L’exercice physique calme l’anxiété, grâce à l’activité inhibitrice du GABA dans l’hippocampe.
L’exercice physique favorise l’apparition de nouvelles cellules dans le cerveau, mais permet aussi de calmer les cellules très excitables. Voici les résultats publiés par des chercheurs de l’université de Princeton dans Journal of Neuroscience.
En plus d’être bon pour la ligne, l’exercice physique a des effets bénéfiques sur le cerveau. Le fait d’avoir une bonne hygiène de vie, et notamment de faire régulièrement du sport, permet notamment de préserver la mémoire.
Les chercheurs ont injecté à des souris une substance pour marquer les cellules qui naissent dans le cerveau. Pendant 6 semaines, certaines souris ont pu courir sur de petites roues, pendant que d’autres sont restées tranquillement assises dans leurs cages.
Des études chez l’animal ont montré que l’exercice physique créée des neurones excitables dans l’hippocampe, une région du cerveau impliquée dans la mémoire et la réponse aux émotions. Or, l’exercice réduit aussi l’anxiété, chez l’homme comme chez l’animal. Si des neurones s’activent à chaque stimulation, cela peut être intéressant pour stimuler la réflexion, mais c’est moins souhaitable dans les épisodes de stress. C’est pourquoi si de nombreux neurones excitables s’activent, cela peut conduire à de l’anxiété.
Les chercheurs ont voulu étudier l’anxiété des souris après leurs semaines d’exercice. Pour cela, ils leur ont permis d’aller dans des cages avec des espaces ouverts et bien éclairés et des coins sombres. Les souris « sportives » exploraient plus l’espace et semblaient plus confiantes que les souris sédentaires. Leur cerveau comptait de nombreux nouveaux neurones excitables. Les souris sédentaires en avaient aussi, mais pas autant.
Dans le cerveau, un neurotransmetteur, le GABA possède un rôle inhibiteur qui contrôle l’anxiété : il diminue l’activité des neurones sur lesquels il se fixe. Certains médicaments comme le Valium se fixent sur le récepteur du GABAa et le thé, via sa théanine, augmente l’activité du GABA, d’où son effet déstressant.
Dans le cerveau des souris « sportives », il y avait de nombreux nouveaux neurones permettant la libération de GABA. Pour tester la réponse au stress des souris, les chercheurs les ont placées dans de l’eau froide pendant 5 minutes : l’immersion, bien qu’elle ne constitue pas un risque vital, induit de l’anxiété. Chez toutes les souris, les cellules excitables se sont activées en réponse au stress de l’immersion. Mais chez les souris sportives, l’inquiétude a été de courte durée, grâce à la libération de GABA pour calmer l’activité des neurones excitables.
En définitive, l’exercice physique réduit l’anxiété grâce à des mécanismes inhibiteurs de l’hippocampe ventral.
Source
Schoenfeld TJ, Rada P, Pieruzzini PR, Hsueh B, Gould E. Physical exercise prevents stress-induced activation of granule neurons and enhances local inhibitory mechanisms in the dentate gyrus. J Neurosci. 2013 May 1;33(18):7770-7.
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Un avatar qui vous ressemble et adopte une bonne hygiène de vie peut vous aider à perdre du poids.
Selon un article de Journal of Diabetes Science and Technology, des femmes en surpoids ont perdu près de 2 kg en 4 semaines en regardant un avatar qui apprenait les bons comportements pour perdre du poids.
Dans cette petite étude américaine, les chercheurs se sont demandé si des avatars (personnages virtuels) pouvaient être utiles pour aider des femmes en surpoids à adopter les bons réflexes alimentaires. En effet, d’autres travaux ont montré que la réalité virtuelle pouvait changer efficacement des comportements. Par exemple, des personnes qui regardent un avatar courir sont plus susceptibles de faire de l’exercice le lendemain si l’avatar leur ressemble.
