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Extrait de Toxic, le livre de William Reymond,

« La télévision et la publicité, qu’elles agissent sous une forme classique ou de manière beaucoup plus perverse et redoutable comme semblent l’indiquer les recherches menées à Emory, sont bien des facteurs majeurs de la pandémie. On les regroupe d’ailleurs dans ce qui forme une moitié du « Big Two ». Reste à s’intéresser de près à l’autre moitié.

À commencer par la modernisation de notre société, qui se voit également évoquée comme cause probable. Ainsi, Tomas Philipson et Richard Posner, économistes à l’université de Chicago, assurent que la disparition progressive des métiers de « force » au profit d’emplois plus sédentaires joue un rôle. Pour d’autres, l’explosion des transports constitue également un vecteur. Peu à peu – et c’est encore plus évident en Amérique où certains quartiers sont construits sans trottoir -, la voiture s’est substituée à la marche à pied. Dans le même registre, le sentiment d’insécurité est montré du doigt, la crainte de l’autre ayant poussé à diminuer le temps passé à marcher. Comme il a entraîné de nombreux parents à interdire à leurs enfants de jouer à l’extérieur ou de « traîner » après l’école. Or, cercle vicieux, c’est souvent la télévision – ou la console de jeux – qui a remplacé ces moments consacrés à se dépenser hors de la maison. Et la sédentarité qui succède à des activités bénéfiques à l’organisme.

En fait, l’ensemble de ces explications repose sur une équation. D’un côté l’apport calorique augmente mais de l’autre, les occasions de brûler les calories se réduisent comme peau de chagrin. Et donc l’individu grossit.

Une série de changements culturels doit encore être prise en compte. L’arrivée massive des femmes sur le marché du travail a eu des répercussions dans la cuisine familiale. Si, au début des années 1970, une mère de famille passait en moyenne deux heures par jour à préparer les repas, désormais on atteint tout juste les vingt minutes. La nature même de ce qui est concocté a fondamentalement évolué. Voilà trente ans, l’Américaine moyenne cuisinait à partir de produits frais, ce qui n’est plus du tout le cas. De plus en plus, à cause de l’industrialisation massive, se mettre aux fourneaux se résume à glisser un plat tout prêt dans le four à micro-ondes. Près de la moitié des Américaines déclarent même ne pas savoir préparer plus de deux plats différents.

Michael Pollan, journaliste au New York Times, s’est intéressé à ces révolutions culturelles et à leurs effets sur le tour de taille de ses compatriotes. Et a remarqué que l’absence de tradition culinaire américaine entraînait un manque de repères chez le consommateur. Pays jeune et terre d’immigration, les États-Unis possèdent effectivement peu de racines gastronomiques. Dès lors, les Américains « sont plus vulnérables au marketing », explique-t-il. Et d’ajouter : « Si nous avions une culture alimentaire stable avec un lot de réponses du style : « Voici ce qu’il faut manger et voici comment il faut le manger », nous serions moins victimes des effets de mode virevoltants », qui d’un jour à l’autre définissent ce qui est bon et mauvais.

Autre sujet d’inquiétude, la façon dont l’industrie redéfinit en permanence la manière dont les Américains mangent. Ici, se nourrir n’est plus un plaisir mais une commodité qui n’est plus tributaire de rendez-vous précis au fil de la journée – le petit déjeuner, le déjeuner, le dîner -, ce qui brise chaque jour le rituel du partage de la nourriture. « Vendre des produits dessinés pour être glissés dans le porte-boisson d’une voiture détruit l’idée même de personnes mangeant ensemble », poursuit Michael Pollan. En outre, « lorsque vous mangez tout seul, vous avez tendance à manger plus. Tandis que si vous mangez avec quelqu’un, vous existez, il y a un échange, une conversation… Vous ne vous gavez pas comme un porc quand il y a d’autres personnes à table ».

La seconde moitié du Big Two ne s’arrête pas là. Un groupe de chercheurs du sud des États-Unis, là où la crise d’obésité est la plus aiguë, tente actuellement de définir précisément l’ensemble des responsables secondaires du marasme. Et la première partie de leur travail, récemment publiée par le magazine scientifique International Journal of Obesity , affiche un grand mérite : elle refuse de se satisfaire des explications les plus courantes et de s’y cantonner.

Cette équipe conduite par Scott Keith cite ainsi comme autres causes probables la baisse continue du nombre de fumeurs, donc de l’effet coupe-faim de la nicotine, le nombre élevé d’enfants nés de couples déjà obèses, ou encore l’adoption massive de la climatisation. Une température contrôlée placerait en effet l’organisme dans une « zone de confort », l’incitant à manger plus parce que moins tributaire des régulations de température demandées par le corps. Ce travail cite également le manque chronique de sommeil des Américains, hypothèse confirmée parallèlement par Esra Tasali, chercheuse à l’université de Chicago. Partant du principe que les Américains ont perdu deux heures de sommeil par nuit depuis quarante ans notamment à cause des loisirs, cette dernière a placé des groupes de volontaires dans des conditions différentes de durées de repos. Or, celui dormant le moins a rapidement montré des envies incontrôlables d’aliments sucrés.

Une explication génétique s’est vue également avancée, reposant sur une estimation scientifique datant de 1986. Selon ces recherches, 25 % de la fluctuation de poids serait influencée par les gènes.

Une dernière hypothèse paraît toutefois encore plus intéressante. Pas parce qu’elle serait en mesure de répondre à la pandémie mais parce qu’elle illustre un mouvement de fond. »

Cette hypothèse vous sera exposée ….. demain

 

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Vous pouvez voir en cliquant sur le lien ci-dessous l’émission de Géopolitis consacrée à l’obésité.

Cette émission rappelle les chiffres de l’obésité dans le monde.

Nathalie BONVIN, responsable de la Croix rouge, évoque également l’idée originale, d’un concours de perte de poids mensuel ……

Emission géopolitis sur l’obésité

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Extrait de Toxic, le livre passionnant de William Reymond :

« L’université d’Emory n’a pas changé depuis ma précédente visite. C’était en mars 2005 et j’écrivais alors « qu’ici plus qu’ailleurs, Coca-Cola est partout. […] Ici, l’histoire de Coca-Cola est inscrite dans les murs. ».

