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diététique

Extrait de Toxic :

« Aujourd’hui, le HFCS est une superstar. Chaque année, 530 millions de boisseaux de maïs sont industriellement transformés en 8 milliards de litres de jus de glucose- fructose.

En à peine deux décennies, le sirop d’ADM est devenu le produit le plus populaire de la chaîne alimentaire américaine. Comme l’avait prédit Dwayne Andreas, on le retrouve partout. Et principalement dans les sodas. La décision prise par Coca-Cola en 1980 de se convertir complètement à l’HFCS a été rapidement suivie par PepsiCo et le reste des fabricants de colas. Aujourd’hui, à l’exception de quelques curiosités locales (Dr Pepper), la totalité des boissons sucrées américaines ne contient plus de sucre de canne.

À Dublin, Texas, l’embouteilleur local de la boisson DrPepper a refusé de passer au HFCS sous prétexte que le sirop altérait le goût du soda. Il poursuit donc son activité, continuant à vendre du cola « au goût d’avant », l’expédiant dans le reste du pays. Les colas au sucre de canne ont un noyau de fidèles. Au Texas et en Californie, il existe même un marché noir de bouteilles de Coca-Cola pur sucre importées du Mexique.

Cette mutation a aussi entraîné une diversification de l’offre. Et ce parce que produire un soft drink n’a rien de révolutionnaire, la composition étant toujours la même : de l’eau, des extraits naturels – ou pas – chargés de donner du goût, un colorant et beaucoup de sirop sucré à bas prix. De fait, on estime qu’une canette de soda dégage presque 90 % de profits. Aussi, depuis la fin des années 1990, la gamme de produits s’est-elle considérablement élargie, répondant à toutes les cibles de consommateurs. The Coca-Cola Company propose plus de 400 boissons, de l’eau minérale jusqu’au mélange énergisant enrichi en caféine. Point commun : de faibles coûts de production. Résultat ? Aux États-Unis, Coke commercialise ses boissons dans plus de 2 millions de magasins, près d’un demi-million de restaurants et dispose de près d’1,5 million de distributeurs habilement installés là où le consommateur se trouve. Un chiffre qui atteint même les 3 millions si on englobe l’ensemble des fabricants de soda.

Cette diversification a permis à l’industrie des boissons non alcoolisées, hors jus de fruits, de multiplier les succès. Ainsi, depuis 1971, la consommation a plus que doublé aux États-Unis pour atteindre une moyenne de 575 canettes de 35,5 cl par Américain pour l’année 2005. Qu’il soit un homme, une femme, un enfant ou… un non- consommateur.

Un an plus tôt, les 66 milliards dépensés par les ménages pour acheter des Coke, Pepsi et autres DrPepper équivalaient à 850 dollars par an et par famille.

En fait, le succès est tel que les sodas sont désormais ici la première source de calories et même « l’aliment le plus consommé » du pays !

Lorsqu’un seul produit atteint un tel niveau de consommation, représentant en moyenne 7 % de l’apport calorique de l’Américain, il devient légitime d’évaluer son rôle dans la crise d’obésité. Même si avancer une telle hypothèse insupporte une profession habituée à gérer le problème comme s’il s’agissait d’une patate chaude. En fait, dès que l’on enquête ou que des études sont menées sur les effets de ces boissons, les représentants de l’industrie montent immédiatement au créneau et professent : « Blâmer un produit spécifique ou un ingrédient comme étant à l’origine de l’obésité défie le sens commun. Alors qu’en réalité, il existe de nombreux facteurs comme le manque d’activité physique ». La réponse est tellement chevillée à la langue de bois du marketing de crise qu’elle en devient ridicule, mais elle fait partie d’une stratégie de défense globale des suspects de responsabilité dans la pandémie. Nous en étudierons les mécanismes et les enjeux plus tard, en montrant comment ce mode de communication a franchi l’Atlantique pour corrompre le débat européen.

