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Informations générales

The Lancet 2013

Des chercheurs déclarent qu’arrêter de fumer avant l’âge de 40 ans permet d’éviter plus de 90 % de la surmortalité liée à la poursuite du tabagisme.

Introduction

Les femmes nées dans les années 1940 dans des pays tels que le Royaume-Uni ou les États-Unis ont constitué la première génération au sein de laquelle un grand nombre de femmes fumaient un nombre important de cigarettes tout au long de leur vie d’adulte. Ce n’est donc que depuis le 21e siècle que les effets du tabagisme de longue durée et de l’arrêt prolongé du tabagisme peuvent être pleinement et directement observés chez les femmes britanniques.

Méthodes

Dans cette étude prospective, 1·3 million de femmes britanniques ont été recrutées entre 1996 et 2001, puis on fait l’objet d’une enquête par voie postale environ 3 et 8 ans plus tard.

Résultats

Parmi les 30 causes les plus fréquentes de décès, 23 augmentaient significativement chez les fumeuses.

Chez les femmes britanniques, deux tiers de tous les décès des fumeuses vers l’âge de 50, 60 et 70 ans sont dus au tabagisme.

Les fumeuses perdent au moins 10 ans d’espérance de vie.

Bien que fumer jusqu’à l’âge de 40 ans puis arrêter présente des risques importants, continuer de fumer les multiplie par dix.

Arrêter de fumer avant l’âge de 40 ans (et de préférence bien avant cet âge) évite plus de 90 % de la surmortalité liée à la poursuite du tabagisme. L’arrêt avant l’âge de 30 ans en évite plus de 97 %.

Références

Pirie K, Peto R, Reeves GK, et al. The 21<sup>st</sup>century hazards of smoking and benefits of stopping: a prospective study of one million women in the UK. The Lancet. 2012;doi:10.1016/S0140-6736(12)61720-6.

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Non contents de montrer que les deux boissons stimulantes les plus répandues au monde, le thé et le café, protègent de l’accident vasculaire cérébral (AVC), des chercheurs japonais montrent chez plus de 83 000 compatriotes que la double consommation est encore plus bénéfique. Ainsi, point besoin pour les Occidentaux de changer leur petit déjeuner du tout au tout, de renoncer au café bien noir pour ne jurer que par le thé vert, l’attitude la plus protectrice selon l’équipe de Yoshihiro Kokubo consisterait à « modifier un peu son mode de vie (…) en ajoutant une tasse de thé au régime alimentaire ».

L’équipe du Japan’s National Cerebral and Cardiovascular Center a constaté au terme de 13 ans de suivi que plus la consommation de thé ou de café est importante, plus les risques d’AVC sont faibles. Les sujets buvant une tasse de café par jour présentent un risque d’AVC diminué de 20 % par rapport aux buveurs occasionnels. Les buveurs de 2 à 3 tasses de thé vert par jour ont un risque diminué de 14 % et les buveurs d’au moins 4 tasses par jour un risque diminué de 20 %. Enfin, les consommateurs de thé et de café à raison d’au moins une tasse de café ou deux tasses de thé vert par jour ont un risque d’hémorragie cérébrale diminué de 32 %.

Pour obtenir ces résultats, les chercheurs ont analysé l’association entre les habitudes de boisson à l’inclusion et la santé cardio-vasculaire au bout des 13 ans (dossiers médicaux, certificats de décès). D’autres données ont été analysées pour ajuster les résultats et limiter les biais, à savoir l’âge, le sexe, le tabagisme, l’alcool, le poids, le régime alimentaire et l’exercice. Il est apparu également que les buveurs de thé étaient plus facilement sportifs.

Les mécanismes protecteurs du thé vert ne sont pas encore définis bien clairement. Il est probable que les catéchines via leurs propriétés antioxydantes et anti-inflammatoires seraient protectrices en augmentant les propriétés anti-thrombogéniques du plasma. Pour le café, certains composés comme l’acide chlorogénique pourraient diminuer le risque d’AVC en diminuant le risque de diabète de type 2.

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Le café, la deuxième boisson la plus consommée au monde après l’eau, est de nos jours source de beaucoup de polémiques et sa consommation régulière suscite encore d’interrogation.

Le message suivant est diffusé par la cellule de communication d’ « Ignite – Café et Santé, un univers à découvrir » :

« La caféine accélère la satiété et entraîne aussi une augmentation des dépenses  énergétiques ; de même, les antioxydants contenus dans le café freinent l’absorption intestinale du sucre que nous consommons.