Mais ce ne sont pas les archives de Robert Woodruff, le mythique patron de la Compagnie, qui m’attirent cette fois sur ce campus situé à une quinzaine de minutes d’Atlanta. Il ne s’agit plus de voyage dans le passé. Car ici, depuis 2001, se dessine discrètement le futur de la publicité. Et cet avenir-là est effrayant.

Joey Reiman et Brian Harkin sont deux vétérans de la publicité. Le premier, à la tête de l’agence BrightHouse, invente des spots depuis plus de vingt ans. L’autre, après un passage sur l’Internet, est un spécialiste de la valorisation des marques, le « branding ». En 2001, Brian Harkin est même devenu président d’une branche de BrightHouse appelée Thought Science, « la science de la pensée ».

À Atlanta, la compagnie a deux adresses. La première se situe à l’ouest de la ville, dans une ancienne usine à savon devenue une suite de bureaux branchés. L’autre, moins connue, à Emory. Plus précisément à l’école de médecine, incorporée au sein de l’hôpital universitaire.

Là, BrightHouse est en train de se transformer en discret leader du neuro-marketing. L’idée est d’une simplicité déconcertante : il s’agit de placer des volontaires dans un scanner et d’observer les réactions de leurs cerveaux lorsqu’on les soumet à certains stimuli. Le but a de quoi surprendre. Selon les responsables du programme cités dans un article de The Atlanta Journal- Constitution, il s’agit de « donner aux consommateurs le pouvoir d’influencer les compagnies ».

Qu’est-ce que cela signifie précisément ? Je n’en sais pas plus que vous. D’autant que, poursuivant dans un langage abstrait, ils ajoutent : « Nous non plus, nous n’en pouvons plus de la saturation de la publicité ».

Voilà qui laisse sceptique… Mais Joe Reiman et Brian Harkin ne s’arrêtent pas là. Le premier offre en effet une autre explication lumineuse : « Nous essayons de comprendre ce qui fait réagir les gens. […] Est-ce que je porte ces pantalons parce qu’ils me vont ou parce qu’ils vont avec la vie que je mène ? » Toujours pas clair ? Qu’à cela ne tienne. Brian Harkin assène un argument massue : « Nos méthodes pourraient permettre de comprendre pourquoi les campagnes antidrogue ne fonctionnent pas auprès de notre jeunesse ».

Défense du consommateur, port du pantalon, campagne de prévention… voilà qui paraît bien embrouillé. Et le pire, c’est que c’est normal. Car les responsables de BrightHouse le sont aussi. Du moins publiquement. Mais pourrait-il en être autrement quand on réalise que leur travail consiste à trouver quelle émotion cérébrale se transforme en intention d’achat ? Le neuro-marketing consiste ni plus ni moins à dénicher, enfoui dans le cerveau, l’emplacement du fameux bouton qui indique « achète-moi » pour parvenir à l’actionner à notre insu. Une démarche délicate à assumer au grand jour.

De la science-fiction que tout cela ? De l’activisme anti- consumériste ? Même pas. Le 3 juin 2002, avant de changer de nom et de le faire disparaître de son site Internet, Thought Science publiait un communiqué de presse triomphant. Dont le contenu, que j’ai pu me procurer, est bien plus limpide et éclairant que les propos confus du président de la compagnie. En voici quelques extraits choisis…

« Pour la première fois, il sera possible aux agences publicitaires de comprendre les raisons dictant le comportement de leurs consommateurs. Imaginez que vous pouvez observer et quantifier la véritable réponse d’un consommateur [face à un nouveau produit]. […] Le neuro-marketing est la vague du futur. Les compagnies utilisent la science pour prendre l’avantage. Celles qui se refusent à le faire seront laissées en arrière. […] Pour la première fois, nous fournirons à nos clients les raisons qui poussent le consommateur à agir. »

C’est tout de suite plus clair, n’est-ce pas ?

Mais le meilleur reste pour la fin : « Le neuro-marketing permet d’avoir une vue de ce qui se produit dans les pensées du consommateur. Et, à terme, permettra d’augmenter les ventes des produits, la préférence pour une marque ou encore de s’assurer que le consommateur agit de la manière dont on souhaite qu’il agisse ».

S’assurer que le consommateur, vous et moi donc, se comporte comme les agences de publicité et leurs clients l’auront décidé, voilà donc, dans toute sa crudité, ce que l’on concocte dans les salles de recherche de l’université d’Emory. Jouant aux apprentis sorciers, des scientifiques dont l’âme est clairement du côté des affaires tentent de percer les secrets du cerveau afin de nous forcer la main.

L’utilisation de matériel médical dans un tel but pose des questions d’éthique. Pourtant, la direction d’Emory refuse de s’en offusquer. Le discours officiel résonne des mêmes excuses hasardeuses avancées par BrightHouse.

Il est dans un premier temps question d’avancée scientifique, de publications à venir. Pour finalement convenir, presque blasé, de la réalité : « Il est évident que si vous parvenez à comprendre comment les gens prennent les décisions, vous allez utiliser ce savoir à des fins commerciales. Je ne vois rien de condamnable à cela ».

La position d’Emory n’est pas réellement une surprise lorsque l’on connaît les liens des universités américaines avec le monde des affaires : de fait, aux États-Unis, la recherche est essentiellement financée par des dons privés. En plus du prêt de ses locaux et des IRM à résonance magnétique, l’université d’Emory s’est directement associée au projet de BrightHouse. Ainsi, l’organigramme de la compagnie révèle que Clinton Kilts est responsable de l’ensemble de la partie scientifique. Lequel Kilts est également professeur à Emory, où il dirige le département de recherche en psychiatrie et en sciences du comportement. Sa spécialité ? Les mécanismes cérébraux de l’addiction. Simple hasard ?