Ce genre de commentaire a en tout cas le don d’irriter le docteur David Ludwig. Directeur du programme anti¬obésité au Children’s Hospital de Boston, il gère les dégâts causés par la trop grande consommation de sodas. « C’est exactement comme si quelqu’un disait que nous devrions ignorer la contribution de l’hypertension dans les attaques cardiaques parce qu’il existe d’autres facteurs, assène-t-il. Si cela n’était pas aussi grave, cela en serait risible. Et pourtant, cet argument ressort à chaque fois que l’on parle de l’obésité. Il existe un solide et accablant dossier prouvant l’existence d’une relation de cause à effet. »

Le premier élément à charge est l’évolution parallèle des courbes de l’obésité et de l’absorption de ces boissons. Selon le bureau des recherches économiques de l’USDA, la consommation de colas a connu une première explosion entre 1967 et 1977. Soit avant l’introduction du HFCS, quand en dix ans, l’Américain se mit à boire 350 canettes par an contre 200 en 1967. Dans la même période, cette fois-ci d’après le National Center for Health Statistics, le taux d’Américains obèses ou en surcharge pondérale monte à 45 %.

En 1987, la consommation est passée à 475 canettes par an. Dix ans plus tard, on arrive à 585, soit en moyenne, 7 % de l’apport calorique des Américains.

Le taux d’obésité ? De 15 % en 1976, il a grimpé à 23 % én 1988 et 31 % en 1999. Lorsque l’on cumule ce pourcentage avec celui des Américains en surcharge pondérale, on constate le même mouvement : les 45 % de 1976 sont arrivés à 56 % puis à 65 %.

Ces chiffres illustrent deux faits. D’abord, ils confirment les progressions parallèles de la consommation de sodas et de la crise d’obésité. Ensuite, ils démontrent que l’introduction du HFCS a eu un effet considérable sur la consommation, accélérant du même coup les répercussions de la crise.

Cet élément donne plus de crédit à la thèse d’une deuxième phase de la pandémie d’obésité. La première, commencée après la Seconde Guerre mondiale, a vu une progression régulière du taux d’obésité, évolution modérée et linéaire s’expliquant par de multiples facteurs sociétaux et culturels.

Et puis, au tournant des années 1980, l’explosion soudaine du nombre d’Américains souffrant de problèmes de poids alerta les experts. Le plus troublant est de constater que, sur cette période de trente ans, le pourcentage d’Américains en « simple » surcharge pondérale est relativement stable. Il passe de 32 % en 1976 à 33 % en 1988 pour plafonner à 34 % dix ans plus tard. Cela signifie que l’absorption massive de sodas a des effets particulièrement dramatiques parce qu’elle fait surtout croître le nombre d’obèses ! Exactement comme chez les Indiens Pima où, à la même époque, Eric Ravussin avait constaté une fulgurante progression de l’obésité. Comme si, du jour au lendemain, leur environnement était devenu toxique.

L’actuelle épidémie aux États-Unis a une autre particularité, nous l’avons vu. Le taux croissant d’enfants et d’adolescents atteints par le mal. Cette nouvelle vague a dramatiquement changé la nature des dégâts. Au point que le diabète dit « de l’âge mûr » a été rebaptisé diabète de type 2 afin de s’adapter à cette réalité nouvelle. De là conférence de Sydney aux centres hospitaliers américains, tous les médecins et spécialistes répètent la même mise en garde : si rien n’est fait, les membres de cette génération vivront moins longtemps que leurs parents et souffriront de multiples maladies tout au long de leur existence.

Et lorsqu’on analyse la consommation de sodas dans cette perspective, n’en déplaise aux porte-parole de l’industrie, il s’avère impossible de ne pas y déceler les racines du mal. »

La suite ………. demain. William Reymond va poursuivre et étoffer son enquête pour débusquer les facteurs impliqués dans cette pandémie d’obésité.

 

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Extrait de Toxic :

 »  Andreas connaissait le secret permettant d’associer le dilemme de l’omnivore au principe du glouton. Ses chimistes étaient parvenus à modifier la recette originale du HFCS 42 et avaient mis au point un nouveau mélange contenant 55 % de fructose. Avantage du HFCS 55, ne pas avoir les inconvénients gustatifs de son prédécesseur. Andreas allait pouvoir abattre cette carte et convaincre Coca-Cola.

À la fin des années 1970, sous la présidence de Roberto Goizueta, la Compagnie s’était engagée dans une course frénétique à la part de marché. Le patron de Coke ne se satisfaisait pourtant pas de la première place. Il voulait définitivement écraser Pepsi-Cola, son adversaire de toujours, puis s’attaquer au marché de l’eau. Or, l’offre d’Andreas était le meilleur moyen de réussir.

Depuis quelques années, Coca-Cola était en effet agacé par le succès grandissant de Pepsi, les Américains, conditionnés par le dilemme de l’omnivore, préférant son goût plus doux.