Dans un premier temps, les chercheurs ont questionné 128 femmes en surpoids. La plupart avaient essayé de perdre du poids pendant l’année précédente et n’avaient jamais utilisé un jeu de réalité virtuelle. Malgré tout, 88 % ont dit être intéressées par un programme qui utiliserait la réalité virtuelle pour perdre du poids. Certaines ont dit qu’un avatar pouvait les aider à visualiser les comportements adéquats pour leur santé.
Ensuite, les chercheurs ont créé des vidéos qui montraient un avatar dans différentes situations : marcher sur un tapis de course, pousser un chariot au supermarché… Les femmes n’avaient pas à manipuler l’avatar, juste à regarder la vidéo qui ne durait que 15 min. La couleur de peau et la forme de la silhouette de l’avatar se conformaient le plus possible à l’apparence de la personne. Pendant 4 semaines, 8 femmes en surpoids sont venues une fois par semaine à la clinique pour regarder une de ces vidéos.
Par exemple, dans un module, l’avatar était à table et apprenait à choisir des portions de la bonne taille. Ou bien, grâce à leur avatar, les participantes apprenaient à quel rythme marcher sur un tapis de course pour perdre du poids.
Au bout des 4 semaines, les femmes ont perdu en moyenne 1,6 kg. Toutes ont dit qu’elles recommanderaient ce programme et que cela avait influencé leur comportement.
En conclusion, la réalité virtuelle représente un outil prometteur et peu coûteux pour aider les personnes obèses ou en surpoids à perdre du poids.
Source
Napolitano MA, Hayes S, Russo G, Muresu D, Giordano A et Foster GD. Using avatars to model weight loss behaviors: participant attitudes and technology development. Journal of Diabetes Science and Technology. 2013. 7(4): 1057-65.
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Le groupe de parole qui aura lieu ce soir à 18h30 à l’Espace Renaissance (2° étage de la clinique CHAMPEAU) sera l’occasion d’aborder différents sujets :
– les activités sportives collectives qui continuent cet été avec présentation des 2 petites nouveautés (marche nordique et gym du jeudi soir)
– le conseil en image
– diaporama sur la ROSA de Béziers du 09 juin 2013
– projet de participation du réseau ROSA à la marche nordique du dimanche 13 octobre à l’occasion du marathon de Montpellier
– présentation du blog collaboratif : www.rosa-network.fr
La 2° partie de la réunion sera consacrée à la discussion libre et à la présentation de la toute jeune et nouvelle association de patients « les amis de ROSA » par le bureau de l’association.
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Les antibiotiques, ce n’est pas automatique, et pour les animaux d’élevage non plus. Pourtant, aux États-Unis, les exploitations industrielles continuent à délivrer de fortes doses de médicaments au bétail pour augmenter leur masse. Ce n’est pas sans conséquence, puisque les éleveurs sont maintenant confrontés à des bactéries antibiorésistantes…
Dans les élevages industriels, les éleveurs américains, mais aussi français, continuent à utiliser des antibiotiques pour faire grossir leurs animaux, malgré les recommandations. En conséquence, les bactéries s’adaptent et deviennent résistantes.
Des chercheurs américains ont découvert, dans le nez d’agriculteurs de Caroline du Nord, des bactéries résistantes aux antibiotiques. Une menace réelle puisque les infections qu’elles provoquent sont difficiles à traiter. Mais tous les travailleurs agricoles ne sont pas concernés. Seuls ceux attachés à une exploitation industrielle en particulier en sont porteurs.
La législation américaine ne limite pas l’emploi des antibiotiques dans l’élevage comme le fait l’Union européenne, qui interdit notamment depuis 2006 leur usage pour stimuler la croissance des animaux. C’est pourtant bien ce que pratiquent les exploitations agricoles de type industriel aux États-Unis, d’après les résultats d’une étude menée par des chercheurs de la Johns Hopkins Bloomberg School of Public Health (Baltimore).