Quoi qu’il en soit, cette information est une fois encore inquiétante. Car, si l’on récapitule, on constate qu’au sein d’une des plus prestigieuses universités américaines, une compagnie privée tente d’élucider et de briser les mécanismes du cerveau pour arriver à influer sur les impulsions d’achat. Et aussi qu’à la tête de ce programme figure un scientifique dont la spécialité est l’addiction. La vérité dépasse toujours la fiction.

Reste à savoir si les expériences conduites par BrightHouse ont été couronnées de succès et quelle peut être alors leur utilisation commerciale. Ce questionnement a de quoi faire frémir quant à l’évolution de la pandémie d’obésité.

Officiellement, le cerveau n’est pas aussi simple que d’aucuns le prétendent. « Ce n’est pas comme si les consommateurs allaient se mettre à courir comme des automates pour acheter un produit, et ce quelle que soit la manière dont ils pensent », explique Justine Meaux. Scientifique travaillant pour BrightHouse, elle se veut rassurante tout en admettant, lors de conférences, l’avancée du projet.

En fait, selon différentes sources proches des recherches, BrightHouse aurait fait des progrès considérables depuis 2004. Des séries de tests ont permis d’identifier l’emplacement du cortex qui réagit à la vue d’un produit ou à l’évocation d’un sentiment. Pour aboutir à ces conclusions, les scientifiques d’Emory ont toujours pratiqué de la même manière. Un volontaire, payé une cinquantaine de dollars, s’est glissé pendant une demi-heure dans une IRM (imagerie par résonnance magnétique). Là, il a été soumis à une série d’images. Et, pendant ce temps, les réactions de son cerveau ont été enregistrées.

La découverte de la zone censée renfermer le fameux « interrupteur » poussant à l’achat est de taille. Mieux, elle est confirmée par une étude indépendante et parallèle menée cette fois à l’université Baylor de Houston. Dans ce laboratoire, une équipe menée par Read Montague a mis au jour les mécanismes incitant un consommateur à préférer un… Coca-Cola plutôt qu’un Pepsi.

Si, à l’aveugle, le goût plus sucré de Pepsi-Cola l’emporte fréquemment, l’identification du soda comme étant un Coke déclenche une forte activité sur le cortex. Et finalement, l’emportant sur le goût, pousse à l’achat. Montague en est convaincu, la préférence pour Coke est d’abord liée à son image positive, ancrée dans les inconscients par cent vingt ans de publicité. Ce qui confirme, comme je l’écrivais dans mon précédent livre, qu’il s’agit bien là du premier capital de la marque. Ce qui, on s’en doute, devrait faire que Coca-Cola soit l’un des premiers intéressés par les travaux menés à Emory. Mais est-ce le cas ?

D’emblée on pourrait pointer quelques coïncidences. Déjà, Atlanta et Emory sont deux bastions de Coca-Cola. Mais ce n’est pas tout. Prenez Brian Harkin, par exemple. Le président du projet BrightHouse Thought Science, spécialiste du branding, a une histoire en commun avec la Compagnie. Il a en effet travaillé en son sein au développement de nouvelles marques. C’est lui qui a, entre autres, géré l’extension des labels Mello Yello et Barqs, deux produits de The Coca-Cola Company. Mieux, comme l’indiquait une biographie qui a malencontreusement disparu du site Internet de Thought Science, Harkin a développé « le positionnement de la marque, de la formule et du design […] de Dasani », l’eau minérale en bouteille commercialisée par Coke.

Autre donnée intéressante, le témoignage de Peter Graser, l’un des cobayes ayant accepté de se glisser dans un scanner pour une trentaine de minutes. Il a raconté que parmi les images observées se trouvaient « Madonna, du brocoli, des sushis, un chien, Bill Clinton et Coca-Cola ».

BrightHouse ne souhaite évidemment pas confirmer si Coca-Cola figure parmi ses clients, mais de solides indices le laissent présager. Au-delà de ses recherches en neuro-marketing, la société mène par exemple des activités plus classiques d’agence de publicité. Or, parmi la clientèle dont elle assure la promotion, à côté d’entreprises comme Home Depot, une enseigne de bricolage et de décoration, ou Pepperidge Farm, un fabricant de biscuits, on retrouve… Coca-Cola.

Faut-il poursuivre la litanie des points en commun ou des zones de rapprochement ? Oui. Alors continuons. BrightHouse admet par ailleurs mener une série de recherches pour un gros client figurant dans le classement annuel des entreprises établi par le magazine Forbes. En soi, la précision n’est pas étonnante, puisqu’il en coûte au minimum 250 000 dollars pour accéder à ses découvertes. Le plus intéressant est que, utilisant l’indice fourni par BrightHouse, seules quatre sociétés figurant dans sa liste de clients sont conformes à la description : Delta Airlines, une compagnie aérienne ; MetLife, une compagnie d’assurances ; Georgia-Pacific, un géant de l’emballage industriel et… The Coca-Cola Company.

Aucune de mes sources chez le fabricant de sodas ne m’a directement confirmé l’usage des recherches menées sur le cerveau humain. Au mieux, on a admis que la Compagnie suivait « tout cela de très près, parce que, dans un univers ultra-compétitif, aucune direction ne devait être laissée de côté ». L’un de mes informateurs, recourant au conditionnel de rigueur, s’est toutefois laissé aller à une confidence de poids : « Si c’était le cas, nous pourrions apprendre comment une marque parvient à s’imposer dans l’inconscient humain et y rester. Nous pourrions apprendre, par exemple, que, concernant les enfants, il est plus efficace de répéter, encore et encore, le même spot publicitaire afin de créer une fidélité à vie ».

Un autre élément s’avère pour le moins troublant. En 2004 se tenait à Singapour un forum réservé aux professionnels du marketing à destination des enfants. Et Karen Tan, représentante de Coca-Cola, expliqua comment s’imposer en tant que marque dans leur esprit. Comme ma source anonyme, elle avait évoqué le même exemple. Celui de l‘intérêt de la répétition du même message publicitaire. Une théorie qui, j’en suis convaincu, est née dans une des salles de recherche de l’université d’Emory.

