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Extrait du livre de Denis Doucet, « le principe du petit pingouin » :

 » D’abord, le cas pathétique de la performance et de l’excellence. Depuis quelques décennies, on ne cesse de nous rebattre les oreilles avec ces deux mots devenus des incontournables. Au point où on s’y résigne, telle une fatalité impossible à contourner, un must à la mode qui, une fois votre esprit bien convaincu, va vous suivre toute votre vie. « Pour votre bien »… cela va de soi !

En définitive, tout est plus compétitif qu’avant, alors il faut bien que nous y préparions nos enfants : deux cours de danse classique par semaine, un cours de piano, de la natation, un professeur privé de diction, un camp d’immersion en langue étrangère, une activité parascolaire d’initiation aux sciences, les meilleures notes à l’école, et puis quoi encore?

Nous aimons nos enfants, alors il faut bien que nous les stimulions, me direz-vous. C’est pour leur bien. Oui, mais il faut voir comment vous vous y prenez. Je suis d’accord pour qu’on stimule le goût de se dépasser, de relever des défis bien calibrés, c’est-à-dire atteignables mais significatifs. Le goût du travail de qualité, afin de repousser la médiocrité.

Alors, pourquoi observe-t-on une augmentation de l’anxiété chez les enfants? Pourquoi des burnouts (fatigue excessive) à l’âge de douze ans ? Pourquoi des dépressions précoces ?

Alors qu’une de mes filles avait quatre ou cinq ans, je l’accompagnai à son premier cours de natation. Je m’assis pour regarder et je vis autour de moi une meute de parents anxieux des performances de leurs bambins, essayant de justifier maladroitement le fait que le leur ne soit pas à l’aise dans l’eau ou ne réussisse pas encore à sauter du tremplin. Ce jour-là, assis parmi eux, je me sentais vraiment, mais vraiment tout seul. Moi, je venais juste voir ma petite fille Delphine s’amuser dans l’eau. Suis-je anormal de considérer que c’est en apprivoisant des apprentissages par le jeu qu’un enfant apprend? Que chacun a droit à son rythme? Que nous n’avons pas tous à nous préparer pour les Jeux olympiques ? Que chacun a droit à ses talents et à ses limites ?

Je ne crois pas que ce soit sain de se servir toujours de la comparaison humiliante comme système motivationnel. Cela n’a jamais marché et ne marchera jamais. Vous obtiendrez de l’individu, dans les meilleurs cas, un conformisme, une obéissance superficielle, mais pas une motivation interne durable.

Voulez-vous que votre enfant prenne des stéroïdes pour gagner sa vie, comme le font tant de cyclistes et d’athlètes professionnels de nos jours ? Voulez-vous qu’il soit obligé de vivre avec des doses quotidiennes d’antidépresseurs? Voulez-vous qu’il recoure aux anxiolytiques comme le font bon nombre de musiciens d’orchestres de musique classique tellement la pression les écrase?

Voilà un très bel exemple contemporain de l’œuvre de Big Mouth. Il est parvenu à vous faire croire que votre enfant va vivre dans un environnement tellement surchargé de compétitivité féroce dans vingt ans qu’il faut l’endurcir tout de suite et l’y préparer. Toutefois, est-ce vraiment ce que vous souhaitez pour lui? Est-ce le legs sociétal que vous avez envie de lui laisser? Ne pourriez-vous pas vous poser des questions avant d’endosser de telles insanités, contraires à ce à quoi un humain devrait être exposé? Voulez-vous le bonheur de votre enfant ou en faire une bête de cirque qui fait tout ce qu’on lui demande sans jamais s’opposer ?

Un livre que j’ai feuilleté récemment devrait achever de vous faire réfléchir : « Ces enfants que l’on veut parfaits », du Dr. Élizabeth Guthrie et de Kathy Matthews.

De leur côté, Nicole Aubert et Vincent de Gaulejac, auteurs du « Coût de l’excellence », nous mettent aussi en garde : « La quête de qualité totale et de zéro défaut qui imprègne de plus en plus l’univers de l’entreprise s’étend désormais hors de ses frontières. Il s’agit de réussir sa vie, d’être performant en tout, bref, de gagner dans une société qui ne veut connaître que le succès et n’a que faire des perdants. […] Or, l’excellence a un coût: le stress permanent, les décompensations physiques et psychiques, la brûlure interne de ceux qui se consument dans l’obsession de la performance constituent la face cachée de cette course à la réussite. »

Les plus beaux exemples de ce genre de gâchis sont les Jeux olympiques et le vedettariat modernes. L’esprit olympien s’est vu complètement dénaturé par Big Mouth parce que ce ne sont plus des athlètes comme modèles inspirants que l’on admire, mais un combat de coqs de stéroïdes, de commandites et de nations qui se battent férocement pour une vitrine publicitaire internationale. Les quelques dizaines de médaillés reçoivent le tapis rouge, les journalistes et les offres de jouer dans une pub, tandis que les centaines d’autres athlètes qu’on savait apprécier auparavant pour s’être rendus là grâce à la sueur de leur front et à leur talent n’intéressent plus personne. Même les sportifs professionnels millionnaires qui, eux, possèdent une machine à sous qui les propulse jusque-là sont venus briser les règles du jeu, les chances égales ayant été anéanties.

Quant au système de vedettariat à la Hollywood, que chaque pays riche essaie piteusement d’imiter dans l’industrie du spectacle, le même mensonge y règne, la même manipulation à la Big Mouth s’y retrouve. On tente de vous faire croire que tout le monde a sa chance, alors qu’une infime fraction des aspirants sera sélectionnée par les producteurs. Pas toujours pour leur talent, mais surtout pour leur valeur marchande en tant que produit à potentiel commercial.

Le message est alors le suivant pour vos jeunes : « Tous les coups sont permis, il n’y a pas de limites pourvu que tu entres dans le panthéon des vedettes. » Petite élite de gagnants qui surplombe avec brio (?) la masse d’aspirants perdants que sont tous les autres, dont vous et moi.

L’excellence n’est pas donnée à tous, désolé. Seuls les excellents… excellent. Et puis après? Où est le problème? Vous ne serez pas nécessairement malheureux ni ne deviendrez un vaurien parce que vous n’êtes pas excellent en mathématique. Vous disposez sûrement d’un autre talent qui vous fait éprouver de la fierté et grâce auquel réussir et atteindre vos buts sera possible. Vous êtes peut-être très bon en relations humaines, dans les arts, dans les affaires, ou dans n’importe quel autre champ d’activité que vous aimez.

Si vous voulez vous déprogrammer le cerveau de ce mythe de l’excellence ou rien, apprenez à valoriser vos succès, aussi petits soient-ils. Ils valent gros, car ce sont les vôtres. Personne n’a le droit de vous les enlever ni le mérite qui va avec eux. En fait, essayer, c’est déjà beaucoup.

« L’important, ce n’est pas ce qu’on réussit, c’est ce qu’on essaie. » Ce n’est pas de moi, mais de Marcel Achard, auteur dramatique français. Ça ramène les idées sur terre.

La suite (de cette pensée qu’on n’a pas l’habitude d’entendre) ……….. Demain.

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Extrait du livre de Denis Doucet qui stimule la réflexion, « le principe du petit pingouin » :

« Voici une question fort pertinente, car elle s’applique à vous aussi. Eh bien, c’est en se faisant miroiter quelque chose que Big Mouth présente comme si c’était lui, Little Boy, qui le désirait. Ou en se faisant servir une pseudo-logique alambiquée mais séduisante, ou encore en se laissant convaincre qu’il ne serait pas normal qu’il s’oppose à ce qu’on lui offre. Autre astuce, la manipulation émotionnelle : c’est ce genre de tactiques qui seront le plus souvent employées. Bref, il se fait avoir par de la manipulation raffinée, et vous y êtes potentiellement vulnérable vous aussi. Alors, soyez averti !

D’abord, on va vous faire croire une chose qu’on va vous présenter comme une « évidence vraie »… Votre conjointe va vous affirmer qu’il est normal que vous accédiez à sa dernière demande si vous l’aimez vraiment. Donc, si vous refusez, selon elle, vous ne l’aimez pas. Joli piège !