Des staphylocoques dorés antibiorésistants ont été prélevés chez les travailleurs de ces fermes à haut rendement. Dans celles-ci, le bétail est élevé dans des enclos confinés. À l’inverse, ces bactéries étaient absentes du nez des employés de fermes biologiques, dont les animaux étaient élevés dans les pâturages, sans antibiotiques, comme montré dans Plos One.
Le staphylocoque doré est l’une des bactéries résistantes les plus célèbres. Il est responsable de nombreux cas de maladies nosocomiales, contre lesquelles les traitements sont inopérants.
Des antibiotiques aussi utilisés dans les élevages européens
Les auteurs se disent inquiets quant à l’utilisation de ces molécules sur le bétail. Selon eux, « les bactéries résistantes pourraient à terme se retrouver dans les hôpitaux, et donc dans la population générale ». Les staphylocoques dorés peuvent être à l’origine d’infections plus ou moins graves. Certaines mettent la vie des malades en danger. Souvent traitées par antibiotiques, les bactéries résistantes sont par définition plus difficiles à évincer, puisqu’elles leur résistent.
Si l’UE a bien interdit l’utilisation des antibiotiques pour stimuler la croissance du bétail voilà six ans, certaines exploitations françaises continuent de les administrer en trop grande quantité. Et ce sans surveillance vétérinaire. Pour preuve, selon l’Agence nationale du médicament vétérinaire (ANMV), en 2009, le volume total des ventes d’antibiotiques vétérinaires s’élevait à 1.067 tonnes. Plus de 92 % avaient été vendus à des élevages d’animaux entrant dans les filières viande, lait et œufs. Et le niveau d’exposition des animaux aux antibiotiques avait augmenté de 12,6 % entre 1999 et 2009.
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Nouvel épisode dans le scandale de la viande.
Selon le Sunday Times, 28 000 bêtes abattues au Royaume-Uni et testées positives à la tuberculose seraient offertes à la consommation en France, Belgique et Pays-Bas chaque année.
Dans l’Héxagone, selon le Sunday Times, la viande serait écoulée essentiellement dans des cantines scolaires ou des restaurants hospitaliers.
Une partie de cette viande est transformée en nourriture pour animaux.
De grandes enseignes comme les supermarchés Tesco, Sainsbury’s, ou Waitrose, ainsi que les chaines McDonald’s et Burger King ont refusé de vendre cette viande.
Les bêtes testées positives sont retirées des troupeaux afin d’éviter d’autres contaminations, moyennant une compensation de l’Etat à l’éleveur. Une agence vétérinaire publique (Animal Health and Veterinary Laboratories Agency) les revend ensuite, en toute connaissance de cause, à un abattoir du Sommerset, filiale du grossiste en viande irlandais ABP UK. Les carcasses sont exportées sans étiquetage particulier. L’exportation de cette viande est légale car le risque de contamination à l’être humain est très faible, selon les experts scientifiques. Mais si le risque est faible, il n’est pas nul pour autant.
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« Première rencontre avec cet énième médecin nutritionniste
J’ai attendu 3 mois pour avoir ce rendez-vous… Silence… C’est long. Je pensais avoir un rendez-vous plus rapide avec vous… Silence…
Bon, docteur, je viens vous voir car il faut que je perde du poids. Vous avez fait perdre 20 Kg à ma copine ! Je ne me supporte plus. J’ai fait plein de régimes, à chaque fois j’ai perdu beaucoup de poids. Et je ne comprends pas pourquoi, dès que j’arrête, je regrossis davantage. Je ne sais plus quoi faire. La dernière fois que j’ai consulté mon médecin, je suis sortie en larmes de chez lui. Il m’a dit que mon poids était grave, que je risquais gros pour ma santé, et surtout mes genoux, mon dos, mon cœur… Que c’était de ma faute si j’étais devenue comme ça ! Silence… Vous pensez que c’est vrai ?
Et bien, vous avez eu un sacré courage de venir à nouveau consulter un médecin.
Je vous félicite de ne pas être restée sur un échec.