Le neuro-marketing a, ou aura, des conséquences sur la pandémie d’obésité. Une fois que l’industrie agroalimentaire parviendra à briser les dernières barrières de notre cerveau, rien n’empêchera la profusion de messages publicitaires incitant à la consommation de produits néfastes à la santé. Et il ne faut pas croire que je parle ici d’un avenir hypothétique et lointain. Si Emory est le centre mondial des recherches en la matière, il n’est pas le seul. En Europe, à Barcelone, le même style d’expériences est mené. Pis, toujours à Singapour, Jens Rasmussen, représentant du fabricant de sucettes Chupa Chups, a révélé que sa compagnie sponsorisait une campagne de recherches européenne du même type. Afin de trouver comment « créer des consommateurs fidèles ».

La France n’est pas épargnée non plus. Selon Nathalie Sapena, une société nommée Impact Mémoire mène également des recherches sur le cerveau et les messages publicitaires à Lyon. Voir L’Enfant jackpot, Flammarion, 2005. »

La suite ………….demain.

 

 

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L’obésité et la disparition du concept de vie privée seront à ce siècle ce que la cigarette était au siècle dernier.

Coca Cola, PepsiCo, Nestlé, McDonald’s et consorts, qui tirent leur chiffre d’affaires de produits à forte teneur en sucre ou en matière grasse, ainsi que les sociétés du type Facebook, Google ou Twitter, dont l’activité repose sur la collecte de données personnelles auprès des internautes pour les revendre à des publicitaires, seront confrontés à des problèmes comparables à ceux de l’industrie du tabac.

Le monde est en proie à une pandémie d’obésité. Cinq cents scientifiques issus de cinquante pays ont publié un rapport intitulé The Global Burden of Disease, qui révèle qu’entre 1990 et 2010, l’obésité a explosé de 82% dans le monde et de 100% dans les pays du Proche-Orient!

Aujourd’hui, aux Etats-Unis, un adulte sur trois et un enfant sur cinq sont cliniquement obèses. Les entreprises qui nous font grossir plus que jamais soutiennent que le surpoids n’est pas lié à nos habitudes alimentaires, mais à divers facteurs. Elles citent notamment la télé, les jeux vidéo ou encore le mode de vie urbain qui influent davantage, selon elles, sur la prise de poids que la consommation de leurs produits.

Les vrais responsables dans le déni.

Au siècle dernier, les cigarettiers ont réussi à empêcher, et ce pendant plusieurs décennies, que l’on établisse une corrélation entre le fait de fumer et le développement de cancers. En 1957, le directeur scientifique du conseil pour la recherche sur le tabac (CTR) écrivait ceci:

«La cause de n’importe quel type de cancer est compliquée et difficile à analyser (…) Malgré toute l’attention portée sur l’accusation que fumer provoque le cancer du poumon, personne n’a prouvé que la fumée de cigarette ou un de ses composants est à l’origine du cancer.»

Aujourd’hui, nous savons que cette affirmation est fausse, et qu’en 1957, l’industrie du tabac le savait déjà.

Selon Michael Mudd, un ancien dirigeant de Kraft, les fabricants de produits alimentaires affichent la même attitude. Bien qu’il reconnaisse que les responsables de l’augmentation de l’obésité sont nombreux, il estime que ces groupes en sont les champions. Ils ne se contentent pas de satisfaire la demande des consommateurs, met en garde Michael Mudd. Ils déploient d’immenses efforts très efficaces pour nous inciter à manger plus souvent et en plus grande quantité. Et d’ajouter:

«De la même façon que le lobby américain des armes montre du doigt les maladies mentales et les jeux vidéo violents pour détourner l’attention du danger que représentent les armes à feu, l’industrie alimentaire fait porter le chapeau de l’obésité au mode de vie sédentaire et à la télévision. Il ne faut pas vous laisser berner.»

Certains Etats ont fini par réglementer la consommation de tabac, poussant les cigarettiers à se tourner vers les marchés plus souples d’Asie, notamment, pour maximiser leurs profits. Il n’est donc pas impossible que l’on assiste, tôt ou tard, au même phénomène s’agissant des entreprises qui vendent des produits gras et sucrés.

Plus de données, plus de profit, moins de vie privée

Un phénomène similaire, mais plus complexe encore, concerne les sociétés du Web qui nous séduisent avec des produits attractifs –contenus, «solutions», recherches ou «communautés»– accessibles gratuitement! Autant d’éléments qui leur permettent de savoir qui nous sommes, où nous nous trouvons, ce que nous faisons, ce qui nous plaît ou nous intéresse et qui sont nos amis. Parfois, elles nous «demandent l’autorisation» de recueillir nos informations et elles nous invitent à accepter leurs conditions (mais qui de vos connaissances lit les conditions d’utilisation de ces entreprises, de longs textes en petits caractères, avant de les accepter?). En outre, elles nous surveillent sans notre accord.

Naturellement, ces informations sont précieuses pour des entreprises ou d’autres types d’organisations qui souhaitent nous vendre un produit, une idée, un conseil ou un candidat. Les progrès technologiques permettent de collecter de plus en plus de données sur nous au moyen de téléphones mobiles, de capteurs distants, de caméras de sécurité, de dispositifs de reconnaissance faciale, etc. Et grâce au Big Data, ces nouvelles techniques qui servent à extraire des informations utiles à partir d’immenses volumes de données, on peut désormais transformer plus facilement la masse d’informations amorphe –le «bruit» comme on dit– en rentrées d’argent.

Nous devrons réagir pour endiguer les forces qui mettent à bas les barrières qui nous protègent contre l’obésité et nous permettent d’avoir une vie privée.

 

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Extrait de Toxic, le livre de Willam Reymond :

« Une fois de plus, Bill Clinton avait trouvé la formule qui fait mouche. C’était au début d’un discours en 1998. « Lorsque ma fille a commencé l’école, on lui a souvent demandé quel était le métier de son père. Sa réponse ? Que je travaillais chez McDonald’s. »

Six ans plus tard, l’ancien président des États-Unis était admis aux urgences et subissait un quadruple pontage coronarien. Le coupable ? Une alimentation trop grasse et sucrée. Depuis, devenu adepte d’une nourriture saine et d’une activité physique régulière, Clinton s’est associé avec Mike Huckabee pour tenter d’éviter l’obésité à leurs petits compatriotes.