Votre adolescent va vouloir négocier à la hausse son heure d’entrée en argumentant que ses amis, eux, ont le droit de rentrer une heure plus tard que lui. Votre voisin va vous convaincre que vous seriez vraiment gentil de lui prêter votre chaloupe pour le week-end, laissant habilement sous-entendre que de lui refuser serait méchant. Votre patron va vous affirmer le plus sérieusement du monde, en réunion d’équipe, qu’il y aura des licenciements dans l’entreprise d’ici deux ans, avec des allusions bien orchestrées laissant croire que l’excellence de la performance pourrait faire la différence entre ceux qui seront remerciés de leurs services et ceux qui conserveront leurs postes, mais en se gardant bien évidemment de ne faire aucune promesse claire. Votre vieille mère, qui ne vous appelle jamais, va vous lancer un « Tu n’appelles pas souvent ! » d’un ton mi-accusateur, mi-culpabilisant, au prochain coup de fil que vous lui ferez. Et vous vous sentirez un enfant ingrat, cela va de soi.

Le génie du travail de Big Mouth, c’est d’être parvenu à s’infiltrer dans l’esprit d’un peu tout le monde. Chacun ayant « introjecté », c’est-à-dire ayant avalé tout cru le discours de celui-ci sans le savoir, finissant même par croire que c’est son propre discours. Cela vous dit quelque chose quand quelqu’un répète comme un perroquet une phrase, un précepte, une idée, un point de vue d’une époque, d’une culture, bref, ce genre de phrases toutes mâchées, toutes faites d’avance, que n’importe qui d’autre aurait pu dire à sa place ? C’est exactement de cela que je parle ici : « Il faut bien te faire une raison ! », « Sois raisonnable ! », « Tu n’as pas d’autre choix, voyons ! », « Les choses sont ainsi ! », « Rends-toi à l’évidence ! », « Tu serais bien fou de faire ça ! », « Il y a des choses qui ne se font pas, voyons ! », etc.

J’entends ces phrases toutes faites de la bouche d’innombrables clients, convaincus pour la plupart que ce sont eux qui les pensent vraiment. Curieusement, lorsque je leur demande s’ils sont vraiment et profondément d’accord avec ce qui vient de sortir de leur bouche, un doute surgit. En prenant le temps d’exercer leur sens critique, de sonder à l’intérieur d’eux-mêmes, ils prennent souvent conscience que leur véritable opinion est tout autre ou, du moins, plus nuancée.

Je vous donne un exemple vécu. Dans ma carrière de psychologue, sans vraiment y aspirer, je me suis fait avoir par la flatterie, comme tant d’autres. Je me suis ainsi retrouvé un jour gestionnaire dans un centre hospitalier, puis dans un centre de protection de l’enfance par la suite.

J’y étais souvent malheureux, dans le premier cas principalement pour des raisons d’atmosphère de travail, et dans le second cas parce que j’étais sous l’autorité de personnes plutôt Big Mouth dans leurs attitudes.

Comme de raison, ces employeurs n’ont jamais admis ces problèmes et ont même agi comme si «j’avais un problème », si vous voyez ce que je veux dire. Après quelques congés de maladie pour raison émotionnelle (à l’instar d’une bonne quantité de collègues eux aussi désabusés), j’ai fini par donner ma démission, et j’ai eu la merveilleuse idée de devenir psychologue en cabinet privé, ce qui fut l’une des meilleures décisions de toute ma vie.

Sans étonnement, certaines personnes de mon entourage professionnel me faisaient sentir que mon choix était stupide ou, plus délicatement, irréfléchi et risqué, puisqu’il impliquait une baisse salariale et l’abandon d’un emploi assuré à vie, une assurance maladie généreuse et un très bon fonds de retraite. Bref, je quittais ce à quoi aspirent pas mal de gens. Quel idiot ferait ça ? Eh bien, moi je l’ai fait !

Curieusement, je n’ai jamais vécu de congé de maladie depuis, j’ai plus de vitalité, mon humeur se porte mieux et ma qualité de vie personnelle s’est indiscutablement améliorée à mes yeux. Je me suis mis à réapprendre à rigoler, à apprécier le vent et à avoir plein de projets, dont l’écriture de romans jeunesse aux Éditions Pierre Tisseyre, ce livre que vous tenez entre vos mains, et d’autres à venir.

J’ai donc tenu tête au discours dominant de ce que tout professionnel devrait vouloir et je me suis enfin mis à respecter ce que moi je voulais profondément : être libre, faire les choses à ma façon, agir en concordance avec mes valeurs, ne plus jouer la comédie comme l’exigeait mon poste de gestion, dans lequel je me retrouvais immanquablement entre l’arbre et l’écorce assez souvent, mais sans les vrais pouvoirs décisionnels.

Plusieurs autres comme moi parmi mes clients ont choisi de suivre leur voie, ce qu’ils croient vraiment, ce qu’ils veulent véritablement. Et je les trouve vraiment mieux dans leur peau.

Je ne me souviens plus où j’ai lu ça, mais quelqu’un a déjà dit que « le jour où tu cesses de croire en tes rêves, tu commences déjà à cesser de vivre». En fait, cela veut dire cesser de vivre pleinement. Évidemment, votre cœur continuera de battre, mais seulement la partie mécanique qui pompe le sang. Quant à la partie émotionnelle, celle-là qui vous fait vous sentir vraiment vivant et plein de vitalité; c’est elle qui meurt un peu plus chaque fois que vous vous trahissez vous-même, que vous vous laissez embobiner par d’autres, que vous vous éloignez de vos besoins profonds.

Je vous donne un exemple extrême afin de mieux vous faire comprendre. Imaginez un homme qui navigue comme passager sur un bateau de croisière. Tout se passe bien jusqu’au moment où il voit devant ses yeux sa petite fille de cinq ans tomber à l’eau. Il s’approche, s’affole, puis il saute alors qu’il ne sait pas bien nager. De l’extérieur, on dira que c’est suicidaire, soit. Ses chances de survie sont minimes. Toutefois, de son point de vue subjectif interne, l’importance que revêt cette petite fille n’a pas de prix. Il est prêt à tout pour elle. Risquer sa vie si témérairement lui est apparu une évidence, et tout son organisme était en pleine cohérence, en pleine harmonie : il n’a eu aucune hésitation avant de faire ce geste.

De fait, aux yeux de cet homme, assurer la pérennité de son lien avec sa petite fille est devenu son besoin numéro un, la chose la plus vitale qui soit. Son geste, dans ce cas-ci et de son point de vue, est absolument équilibré et sain. Personne ne parviendrait à le convaincre du contraire. Il est tellement bien connecté avec la totalité de son être qu’aucun Big Mouth ne réussirait en cet instant à le faire dévier de ce qu’il veut, lui, le plus au monde.

Voilà donc un exemple ultime, il est vrai, de préservation de son intégrité décisionnelle à méditer. N’y a-t-il pas des personnes, des rêves, des espoirs, des croyances, des projets, des parcours, des idéaux ou d’autres choses qui vous tiennent vraiment à cœur ? Les avez-vous honorés ou les avez-vous abandonnés au profit de futilités comme gagner toujours plus, avoir absolument raison sur les autres, amasser des biens matériels, bâtir une carrière qui n’en finit jamais, faire toujours juste ce que les autres vous disent de faire ou être la ménagère parfaite ?

Se faire avoir, c’est adhérer à quelque chose d’extérieur à soi que l’on finit à la longue par confondre avec sa personne, ses désirs, sa route.

C’est comme ça que Little Boy se perd de vue et s’éloigne des personnes et de la banquise qu’il chérissait avant. Qu’il oublie qu’il est un pingouin, qu’il s’écarte de sa nature profonde.