En fait, il n’avait pas tort. Je le sais que je risque gros pour ma santé, je sais lire ce qu’ils écrivent sur Internet. En plus, je ne peux même pas m’habiller, tous les vêtements s’arrêtent à la taille 44. Vous imaginez ? La honte ! La dernière fois que j’ai voulu acheter un pantalon, je n’ai pas pu rentrer dans la taille la plus grande du magasin. La vendeuse m’a regardée avec un air de dédain, presque de dégoût. Je me suis sentie mal et je suis vite partie. Du coup, je mets toujours ce même jean infâme et ce pull qui me cachent le corps. C’est quoi ces boutiques où l’on ne peut même plus s’habiller ? Pour les couturiers, on n’existe pas. Évidemment, ils font défiler des gamines de 15 ans, maigrelettes, de vrais squelettes !
Il faut aussi que je vous dise que mon compagnon n’arrête pas de me dire de maigrir. C’est vrai qu’il aimerait que je sois plus mince, plus coquette. Je vois bien qu’il ne me regarde plus comme avant. Et je ne vous dis pas, mes parents, comme ils me harcèlent pour que je perde du poids. Oh, mais vous ne pouvez pas comprendre, vous, docteur, vous êtes toute mince, comment faites-vous, hein ?
Madame, qu’attendez-vous de moi exactement ?
Ben, vous êtes nutritionniste, me faire maigrir, évidemment ! Je veux avoir un indice de masse corporelle (IMC) normal !
Je vous dis tout de suite que j’ai déjà consulté plein de vos confrères, ils m’ont tous donné un régime. J’en ai fait un où il fallait manger comme un roi le matin, comme un prince à midi et comme un pauvre le soir. J’ai tenu 6 mois, mais c’était dur de ne pas manger en famille le soir. Ensuite, j’ai fait la soupe au choux, le régime dissocié, celui de la chronobiologie, j’ai fait aussi les sachets de poudre, le jeûne, le diet IOLU, le slim fruit… mais ça marche de moins en moins. À chaque fois, je grossis davantage. Vous croyez que je vais arriver à maigrir docteur ? Je ne peux pas rester comme cela, vous avez vu comme je suis ? C’est la honte ! En plus, je sais ce qu’il faut manger !
Seulement, à force de me gaver de légumes et de fruits, plus que les 5 qu’ils disent à la télévision, et de yaourts à 0 %, je m’en suis dégoûtée à vie ! Et ne me dites pas qu’il faut que je fasse du sport ! Mon médecin traitant
n’arrête pas de me rabâcher : « pour maigrir, il faut bouger, il n’y a que ça qui marche ». Comme si je ne le savaispas ! Oui, il faut bouger. Mais comment je fais moi ? Alors que je crache mes poumons au bout de 5 minutes de marche ? Que mes genoux me font mal dès que je pose le pied par terre ? Que je transpire au bout de 3 secondes ?
Il faut que ça s’arrête, je ne me supporte plus, je ne peux pas rester comme cela, je n’en peux plus de mon poids. Je veux maigrir vite, au moins 30 kg en 3 mois. Vous êtes mon dernier espoir. Docteur, qu’est-ce que je dois faire ?
• La consultation démarre fort !
Le médecin… Il n’a pas intérêt à faillir ! Investi par la patiente d’une toute puissance de la sauver, tel le messie, il va falloir qu’il assure.
Cela tombe bien, il n’a pas envie d’échouer. C’est probablement ce pourquoi il a choisi ce métier, pour soigner, pour soulager la souffrance d’autrui, pour guérir. Il est prêt à tout mettre en œuvre pour y parvenir. Il connaît l’être humain. Il l’a longuement étudié, en long, en large, en travers, en diagonale, en dedans, en dehors. Les progrès de la science lui permettent d’aller toujours plus loin dans la connaissance de l’homme, d’avancer dans ce voyage en terre de moins en moins inconnue, de l’infiniment petit, de la cellule à l’acide aminé, de l’hormone à son récepteur, de l’ADN à ses milliers de gênes qui le composent. Il peut reculer les limites du temps, de la maladie, de la vie : clinique, biologie, radiodiagnostic, imagerie interventionnelle, endoscopie, médecine nucléaire, anatomopathologie, immunologie, exploration du génome… Mais a-t-il seulement le pouvoir de guérir toutes les maladies de l’homme ?