Oubliée donc, aujourd’hui, son ancienne réponse à des écoliers lui demandant de montrer l’exemple en évitant les fast-foods. Président en exercice, il avait en effet répondu qu’il ne considérait pas McDonald’s comme un temple de la malbouffe. Et qu’au contraire, ses visites dans les fast-foods lui permettaient de mieux comprendre le pays. Des étapes si fréquentes qu’en 1992, le magazine spécialisé Advertising Age affirmait que la « loyauté affichée par le nouveau président a offert à McDonald’s des millions de dollars de publicité gratuite ».

Rappeler cette anecdote n’a pas pour objectif de faire le procès de Bill Clinton – qui, pour la petite histoire, se faisait apporter clandestinement dans le Bureau Ovale des pizzas de chez Domino’s par une stagiaire nommée Monica Lewinsky -, mais d’illustrer un changement sociétal profond.

Si la pandémie d’obésité est multifactorielle, deux raisons principales semblent expliquer son origine comme son essor. La première, nous venons de l’observer, est la surconsommation de nourriture. Qu’il s’agisse de la multiplication des snacks, des repas pris à l’extérieur ou de l’augmentation de la taille des portions, l’ensemble de ces facteurs constituent la moitié de ce « Big Two », le gros deux, comme le surnomment les chercheurs américains.

La seconde part englobe une série d’évolutions vécues et souvent déclenchées par notre société, un vaste ensemble dans lequel les propos de Bill Clinton ont leur place. En se transformant malgré lui en porte-parole d’un des représentants les plus emblématiques de la malbouffe, le président américain normalise la consommation de celle-ci. En refusant d’en évoquer les dangers, et ce malgré les questions d’un groupe d’élèves, il perpétue l’idée – fausse – que ce qu’on avale dans un fast-food est aussi sain qu’ailleurs. Or, la seconde moitié du « Big Two » ne tourne pas exclusivement autour de la portée des paroles et des actes de l’ex-président des États-Unis. Réunie sous la généreuse appellation de « sédentarité », elle regroupe de nombreux éléments auxquels il faut s’intéresser.

La Maison-Blanche n’a pas toujours défendu le droit des Américains aux hamburgers et au Coca-Cola. Bien avant Bill Clinton, John F. Kennedy avait alerté ses compatriotes sur les risques qu’encourait un pays en train de s’endormir. C’était en mars 1961 et JFK, face aux défis du monde et plus particulièrement de la guerre froide, avait insisté sur la nécessité de créer des générations d’adolescents en pleine forme. « Nous ne voulons pas que nos enfants deviennent une nation de spectateurs, proférait-il. À la place, nous souhaitons que chacun d’eux mène une existence vigoureuse. »

Avec 25 millions d’enfants obèses ou en passe de le devenir, la crainte de JFK est hélas une réalité. Et on le constate plus encore si l’on considère le travail de James Hill, directeur du Centre de recherches sur la nutrition de l’université du Colorado. Celui-ci estime en effet que les chiffres avancés actuellement sont bien en dessous de la réalité. « Le gouvernement américain se refuse à utiliser le terme « obèse » pour certains enfants : leur condition n’est pas définitive, argue-t-il, mais en réalité, c’est triste à dire, très peu s’en sortiront. Alors, notre administration préfère employer le terme plus correct « d’enfants à risques ». Mais quand on ajoute les enfants en surcharge pondérale à cette dernière et nouvelle catégorie, on arrive à 60 % de la jeunesse américaine. Avec un tiers d’enfants qui, quoique prétendent nos gouvernants, sont déjà obèses ! »

Pour lui, le concept kennedyien d’une nation de spectateurs est malheureusement dépassé. Le chercheur estime qu’il en va désormais du futur du pays. Pour lui comme pour d’autres, les coupables sont connus depuis longtemps. Ils peuplent les dossiers spéciaux de l’ensemble des supports médiatiques. Dans le désordre, il pointe alors la télévision, l’Internet, les consoles de jeux, la modernisation, les femmes au travail, la voiture, l’insécurité…

Commençons donc par la grande fautive, celle qui est montrée du doigt en permanence sans vraiment que cela change quoi que ce soit. Aux États-Unis, la télévision est allumée en moyenne près de huit heures par jour. Et, sans surprise, ce sont les enfants qui y passent le plus de temps. Sans limite d’âge. Les moins de six ans restent collés à l’écran plus de deux heures. Le ministère de la Santé a beau calculer qu’un enfant et un adolescent en pleine croissance ont besoin d’au moins soixante minutes d’activité physique quotidienne, la télévision – à laquelle est de plus en plus souvent raccordée une console de jeux – absorbe tout ce temps. Résultat : 15 % des plus de douze ans confessent ne pratiquer aucun sport.

Ce temps gaspillé devant le petit écran a forcément des conséquences physiques. L’université de Harvard a établi que les risques d’être touché par le diabète de type 2 sont multipliés en proportion des heures dévouées à un écran, qu’il soit d’ordinateur ou de télévision. D’après ce rapport publié en 1999, la probabilité est même doublée lorsqu’on consacre plus de vingt et une heures par semaine à ces appareils. La même étude démontre en outre que le risque d’obésité chez l’enfant est accru de 31 % s’il possède un téléviseur dans sa chambre.

La télévision aux États-Unis n’a rien de comparable à ce que l’on voit en Europe. Et la regarder confine à entamer une aventure qui donne tout son sens aux propos tenus voilà quelque temps par Patrick Le Lay.

En 2004, le président-directeur général de TF1 avait suscité la polémique en expliquant sa conception de la télévision dans le livre Les Dirigeants face au changement en ces termes : « Il y a beaucoup de façons de parler de la télévision. Mais dans une perspective « business », soyons réalistes : à la base, le métier de TF1, c’est d’aider Coca-Cola, par exemple, à vendre son produit. […] Or, pour qu’un message publicitaire soit perçu, il faut que le cerveau du téléspectateur soit disponible. Nos émissions ont pour vocation de le rendre disponible : c’est-à-dire de le divertir, de le détendre pour le préparer entre deux messages. Ce que nous vendons à Coca-Cola, c’est du temps de cerveau humain disponible ».