L’HFCS 55 apportait la solution ; plus riche en fructose, son goût s’avérait plus rond que celui du sucre. Sans avoir à modifier les proportions de sa recette, Coke put donc s’approcher de la formule de son concurrent.

En outre, Andreas disposait d’un autre argument de poids apte à convaincre totalement Goizueta. Grâce aux subventions de Washington, ADM pouvait vendre son produit à un prix plancher. Concrètement, si Coca-Cola abandonnait le sucre pour adopter l’HFCS, la firme ferait une économie de 20 à 30 %. Le géant d’Atlanta comprit d’emblée ce que cette marge supplémentaire signifiait. Dans un premier temps, elle augmenterait directement ses profits, donc la valeur du titre à Wall Street. Les bénéfices supérieurs dégagés donneraient ensuite une marge de manœuvre nouvelle pour investir plus que jamais dans la publicité. Comme la Compagnie savait déjà que plus de spots et affiches accroissaient les ventes, comment laisser passer une telle opportunité ?

Andreas avait enfin une ultime cartouche à tirer. Le volume des ventes de Coca-Cola se voyait contenu par le principe du glouton. Rares étaient en effet les consommateurs prêts à acheter et à boire deux bouteilles de soda d’affilée. Coke avait relégué sa légendaire bouteille de 18 cl pour la remplacer par une canette de 35,5 cl, mais si le coût de fabrication avait doublé, le prix non, Atlanta préférant rogner sur sa confortable marge plutôt qu’effrayer le client. Cependant, cette méthode avait ses limites. Accroître encore la taille des bouteilles semblait délicat : elles auraient été soit trop chères, soit insuffisamment rentables. Se convertir au sucre de maïs, c’était briser cet étau. Goizueta saisit d’emblée tous les profits à tirer de cet HFCS 55. Il imaginait déjà des bouteilles individuelles de 50 cl et d’autres, familiales, de 3 voire 5 litres. Qui plus est, tout le monde allait en profiter. McDonald’s, le premier client de la Compagnie, récolterait sa part des bénéfices. Le Coke moyen s’y vendait 1,29 dollar en moyenne. Pour remplir un verre, en plus de l’eau et de la glace, 9 cents étaient consacrés à l’achat du sirop de Coca-Cola. Avec le HFCS 55, le coût du sirop supplémentaire n’excéderait pas 3 cents, la chaîne de fast-food pourrait donc proposer un grand format facturé 20 cents de plus. McDo allait ainsi vendre plus de grand Coke, augmenter ses profits et… acheter plus de sirop.

Andreas avait raison. L’économie réalisée sur l’achat du sucre permettait à Coca-Cola d’augmenter ses portions, de satisfaire les gloutons, d’améliorer sa rentabilité et, in fine, de ravir les actionnaires.

Janvier 1980 approchait et Dwayne Andreas passait des fêtes délicieuses : il avait emporté la partie. Coca- Cola ayant cédé en acceptant de passer au tout HFCS, un verrou venait de sauter. PepsiCo suivrait. Et bientôt, les vendeurs de hamburgers et les fabricants de confiseries, de jus de fruits, de ketchup, de boîtes de conserves, de produits apéritifs, de plats surgelés, de vitamines, de sirop pour la toux… en feraient autant.

L’équation mise en place se révélait redoutable et imparable. Pour accroître les ventes, il fallait satisfaire une habitude inscrite dans nos gènes et offrir du sucré. Et pour le faire à moindre frais, le sirop miracle d’ADM constituait la solution parfaite.

En 1995, John McMillin, analyste financier chez Prudential Securities, estima que le HFCS contribuait pour 39 % aux profits d’Archer Daniels Midland. Traduite en dollar, la valeur de l’or jaune donnait le vertige. Cette année-là, sans compter les « aides » versées par le gouvernement américain1, ADM avait engrangé plus de 290 millions de dollars de profits, uniquement grâce à l’HFCS.

De 1995 à 2004, les subventions versées par le gouvernement américain afin de soutenir l’industrie du maïs s’élèvent à un total de 41,9 milliards de dollars. ADM contrôle 12 % des stocks de maïs du pays.

Les stocks de maïs créés par Butz, subventionnés par Washington, transformés par Andreas et commercialisés par Coca-Cola s’apprêtaient à envahir le marché américain. La crise d’obésité allait s’emballer et entrer dans une nouvelle phase. »

La suite ………….. demain.