Selon des études  faites notamment aux Pays-Bas,  aux Etats-Unis et en France par exemple,  la consommation régulière et modérée de 3 à 5 tasses de café par jour diminue le risque de diabète de type 2 de 30  à 50% même chez les sujets ayant ces facteurs de risque. Ce résultat serait lié à une action positive de la caféine et surtout des antioxydants  sur l’absorption, l’assimilation et l’utilisation du sucre  que nous consommons.

Globalement donc, contrairement aux idées  reçues, la consommation régulière et modérée de  café, soluble ou filtré en particulier, diminue le risque de diabète ».

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Aux États-Unis, 67% des adultes et près d’un tiers des enfants sont obèses ou en surpoids. Une maladie qui tue chaque année 400 000 Américains. Aux quatre coins du pays, on ouvre des camps de vacances pour enfants trop gros. Les maires réorganisent leurs villes pour mettre fin au règne du « tout voiture » et faire marcher leurs administrés. Mais les États-Unis sont aussi le pays des kilos décomplexés. À New York un fast-food très spécial joue la provocation. Le « Heart Attack Grill », restaurant de la crise cardiaque, sert un hamburger d’un kilo, équivalent calorique de 8 repas. Il existe aussi des boîtes de nuit réservées aux personnes en surpoids qui assument parfaitement leur taille XXL. Si l´obésité coute très cher à la société américaine, c’est aussi un marché florissant de 47 milliards de dollars.

M6, Nathalie Renoux présente chaque semaine à 13h05 « Le Mag ». Le sujet de cette semaine sera Gaspillage alimentaire et Obésité aux USA

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Près de 34% des Français sont prêts à avoir recours à la chirurgie esthétique, selon un sondage Opinionway publié par Le Figaro, lundi 11 mars 2013.

Dans le détail, 41% des femmes se disent prêtes à franchir le pas, contre 27% des hommes. Tous sexes confondus, 13% de ces Français expliquent qu’ils pourraient recourir à la chirurgie esthétique pour avoir une meilleure image d’eux-mêmes, et 8% pour lutter contre les premiers signes de vieillesse (rides, perte d’éclat de la peau…). Du côté des réticents, 21% des personnes sondées évoquent un prix trop coûteux, 20% redoutent les risques liés à l’opération, et 19% craignent de ne plus paraître naturel(le).

Au final, lorsque l’on interroge les Français sur le meilleur moyen de rester jeune physiquement le plus longtemps possible, les sondés citent d’abord le fait d’être heureux (39%), d’avoir une bonne alimentation (28%) et de faire du sport (24%). La chirurgie esthétique, elle, n’est citée que par 1% des personnes interrogées.

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Une soixantaine de clients d’un restaurant de Copenhague sacré trois ans de suite « meilleur restaurant du monde » ont été victimes de nausée et de diarrhée, ont révélé vendredi les autorités sanitaires danoises.

Chez Noma, établissement que le magazine britannique  Restaurant a classé au sommet de la gastronomie mondiale en 2010, 2011 et 2012.

« Il a été constaté des malades (vomissements et diarrhées) parmi 12 tablées avec 63 personnes atteintes sur 78 clients sur la période du 12 au 16 février », ont écrit les inspecteurs, qui n’ont pas précisé si ces intoxications étaient graves ou bénignes. « A ce moment-là, il y avait des malades parmi les employés qui manipulent la nourriture », a relevé le rapport.

Un menu (hors boissons) chez Noma coûte 1 500 couronnes, soit quelque 200 euros. Le restaurant a promis qu’il rembourserait ses clients intoxiqués.

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Contraception et IVG. Perdante-perdante : c’est ainsi que l’on pourrait résumer l’issue des différents scandales ayant touché la santé des femmes, à l’image de celui de la pilule Diane 35, dont les utilisatrices sont désormais paniquées, à risque d’une grossesse non désirée, sans alternative miracle -c’est-à-dire dépourvue de risque- et, surtout… ne sont plus remboursées de cette contraception toujours commercialisée !

« La pilule de 3e génération est un faux scandale.  La contraception a un rapport bénéfice/risque favorable ; il y a des indications, des contre-indications  à respecter et il faut que les femmes consultent un gynécologue pour en décider  car il ne faut pas banaliser la prescription de contraceptifs », résume le Dr Odile Buisson. « Si avec 4 accidents thrombo-emboliques sur 10 000 utilisatrices, on considère que la pilule de 3ème génération est dangereuse, il faut que la ministre des Sports   ferment les poneys clubs  car  c’est 300 accidents graves et décès  pour 10 000  enfants de 5 à 14 ans ! »

« La contraception est  payante et  vilipendée tandis que la politique proabortive est encouragée : on double le forfait IVG(interruption volontaire de grossesse) et l’IVG est  gratuite.  Mais on ne fait toujours rien pour développer une réelle politique de contraception et d’éducation à la sexualité. C’est très malsain quand on fait l’un sans l’autre. C’est une politique de mort. »

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Sexualité des femmes.

