandée par l’OMS, soit un peu plus de deux heures et demie par semaine «d’activité physique modérée: jardinage, danse ou marche rapide» ou «une heure et quart d’activité physique intense: sport, course à pied ou gymnastique rythmique».

En revanche, cela ne concerne que 34 % de femmes au Royaume-Uni, 33 % en Suède, 19 % au Danemark et 19 % en Allemagne. Au cours d’une semaine donnée, la moitié des Françaises admettent n’avoir participé à aucune compétition sportive et, plus généralement, 22 % d’entre elles avouent être «physiquement inactives»: autrement dit, elles ne font pas de sport du tout.

Une étude menée par le bureau européen de l’OMS en 2006 («Activité physique et santé en Europe»), faisait ressortir que l’activité physique pouvait se heurter à plusieurs obstacles (manque de temps, ne pas se sentir sportif, problème de sécurité, idée que l’on est déjà suffisamment actif…). «Le sentiment de manquer de temps est la raison le plus souvent invoquée», précise le document.

Philippe Sarrazin, directeur du laboratoire sport et environnement social à l’université de Grenoble, soulignait également l’an dernier dans nos colonnes que pour faire du sport dans la durée «il faut avoir un moteur fort, qui peut-être le plaisir, le développement de compétences, les bénéfices pour la santé ou le bien-être physique… Pratiquer pour faire plaisir à quelqu’un, cela ne marche pas», ajoutait-il.

Les autorités sanitaires rappellent régulièrement l’importance du sport dans la santé. «Il peut contribuer à réduire le risque d’apparition de maladies cardiaques, première cause de mortalité féminine, avec un tiers de décès féminins dans le monde», souligne Johanna Raiston, la présidente de la Fédération mondiale du cœur. En France, l’étude YouGov montre donc que plus de deux millions de femmes se trouvent juste en dessous du seuil d’une durée saine d’activité physique, contre 1,75 million en Allemagne, et à peine 120.000 au Danemark. «Les Françaises pourraient réduire leur risque de maladie cardio-vasculaire en se fixant pour objectif de faire juste une heure supplémentaire de sport par semaine ou de pratiquer des activités physiques quotidiennes», précise encore l’étude.

Le bureau européen de l’OMS, en tout cas, en appelle aux autorités des différents pays pour aider à inverser la tendance à l’inactivité et créer des conditions plus favorables. «Il ne s’agit pas seulement d’une question de santé publique, précise-t-il, mais il en va aussi du bien-être des populations, de la protection de l’environnement et de l’investissement dans les générations futures». Selon les experts, «il n’est pas besoin d’attendre des travaux de recherche plus approfondis. L’activité physique est une habitude à prendre et à conserver pour être en bonne santé».

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Marie-Ange Brélaz se confie sur le long et difficile combat qu’elle a mené contre l’obésité. A 48 ans, elle assure être enfin réconciliée avec ce corps qui l’a tant fait souffrir.

«Je peux enfin m’affirmer sans ma carapace»

«Je me sens épanouie, bien dans ma peau. Je peux enfin m’affirmer sans ma carapace. Même si l’opération a failli m’amener au cimetière, elle a changé ma vie.» Extravertie ascendant excentrique, Marie-Ange Brélaz, rouge à lèvres pétant et bonne humeur en sautoir, n’a pas toujours respiré la même joie de vivre. Dans une autre vie, comme elle dit, l’épouse de Daniel, syndic de Lausanne, a longtemps souffert de son statut d’obèse, engoncée dans un corps frôlant les 140 kilos dont elle se sentait prisonnière. Vingt-cinq ans pour être précis, à chanceler entre espoir, promesse et désillusion. Un quart de siècle de doutes et de souffrances qui ont laissé des cicatrices au plus profond de son âme. Le regard des gens, les commentaires spontanés des enfants, les insultes des adultes, la conseillère communale des verts lausannois n’a rien oublié des épreuves que cette encombrante silhouette lui a fait endurer. «Pour beaucoup, être obèse ou alcoolique, c’est la même chose. Les gens ne perçoivent pas ces états comme une maladie, mais comme un vice.»

Des regards accusateurs, des remarques blessantes ou des réflexions agressives, Marie-Ange Brélaz en a vu et entendu tous les jours jusqu’à l’opération, en 2007. «Au magasin, les gens scrutaient le contenu de mon caddie, au restaurant, ils écoutaient ma commande. Ou lorsque je mangeais, quelqu’un disait suffisamment fort pour que je l’entende: «Tu as vu, grosse comme elle est, elle mange encore!»

«DANS MORBIDE, IL Y A MORT»

Aux sarcasmes et autres avanies, la Gruérienne d’origine ajoute les mille et une frustrations d’un quotidien sans saveur. Des choses simples, qu’un individu en bonne santé fait sans réfléchir mais devenues impossibles aux personnes corpulentes. «Comme croiser les jambes, s’asseoir sur une chaise sans craindre de repartir avec ou acheter des bijoux fantaisie, tous trop petits. Et je passe sur l’habillement, le sport et la peur permanente d’importuner avec une odeur de transpiration.»

Adolescente, Marie-Ange ne connaissait pourtant pas de problème de surpoids. Comme elle vient de le confier publiquement au Matin Dimanche, c’est un viol subi à l’âge de 17 ans qui a tout déclenché. «Mon inconscient me disait: «Si tu deviens grosse, voire obèse, tu seras moins désirable.» Au cours de toutes ces années, j’ai cru bêtement que les kilos me protégeaient.» Le cancer puis la mort d’un père auquel elle était très attachée alors qu’elle n’avait que 21 ans n’ont rien arrangé. Dix ans plus tard, le désir inassouvi d’une seconde maternité pousse plus loin encore ce cycle infernal. «A la suite de nombreuses injections d’hormones, j’ai pris 30 kilos.»

Déprimée, elle n’a plus la volonté de s’astreindre à un régime. Jusqu’au jour où le diagnostic s’abat comme un coup de marteau sur sa tête: obésité morbide. «Dans morbide, il y a mort. J’étais paniquée, terrorisée. Le mot tournait en boucle dans ma tête. C’est ce qui a provoqué le déclic.»

UNE REVANCHE SUR L’ADVERSITÉ

Après des mois de réflexion et de préparation, Marie-Ange se fait poser un by-pass. Malgré des douleurs et des problèmes postopératoires persistants, le résultat est au rendez-vous. En treize mois, elle fond de 60 kilos. Enthousiaste, elle vit cette expérience comme une revanche sur l’adversité. Mais la partie n’est pas gagnée pour autant. A bout de forces, rongée par la douleur, elle est hospitalisée d’urgence le 1er août 2008, pour une occlusion intestinale. «Quelques heures de plus et j’y passais», selon les médecins. Plus tard, elle subira encore une chirurgie réparatrice, histoire d’éliminer un surplus de peau qui déforme sa poitrine. Une addition d’épreuves qui ne la ferait pas changer d’avis sur le bien-fondé de l’opération. «L’obésité entraîne trop de souffrances physiques et morales.»

Aujourd’hui, la maman d’Alexandre, le fils unique du couple, a repris une dizaine de kilos. «Je navigue autour des 90. La préménopause me joue des tours. Ça aussi, c’est un sujet tabou», estime-t-elle. Un autre sujet, un autre combat peut-être pour cette féministe assumée…

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