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Extrait de Toxic:

« Je travaillais sur l’assassinat de John F. Kennedy lorsque j’ai aperçu pour la première fois le nom de Dwayne Andreas. Passant en revue les listings des enregistrements audio de la Maison-Blanche sous Richard Nixon, son patronyme m’était apparu à plusieurs reprises, accompagné de la mention des « cadeaux financiers » liés à la campagne de réélection du président républicain. Pourquoi évoquer ce personnage ? Parce que c’était un don d’Andreas qui avait permis à Bernard Barker de constituer et de rémunérer l’équipe de « plombiers » en charge de la mission dite du Watergate. Autrement dit, les hommes de l’ombre chargés de placer des micros au quartier général de la campagne du parti démocrate. Butz n’avait donc pas uniquement calmé la colère des agriculteurs et multiplié les grains, il avait apporté avec lui au pouvoir la force de frappe financière des céréaliers américains. Les dollars du maïs avaient assuré la victoire de Nixon .

Andreas s’était fait seul. Né en 1918, il avait abandonné ses études pour rejoindre une petite compagnie de tri de grains. En 1945, la société ayant été avalée par Cargill, il avait fait son chemin en son sein jusqu’à atteindre l’un des postes de vice-président. Sept ans plus tard, il rejoignait Grain Terminal Association et se lançait dans l’exploitation industrielle de l’huile végétale. Enfin, en 1971, il fut nommé président d’Archer Daniels Midland (ADM).

ADM ? Une entreprise fondée en 1923 spécialisée dans les céréales. Cette compagnie achetait, stockait, traitait et vendait le grain afin de le rendre propre à la consommation des hommes comme des animaux. Un positionnement profitable dans les années 1950 et 1960, puisque cette société installée à Decatur, dans l’Illinois, devint l’un des principaux acteurs de l’agroalimentaire, se diversifiant même dans le commerce du cacao et l’enrichissement en vitamines de multiples produits.

L’arrivée de Dwayne Andreas à sa direction marquait une nouvelle ère. Jusque-là familiale, ADM souhaitait désormais s’imposer sur de nouveaux marchés et se développer à l’étranger. En trente ans, Andreas réussit son pari. Aujourd’hui, ADM possède plus de 270 usines dans le monde entier et sa valeur est estimée à plusieurs dizaines de milliards de dollars. Son rang ? Celui de première compagnie agroalimentaire de la planète. Et l’HFCS a joué un rôle essentiel dans cet essor phénoménal.

De ses années à Cargill et à Grain Terminal Association, Andreas avait notamment retenu ceci : « Le marché libre existe seulement dans les discours des politiques », ajoutant avec un cynisme parfait : « Les gens qui ne vivent pas dans le Midwest ne comprennent pas que nous sommes dans un pays socialiste».

Au-delà d’une formule à l’emporte-pièce, ce propos signifiait que le marché du grain dépendait d’abord des décisions prises à Washington. Que c’était là-bas, dans les couloirs du Congrès, du Sénat et de la Maison- Blanche, que se décidaient les quotas, les prix et les marchés. Donc que pour profiter de la manne de l’argent public, il fallait savoir se montrer généreux envers les bonnes personnes. Fort de ce constat, ADM et Dwayne Andreas franchirent une nouvelle étape en devenant les plus importants contributeurs des campagnes politiques. Cette implication procura deux atouts à ADM : se garantir, en obtenant le soutien du gouvernement à une forme de protectionnisme, un certain contrôle du prix de la matière première ; et recevoir en retour de belles subventions. En 1995, le Cato Institute estimait ainsi « qu’ADM avait coûté plusieurs milliards de dollars à l’économie américaine depuis 1980. Et avait indirectement coûté des dizaines de milliards de dollars aux contribuables américains sous forme de taxes et de prix plus hauts. Au moins 43 % des profits annuels d’ADM proviennent de produits lourdement subventionnés ou protégés par le gouvernement américain. De fait, chaque dollar de profit gagné par ADM sur ses opérations de sirop de maïs en coûte 10 aux consommateurs ». Sans parler des effets sur leur santé, comme nous le verrons…

Richard Nixon, Jimmy Carter, Ronald Reagan, Bob Dole, Bill Clinton, Michael Dukakis, Jesse Jackson et les Bush père et fils font partie de la longue liste des hommes politiques ayant bénéficié des largesses de ce personnage inconnu du grand public.