Le  Dr Odile Buisson présentait déjà à Panorama  du Médecin (n° 5176, 8 mars 2010) ses travaux sur le clitoris, ce continent noir dont la première échographie n’a été réalisée, par elle et Pierre Foldès, qu’en 2005.  Sous l’impulsion du Pr Patrick Madelenat  et avec le Dr Jacques Buvat , président de la Société francophone de médecine sexuelle, elle a ouvert une rubrique  de « médecine sexuelle féminine » dans la revue Gynécologie Obstétrique et Fertilité . La sexualité féminine fait ainsi progressivement son entrée dans le champ de la recherche médicale, qui manque cruellement de connaissances. A l’autre bout de la chaîne, « il faudrait repenser les manuels de SVT (sciences et vie de la terre) : on y apprend bien que la fécondation se fait dans le tiers externe de la trompe… Mais point d’anatomie précise  des organes génitaux externes ! Comme si le clitoris n’existait pas ! », remarque-t-elle.

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Par P LACOSTE ….

Haro sur la péridurale, apologie de l’accouchement dans la douleur, vagues de déremboursement des pilules, disparition de la gynécologie médicale, arrêt net du progrès de l’espérance de vie : quelle tempête a donc bien pu s’abattre sur la santé des femmes françaises? Tour d’horizon avec Odile Buisson qui, dans son livre*, Sale temps pour les femmes : futures mères, si vous saviez, tire la sonnette d’alarme et dénonce sans langue de bois et avec beaucoup d’humour la situation de ressac que connaissent les femmes aujourd’hui.

« Ces dernières années ont vu s’établir un climat de plomb, après l’âge d’or de la fin du XXème siècle et ses grands progrès pour la santé des femmes », déclare sans ambages le Dr Odile Buisson, gynécologue obstétricienne (St Germain En Laye) . « La France, après le Japon, est l’un des pays où les femmes vivent le plus longtemps : 85 ans, contre 83 chez les hollandaises et 82 chez les anglaises… L’espérance de vie des hommes étant identique dans ces trois pays (78 ans). Or en France,  il y a eu récemment un infléchissement  de l’espérance de vie des femmes, cela ne manquera pas de se dégrader davantage avec des choix de politique de santé volontairement moins généreux pour elles. » Les indices de mortalité des mères et des nouveaux nés sont devenus médiocres ces dernières années. Elles sont environ 70 par an à perdre la vie en couches et pour la mortalité infantile, la France est passée du 7e au 20e rang. « Nous ne sommes plus très loin des anglais, dont le modèle de santé fondé sur la rentabilité est envié par nos administrateurs de santé « .

La disparition programmée de la gynécologie médicale (on ne forme plus qu’une trentaine de gynécologues par an après avoir arrêté d’en former pendant plusieurs années) fait partie des raisons pour lesquelles l’espérance de vie des françaises est amenée à diminuer : « l’avancement dans la durée de vie est due pour moitié au progrès de suivi médical, le reste étant porté par l’éducation des mères et le progrès social », précise-t-elle.

Mais la qualité de vie des femmes pourrait se détériorer également. Pour prendre un exemple, en France actuellement, 6% de femmes n’ont plus d’utérus alors qu’elles sont 20% en Angleterre et 40% aux Etats-Unis. Le NHS (National Health Service) anglais essaye par tous les moyens de réduire le taux d’hystérectomie mais il n’y parvient pas. Car la gynécologie médicale telle que nous la connaissons en France n’existe pas dans les pays anglo-saxons. Cependant un utérus, c’est précieux, même s’il ne portera plus jamais d’enfant. « Ne plus avoir d’utérus peut entrainer des effets délétères sur la fonction sexuelle en raison de la dénervation de la région pelvienne qu’implique l’hystérectomie ! », explique Odile Buisson. Car au-delà d’un recul  évident de la condition, c’est l’argent qui mène la guerre aux femmes, les cordons de la bourse n’étant que rarement détenus par elles. « Si en France, les assemblées décisionnelles étaient paritaires, certaines lois franchement iniques pour les femmes ne seraient jamais passées. Elles représentent 52% de la population française, elles sont majoritaires dans le pays mais qui les écoute ? Parmi les européennes, les françaises sont celles qui travaillent le plus et qui ont le plus d’enfants. L’Etat français se doit donc de les respecter davantage en tenant compte des difficultés de leur quotidien jointes aux difficultés de leur physiologie particulière. En consultation,  je ne vois que des femmes claquées, ce n’est pas normal. »