Les chemins et les moyens pour que Big Mouth parvienne à vous éloigner de vous-même sont multiples et sournois. Voici quelques exemples d’éléments auxquels vous cherchez à vous adapter de votre mieux, souvent plus ou moins consciemment, en jouant des rôles qui ne vous servent pas toujours :

• Les contraintes morales ;

• Les règles linguistiques ;

• Ce que vous devriez penser, selon les autres ;

• Les types de vêtements qui codifient bien des messages ;

Le genre de nourriture autorisée ou dont vous martèle la publicité ;

Le poids idéal selon des canons de beauté souvent inaccessibles ;

• Votre apparence générale que vous surveillez anxieusement ;

• Votre statut social qui prédéfinit plusieurs de vos comportements ;

• Ce que vous êtes supposé afficher (votre air) en telle ou telle circonstance ;

• L’identification à des modes, aux idées du jour ;

• Les attitudes dictées par la société ;

• Les façons de faire (comment éternuer, vous tenir à table, etc.) ;

• Les moeurs du temps, de votre époque, de votre pays ;

• Les codes culturels ;

• La définition de ce qui est vu comme acceptable ou non ;

• La nature du registre de vos sentiments, limités par votre sexe, votre culture, etc. ;

• Les lieux que vous fréquentez ;

Les attentes liées à votre âge ;

• Votre salaire qui dicte votre rang ;

• Les rôles que vous jouez (travailleur, parent, conjoint, citoyen, électeur, consommateur, etc.) ;

• Votre profession ;

• Votre religion ou système de croyances ;

L’exigence que tout doit avoir une apparence de rationalité ou de logique ;

• Le milieu dans lequel vous avez été éduqué ;

• Vos fréquentations ou compagnons du moment ;

• Les attentes explicites ou tacites que l’on vous soumet ;

• La performance que vous devinez qu’il faut livrer ;

• Les lois, les règlements et les interdictions de toutes sortes ;

Les obligations qui vous incombent ;

• De très nombreux messages subliminaux qui vous assaillent de toutes parts.

Et il en existe bien d’autres. Je tenais juste à vous rappeler combien vous êtes souvent dirigé de l’extérieur. Soyons clairs ! Il n’y a rien de mal là-dedans tant que vous respectez ce que vous êtes, celui que vous êtes : vos opinions, vos sentiments, vos idées, vos convictions, votre corps, votre intégrité, etc.

La résignation : « C’est comme ça ! On n’y peut rien », c’est votre pire ennemi. C’est pour cela qu’on vous l’enseigne si jeune et de façon insidieuse. Cela permet que vous acceptiez de vous adapter à n’importe quoi. On n’est pas loin de la suradaptation, ne croyez-vous pas ?

Voyons maintenant, si vous le voulez bien, quelques exemples courants de manœuvres déloyales de Big Mouth.

La suite ………….demain.

Dr BUENOS : Grand plaidoyer pour la liberté de penser et d’être.

 

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Extrait du livre de Denis DOUCET, « le principe du petit pingouin » :

« Tout ce beau discours risque de poser un problème aux yeux de certains. Est-ce que vous préoccuper si vivement de vos besoins n’est pas synonyme d’égocentrisme ?

Réponse : non.

Les autres aussi sont porteurs de besoins et vont les faire valoir à juste titre. Ils disposent potentiellement de leur libre arbitre décisionnel, et leurs choix ne vont pas

automatiquement concorder avec les vôtres. Cela fait mal à entendre pour certains, tandis que cela tombe sous le coup de l’évidence pour d’autres.

Peu de gens acceptent totalement cette loi de la nature, essayant de la contourner en exerçant des pressions, ou carrément en manipulant l’autre, ou encore en baissant les bras, cessant d’être fidèles à leurs précieux besoins.

Le mystère peut pourtant se dissoudre assez vite si vous vous rappelez ceci :

Vous avez besoin de ceux qui comptent à vos yeux, donc vous allez en tenir compte dans la grande équation globale de l’expression de vos besoins.

Si vous avez besoin de tranquillité et que votre adolescent de quatorze ans fait jouer sa musique à tue-tête dans la maison, vous allez trouver une façon ferme de faire valoir ce que vous voulez tout en lui faisant sentir qu’il compte à vos yeux. Par exemple, vous éviterez de dire sur un ton fâché : « Baisse donc ta maudite musique de fou ! », mais vous privilégierez plutôt quelque chose comme : «Je sais que tu aimes bien ça, mais moi, non. Alors, pourrais- tu plutôt utiliser tes écouteurs?» sur un ton calme mais ferme. Ici, vous ne faites preuve ni d’égoïsme ni d’à-plat-ventrisme. Vous respectez votre besoin et celui de l’autre, dans un esprit « satisfait-satisfait » mutuel dans la mesure du possible.

En toute cohérence, vous devez vous attendre à ce qu’il s’autorise la même chose en retour. Cela s’appelle l’apprentissage à deux du respect mutuel. »

Après cette petite règle de vie qu’il n’est pas inutile de rappeler, la suite …………….Demain.

 

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Extrait du livre de Denis DOUCET, « le principe du petit pingouin » :

« Quels sont les liens à faire avec la notion de suradaptation?

C’est très simple. Si vous omettez de vous préoccuper de vos besoins (rappelez-vous… vitaux, centraux, essentiels), vous serez alors très vulnérable aux environnements humains qui vont à l’encontre de votre nature. Les Big Mouth auront le beau jeu pour vous amener vers leurs propres objectifs, et vous vous perdrez de vue, comme l’a vécu Little Boy.

Si vous n’êtes pas sûr de ce que vous voulez, ou que vous voulez des choses qui ne correspondent pas à vos besoins profonds, vous risquez ici aussi de vous suradapter à votre environnement. Par exemple, vous pouvez penser que vous voulez absolument Gilles comme partenaire amoureux, alors qu’il ne colle en rien à vos attentes de couple. En étant plus fidèle à lui qu’à vos besoins affectifs, vous allez vous adapter exagérément à ce type au détriment de ce qui compte vraiment pour vous sur le plan amoureux.

Vivre une vie trop remplie de «je dois» vous fait vous comporter en fonction d’un code de conduite externe, établi par d’autres. Il y a un risque assez élevé que cela ne corresponde pas nécessairement à vos besoins réels.

Finalement, ne pas accepter d’assumer vos choix ou les déformer vous rend impuissant à porter la responsabilité existentielle de vos besoins propres. Donc, vous réduisez pas mal vos chances d’y répondre adéquatement et suffisamment. C’est comme si vous les laissiez au hasard ou entre les mains du bon vouloir d’autrui. Vous vous dépossédez de votre destinée, de ce qui va vous advenir en quelque sorte.

La suite (après cette précision) ………..demain.

 

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Extrait du livre de Denis DOUCET, « le principe du petit pingouin » :

 » Prenons le temps d’apprendre à distinguer ce vocabulaire assez confus pour la plupart d’entre nous. «J’ai besoin » fait référence à quelque chose que je considère comme vital, ou essentiel, ou central, qu’il n’est pas dans mon intérêt de négliger. Arrêtez de manger pendant deux jours, et vous comprendrez. Imaginez-vous en train de dire à ceux que vous aimez le plus au monde que vous les quittez pour toujours, et vous comprendrez. Imaginez-vous jeter tout votre argent en banque et votre prochaine paie dans un feu de camp, et vous comprendrez. Imaginez que vous cessez de faire l’activité qui vous fait le plus de bien dans votre vie, et vous comprendrez. Saisi ?

Vos besoins peuvent être de tout ordre : physique, affectif, motivationnel, psychologique, spirituel, intellectuel, financier, sexuel, interpersonnel, social, etc.

Notez qu’un besoin se formule en termes généraux, pas en termes spécifiques. Vous avez besoin d’être aimé, mais pas nécessairement par, disons, Monique. Monique est une possibilité d’être aimé parmi d’autres. Apprenez à distinguer le besoin du moyen, et restez fidèle à vos besoins. Personne n’a le droit de vous en déposséder. Personne !

«Je veux» fait référence à une représentation, dans mon esprit, de ce que je cible. Je veux avoir des enfants, je veux une augmentation de salaire, je veux la paix, je veux aller au cinéma, je veux aider autrui, etc. Cela a à voir avec une intention volontaire. Déjà, il peut y avoir risque ici. Il se peut que vous vouliez quelque chose qui colle bien à vos besoins, auquel cas en tenir compte vous gardera en équilibre et en santé. Toutefois, il se pourrait que ce soit Big Mouth qui vous ait insufflé habilement l’objet de ce «je veux». On parlera alors d’une introjection (un corps étranger, un virus, pouvant être contraire à vos besoins).