En 1999, ADM a été condamnée à payer 100 millions de dollars d’amende pour tricherie sur les prix. Réaction de Dwayne Andreas ? « Aucune, c’est comme si un oiseau m’avait chié dessus. Nous sommes la plus grande compagnie agroalimentaire du monde. Qu’est-ce que le gouvernement compte faire sans nous ? Nous fabriquons 35 % du pain de ce pays, même chose pour la margarine, l’huile pour cuisiner… Sans compter tout le reste. »

 

L’arrivée, le 2 décembre 1971, d’Earl Butz à Washington constituait une garantie pour le nouveau patron d’ADM. Andreas connaissait les idées de son ami et savait qu’avec lui, le prix du maïs serait protégé mais aussi que le gouvernement s’engagerait à verser des centaines de millions de dollars d’aides aux céréaliers. La carte du maïs était donc bonne à jouer.

Et il y avait mieux encore. Bien gérée, l’invention des chimistes de la Clinton Corn Processing Company pouvait devenir l’équivalent d’un billet gagnant de la loterie. Si bien qu’en 1976, alors que le marché de l’HFCS semblait parvenu à saturation, ADM rachetait la CCPC et investissait massivement dans la production de sirop de glucose-fructose. Une opération sans risque puisque grâce à ses contacts à la Maison-Blanche et à l’USDA, Andreas se lançait dans une activité qui, il le savait, serait copieusement soutenue par le gouvernement. De fait, alors que l’année de l’acquisition de la CCPC, Washington distribuait 400 millions de dollars d’aides à la filière maïs, un an plus tard, le chiffre dépassait 1,6 milliard. Et ADM, désormais premier céréalier américain, en était le principal bénéficiaire. Le pouvoir américain venait en somme d’offrir à Andreas le temps nécessaire à l’extension de son marché.

Toutefois, cela ne fonctionna pas tout de suite. Avant 1978, les débouchés du HFCS étaient restreints. Les premiers utilisateurs, les fabricants de sodas, hésitaient en effet à remplacer le sucre. Le HFCS 42 n’ayant pas exactement le même goût que le produit issu de la canne à sucre; les marchands de colas craignaient un accueil défavorable des consommateurs. Aussi, en attendant de voir comme réagirait le marché, ils continuèrent à privilégier les mélanges à base de sucre. C’était sans compter sur Dwayne Orville Andreas, qui détenait un joker dans sa manche. »

La suite …. demain.

 

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Et si à haute dose le café était nuisible pour la ligne ? C’est ce que suggère une étude australienne.

L’excès de caféine est soupçonné de créer des problèmes d’insomnie, des maux de tête, et de la tachycardie. Des chercheurs australiens pensent que cette hyperconsommation pourrait aussi surexposer au diabète, au surpoids voire à l’obésité. C’est à partir de 5 tasses de café par jour que l’on augmenterait les risques.

Cette nouvelle étude, publiée dans le Journal of Agricultural and Food Chemistry, prend à contrepied de précédents travaux qui vantaient les bienfaits du petit noir pour réduire le risque de diabète. Le polyphénol était supposé profiter aux cellules en augmentant leur sensibilité à l’insuline, limitant l’hypertension et réduisant l’accumulation de gras. Sauf que, selon les chercheurs australiens, ces bénéfices sont valables jusqu’à un certain seuil. Ils s’inversent à haute dose. « Les effets sur la santé du café dépendent de la dose consommée. Jusqu’à trois à quatre tasses par jour, on conserve encore ce côté protecteur contre les maladies cardiovasculaires et le diabète« , explique Vance Matthews, du Western Australian Institute for Medical Research et co-auteur de l’étude. Mais les bénéfices s’arrêtent à partir de cinq à six tasses par jour, comme l’ont montrées les souris qui ont servi de cobayes pour la démonstration. Les polyphénols contenus dans le café n’ont plus joué leur rôle quand les souris consommaient l’équivalent de cinq à six tasses de café. Elles ont stocké plus facilement les graisses et ont affiché plus de difficultés à réguler l’insuline dans le sang.

 

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Une étude sur 28 000 adultes européens trouve une association entre consommation de boissons gazeuses sucrées et incidence du diabète de type 2.

Des travaux conduits en Amérique du Nord ont déjà montré que la consommation de boissons gazeuses sucrées augmente de 25 % environ l’incidence du diabète de type 2. Des chercheurs britanniques ont voulu savoir si les Européens qui consomment ces boissons courent les mêmes risques.