 

 

 

Les nouveaux « professionnels de santé »

Le Dr Buisson s’insurge contre les formations express de gynécologie qui ne sont que des cache-misère: « la gynécologie de pointe, qui avait fait ses preuves en France, est en train d’être supprimée au profit de personnes formées en quatre-vingts heures de cours, ne connaissant pas forcément la  médecine. » Elle se dit inquiète que ces nouveaux « professionnels de santé » ne puissent pas apporter la contradiction aux administrateurs de la  santé et se contentent de suivre les consignes. « La présidente du conseil de l’Ordre des sages femmes évoque l’expertise gynécologique des sages-femmes, mais les médecins gynécologues, ils font quoi exactement en 15 ans d’études? Pourtant ce serait bien que les sages-femmes  qui le désirent puissent faire la spécialité de gynécologie médicale. Je ne parle pas de quatre-vingts heures de cours mais de la spécialisation complète en gynécologie avec 4 ans de stage. Elles ont un niveau master, une passerelle devrait être possible. »

« Les  chefs de service sont sous la dépendance totale d’une hyperadministration qui décide ou non de distribuer les crédits dont ils ont besoin. Certains suivent sans même protester le choix de faire des économies sur la santé des femmes. Car malheureusement, il n’y a pas beaucoup de patrons féministes. Par exemple, Israël Nisand en est un. C’est le seul à avoir réussi à diminuer de moitié le taux d’IVG dans sa région grâce au dispositif info ado. Pourquoi ce dispositif n’a-t-il pas été appliqué partout en France alors que le Collège national des gynécologues et obstétriciens français (Cngof) l’a recommandé en 2010 ? »

Maisons de naissance : menace sur la péridurale

« Je ne partage pas l’idée que la médecine a dévoyé l’accouchement car je ne vois pas pourquoi  les douleurs de l’accouchement ne devraient pas être soulagée à la demande. Sur une échelle de 1 à 10, les douleurs liées à  l’accouchement sont souvent cotées à 12. C’est la seule situation médicale où le soulagement de la douleur est remis en cause. L’accouchement n’est pas une maladie, entend-t-on dire. Oui, mais la mort non plus, et c’est un processus on ne peut plus naturel ! » L’American College of obstetricians and gynecologists remarquait ainsi (1): « il n’existe aucune autre situation clinique où l’on considère acceptable qu’un individu souffre d’une douleur sévère sans traitement, alors qu’il est soigné par un médecin et que des moyens analgésiques sûrs existent pour cette douleur ».  Même l’Ordre des sages-femmes revendique ainsi de remettre « à l’honneur » l’accouchement physiologique. « Le message est clair : il y a un honneur féminin à accoucher en souffrant, à l’opposé du déshonneur de celles qui y auraient renoncé. Les administrateurs surfent sur cette vague car moins de médecine, c’est moins de dépenses. Tout ceci  me fait craindre pour l’avenir… », explique Odile Buisson.

La demande de création de « maisons de naissance » est intéressante pour comprendre ce qui se passe. Il faut avant tout faire la différence entre les maisons de naissance qui sont sous la responsabilité des sages-femmes, où la péridurale est proscrite et les « espaces physiologiques de naissance » des maternités où les sages-femmes dépendent des médecins, où une mère qui accouche peut obtenir une péridurale quand elle la réclame. Raison pour laquelle, dans une maison de naissance, la parturiente doit renoncer définitivement à une éventuelle péridurale, et ce quelle que soit l’intensité de la douleur ? « Si la péridurale était autorisée, toutes les femmes s’y précipiteraient pour les extraordinaires agréments hôteliers de ces maisons (loin du formica décrépi plutôt de mise à l’hôpital)  et l’accompagnement permanent et chaleureux des sages-femmes beaucoup plus nombreuses. C’est le caractère inhumain des usines à bébés ainsi que le manque d’accompagnement qui dégoûtent  les femmes et les poussent vers l’accouchement dit naturel et non l’envie de souffrir. »

Un vent mauvais souffle sur la péridurale. « Je me méfie beaucoup des décideurs qui un jour pourraient ne vouloir la réserver qu’aux cas pathologiques comme en Hollande ! » « Les Néerlandaises sont nombreuses à penser la péridurale inutile, 90% accouchent sans », indiquent ainsi benoîtement les messieurs de la cour des comptes (2) : 820 000 accouchements français par an perfusés, périduralisés, instrumentalisés, césarisés, cela coûte davantage que 820 000 femmes qui serrent les dents sous les draps !  Du côté des femmes, c’est parfois une quête de sens qui les pousse aussi vers les maisons de naissance : « ce siècle est  religieux, on est dans une recherche de sens et de sacralisation de  la douleur ».