Pour tout dire, j’avais trouvé la tempête soulevée par ces phrases disproportionnée. Les dirigeants, qu’ils soient politiques ou d’entreprises, sont des habitués de la langue de bois. Et là, pour une fois, avec une honnêteté peut-être trop abrupte, l’un d’entre eux osait briser le tabou. Entendons-nous bien, il ne s’agit pas chez moi d’émettre un jugement de valeur sur le fondement des paroles du grand patron de TF1. Non, je trouve simplement sa déclaration proche de la vérité. En tout cas, de ma vérité américaine. Passer ici quelques heures devant le petit écran donne tout son sens au « métier » de TF1 tel que Patrick Le Lay l’évoque. Car la publicité est omniprésente et les programmes de toute évidence formatés autour d’elle.

Les trois plus gros acheteurs d’espaces publicitaires télévisuels sont les constructeurs automobiles, les marques de bière et la restauration.

L’Américain moyen arrivé à soixante-cinq ans en 2006 a déjà ingurgité plus de 2 millions de spots.

Mais on estime que les enfants,eux, en voient près de 400 000 par an ! Un chiffre phénoménal, porteur d’un véritable enjeu. Et qui soulève une interrogation inévitable. Plus que le fait de regarder la télévision, la publicité serait-elle responsable d’une part non négligeable de la pandémie d’obésité ?

En Australie, la publicité pour la nourriture représente un tiers de la totalité des spots. Et, dans cette catégorie, 81 % mettent en avant les produits des chaînes de fast-food. Or 25 à 30 % des enfants sont obèses ou en surpoids. »

la suite …… demain.

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Plus de 900 personnes viennent d’être arrêtées en Chine pour de graves fraudes alimentaires, dont la vente de viande de rats ou de renards présentée comme du bœuf ou du mouton.

Selon le ministère de la Sécurité publique, « 382 cas de viande coupée avec de l’eau, de faux mouton ou bœuf, de viande avariée et de produits contenant de la viande toxique et dangereuse » ont été découverts en Chine. « 904 suspects ont été arrêtés, plus de 20.000 tonnes de produits carnés frauduleux ou de qualité inférieure » ont été saisis.

Dans la province du Jiangsu (est), des détaillants vendaient du « mouton » fait à partir de viande de rat et de renard, additionné de produits chimiques. D’autres, dans le Guizhou (sud), mélangeaient une solution à base de péroxyde d’hydrogène à des pattes de poulet, une gourmandise chinoise.

Le ministère de la Sécurité publique a souligné que l’opération s’inscrivait dans une enquête plus large sur la sécurité alimentaire, incluant la découverte en mars 2013 de milliers de cochons morts flottant dans le fleuve de Shanghai ou la vente d’huile de cuisine recyclée.

 

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Au Brésil, les associations de consommateurs mènent la vie dure à McDonald’s.

McDonald’s a été condamné, le lundi 22 avril 2013, à une amende de près de 780 000 euros pour avoir ciblé les enfants lors de ses campagnes de publicité. Ce n’est pas la première fois que la chaine de restaurants a maille à partir avec la justice brésilienne et ce jugement ne devrait pas être le dernier.

Ce n’est pas la première fois qu’une association brésilienne de protection des consommateurs s’en prend à McDonald’s et, ce n’est pas la première fois que son action en justice est couronnée de succès. Cette fois-ci, c’est l’autorité de régulation de la consommation de la région de Sao Paolo qui a réussi à faire condamner la chaîne de restauration, argumentant qu’en ciblant les enfants dans sa publicité, elle avait commis une erreur.

Les spots incriminés datent de 2010. A l’époque, McDonald’s lance au Brésil l’un de ses produits phares le « Happy Meal » rebaptisé le « McLanche Feliz ». Un menu pour les enfants qui comprend avec le sandwich, les frites et une boisson, un jouet censé attirer le petit consommateur.

Depuis, d’autres campagnes du géant américain sont sur la sellette des autorités locales et d’autres décisions en justice devraient suivre. De quoi inquiéter McDonald’s qui est bien implanté au Brésil depuis 1979. En effet, le pays possède plus de restaurants de la chaîne que n’importe quel autre pays occidental, mis à part les Etats-Unis. Et avec la perspective de la Coupe du monde de football dans deux ans et des Jeux olympiques à Rio en 2016, la compagnie n’a pas envie de voir son image écornée encore une fois.

Les méthodes McDonald’s régulièrement dénoncées

L’enseigne a souvent fait les Unes de la presse locale avec des articles dont elle ne peut pas vraiment se vanter. Elle a tour à tour été accusée d’exploiter ses salariés, de ne pas respecter le Code du travail brésilien, ou encore de les payer en dessous du salaire de base. Selon le Syndicat des travailleurs des hôtels, bars et assimilés de São Paulo (Sinthoresp), dans ce seul Etat, près de 1 790 plaintes auraient été enregistrées contre l’entreprise.

Enfin, le Happy Meal est régulièrement pointé du doigt au Brésil et ailleurs dans le monde. La firme américaine distribuerait près d’1,5 milliard de jouets par an. Des cadeaux qui lui ont déjà valu une amende d’1,3 million d’euros au Brésil en 2011. Selon la justice, la vente des jouets avec les menus encouragerait la malbouffe. Un point de vue défendu par une organisation non gouvernementale et la fondation pour la défense du consommateur de la même région de Sao Paulo.

Le Brésil confronté à une épidémie fulgurante d’obésité

Il faut dire que l’obésité infantile est un vrai fléau au Brésil. Les experts estiment que plus de 33% des enfants sont victimes de surpoids ou d’obésité. Une inversion des tendances très forte là où il y a encore 15 ans, 10% de la population souffrait de malnutrition. Un mal qui touche assez largement le pays, premier producteur et exportateur de sucre dans le monde. Le Brésil détient d’ailleurs l’un des records de consommation de sucre avec 55 kilos en moyenne par an et par habitant, presque le double qu’en France, où le surpoids des enfants est aussi un problème de santé publique.