Pour cela, ils ont analysé la consommation en jus de fruits et sodas de 28000 adultes issus de 8 pays européens et recrutés dans le cadre du programme EPIC (European Prospective Investigation into Cancer and Nutrition), une grande étude prospective européenne dirigée par le Centre International de Recherches sur le Cancer à Lyon. Ces travaux ont été publiés en avril 2013 dans la revue Diabetologia.

Résultat : dans cette population européenne, la consommation quotidienne de 33 cl de boisson gazeuse sucrée est associée à une augmentation de 22 % du risque de diabète de type 2. Or, cette augmentation du risque n’est pas seulement due à l’obésité : lorsque ces résultats sont ajustés en fonction de l’indice de masse corporelle, l’augmentation du risque se maintient à près de 20% (18% exactement). En revanche, aucune association entre consommation de jus de fruits et de nectars, et diabète de type 2 n’a été observée.

Comment les boissons sucrées pourraient-elles favoriser diabète de type 2 ? Au-delà de la prise de poids, ces boissons ont un impact sur la glycémie. Elles génèrent des pics de glucose et d’insuline qui pourraient progressivement causer l’apparition d’une résistance à l’insuline, un mécanisme qui conduit progressivement au diabète.

Source

The InterAct consortium. Consumption of sweet beverages and type 2 diabetes incidence in European adults: results from EPIC-InterAct. Diabetologia, 26 avril 2013.

 

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Les sodas comme le cola favorisent la formation de calculs rénaux, alors que d’autres boissons (thé, café…) ont un effet protecteur.

Dans une étude publiée dans le Clinical Journal of the American Society of Nephrology, des chercheurs italiens et américains montrent que la consommation de sodas est associée à un risque supérieur de calcul rénal. (1)

Les calculs rénaux se forment par l’accumulation de sels minéraux bloquant les voies urinaires. Particulièrement douloureux, ils provoquent les coliques néphrétiques. En France, les calculs rénaux touchent environ 10 % de la population, les hommes étant deux fois plus atteints que les femmes. En général, les médecins recommandent à leurs patients de boire beaucoup pour éviter les récidives. Mais toutes les boissons se valent-elles pour prévenir les calculs ? C’est ce qu’ont voulu savoir les auteurs de cette étude.

Les chercheurs ont analysé des données provenant de trois cohortes : HPFS (Health Professionals-Follow-Up Study), et NHS I et II (Nurses’Health Study I et II), regroupant 194 000 personnes. Les participants ont rempli des questionnaires sur leur parcours médical et leur mode de vie, pendant une durée médiane de plus de 8 années.

Résultats : Les participants qui consomment au moins un cola sucré par jour présentent un risque augmenté de 23 % de développer des calculs, par rapport à ceux qui en boivent moins d’un par semaine. Ce risque est également augmenté pour d’autres boissons sucrées comme le punch. En revanche, les auteurs ont constaté des risques réduits de calcul rénal associés à la consommation de café, thé, vin, bière et jus d’orange.

En conclusion, une consommation élevée de boissons sucrées est associée à une incidence plus élevée de calculs rénaux. Donc pour prévenir les calculs rénaux, il faut certes boire beaucoup, mais certainement pas de sodas, sucrés ou édulcorés

Voilà une autre bonne raison d’éviter ces boissons qui sont aussi associées à un risque accru de développer un diabète insulino-dépendant.

Sources

(1) Pietro Manuel Ferraro, Eric N. Taylor, Giovanni Gambaro, and Gary C. Curhan. Soda and Other Beverages and the Risk of Kidney Stones. Clinical Journal of the American Society of Nephrology. 15 mai 2013.

 

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Une étude met en lumière les lacunes des enfants au niveau des fruits et légumes.

L’enquête de l’Association santé environnement France (ASEF) est révélatrice des habitudes alimentaires des Français et des enfants en particulier.

Un écolier sur cinq en surpoids

Ainsi, près de 87 % des enfants ignorent ce qu’est une betterave. Une méconnaissance qui favorise les mauvaises pratiques alimentaires en partie à l’origine du surpoids d’un écolier sur cinq. Réalisée dans les écoles au cours du premier trimestre 2013, cette enquête indique que les enfants ne boivent pas assez d’eau, consomment trop d’assaisonnement, ignorent de nombreux fruits et légumes et l’origine des aliments transformés, comme les frites ou les nuggets. A table près d’un enfant sur quatre boit du sirop, du jus de fruit ou du soda et seulement 20 % disent ne jamais rajouter de sel ou du sucre dans leur plat. Quant aux sauces mayonnaise et ketchup, ils sont 10% à déclarer en rajouter systématiquement.