Par exemple, vous pourriez dire : «Je veux devenir avocat. » Est-ce vraiment le cas ou est-ce parce que vous provenez d’un milieu bourgeois qui ne croit qu’aux professions libérales traditionnelles, et que vous avez littéralement baigné dans ce discours depuis votre tendre enfance ? J’ai déjà reçu à mon cabinet une jeune fille, dans la jeune vingtaine, qui venait de passer deux années extraordinaires en Afrique. Elle était revenue chez son père, qui la destinait à de grandes études universitaires, ce qu’elle s’apprêtait à entreprendre… avant de présenter des symptômes psychologiques galopants.

Après quelques entrevues, il est devenu clair qu’en réalité elle se sentait dix fois plus heureuse en Afrique qu’au Québec. Elle s’apprêtait donc à commettre l’erreur de sa vie en se pliant à un beau discours qu’on lui avait gentiment présenté comme la seule voie sensée à suivre. Cependant, sa voie à elle était tout autre. Heureusement, elle a pris son courage à deux mains et a assumé son besoin de l’Afrique. Et bang!… les symptômes ont disparu « magiquement ».

D’autre part, vous pourriez aussi commettre l’erreur de minimiser, voire de nier, quelque chose dont vous auriez besoin (automanipulation psychologique) afin de ne pas avoir à assumer les étapes requises pour y répondre ou par peur d’un échec (comme renoncer à une personne qui vous attire sérieusement ou au projet de vos rêves). J’observe souvent cela chez des clients.

Dans un autre ordre d’idées, méfiez-vous des «je dois». Cela finit toujours par un «que devrais-je faire?», ce que j’entends souvent dans mon bureau. Le problème avec les « je dois », c’est qu’ils supposent qu’une instance extérieure (religion, bon sens commun, parents, patron, auteur d’un best-seller de recettes pour réussir sa vie en douze leçons, etc.) sache mieux que vous ce qui est bon pour vous ou ce qu’il est juste, correct, sensé, raisonnable de faire. Ici, la porte est grande ouverte aux Big Mouth de tout acabit. Prudence, s’il vous plaît !

C’est vous la meilleure personne pour se prononcer sur vos choix ultimes. Si vous n’arrivez pas à voir clair en vous-même, c’est que vous êtes sans doute « déconnecté » de votre vie émotionnelle, de vos intuitions, de vos besoins. Dans ce cas, une aide pour vous aider à vous retrouver s’impose. Celle-ci peut venir d’un bon ami qui agira de façon détachée, ou d’un professionnel, à vous de voir.

Finalement, le «je choisis» est la plus intéressante et la plus malmenée de toutes ces expressions. Il implique d’assumer vos besoins, d’en porter la responsabilité et de vous en occuper. C’est incompatible avec le «c’est de sa faute» qu’on entend si souvent. «Je choisis» invite plutôt à endosser les implications d’une décision. Et Dieu sait que bon nombre d’individus jouent à se défiler assez rapidement de leurs mauvaises décisions. Les excuses fusent de partout pour leur éviter d’avoir à assumer une erreur ou pour leur permettre de la refiler à un autre.

«Je choisis » est synonyme de « je vais dans cette direction en toute connaissance de cause et je vais assumer ce qui va s’ensuivre». Un point, c’est tout. Court mais exigeant. Pas étonnant que ceux qui se rangent derrière cette voie ne soient pas légion. D’habitude, j’entends plutôt des «je n’ai pas le choix» suivis d’un long soupir, dans mon bureau… et dans mon voisinage.

Choisir implique aussi parfois des renoncements, toute chose ne correspondant pas parfaitement à ce dont vous auriez rêvé. Quitter quelqu’un parce qu’il ne vous respecte pas, même s’il était un amant fantastique… au lit. Quitter cet emploi où vous étiez malheureux comme une pierre, mais qui était drôlement payant. Gronder votre enfant afin qu’il corrige un comportement, même si vous l’aimez tellement que vous auriez préféré ne pas avoir à lui faire subir ce mauvais moment. Déménager pour des raisons professionnelles, alors que vous étiez si attaché à votre quartier.

Ce genre de situation explique qu’un grand nombre de personnes hésitent longuement face à certaines décisions ou les reformulent en minimisant leur responsabilité décisionnelle derrière un « je n’avais pas le choix ».

Arthur William Ward nous rappelle que nous menons une vie de choix à faire : « Nous pouvons jeter des pierres, nous plaindre d’elles, trébucher dessus, les escalader ou les utiliser pour construire. » À vous de choisir !

Mary Kay Ash en rajoute en écrivant : « Si vous croyez que vous pouvez, vous pouvez. Et si vous croyez que vous ne pouvez pas, vous avez raison. » Une autre question de choix, semble-t-il… et non seulement de chance ou de hasard capricieux de la vie.

La suite (après ces définitions importantes) ……….Demain.

A travers un langage assez simple, Denis Doucet nous amène à réfléchir et à nous poser beaucoup de questions.

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Extrait du livre de Denis DOUCET, « le principe du petit pingouin » :

« Je vous rassure tout de suite. Cette section ne constitue pas un cours universitaire sur le concept d’adaptation dans l’histoire de l’humanité. Simplement un petit rappel

sommaire, fort utile par ailleurs.

Soyons simples et concrets : s’adapter, c’est tenir compte de paramètres présents dans votre environnement afin de maximiser la réponse à vos besoins.

Vous vous adaptez à votre conjoint parce que vous l’aimez, et vous allez tenir compte de ce qu’est cette personne, même si parfois elle ne ressemble pas en tous points à ce que vous auriez souhaité au départ – soyez bon joueur, après tout, vous n’êtes pas parfait vous non plus, pas plus que moi d’ailleurs. Être avec elle ou lui, c’est être bien. Ça répond à quelque chose en vous, à un besoin affectif.

Vous vous adaptez à votre travail parce qu’il vous paie bien, vous avez l’impression de vous y réaliser, vous en éprouvez de la fierté, ou pour toute autre raison qui colle à l’un de vos besoins. C’est pour cela que vous allez tenir compte de ce milieu où vous vous rendez chaque matin, jour après jour.

Vous vous adaptez au tempérament de votre enfant, qui diffère peut-être du vôtre en partie, parce que vous tenez à lui. C’est pourquoi vous allez en tenir compte dans une certaine mesure.

Vous vous adaptez à la météo en portant des vêtements qui vont assurer la juste température de votre corps. Pas trop chaud en été, assez chaud en hiver.

Tout cela implique, plus ou moins implicitement, l’idée d’un juste milieu, ou le sens des proportions si vous préférez. Vous allez vous adapter, mais pas devenir leur esclave, me direz-vous. Tant mieux, c’est exactement ce qu’il faut faire !

Il y a donc ici une notion de réciprocité. Vous avez des besoins et votre vis-à-vis en a aussi. C’est dans un esprit de «satisfait-satisfait» que vous abordez ces moments… du moins si tout se passe bien.

S’adapter demande que vous soyez conscient de vos besoins. Cela va de soi. Mais là, il peut y avoir un hic ! C’est que bien plus de gens que vous ne le pensez n’arrivent pas à bien cerner leurs véritables besoins.

Qu’est-ce qu’un besoin, au juste ? Boire, manger, dormir, se mouvoir. C’est simple, non? Bon d’accord, j’ai un peu trop simplifié. Si c’était aussi simple, tout le monde s’occuperait adéquatement de ses besoins. Mais je viens juste de dire que ce n’est pas le cas. Alors, quoi ?

Donnons-nous une petite définition de ce qu’est un besoin : un besoin est une chose que vous considérez comme vitale, qui va vous placer en déséquilibre si vous ne l’assouvissez pas.

Si vous roulez longtemps en voiture sous une chaleur accablante, vous avez envie de quelque chose de frais à vous mettre sous la dent. Vous imaginez alors une grosse glace à la vanille enrobée de chocolat et surplombée d’une cerise toute fraîche… La question est: en avez-vous vraiment besoin ?