Pour beaucoup d’organisations de défense des consommateurs, la publicité et le marketing jouent un rôle capital dans cette dérive. Pour la documentariste et ex-top modèle Estela Renna si les « causes de l’épidémie sont multifactorielles » la société de consommation dans laquelle nous vivons a sa part de responsabilité.

Condamner la publicité et mieux la réguler est un enjeu de la lutte contre l’obésité, car « aujourd’hui, un enfant brésilien passe en moyenne trois heures par jour à l’école et un peu plus de cinq heures quotidiennes devant la télévision, ce qui est un record mondial ! Or l’industrie dépense des millions en marketing et en publicité pour séduire ces jeunes consommateurs », précise-t-elle. Autant dire qu’en condamnant McDonald’s, c’est un signal fort que les autorités de régulation brésiliennes ont envoyé aux annonceurs, régulièrement accusés de remettre en cause les droits des consommateurs.

 

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Inquiétant : le bac à légumes est l’un des endroits les plus contaminés par germes et bactéries !

Un rapport de l’organisation à but non lucratif NSF International révèle les endroits les plus susceptibles d’abriter des germes dans la cuisine.

Les scientifiques ont analysé surfaces et appareils, et trouvé un assortiment de bactéries, dont une bonne partie à l’origine des principales maladies d’origine alimentaire, comme salmonella, Escherichia coli, Salmonella ou Listeria monocytogenes.

Chaque année, en France, on dénombre 250 000 à 750 000 toxi-infections alimentaires, qui entraînent 70 000 consultations aux urgences, 15000 hospitalisations et 400 décès.

NSF avait déjà réalisé une étude en 2011 montrant que les éponges à vaisselle et les chiffons étaient les articles de la maison les plus contaminés, suivis par les éviers de cuisine, les porte brosse à dents, les gamelles pour animaux de compagnie et les cafetières.

Pour cette nouvelle étude, NSF a enrôlé 20 familles chez lesquelles ont été analysés 14 ustensiles et éléments que l’on trouve généralement dans une cuisine. L’analyse a porté sur la recherche de quatre types de micro-organismes liés aux toxi-infections : E. coli, salmonelles, levures et les moisissures, et Listeria.

La présence de ces éléments dans la cuisine est considérée comme un risque pour la santé, selon les normes NSF, en particulier pour les personnes les plus sensibles aux maladies d’origine alimentaire, comme les femmes enceintes, les personnes âgées et les personnes ayant un système immunitaire affaibli.

Vingt-cinq pour cent des articles testés renfermaient la bactérie E. coli, notamment le compartiment à viande du réfrigérateur, les spatules en caoutchouc, le joint du mixeur, l’ouvre-boîte et le couteau à pizza. La bactérie E. coli se transmet par les aliments et l’eau contaminée, ce qui provoque diarrhée, infections des voies urinaires, pneumonies et autres complications parfois sérieuses.

Des salmonelles ont été retrouvées dans 25 pour cent des articles testés, y compris les compartiments à viande et à légumes du réfrigérateur, les spatules, le joint du mixeur, les distributeurs de glaçons et d’eau des réfrigérateurs et les joints en caoutchouc des boîtes en plastique à usage alimentaire. La bactérie Salmonella peut entraîner une infection, à l’origine de diarrhée, de fièvre, de maux d’estomac ou de complications plus graves dans les groupes à risque, notamment les personnes âgées, les très jeunes et les personnes ayant un système immunitaire affaibli.

Levures et moisissures ont été trouvées sur 100 pour cent des 14 articles analysés. Six articles avaient des taux inquiétants de moisissure : le bac à légumes du réfrigérateur, les spatules, le joint du mixeur, les distributeurs de glace et d’eau et le joint en caoutchouc des boîtes alimentaires. Ces moisissures détériorent la qualité des aliments, ou conduisent à des allergies.

La Listeria a été retrouvée dans 10 pour cent des éléments testés, dont le bac à légumes du réfrigérateur et joint de la porte du réfrigérateur. Listeria monocytogenes peut entraîner de la fièvre, des douleurs musculaires et des symptômes gastro-intestinaux.

Sans les classer dans un ordre particulier, les six éléments les plus contaminés étaient les bacs à légumes et à viande du réfrigérateur, le joint du mixeur, l’ouvre-boîte, les spatules en caoutchouc et le joint des boîtes plastique destinées aux aliments.

Ces éléments entrent en contact direct avec les aliments, ce qui peut conduire à des intoxications.

NSF recommande de bien nettoyer l’ensemble de ces articles de cuisine. Par exemple, beaucoup de gens ne suivent pas les instructions des fabricants : démonter régulièrement le mixeur, enlever le joint en caoutchouc avant de le nettoyer. C’est là qu’on trouve un grand nombre de bactéries.

 

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Extrait du livre Toxic, de William REYMOND :

« Les Américains ont un point commun avec le reste de la planète : ils croient majoritairement que des facteurs génétiques sont responsables de l’apparition du cancer. Mais il n’en est rien. On estime en effet que seuls 5 à 10 % des cancers les plus fréquents sont liés à notre ADN. Mais quelle est la principale cause ? Un malade aux poumons atteints évoquera la cigarette! Quid alors des cancers du côlon, de l’œsophage, du sein, du pancréas, de l’utérus, des reins… ? Si, là, on n’a pas mis à jour de coupable unique, on constate que, de plus en plus souvent, la pandémie d’obésité joue un rôle prépondérant.

En 2004, l’American Cancer Society a ainsi révélé que plus de 20 % des décès par cancer chez les femmes relevaient directement d’une surcharge pondérale. Chez l’homme, le chiffre tombe à 14 %, mais la proportion augmente franchement lorsque l’on combine une mauvaise alimentation et une absence d’exercice physique. Une catégorie d’individus qui compte à elle seule pour un tiers des décès.