« Soigner moins pour soigner mieux » : un adage qui fait de nombreuses victimes

A l’opposé de cette quête de sens, c’est bien de déshumanisation progressive dont souffrent les hôpitaux comme les maternités, soumis à une exigence d’industrialisation de la santé sous pression des administratifs. Un des enjeux ? Diminuer la durée du séjour post accouchement (2,9 milliards de dépenses en obstétriques en 2010). « La cour des comptes, qui se mêle d’interférer avec la médecine, estime donc que 40% des femmes ayant accouché par les voies naturelles et 30% ayant eu une césarienne peuvent rentrer plus tôt à la maison… Avec à la clé un agent administratif – encore un ! – chargé de pousser ces femmes à partir. Seules les femmes privilégiées s’en sortent : celles qui ont un logement, un conjoint engagé, etc. Or le facultatif congé paternité ne soulagera pas ces femmes : pendant leur 11 jours, vont-ils faire davantage et mieux que ce qu’ils font assez peu et mal le reste de l’année ? (3)  » C’est ainsi qu’on voit revenir des pathologies qui avaient disparu telles que l’ictère nucléaire du nouveau-né avec ses séquelles neurologiques et son risque de décès. « Par ailleurs, l’allaitement  au sein est presque devenu une injonction, mais on n’en donne pas les moyens aux femmes  motivées. On les renvoie précocement  au 3ème jour alors que se produit la montée laiteuse ;  comment peuvent-elles réussir leur allaitement  quand elles sont livrées à elles-mêmes ? (85% commencent à allaiter au sein mais 50%  abandonnent). Dans ces grandes maternités, le personnel travaille à flux tendus. A titre de comparaison, dans la maison de naissance voisine, il y a une sage femme pour 50 accouchements annuels alors que dans la maternité c’est une sage femme pour 800!  Sans parler des locaux  qui sont parfois très dégradés…  Forcément que les femmes demandent  parfois à rentrer plus vite ! »

Bioéthique :

« La France est en train de devenir une prison bioéthique et on demande aux médecins de jouer le rôle de maton. Ils menacent et intimident les médecins de quel droit ? », s’insurge Odile Buisson à propos de la lettre de la DGS menaçant de 5 ans de prison et 75000 euros d’amende les gynécologues qui donneraient à leurs patientes des adresses à l’étranger pour obtenir un don d’ovocytes. « Il y a plus de 3 000 femmes qui, désespérées d’attendre en France, ont recours à un don d’ovocytes à l’étranger,  je ne vois pas pourquoi on refuserait d’aider ses femmes.  Bien sûr qu’on continuera à donner des adresses à l’étranger, comme pour les IVG hors délais ! »

 

Mais voici une raison d’espérer, le Cngof a pris le 12 décembre dernier une position rafraichissante, se déclarant favorable à l’autoconservation ovocytaire sociétale, arguments à l’appui : « l’autoconservation de convenance est possible pour les hommes. Il n’y a pas de raison particulière pour que cela ne soit pas autorisé aux femmes. Il ne serait pas admissible, comme la loi le prévoit pourtant, de limiter la possibilité d’autoconservation aux seules femmes qui accepteraient de donner une partie de leurs ovocytes. Un tel chantage nous parait éthiquement inacceptable. »

* Sale temps pour les femmes. Odile Buisson. Éditions Jean-Claude Gawasewitch. Collection coups de gueule. 288 pages. 19,90€

(1) ACGO commitee opinion n°295, juillet 2004.

(2) rapport de la cour des comptes septembre 2011. Le rôle des sages femmes dans le système de soin.

(3) sources : observatoire de la parité et N Séjourné et al. Effets du congé de paternité sur la dépression du post partum maternel. Gynécologie Obstétrique et Fertilité, 2012 ; 40 : 360-4.

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Le prochain groupe de parole aura lieu le vendredi 10 mai 2013 à 19 h.

N’hésitez pas à nous soumettre des sujets que vous souhaiteriez voir aborder.

Réservez votre soirée pour pouvoir y assister …….

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