Reprenons. Vous êtes sous une chaleur accablante, vous avez donc besoin d’abaisser la température de votre corps, c’est indéniable. Vous roulez depuis plusieurs heures, donc vous avez faim, cela aussi tombe sous le coup de l’évidence. Par contre, vous rafraîchir aurait pu vouloir dire entrer dans un endroit où l’air est climatisé. Vous alimenter aurait pu se résumer à manger un sandwich au jambon.

Cependant, votre esprit a opté de façon plus précise pour une glace qui répond à la fois à votre besoin de rafraîchissement et à celui de manger. Cette représentation mentale, qui va vous faire vous arrêter au prochain petit commerce spécialisé qui en vend, s’appelle une préférence. Il s’agit d’une propension personnelle à représenter vos besoins d’une façon bien précise, ou dans une catégorie plus fréquente chez vous. Par exemple, si vous êtes amateur de fast food, vous chercherez un restaurant McDonald’s. Si vous attachez de l’importance à votre santé, vous opterez probablement pour un commerce qui sert du yogourt glacé faible en gras. On est encore au niveau d’une préférence personnelle.

Et la cerise dans tout ça ? Eh bien ici, on peut parler de caprice, cette partie de votre représentation qui entre dans des détails encore plus pointus, non nécessaires à la réponse à votre besoin, mais qui s’imposent spontanément comme un réflexe conditionné. Ces succulentes glaces qu’on nous montre dans les publicités n’ont-elles pas toutes cette fameuse cerise qui couronne ce qui représente le summum du dessert froid parfait ?

Cette simple petite démonstration illustre une chose très importante : tout ce que vous désirez, vous n’en avez pas nécessairement toujours besoin. Vous confondez fréquemment l’un pour l’autre (désir et besoin), au plus grand plaisir du vendeur ou du patron, mais trop souvent à votre détriment.

La raison, c’est que votre système mental, qui crée ces représentations, est parfois bien arrimé à l’univers de vos besoins, mais il se voit souvent contaminé de l’extérieur. Nous verrons plus loin comment.

Conséquence : vous dépensez souvent une énergie folle à vous démener en vue d’obtenir des choses qui ne collent en rien à vos véritables besoins profonds. Ainsi, vous risquez de leur substituer des objets de convoitise ou des options qui vous sont imposés ou proposés de l’extérieur par d’autres, c’est-à-dire votre culture familiale d’origine, votre époque, votre lieu de naissance, la pression sociale, vos groupes d’appartenance, vos proches, la culture dominante, la télévision, les magazines, certains livres, l’image du bonheur qu’on a martelée dans votre cerveau depuis votre tendre enfance, la publicité, les politiciens, la religion et des dizaines d’autres influences qui, cela va de soi, «veulent toutes votre bien ».

Comme le dit si bien Richard Koch dans son livre Le principe 80/20 : « Seule une infime proportion de ce que nous faisons contribue à nous procurer ce que nous désirons vraiment. […] Le reste n’est que gaspillage. »

C’est en passant la plus grande partie de votre temps à courir pour obtenir ces objets de convoitise ou cette image de soi à la mode que vous vous mettez à négliger vos véritables besoins, amplifiant votre déséquilibre. Cela vous fait paniquer, en réponse à quoi vous augmentez votre consommation de biens et services en vue d’apaiser votre inconfort existentiel. Et la roue de l’homo economicus tourne et tourne et tourne, au point de vous étourdir pour de bon, jusqu’à la perte de sens de votre vie, les malaises qui n’en finissent plus et… l’angoisse.

Si vous vous rappelez une fois pour toutes que cette angoisse est la traduction en symptômes de l’inadéquation de votre vie avec vos besoins profonds, vous avez une chance de vous en sortir.

En effet, l’anxiété surgit le plus souvent lorsque vous repoussez quelque chose de vous-même, généralement de l’ordre d’une émotion. Soit qu’elle n’est pas compatible à vos yeux avec votre concept de vie du moment (ou celui qu’on vous dit de croire), soit que vous craignez qu’elle ne soit trop inconfortable à éprouver.

Par exemple, vous allez aussitôt vous gaver de croustilles et de soda à la moindre émotion qui provoque des papillons dans votre estomac. L’inconfort disparaît, mais la possibilité d’établir le besoin vital ou ce qui se cachait derrière ces papillons dans votre estomac vous glissera des mains du même coup. Il y a fort à parier que le malaise reviendra et que vous deviendrez un jour un expert dans l’art de vous fuir éternellement. Tout cela parce que vous avez malencontreusement avalé tout rond ce précepte de Big Mouth : « Aucun inconfort tu ne toléreras dans ta vie, fuir par les distractions sera ton code de vie ! »

Ainsi, vous allez perdre de vue que la douleur occupe une place de choix dans la condition humaine : elle nous informe des besoins qu’on a trop longtemps négligés ou qui sont tout à coup devenus criants parce qu’ils sont soudainement menacés de façon massive.

Avoir mal si vous passez la main sur une flamme est très pratique pour protéger votre intégrité physique. Avoir mal quand un amoureux vous malmène dans une relation est très pratique pour vous inciter à vous en éloigner, car il n’est pas celui qui va combler votre besoin d’être aimé. Vous comprenez l’idée ?

Vous me voyez venir, sans doute. Consommer demande de l’argent («Money, money… », dit Big Mouth) et celui-ci provient de votre ardeur au travail que vous effectuez pour quelqu’un, à qui vous donnez une bonne part de votre liberté en échange. Comme ce patron vise lui aussi à maximiser ses profits – dans le cas d’un gouvernement, on dira qu’il vise à contrôler ses dépenses à la baisse -, il vous donnera le minimum, vous demandera de tout faire comme lui le veut et vous fera vivre une cadence excessive. Ce phénomène s’est nettement accentué depuis la fameuse mondialisation des marchés.

Ainsi, tôt ou tard, si vous faites partie des citoyens statistiquement les plus représentatifs, vous allez vous lasser. Toutefois, comme la banque vous a avancé de l’argent au- delà de votre capacité réelle de payer, vous ne pouvez, croyez-vous, vous permettre de changer d’emploi, surtout si vous souffrez de « sécuritose » (terme emprunté à Jacques Lafleur, psychologue québécois) : cette conviction psychologique qui considère comme insensé de quitter un emploi permanent, un fonds de retraite garanti et une assurance dentaire tous frais payés.

Voilà, vous êtes piégé comme notre ami Little Boy. Big Mouth a merveilleusement bien fait son travail de manipulation, vous voilà sous son emprise !

Jean-Pierre Le Goff, sociologue et auteur du livre La barbarie douce, l’exprime à sa façon : « Depuis les années 1980, la modernisation est partout à l’ordre du jour. Mais au nom de la nécessaire adaptation aux mutations du monde contemporain, c’est bien souvent une véritable barbarie douce que cette modernisation aveugle installe au cœur des rapports sociaux. […] Elle déstabilise individus et collectivités, provoque stress et angoisse, tandis que les thérapies en tout genre lui servent d’infirmerie sociale. »

Comprenez-moi bien. Je ne lance pas la pierre aux dirigeants, de quelque provenance qu’ils soient. Ils ne sont que l’instrument d’une logique sociale qui s’autostimule et se perpétue par un effet d’entraînement exponentiel, lequel ne cesse de se confirmer de jour en jour dans mon cabinet. Cependant, il me serait difficile de passer sous silence cette pensée de Warren Bennis qui disait : « Les dirigeants ne naissent pas, ils sont fabriqués. » Fabriqués par qui ? Je vous laisse deviner.

Henri Laborit, biologiste réputé, parlait de systèmes organisationnels humains qui perdent leur origine de vue et leur finalité pour finir par ne chercher qu’à s’autoprotéger, coûte que coûte, par n’importe quel moyen. Comme un cancer parfois, ajouterais-je. D’où la mentalité dominante, dont le monde des affaires est le prototype poussé à son paroxysme, de « tous les coups sont permis ! », pourvu que rien ne change dans l’arène social actuel.

Et, soyez-en conscient, je n’ai donné ici que l’exemple du travail. D’ailleurs, votre amoureux, votre père ou même votre chien peut vous faire le coup. Votre nation peut le faire aussi. Bref, n’importe quelle personne ou institution va vous faire croire que ce qu’elle veut, vous le voulez aussi.