Pour résumer, selon l’American Cancer Society, près de « six cancers sur dix pourraient être évités grâce à une bonne hygiène de vie. Des habitudes à acquérir dès l’enfance. Les enfants et les jeunes doivent ainsi devenir une cible importante de toute politique de prévention ».

Il faut l’asséner à nouveau : 60 % des cancers – la crainte principale de beaucoup d’entre nous – seraient liés à notre mode de vie et plus particulièrement à nos – mauvaises – habitudes alimentaires !

L’information mérite d’être martelée. Et pourtant elle est largement ignorée. Depuis Nixon, l’Amérique est en guerre contre le cancer. Comme elle est en guerre contre la drogue ou le terrorisme. De grandes déclarations pour, in fine, pas grand-chose, à part le bonheur financier de quelques compagnies bien placées. Dans le domaine de l’obésité, le schéma est identique. Parce que sauver des vies en insistant sur la nécessité de modifier sa façon de manger ne rapporte rien. Ni aux laboratoires ni aux hommes politiques dont maintes campagnes sont financées par les contributions de l’industrie pharmaceutique.

Une autre statistique méconnue et négligée a des conséquences terribles. Si les États-Unis diminuaient de seulement 1 % leur consommation de lipides, 30 000 personnes seraient sauvées chaque année. In Food Politics, Marion Nestle, University of California Press, 2002.

Alors, en attendant la mise au point d’une pilule miracle, le nombre de sacrifiés sur l’autel du cancer continue à augmenter. Depuis 1973, et le lancement officiel du combat de l’Amérique contre ce mal, le taux de la maladie a progressé de 40 %. Et même si l’on ignore encore les raisons entraînant un accroissement des risques de cancer en cas d’obésité, les faits sont là et têtus : du côlon au sein, du pancréas à l’œsophage, la pandémie de surpoids est une machine à fabriquer de la maladie. Des maladies même. »

la suite …. demain

 

 

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Des chercheurs se sont aperçus en analysant les artères d’une centaine de momies qu’elles aussi étaient sujettes au cholestérol, ce qui laisse penser que les maladies cardio-vasculaires ne sont pas si inhérentes à l’hygiène de vie et à l’alimentation moderne. Ils ont publié leurs résultats dans le journal scientifique The Lancet.

Les scientifiques ont passé au scanner 137 momies pour certaines vieilles de 4000 ans, dont 76 égyptiennes, 51 incas, 10 indiennes d’Amérique ou des îles aléoutiennes en Alaska, couvrant une période de 40 siècles.

Ils se sont aperçus que la plupart présentaient des signes « certains ou probables » d’arthérosclérose, autrement dit de cholestérol, avec des artères obstruées par un dépôt de graisse. Un tiers des hommes en étaient atteints. Les momies les plus âgées étaient aussi celles qui étaient le plus atteintes par cette pathologie, principalement responsable des crises cardiaques et des accidents vasculaires cérébraux.

« Il est surprenant de voir que l’athérosclérose est aussi fréquente dans ces anciennes cultures à travers le globe sur une période de temps aussi étendue, parmi des personnes très différentes génétiquement et avec des régimes alimentaires aussi variés », s’est étonné le Dr Randall Thompson, de l’Institut du coeur de Kansas City (Missouri), principal auteur de l’étude , qui a été présentée à la conférence annuelle de l’American College of Cardiology réunie à San Francisco (Californie, ouest) et a été publiée dans la revue britannique The Lancet.

Le mode de vie moderne et occidental – tabagisme, alimentation, sédentarité –  ne serait donc pas si coupable que cela de l’apparition du cholestérol. « Nous exagérons peut-être la possibilité de prévenir ou d’inverser les maladies cardiovasculaires avec seulement un régime alimentaire », a souligné le Dr Thompson. « Cette maladie, attribuée au mode de vie et au régime alimentaire de la vie moderne, serait en fait liée au vieillissement ».

Une recherche précédente menée par le Dr Thompson, publiée en 2011, avait révélé que de nombreuses momies égyptiennes souffraient d’athérosclérose. Les chercheurs s’étaient alors demandés si cela n’était pas lié au fait que l’élite dans l’Egypte ancienne avait une alimentation riche en graisse.

Pour étayer cette thèse, ils ont décidé d’étendre leur recherche à d’autres cultures et d’autres époques. Outre des momies égyptiennes de 4 000 ans, ils ont examiné des corps momifiés de cultivateurs de maïs du Pérou, dont l’âge varie de 2 600 à 600 ans, ainsi que d’agriculteurs amérindiens du plateau du Colorado et des chasseurs unangan des îles Aléoutienne, qui ont vécu entre 1750 et 1900.

 

Ces scientifiques ont découvert des signes d’athérosclérose chez 39% des momies égyptiennes, 26% des péruviennes, 40% des Amérindiens du Colorado et 60% des Unangans. « Il est évident que cette pathologie était fréquente chez les peuples anciens », conclut le Dr Thompson.

L’âge moyen au moment du décès des momies examinées dans l’étude était de 36 ans. Mais celles qui souffraient d’athérosclérose étaient plus âgées au moment de leur mort, avec un âge moyen de 43 ans.

L’espérance de vie moyenne dans les temps anciens était d’environ 40 ans, ce qui conforte l’hypothèse selon laquelle l’athérosclérose serait bien inhérente au vieillissement, fait valoir le Dr Thompson. Ce qui n’empêche pas, insiste-t-il, d’agir sur les facteurs contrôlables comme l’alimentation, le sport, le tabagisme, le cholestérol et la tension artérielle.

En France, on estime que près d’un adulte sur 3 souffre d’une hypercholestérolémie, plus fréquemment présente dans le Nord Est que dans le Sud Ouest. Les hommes ont en moyenne plus de cholestérol que les femmes, et le taux moyen de cholestérol dans la population française est de 2,3g/l.

L’athérosclérose est à l’origine de la majorité des maladies cardio-vasculaires, qui sont la première cause de mortalité et de morbidité grave dans les pays développés. Elles tuent chaque année 960 000 personnes aux Etats-Unis  et plus de 170 000 en France.

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