Quant à Véronique, aura-t-elle tout de suite la réponse à sa demande urgente ? On pourrait croire que oui, tant sa souffrance est lourde, tant elle est épuisée de porter des poids lourds en s’imaginant pouvoir s’en débarrasser chez le médecin, comme on jette à la poubelle des paquets encombrants. Le médecin, investi comme un « sauveur », pourrait tomber facilement dans le piège : son IMC est en obésité, elle veut maigrir, alors pourquoi ne pas lui donner ce qu’elle est venue chercher, un autre régime amaigrissant, une autre méthode, et le tour est joué !
Mais le problème est beaucoup plus compliqué qu’il n’y paraît. Et si sa demande de maigrir cachait en réalité un « gros » tas de souffrances, autant de couleuvres avalées qu’elle « vomit » sur un mode désespéré, dans le cabinet du médecin ? Son poids lourd apparaît comme un arbre qui cache une forêt, et sa forêt semble bien opaque.
Lui donner un énième régime amaigrissant en l’état serait une mauvaise réponse aux vrais problèmes. Véronique serait à nouveau en échec, accélérant encore et toujours l’engrenage du yo-yo pondéral et de sa détresse. Ce serait jeter de l’huile sur le feu. L’accalmie serait donc de très courte durée. Pour le moment, seul le médecin le sait. Il va lui falloir approfondir la demande de Véronique, prioriser, trier ce qui relève du plus urgent à traiter et de ce qui peut attendre, retracer la genèse de la surcharge pondérale, en comprendre l’histoire, ses causes, ses souffrances, évaluer son retentissement sur la santé physique, psychologique et sociale, évaluer la capacité du corps à maigrir ou à résister à l’amaigrissement. Il va devoir aider Véronique à chercher en elle ses propres solutions, ses possibilités de s’alléger. Tout cela va demander du temps pour, ensuite, proposer le meilleur traitement.
Et le temps, Véronique semble ne pas en avoir.
La consultation démarre mal !
Sur le plan des émotions, c’est la totale ! Véronique agresse la secrétaire parce que le délai pour obtenir son rendez-vous a été trop long ; elle semble mettre en doute les capacités du médecin nutritionniste à écouter sa plainte, la juge mal placée pour l’aider à la vue de sa corpulence normo-pondérale, critique les autres médecins déjà consultés en les accusant d’incompétence, exige une solution immédiate, ordonne, menace presque et, après elle, point de salut !
Être agressé par un patient, le médecin, lui qui n’a de cesse que de soulager au prix de consacrer beaucoup de son temps et de son énergie, il n’aime pas du tout ! Quel thérapeute ne s’est jamais senti sur ses gardes face à ce type de demande et d’attitude péremptoire, autoritaire, exigeante, d’un patient qui l’investit massivement d’une mission dans laquelle il n’a pas le droit – ni l’envie – de décevoir ?
Quel médecin ne s’est pas senti en échec, voire en colère, lorsqu’à la consultation suivante, le même patient n’a pas du tout fait ce qu’il lui avait dit. Alors qu’il avait pris beaucoup de temps et de soin à expliquer, ordonnances à l’appui, en débordant quelquefois sur le temps de consultation réservé au patient suivant ?
Pour le médecin, la pilule a du mal à passer. Apparaissent les stigmates d’une mésalliance entre le médecin qui, naturellement, voudra faire passer ses messages, les martèlera avec force, fermeté, voire autorité, si ce n’est avec de l’agressivité, et un patient qui, ayant le sentiment d’être dirigé dans une direction qu’il n’a pas envie de prendre, fera de la résistance en adoptant des comportements comme de l’opposition, de la méfiance, de l’agacement, de la colère parfois, ou, à l’inverse, des attitudes de soumission, de culpabilité, de honte, de gêne, autant d’émotions qui ne facilitent pas l’échange.