Votre voisin a un nouvel écran plat d’ordinateur LCD à haute définition dernier cri, donc vous devez en vouloir un vous aussi, même si le vôtre, vieux d’une année seulement, fonctionne encore très bien. Votre beau-frère vient de changer de voiture, donc vous devez le faire aussi. Vos collègues se démènent comme des diables pour une promotion, c’est ce que vous devez faire aussi. Votre patron ne vit et ne respire que pour les résultats trimestriels des actions de l’entreprise, vous devez également ne vivre que pour ça. Vous saisissez ?

Vous allez me dire que dans votre cas, ce n’est pas aussi extrême, qu’il ne faudrait pas pousser trop fort! D’accord, ces exemples sont peut-être un peu caricaturaux. Cependant, combien de fois vous attardez-vous honnêtement à l’exercice de vous demander si ce après quoi vous courez, vous en avez vraiment besoin ? Allez, soyez sincère ! Une fois par année, tout au plus ? Et de plus en plus de gens ne se posent plus ce genre de question, car ils n’ont pas le temps, pensent-ils.

La suite …………..Demain.

 

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Extrait du livre de Denis Doucet, « le principe du petit pingouin » :

« Alors que le soleil se couchait à l’horizon, un petit pingouin nommé Little Boy admirait silencieusement ce majestueux spectacle, en accord avec ce que ses ancêtres avaient fait des milliers et des milliers de fois avant lui dans le passé.

Il n’avait qu’une année de vie sur cette terre, mais il y avait déjà pris goût. Chaque journée et chaque heure étaient fête et éloge de la vie. Pêcher, courir, glisser… c’était ce qu’il savait faire de mieux sur sa banquise, au pôle Nord.

Ses copains et lui avaient d’ailleurs donné un nom à cette banquise. C’était leur banquise, disaient-ils. Ils l’appelaient affectueusement la montagne russe, puisqu’ils s’en servaient essentiellement pour la glissade et la course.

Du haut de cette immense couche de glace, Little Boy avait réussi avec fierté des centaines de sauts en mer ; il y avait impressionné plus d’une femelle et pratiqué l’art du surf des neiges quand les vents d’automne s’y prêtaient.

Little Boy était un petit pingouin heureux, sans autre ambition que de jouer son rôle au sein de sa communauté, de s’amuser, de procréer, bref, de vivre sa vie de pingouin, comme tant d’autres l’avaient fait avant lui… et comme bien d’autres le feraient après.

Jusqu’au jour où Big Mouth arriva. Ce jour-là, sa vie prit une autre direction dont il n’aurait jamais pu se douter.

— Tu vas où, comme ça, mon petit? dit un gigantesque phoque à capuchon qui venait de monter sans permission sur la montagne russe.

—Je… Je ne fais rien de spécial, répondit en reculant Little Boy, qui savait que les grands phoques comme ce Big Mouth ont la fâcheuse habitude de manger les pingouins de petite taille.

— N’aie pas peur. Je ne te veux aucun mal. J’ai déjà avalé mon dîner… En fait, je suis venu en ami.

— Ah oui ?

— Bien sûr, et je vais te le prouver à l’instant.

Big Mouth sortit de derrière son dos, Dieu sait comment, un écran à plasma de près de deux mètres de largeur, avec une chaîne stéréo. Il déposa le tout sur la glace et appuya sur le bouton d’une télécommande qu’il tenait dans l’une de ses nageoires.

— Regarde toutes ces merveilles ! C’est tentant, non ? Tu aimerais savoir comment te les procurer?

— C’est quoi au juste, tout ça? Je ne connais rien à toutes ces choses, répondit instinctivement Little Boy, toujours pas rassuré.

— Bon. À ce que je vois, il va falloir tout t’expliquer… Ce sont des produits qu’on peut acheter avec de l’argent. Money, money… tu connais ?

— Euh… non. Je devrais ?

— Bien sûr ! C’est ça, la vraie vie. Pas un morceau de glace où on se les gèle douze mois par année ! Penses-y un peu ! Si tu gagnes de l’argent, le monde t’appartient. Tu peux t’acheter tout ce que tu veux. Tu saisis ? T’es pas idiot, quand même. Je ne suis pas venu jusqu’ici pour converser avec un attardé !

— Qui a dit que j’étais idiot ? riposta le petit pingouin, insulté par ce que venait de lui lancer Big Mouth.

— Mais non ! Je n’ai pas voulu t’insulter, mon ami ! Je suis venu ici t’offrir un job.

— C’est quoi un job, alors ? questionna Little Boy, qui devenait tout à coup moins sur ses gardes, sentant que la conversation prenait apparemment un ton plus amical.

— Un job, c’est ce dont tu rêvais sans le savoir. C’est quand tu fais un boulot pour quelqu’un avec un salaire en retour. Et tu fais de l’argent ! T’as saisi ?

— Bien sûr ! mentit Little Boy, qui ne voulait pas passer pour un idiot une seconde fois.

— Bien ! Là, tu parles ! Alors, tu commences quand ?

— Euh… commencer…

— Bien oui ! Je t’embauche. Tu as obtenu l’emploi. Tu veux savoir en quoi ça consiste ?

— Oui, j’imagine.

— Très bien. Chaque jour, tu m’attrapes cent petits poissons. Tu vois là-bas, ce grand bateau ?

— Oui.

— Eh bien, ces gars-là, ils paient bien. Je te donne un salaire fixe pour ton lot quotidien. Évidemment, tu auras un jour de congé par semaine.

— Oui, mais…

— Et si tu te forces un peu pour m’en rapporter plus, tu gagneras plus. N’est-ce pas un contrat lucratif et avantageux, mon ami ?

— Et ça me donnera quoi, ce salaire ?

— Ah, ces jeunes d’aujourd’hui ! L’argent n’est pas encore gagné qu’ils veulent déjà savoir comment le dépenser. Sois un peu plus patient. Quand tu auras empoché quelques chèques, je t’expliquerai. Marché conclu, alors ! On va brasser des affaires d’or, toi et moi.

Et c’est ainsi que Little Boy se mit au travail. Il utilisa le filet de pêche que Big Mouth lui avait apporté – en fait, qu’il lui louait, pour être plus exact – et parvint à honorer son contrat sans problème.

—Je vois, petit, que tu possèdes les qualités d’un gars qui a de l’avenir.

Little Boy se réjouit du compliment et avança, sans même réfléchir :

— La semaine prochaine, j’en attraperai encore plus… et des plus gros.

— Excellent ! Ces pêcheurs-là – de chics types, tu peux me croire ! – vont sûrement t’offrir encore plus si tu fais ça. J’en suis certain.

Little Boy tint parole et livra plus de poissons, toujours plus. Plus les semaines avançaient, plus il se consacrait frénétiquement à son travail, au point où on le voyait de moins en moins parler et s’amuser avec ses amis. Tout ce qui semblait l’intéresser désormais, c’était de faire plus et encore plus… de travail.

— Toi, t’as le sens des affaires. Ça se voit tout de suite, au premier coup d’œil. Crois-moi, j’ai le flair pour ce genre de chose. Je suis en affaires depuis bien avant que tu viennes au monde, et des travailleurs acharnés comme toi, on n’en voit pas tous les jours. Écoute ! J’ai une offre. Je te paie désormais 10 % de plus par lot de cent petits poissons et 15% de plus pour les gros. Qu’en penses-tu? C’est une offre que je ne fais qu’à toi. T’es mon meilleur et je tiens à te montrer combien j’apprécie ton ardeur au travail.

— OK ! J’accepte alors.

Les journées de ce pauvre Little Boy se transformèrent en une course effrénée où, chaque heure, il aspirait à faire de plus en plus d’argent. Il se mit à sauter des repas, se levait plus tôt, disait toujours non aux invitations de ses amis pour aller jouer et comptabilisait ses gains tous les soirs avant d’aller au lit.

— Bon. Maintenant que tu as si bien travaillé, tu mérites bien de te payer des plaisirs !

— Comment, dites-moi ? supplia Little Boy.

— Eh bien, c’est simple. En passant des commandes par Internet. Pour ça, il te faudra un ordinateur. Justement, j’en ai un avec moi. Ça te coûtera une semaine de salaire pour que je te le laisse. Je te montrerai comment t’en servir, c’est pas compliqué.