Parmi les fruits et légumes, si les jeunes reconnaissent facilement les poires, les pastèques et les carottes, en revanche ils sont 87% à ne pas savoir ce qu’est une betterave. Un écolier sur trois ne sait pas non plus identifier un poireau, une courgette, une figue ou un artichaut. Un quart d’entre eux ignorent que les frites sont faites à partir des pommes de terre. Quant aux chips, jambon et nuggets, ils sont environ 40 % à ne pas savoir d’où ils viennent et près de la moitié d’entre eux ne sait pas l’origine du steack haché ou du jambon de leur assiette. Quant aux pâtes, ils sont seulement un tiers à savoir comment elles sont faites.

Les 2 500 médecins de l’ASEF conseillent aux parents de remplacer à table les sodas par l’eau, de multiplier les fruits et légumes, riches en vitamines et en minéraux. Ils recommandent aussi de limiter les sucreries, varier les viandes et poissons, riches en protéines, indispensables à la croissance de l’enfant et au développement de son système immunitaire et de miser sur le « fait maison », meilleur sur le plan nutritionnel que les préparations industrielles. L’enquête a été réalisée en classe auprès d’un panel de 910 élèves ayant entre 8 et 12 ans au cours du premier trimestre 2013.

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Une étude parue sur le site de l’université de Reading, une des plus prestigieuses du Royaume-Uni, prouverait que le champagne neutralise la perte de mémoire liée à l’âge et serait bénéfique dans la prévention de la démence.

L’étude menée par le Pr Jeremy Spencer du département des sciences alimentaires et nutritionnelles de l’university of Reading apporte des résultats surprenants : boire un à trois verres de champagne par semaine serait bénéfique dans la perte de mémoire spatio-temporelle associée au vieillissement.

La consommation faible de champagne retarderait même l’apparition de troubles neurodégénératifs comme la démence sénile.

Ces propriétés inattendues du champagne sont dues aux phénols, retrouvés en grandes quantités dans cette boisson et en quantité moindre dans le vin blanc.

Les polyphénols, retrouvés également dans les myrtilles et le cacao, contribueraient donc au bon fonctionnement cognitif.

Le Pr Spencer invite toutefois à “une approche responsable de la consommation d’alcool” et précise que ces résultats suggèrent que le champagne est efficace à raison“d’une consommation très basse”.

 

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Extrait de Toxic, de william Reymond :

« Notre nourriture a plus évolué ces trente dernières années que lors des mille précédentes. Votre grand-mère ne reconnaîtrait pas la plupart des aliments et ne saurait qu’en faire.» Michael Pollan a raison. Entre les yaourts à boire couleur fluo et les salades en « shaker » pour mieux tenir dans les porte-boissons, nos aïeux auraient bien du mal à s’orienter nutritionnellement dans notre société.

En 1960, l’essentiel du temps passé dans une cuisine était dévolu à la préparation de la nourriture. La famille américaine dépensait 15 dollars par jour pour se nourrir et passait cent trente minutes autour de la table. Avec des produits de base frais, accommodés avant d’être servis.

Aujourd’hui, le temps de préparation a diminué de plus de 50 %. Et la nature même de l’alimentation a subi une incroyable mutation. Ce qui n’empêche pas des mentions imprimées sur les emballages de garantir au consommateur que son hachis Parmentier est conforme à la recette de sa grand-mère. La grosse différence, c’est qu’il lui suffit de l’ouvrir et de le glisser cinq minutes dans le four micro-ondes pour l’apprécier. Cet appareil est d’ailleurs devenu incontournable aux États-Unis. En 1978, seulement 8 % des foyers possédaient cette application civile d’une invention militaire, mais vingt ans plus tard, le taux d’équipement en micro-ondes approche quasiment les 100 %.

Ce succès correspond à un changement profond et radical de notre nourriture. Devenue produit de masse, elle est entrée dans l’ère de l’industrialisation. En 1972, près de la moitié du prix d’achat d’un aliment terminait dans la poche de son producteur, généralement un agriculteur. Aujourd’hui, la proportion est seulement de 20 %. « L’essentiel du coût de la nourriture que nous mangeons à la maison couvre des frais qui n’ont plus rien à voir avec l’agriculture. Il s’agit du prix du travail de la vente en supermarché, celui effectué en usine et en laboratoire. » Sans oublier le marketing, dont la mission est de faire croire à chacun qu’un produit fabriqué à la chaîne, avec des ingrédients dont personne ne comprend les noms, est conforme au goût « d’antan » et à la bonne recette de maman.

