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je veux

Extrait du livre de Denis DOUCET, « le principe du petit pingouin » :

 » Prenons le temps d’apprendre à distinguer ce vocabulaire assez confus pour la plupart d’entre nous. «J’ai besoin » fait référence à quelque chose que je considère comme vital, ou essentiel, ou central, qu’il n’est pas dans mon intérêt de négliger. Arrêtez de manger pendant deux jours, et vous comprendrez. Imaginez-vous en train de dire à ceux que vous aimez le plus au monde que vous les quittez pour toujours, et vous comprendrez. Imaginez-vous jeter tout votre argent en banque et votre prochaine paie dans un feu de camp, et vous comprendrez. Imaginez que vous cessez de faire l’activité qui vous fait le plus de bien dans votre vie, et vous comprendrez. Saisi ?

Vos besoins peuvent être de tout ordre : physique, affectif, motivationnel, psychologique, spirituel, intellectuel, financier, sexuel, interpersonnel, social, etc.

Notez qu’un besoin se formule en termes généraux, pas en termes spécifiques. Vous avez besoin d’être aimé, mais pas nécessairement par, disons, Monique. Monique est une possibilité d’être aimé parmi d’autres. Apprenez à distinguer le besoin du moyen, et restez fidèle à vos besoins. Personne n’a le droit de vous en déposséder. Personne !

«Je veux» fait référence à une représentation, dans mon esprit, de ce que je cible. Je veux avoir des enfants, je veux une augmentation de salaire, je veux la paix, je veux aller au cinéma, je veux aider autrui, etc. Cela a à voir avec une intention volontaire. Déjà, il peut y avoir risque ici. Il se peut que vous vouliez quelque chose qui colle bien à vos besoins, auquel cas en tenir compte vous gardera en équilibre et en santé. Toutefois, il se pourrait que ce soit Big Mouth qui vous ait insufflé habilement l’objet de ce «je veux». On parlera alors d’une introjection (un corps étranger, un virus, pouvant être contraire à vos besoins).

Par exemple, vous pourriez dire : «Je veux devenir avocat. » Est-ce vraiment le cas ou est-ce parce que vous provenez d’un milieu bourgeois qui ne croit qu’aux professions libérales traditionnelles, et que vous avez littéralement baigné dans ce discours depuis votre tendre enfance ? J’ai déjà reçu à mon cabinet une jeune fille, dans la jeune vingtaine, qui venait de passer deux années extraordinaires en Afrique. Elle était revenue chez son père, qui la destinait à de grandes études universitaires, ce qu’elle s’apprêtait à entreprendre… avant de présenter des symptômes psychologiques galopants.

Après quelques entrevues, il est devenu clair qu’en réalité elle se sentait dix fois plus heureuse en Afrique qu’au Québec. Elle s’apprêtait donc à commettre l’erreur de sa vie en se pliant à un beau discours qu’on lui avait gentiment présenté comme la seule voie sensée à suivre. Cependant, sa voie à elle était tout autre. Heureusement, elle a pris son courage à deux mains et a assumé son besoin de l’Afrique. Et bang!… les symptômes ont disparu « magiquement ».

D’autre part, vous pourriez aussi commettre l’erreur de minimiser, voire de nier, quelque chose dont vous auriez besoin (automanipulation psychologique) afin de ne pas avoir à assumer les étapes requises pour y répondre ou par peur d’un échec (comme renoncer à une personne qui vous attire sérieusement ou au projet de vos rêves). J’observe souvent cela chez des clients.

Dans un autre ordre d’idées, méfiez-vous des «je dois». Cela finit toujours par un «que devrais-je faire?», ce que j’entends souvent dans mon bureau. Le problème avec les « je dois », c’est qu’ils supposent qu’une instance extérieure (religion, bon sens commun, parents, patron, auteur d’un best-seller de recettes pour réussir sa vie en douze leçons, etc.) sache mieux que vous ce qui est bon pour vous ou ce qu’il est juste, correct, sensé, raisonnable de faire. Ici, la porte est grande ouverte aux Big Mouth de tout acabit. Prudence, s’il vous plaît !

C’est vous la meilleure personne pour se prononcer sur vos choix ultimes. Si vous n’arrivez pas à voir clair en vous-même, c’est que vous êtes sans doute « déconnecté » de votre vie émotionnelle, de vos intuitions, de vos besoins. Dans ce cas, une aide pour vous aider à vous retrouver s’impose. Celle-ci peut venir d’un bon ami qui agira de façon détachée, ou d’un professionnel, à vous de voir.

Finalement, le «je choisis» est la plus intéressante et la plus malmenée de toutes ces expressions. Il implique d’assumer vos besoins, d’en porter la responsabilité et de vous en occuper. C’est incompatible avec le «c’est de sa faute» qu’on entend si souvent. «Je choisis» invite plutôt à endosser les implications d’une décision. Et Dieu sait que bon nombre d’individus jouent à se défiler assez rapidement de leurs mauvaises décisions. Les excuses fusent de partout pour leur éviter d’avoir à assumer une erreur ou pour leur permettre de la refiler à un autre.

«Je choisis » est synonyme de « je vais dans cette direction en toute connaissance de cause et je vais assumer ce qui va s’ensuivre». Un point, c’est tout. Court mais exigeant. Pas étonnant que ceux qui se rangent derrière cette voie ne soient pas légion. D’habitude, j’entends plutôt des «je n’ai pas le choix» suivis d’un long soupir, dans mon bureau… et dans mon voisinage.

Choisir implique aussi parfois des renoncements, toute chose ne correspondant pas parfaitement à ce dont vous auriez rêvé. Quitter quelqu’un parce qu’il ne vous respecte pas, même s’il était un amant fantastique… au lit. Quitter cet emploi où vous étiez malheureux comme une pierre, mais qui était drôlement payant. Gronder votre enfant afin qu’il corrige un comportement, même si vous l’aimez tellement que vous auriez préféré ne pas avoir à lui faire subir ce mauvais moment. Déménager pour des raisons professionnelles, alors que vous étiez si attaché à votre quartier.

Ce genre de situation explique qu’un grand nombre de personnes hésitent longuement face à certaines décisions ou les reformulent en minimisant leur responsabilité décisionnelle derrière un « je n’avais pas le choix ».

Arthur William Ward nous rappelle que nous menons une vie de choix à faire : « Nous pouvons jeter des pierres, nous plaindre d’elles, trébucher dessus, les escalader ou les utiliser pour construire. » À vous de choisir !

Mary Kay Ash en rajoute en écrivant : « Si vous croyez que vous pouvez, vous pouvez. Et si vous croyez que vous ne pouvez pas, vous avez raison. » Une autre question de choix, semble-t-il… et non seulement de chance ou de hasard capricieux de la vie.

La suite (après ces définitions importantes) ……….Demain.

A travers un langage assez simple, Denis Doucet nous amène à réfléchir et à nous poser beaucoup de questions.

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