Little Boy accepta et commanda par Internet plein de jolis trucs que Big Mouth lui rapportait lors de ses visites quotidiennes. Sa banquise fut vite remplie d’une multitude de choses colorées et fascinantes pour lesquelles il éprouvait une grande fierté. Seulement, il en acheta tant et si bien qu’il ne restait plus de place pour recevoir ses amis. De toute façon, ceux-ci lorgnaient un peu trop à son goût ses joujoux, qu’il caressait tous les soirs, après ses éreintantes journées de dur labeur.

Il s’ensuivit que plus personne n’eut le droit de monter sur la montagne russe, et Little Boy se retrouva de plus en plus seul. Toutefois, comme son travail l’accaparait presque tout le temps, il n’en souffrit pas trop au début, se tenant occupé à utiliser et à chouchouter tous ces splendides produits accumulés avec les mois.

Arrivé au jour de son deuxième anniversaire, son employeur lui fît une nouvelle offre.

— Écoute, petit ! Tu m’impressionnes. J’ai une offre exceptionnelle pour toi. Je démarre une autre affaire dans le même domaine au Mexique. J’ai besoin d’un type comme toi pour m’aider à faire rouler ça là-bas.

Je t’offre le double de ton salaire, logé, nourri. Alors, qu’est-ce que tu dis de ça ?

— Euh…

— N’hésite pas, mon gars. C’est pas le genre d’offre qui se présente deux fois dans une vie. Crois-en mon expérience. C’est maintenant que tu dois saisir ta chance. Tu es voué à de grandes choses. C’est pas comme ces pauvres petits bâtards. De faux amis qui t’ont laissé tomber. Toi, tu sais où tu t’en vas dans la vie. Tandis qu’eux…

—J’ai travaillé dur, c’est vrai. Je vaux donc bien plus qu’eux… je l’ai prouvé.

— Là, tu parles. Ça, c’est le signe de quelqu’un qui va aller loin dans la vie. Alors, prépare tes affaires. On part demain. Tu monteras sur mon dos, j’ai l’habitude.

C’est ainsi que Little Boy poursuivit sa carrière près de l’équateur. La première chose qu’il remarqua fut la chaleur intense qui sévissait dans ces régions. Il devait faire trois fois plus d’efforts pour obtenir le même résultat que sur sa banquise. La nuit, il dormait mal, et lors de son unique journée de congé, les week-ends, il était tellement fatigué qu’il restait au lit toute la journée avec un ventilateur, sous lequel il arrivait à peine à respirer.

Plus les journées avançaient, plus il maigrissait. Son appétit s’était déréglé et sa vue faiblissait sous ce soleil brûlant qui ne prenait jamais congé.

— Tu m’as appelé, petit? Fais vite, j’ai du travail qui m’attend.

— Euh… Je suis un peu mal à l’aise de vous dire ça, monsieur Big Mouth, mais je ne crois pas pouvoir tenir ce rythme encore bien longtemps. Je ne suis pas habitué à ce genre de météo et…

— Bah ! Tu t’y feras. En attendant, prends congé demain, c’est jour de Mardi gras. Ça te remettra en forme. Va t’amuser un peu au lieu de toujours dormir comme tu le fais durant tes jours de congé.

Little Boy suivit son conseil, heureux d’avoir un patron si compréhensif. Effectivement, il revint plus en forme le surlendemain et put accomplir son boulot presque normalement. Toutefois, avec le temps, ses symptômes refirent surface. Et de plus en plus intenses, cette fois.

— Ça ne va pas, mon petit? Tu n’as attrapé que cinquante misérables petits poissons dans ta journée. Secoue-toi un peu, mon gars. Je ne te paie pas pour flâner. Considère-toi comme averti ! lui balança Big Mouth, sèchement.

Little Boy, exténué, et ne comprenant pas qu’on le traite de cette manière après plus d’une année à consacrer sa vie à ce travail, ne trouva rien à dire et alla se réfugier dans sa petite chambre, celle-là justement que lui « fournissait » son patron.

Il continua de travailler, mais la motivation n’y était plus. Il acheta de plus en plus de choses, espérant ainsi se changer les idées, mais rien n’y faisait. Il était malheureux et il le savait bien. Cependant, la simple idée de devoir admettre cet échec, de devoir affronter tous ses pairs pingouins du pôle Nord lui faisait honte.

Il poursuivit ainsi de peine et de misère un bout de temps, jusqu’au jour où Big Mouth lui annonça :

— Bon ! Je t’ai enseigné le métier, je t’ai offert un bon salaire tout ce temps-là, je t’ai fait entièrement confiance, et voilà comment tu me remercies? Sans moi, tu serais encore en train de faire tes enfantillages avec ces stupides pingouins là-bas, comme un enfant attardé. Je t’ai nourri, logé, et là tu me lâches. Tu as vu ta performance de cette semaine ? Qu’une lamentable récolte de quarante poissons par jour. Et pas des gros, à part ça ! Là, je suis désolé, mais tu es viré. Prends tes affaires et retourne là d’où tu viens. Je vais me trouver quelqu’un d’autre. Quelqu’un qui aura au moins de la reconnaissance pour ma générosité, hurla- t-il sans ménagement.

Complètement démoli, Little Boy ne sut quoi répondre. Il prit quelques affaires, utilisa ses dernières économies pour se procurer le jour même un billet pour son retour et, la nuit suivante, son avion atterrit près de sa banquise natale.

Tout plein de ses anciens copains étaient là, avec leurs petites amies, à dormir paisiblement à la belle étoile. Cette scène lui redonna un peu d’espoir sur le coup. Toutefois, juste au moment où il s’apprêtait à les saluer, il repensa à tout ce qu’il leur avait fait subir une année auparavant et préféra se retirer sur une toute petite plaque de glace qui flottait pas très loin. Là, admirant une aurore boréale qui dansait à l’horizon, il finit par s’endormir tard dans la nuit, à bout de souffle et à bout de nerfs.

Les jours passèrent sans que rien ne parvienne à lui remonter le moral. Il avait retrouvé son pôle Nord, oui, mais plus rien n’était comme avant. Il vivait loin des siens, ne mangeait que le strict nécessaire et perdait petit à petit sa joie de vivre.

Un bon matin, un bruit étrange sous l’eau le réveilla. Il ouvrit progressivement les yeux, pour finir par apercevoir une jolie Little Girl en train de monter prestement sur son petit bloc de glace.

— Vous êtes… ?

— Ah ! Je suis une pingouin, voyons ! Il me semble que ça se voit !

— Oui, bien sûr. Désolé.

— C’est ici que tu habites ? questionna la fille.

— Ouais ! Si on veut.

— Comment ça, si on veut ? C’est oui ou c’est non ?

— Ce n’est qu’un logement temporaire. Normalement, j’habite une superbe banquise là-bas.

— Et pourquoi te contentes-tu de ce petit morceau de glace, alors ? s’intéressa la jeune fille.

Little Boy s’éloigna, le cœur gros, incapable d’en dire plus. Après un moment, s’apercevant que sa dernière question avait fort chagriné son hôte, Little Girl s’approcha doucement et mit sa nageoire sur l’épaule du petit pingouin. Rassuré, et n’en pouvant plus de porter ce lourd secret, il lui avoua tout.

— Ce n’est pas de ta faute, c’est ce maudit Big Mouth qui t’a roulé. Il a fait la même chose à mon frère l’année dernière, et il a essayé le même manège avec moi l’autre jour. Tu ne dois pas t’en faire. Ce qui compte, c’est que tu aies réagi à temps et que tu sois revenu là où tu te sens vraiment bien.

— Et mes amis ? pleurnicha Little Boy.

— Tu dois les affronter et renouer avec eux. Allez! Un peu de courage. Ce n’est pas la fin du monde de se tromper. Ça arrive à plein de pingouins, tu sais.

Le petit pingouin comprit qu’il était temps qu’il s’occupe de ce qui comptait vraiment pour lui. Il suivit la suggestion de cette jeune fille et reçut un accueil très positif de ses anciens amis. Les glissades, les courses et les sauts en mer reprirent comme avant, et la joie réapparut enfin sur son visage.