En 2006, se nourrir est une affaire de gros sous, la chasse gardée d’une industrie puissante aux réseaux politiques solides. Et dont l’essor, et ses conséquences sur notre santé, doivent beaucoup à un ancien président américain. »

La suite ….. demain.

Nous suivrons la démonstration historique intéressante de William Reymond qui progressivement mettra à jour les colossaux intérêts économiques en jeu et leur articulation dans l’industrie de l’alimentation.

 

 

 

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Le Mexique paie un prix élevé pour son mode d’alimentation: avec 163 litres de sodas par an par habitant, il est le principal consommateur de boissons sucrées au monde par tête et le second pays le plus touché par l’obésité après les États-Unis.

Le Mexique compte aujourd’hui 22.000 des 180.000 morts associées dans le monde à la consommation de boissons sucrées, selon une étude de l’université américaine Harvard.

Traditionnellement, le régime alimentaire des Mexicains était constitué de maïs, fruits, légumes et herbes. Mais il suffit de parcourir les rues de Mexico pour constater les modifications intervenues dans les habitudes alimentaires, liées à l’ouverture économique du pays.

Dans les innombrables postes de restauration de rue de la ville, on consomme des « tacos » et des sandwiches de viande de porc ou de boeuf, d’oeufs, de fromage, ainsi qu’une grande variété de fritures, le tout le plus souvent accompagné de sodas.

« Il y a eu un changement d’habitudes alimentaires qui s’est accentué très fortement au cours des vingt dernières années avec une pénétration plus importante des aliments traités industriellement« , en particulier les boissons gazeuses, explique à l’AFP Alejandro Calvillo, directeur de l’ONG Pouvoir du consommateur, qui lutte au Mexique pour la réglementation des produits nocifs pour la santé.

Selon lui, le Mexique, en ouvrant son économie aux traités de libre-échange, « s’est livré aux valeurs mercantiles d’entreprises qui ont transformé l’alimentation traditionnelle des Mexicains », notamment par une publicité « brutale », sans régulation de l’État.

Ainsi, l’obésité a connu une véritable explosion en passant de 9,5% de la population en 1988 à 32% en 2012. Et 70% des quelque 115 millions de Mexicains sont en surpoids.

Le problème est également social et environnemental dans un pays où près de la moitié de la population vit dans la pauvreté et 7,4 millions dans une pauvreté extrême.

Beaucoup de communautés défavorisées ont en effet « un problème d’accès à l’eau » qui pousse à la consommation de sodas, rappelle à l’AFP Yuritzin Flores, de l’ONG internationale Oxfam. Au lieu d’acheter de l’eau en bouteille, plate ou gazeuse, « les gens préfèrent la boisson censée leur donner plus d’énergie et de statut ».

Fin 2012, une proposition d’impôt sur les boissons sucrées a été déposée devant le Parlement mexicain sans suite pour l’instant.

Le gouvernement mexicain a annoncé récemment des mesures de lutte contre l’obésité, mais sans en donner le détail. En attendant, le surpoids continue de provoquer des maladies chroniques, des problèmes cardiovasculaires et certains types de cancer.

Les coûts directs ou indirects des problèmes de poids ont été estimés à près de 10 milliards d’euros pour le système de santé publique mexicain.

Les raisons les plus fréquentes d’hospitalisation au Mexique sont le traitement non chirurgical de l’infarctus, de l’hypertension et du diabète. Cette dernière maladie touche 14% de la population et cause 80.000 morts par an.

Plusieurs établissements commencent à proposer – gratuitement ou à coût réduit – des interventions de chirurgie bariatrique, une technique lourde consistant à réduire la capacité d’absorption des aliments.

« Cela ne résout pas le véritable problème. C’est comme mettre un simple pansement sur une plaie profonde », estime M. Garner.

Toutefois, pour Leticia Bautista, psychologue spécialisée dans les problèmes liés à l’obésité à l’Université nationale autonome du Mexique (Unam), cette intervention « est une chance de vie » pour les cas d’obésité « morbide ».

 

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