Le cercle vicieux ainsi engagé risque de transformer la consultation en un véritable bras de fer entre les 2 individus, où le gagnant n’est pas toujours celui que l’on croit. Cette tension entre les protagonistes peut aboutir à des situations qui, dans le meilleur des cas, s’arrangent progressivement grâce à des temps de bonne communication et de réflexions, ou, au pire, se concluent par le découragement du thérapeute qui « abandonne » son patient au lieu de le soigner, et la fuite du même patient qui finit par ne plus venir aux consultations suivantes, faute d’avoir été entendu et compris. La pire des situations !
La consultation va se révéler être un véritable échec, alors que ni patient ni médecin ne voulaient en arriver là.
• Et si tout partait d’un malentendu ?
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Selon une étude britannique, la couleur et la nature des couverts influent directement sur le goût des aliments.
Dis-moi avec quoi tu manges, je te dirais si c’est bon. La couleur et la nature des couverts influent sur la façon dont nous percevons la nourriture, rapporte une étude publiée mercredi, qui déconseille ainsi fortement l’usage du rouge pour stimuler l’appétit. « La façon dont nous percevons la nourriture est une expérience multi-sensorielle qui implique non seulement le goût et la texture des aliments, mais aussi l’arôme et la vue« , résument les auteurs de l’étude, publiée dans la revue scientifique Flavour.
« Avant même que la nourriture soit dans notre bouche, notre cerveau a déjà formé un jugement sur elle, ce qui affecte l’ensemble de notre expérience alimentaire », affirment les chercheurs de l’Université britannique d’Oxford. La couleur rouge serait particulièrement dissuasive. « Le rouge pourrait être utilisé pour présenter de la nourriture aux gens qui doivent rationner leur alimentation, mais certainement pas pour ceux dont le poids est trop faible », affirme l’étude.
Chocolat chaud meilleur dans une tasse orange
Les chercheurs ont procédé à une batterie de tests à l’aide de couverts de différentes couleurs, formes, matières et poids, pour évaluer leur impact gustatif sur des dizaines de volontaires. Ils en arrivent à la conclusion que de la nourriture piquée sur un couteau a un goût plus salé que si elle est consommée avec une cuiller, une fourchette ou un cure-dents, et qu’elle semble « plus chère » si on la mange dans une cuiller en plastique légère.
Au début de l’année, une autre étude suggérait déjà que le chocolat chaud paraissait meilleur lorsqu’il était servi dans une tasse de couleur orange ou crème, plutôt que blanche ou rouge. Les spécialistes assurent toutefois qu’il n’existe pas réellement de formule magique et que tout dépend du type d’aliment consommé.
Par exemple, des boîtes jaunes permettent d’améliorer la saveur du citron dans les sodas, alors que des couleurs froides, comme le bleu, donnent l’impression d’une boisson plus désaltérante. Une boisson dans un contenant rose sera à l’inverse perçue comme étant plus sucrée.
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« Ma vie de femme
Mon compagnon n’arrête pas de me fliquer lorsque je mange : « et mange pas ci, et mange pas ça », comme si j’avais 2 ans. S’il savait que, de toute façon, je fais ce que je veux et que plus il me dit cela, plus je mange… C’est nul ! Je le hais !
Et ma collègue de travail, « mince comme un coucou », qui ne cesse de se plaindre toute la journée de son poids, de sa cellulite, de son ventre soi-disant « flagada », alors qu’elle est super-mince, super-canon, super-musclée, super-belle, super… Elle vient de perdre 10 kg en 3 mois et se vante à qui mieux mieux de les avoir perdus facilement grâce à un « petit » régime. Mon œil ! Mais que doit-elle penser de moi, avec toute cette graisse qui déborde ? J’ai honte. Je la hais !