Même qu’un après-midi ensoleillé, il osa avouer son amour à sa nouvelle amie, qui l’avait si bien aidé. Puis, dans les mois qui suivirent, l’on vit deux petits bébés pingouins marcher derrière eux à la file indienne. Leurs liens indéfectibles traversèrent le temps et durèrent jusqu’à la fin de leur vie, tous les quatre étant heureux de vivre simplement ce qu’il y a de plus beau sur une banquise… une vie paisible de pingouin, à laquelle leur nature profonde les avait tout simplement destinés. »

La suite……….demain.

A méditer ……….

 

 

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Une patiente du réseau Lawrence R, a attiré mon attention sur un petit livre étonnant, « le principe du petit pingouin » de Denis DOUCET.

Ce petit livre étonnant assez bien écrit, a l’énorme qualité de faire réfléchir et de faire prendre conscience de réalités quotidiennes qui en étant trop proches , finissent par passer inaperçues.

Je vous propose d’en découvrir des extraits quotidiennement à 8 h.

Extrait du livre « le principe du petit pingouin » de Denis DOUCET, dont on vous conseille l’achat et la lecture.

« Il n’y a jamais eu autant d’antidépresseurs et de tranquillisants prescrits par les médecins dans toute l’histoire de l’humanité que ces dernières années. De plus en plus de

gens sont blasés, ne font que fonctionner, présentent une énergie minimale.

Souffrent-ils donc tous d’un trouble d’adaptation, comme on nous le laisse croire ? Sont-ils plus faibles que les autres ?

Pourquoi tant d’angoisse – ce mal du XXIe siècle qui hante de plus en plus de personnes? Avons-nous quelque chose de déréglé dans notre esprit?

Sommes-nous devenus des dysfonctionnels chroniques à vie? Devons-nous prendre cela comme une fatalité statistique avec laquelle il faudra apprendre à vivre ?

Peut-être pas…

Peut-être que ce sont plutôt nos environnements qui sont en cause. Peut-être que ce qu’on nous impose n’a pas de sens, ne respecte pas ce pour quoi nous avons été créés. Peut-être sommes-nous captifs d’une logique qui n’en a pas, justement. Peut-être que de trop s’adapter, c’est ça qui nous rend malades…

Si je vous demandais de passer le reste de votre vie dans une pièce où le taux d’oxygène est inférieur à ce dont vous avez besoin, accepteriez-vous de le faire ? Si je vous demandais de vivre dans un univers dénué de sens, où le haut et le bas seraient inversés, où la noirceur représenterait la lumière et la clarté, la nuit, accepteriez-vous d’y passer toute votre vie ? Si je vous enfermais dans une grande cage métallique où des chocs électriques vous seraient administrés arbitrairement, accepteriez-vous de vous laisser faire ? Alors, pourquoi tant de gens acceptent-ils passivement de subir l’équivalent de tout cela dans nos sociétés d’aujourd’hui ?

Suivez-moi dans l’histoire de Little Boy, vous allez commencer à comprendre ! »

La suite ………….demain

 

 

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Les personnes obèses auraient un dérèglement du signal de satiété.

Cette découverte explique le cercle vicieux auquel les personnes en surpoids sont confrontées.

L’estomac des personnes obèses aurait un signal endommagé, il n’enverrait plus aussi bien le message de satiété au cerveau. Ce problème semble irréversible : après un régime le signal ne se rétablirait pas. L’étude a été faite sur des souris. Après avoir habitués les animaux à une alimentation grasse et calorique, les scientifiques se sont aperçus que les nerfs des estomacs n’envoyaient pas bien le signal de satiété au cerveau. Après être revenu à une alimentation saine, les nerfs des petites bêtes ne transmettent pas mieux le message, ils restent abîmés. Ainsi par rapport à des individus sans problème de poids, les anciens obèses auront toujours besoin de manger plus pour ne plus avoir faim. Ces conclusions ne sont pas optimistes. Seulement 5% ne reprennent pas leurs kilos perdus après un régime. Ces résultats donnent davantage de considération aux méthodes médicales telle que la puce électronique ou la chirurgie bariatrique qui accentuent le sentiment de satiété.

 

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Deux études récentes expliquent pourquoi les personnes qui ne dorment pas assez ont tendance à prendre du poids.

Si la notion de dette est habituellement associée à celle de vache maigre, il en est pourtant une qui tend à engraisser ceux qui la contractent: la dette de sommeil. Dormir insuffisamment a tendance à faire grossir, et les mécanismes derrière cette réaction du corps s’éclaircissent peu à peu. Deux publications récentes ont ainsi mis en lumière une attirance accrue pour les aliments riches en calories chez les personnes en manque de sommeil.

Parus en mai dans la revue Nature Communications, les travaux des chercheurs de l’université de Berkeley (Californie) ont consisté à étudier à l’aide d’imagerie par résonance magnétique (IRM) les cerveaux de 23 personnes privées de sommeil. Ils ont constaté chez ces patients des perturbations dans les régions du cortex cérébral, qui évalue la satiété. D’après leurs observations, ne pas dormir assez diminuerait significativement l’activité des régions corticales du cerveau nécessaires à l’évaluation optimale des signaux alimentaires. À l’inverse, l’activité de l’amygdale cérébelleuse, une région du cerveau connue pour influencer l’appétit, serait plus réactive en situation de dette de sommeil.

«Le manque de sommeil altère la production d’hormones régulatrices de l’appétit en augmentant la production de ghréline, une hormone liée à la sensation de faim et en diminuant le taux de leptine, associée au sentiment de satiété», détaille Isabelle Mallet, nutritionniste à Paris.

Jusqu’à 900 calories consommées en plus

Une dette de sommeil modifierait par ailleurs nos goûts, en nous poussant à acheter des aliments gras et sucrés, les plus riches en calories. L’apport calorique désiré en cas de manque de sommeil représenterait ainsi de 300 à 900 calories de plus qu’en cas de repos optimal.

Un réflexe qui peut avoir des conséquences à long terme selon le moment où il s’exprime. Les travaux de l’équipe du professeur Colin Chapman de l’université d’Uppsala (Suède), parus en septembre dans la revue Obesity, montrent que la privation de sommeil a une influence négative non seulement sur notre désir de nourriture mais aussi, plus concrètement, sur nos achats alimentaires. «Les résultats de notre étude démontrent que les personnes achètent beaucoup plus de calories et de grammes de nourriture, avec le même budget, après une privation de sommeil, explique le Pr Chapman. Ce n’est pas négligeable dans la mesure où ces achats vont influencer nos choix alimentaires bien après la privation de sommeil». Il est en effet plus difficile de résister à la tentation de grignotage lorsque les placards de la cuisine sont remplis de tablettes de chocolat ou de chips…

Un probléme de santé publique

Faut-il y voir pour autant un risque d’obésité? «En tant que praticien, il est toujours difficile d’établir, au niveau individuel, une relation de cause à effet formelle entre l’obésité et un seul facteur, rappelle Jean-Michel Lecerf, chef du service de nutrition de l’institut Pasteur de Lille et auteur de l’ouvrage À chacun son vrai poids (Odile Jacob). Le manque de sommeil est avant tout un marqueur de la dégradation des rythmes de vie, associé à l’augmentation du temps passé devant les écrans, au grignotage…Autant de comportements suspectés d’avoir un impact sur le surpoids». Le problème du poids nécessite donc une approche globale. Toutefois, poursuit-il, «la question du manque de sommeil me paraît importante car il est démontré que cette privation altère notre capacité à faire des choix. Elle peut donc lever les inhibitions qui nous retiennent de manger quand ça n’est pas l’heure, quand nous n’avons pas faim, et expliquer que nous allions davantage vers un choix instinctif de produits gras et sucrés.»

Comprendre les mécanismes associant fatigue et gain de poids devient une problématique de santé publique à l’heure où l’obésité croit au même rythme que le manque de sommeil dans les pays industrialisés. Car si les Français restent mieux lotis que les Américains avec un temps de sommeil moyen de 6h45 par nuit, contre 6 heures outre-Atlantique, ce quota semble insuffisant au regard des besoins moyens qui se situent autour de 7 à 8 heures.

 

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