Quant à mon médecin, celui-là, je le retiens. À chaque fois que je vais le voir pour un problème de santé, il ramène tout à mon poids. Lui aussi s’y met : c’est à cause de mon poids que j’ai mal au dos, que je dors mal, que j’ai un rhume… Et si je maigrissais, tout cela s’arrangerait. Comme si je ne le savais pas ! À l’entendre, pour perdre du poids, il suffit d’un peu de volonté. Si je le voulais, je le pourrais ! Et il me donne un nouveau régime, alors que j’ai passé ma vie à faire des régimes, à me priver, à épuiser ma santé et mon moral dans des centres d’amaigrissement et autres séjours minceur, à me ruiner en crèmes minceur, en soins amaigrissants, en compléments alimentaires et diètes écœurantes, jusqu’à prendre quelquefois des coupe-faim ? Et, au bout du compte, j’ai perdu, pris, reperdu, repris, re-reperdu et re-repris le double de mon poids à chaque fois.
Je le hais.
Je n’y arrive plus.
Je suis nulle.
Je suis moche.
Je suis grosse.
Je n’ai pas de volonté.
Je me hais !
Bon, ne te laisse pas aller ma fille, faut faire quelque chose. Ils ont tous raison, je sais que c’est pour mon « bien » qu’ils me disent tout cela. Je ne sais pas si tous leurs discours m’aident, j’aimerais qu’ils me « lâchent » avec ça, mais bon… Ma collègue m’a donné l’adresse d’un médecin nutritionniste. Il paraît qu’elle ne donne pas de régimes mais apparemment ça fonctionne pour maigrir. Je n’ai pas bien compris sa méthode mais bon, sur ma collègue qui a pas mal « galéré » comme moi, ça a marché ! De toute façon, au point où j’en suis, qu’est-ce que je risque ? Allez, il me faut un rendez-vous rapidement. Demain, je l’appelle. »
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Des chercheurs américains montrent que lorsque des parents d’adolescents parlent de contrôle du poids à table, les enfants ont plus de risque de développer des troubles du comportement alimentaire.
Pour arriver à ces conclusions, les chercheurs ont analysé les données de 2793 adolescents ayant 14,4 ans en moyenne, et 3 709 parents ayant 42,3 ans en moyenne. Leurs conversations à table ont été étudiées pour savoir si les thèmes du contrôle du poids ou de l’équilibre alimentaire (sans notion de poids) étaient abordés.
Les résultats montrent que lorsque les conversations portent sur le contrôle du poids, les enfants sont plus à risque d’adopter des conduites nocives visant à perdre du poids (multiplication des régimes, etc..) ou des troubles du comportement alimentaire type boulimie ou anorexie, que ceux dont les conversations familiales parlent d’équilibre nutritionnel sans la notion de poids. Et cette constatation était aussi vérifiée pour les enfants en surpoids ou obèses, qui présentent d’autant moins de conduites alimentaires nocives que les discussions portent sur le simple équilibre alimentaire plutôt que sur la perte de poids.
« L’atmosphère familiale autour de la nourriture joue un rôle important, confirme le pédo-psychiatre Philippe Jeammet (Université Paris Descartes). D’autant plus que notre société a un rapport à l’alimentation de plus en plus anxiogène, comme s’il s’agissait d’une menace dont il faudrait se protéger par un contrôle obsessionnel du poids. […] Dans certaines familles, l’inquiétude liée au contrôle du poids domine et peut se révéler pathogène. »
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William Reymond remet le couvert.
Son passionnant livre Toxic permettait de mieux comprendre les causes structurelles de l’épidémie d’obésité.
Nous l’avons dégusté par petits articles quotidiens sur le site obesite-en-reseau.fr du 01 mai au 11 juillet.
mais, l’enquête du livre s’arrêtait à l’année 2007.
Toxic Food, la suite de Toxic, prend le relais et va jusqu’à fin 2009.
Je vous propose cette « saison 2 », en petits articles quotidiens à partir du 23 juillet 2013 à 8 heures.
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