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diététique

Extrait de TOXIC, le livre de William REYMOND :

« La grande manipulation des éleveurs de bétail nourri au grain, c’est de tenter de nous faire croire que l’E.coli 0157:H7 fait désormais partie du paysage. Qu’il est une donnée que nous, consommateurs, devons de toute façon intégrer et gérer. Impossible de les blâmer, ils ne font que reproduire en la matière la stratégie utilisée avec succès dans les crises de salmonelle. Résultat ? 1 million d’intoxications annuelles aux États-Unis contre seulement 800 en Suède, pays qui fut l’un des premiers en Europe à légiférer sur les dangers de l’élevage de masse.

Le concept de cette manœuvre d’évitement est simple : blâmer l’autre. Non pas les abattoirs, alors que la plupart du temps c’est là que la viande est contaminée – quand ce qui subsiste dans les intestins bovins entre accidentellement en contact avec le reste de la carcasse -, mais les consommateurs. À écouter les industriels, nous nous rendons malades parce que nous ne cuisons pas suffisamment nos aliments ou parce que nous utilisons des couteaux sales ayant été en contact avec de la viande crue !

Un comble !

Petit flash-back à la fois significatif et édifiant.

Au début des années 1970, le secteur du nucléaire tenta d’améliorer son image pour séduire les Américains. Mission : dépeindre cette énergie comme le moyen sûr, propre et peu cher d’améliorer la vie quotidienne. Et le Département of Energy fut le premier à déposer un brevet relatif à l’irradiation de la nourriture et à le faire valider par les organismes sanitaires.

La méthode consiste à exposer divers aliments à des rayonnements ionisants afin de détruire les micro-organismes qu’ils contiennent. « Ioniser » est le verbe employé par l’industrie agroalimentaire, parfois abusivement remplacé par le terme de « pasteurisation à froid ». Dans les deux cas, il s’agit toujours de véhiculer une image plus acceptable par le public, celui-ci n’étant guère prêt, évidemment, à encaisser qu’on irradie sa nourriture. Surtout via un accélérateur de particules ou par des sources radioactives tels le césium 137 ou le cobalt 60, comme certaines compagnies le font. En tout cas, employer d’autres mots, détourner l’attention, fut efficace puisque le procédé s’est généralisé sans trop de levées de bouclier.

Au départ, ce processus fut principalement utilisé sur les épices et les céréales, les radiations tuant les insectes souvent microscopiques nichés au cœur des aliments. Mais à partir du début des années 1980, l’ionisation a servi un processus plus commercial encore : ralentir la dégradation d’un produit. Les fruits et légumes traités mettent plus de temps à pourrir, ce qui rallonge leur période de conservation. De quoi ravir les producteurs.

L’irradiation de la viande est apparue, elle, plus tard, au milieu des années 1990 durant lesquelles la société californienne SureBeam l’expérimenta pour la première fois. Et aujourd’hui, le secteur de la viande, pensant avoir trouvé là un moyen de lutter contre les risques d’infections à la salmonelle et à l’E.coli 0157:H7, y recourt fréquemment.

Évidemment, devant cette dérive, les interrogations surgirent. Quid de la qualité à court et à long terme des aliments ? Quid des répercussions sur notre santé ? D’emblée, soyons clairs : l’irradiation ne rend pas la nourriture radioactive. C’est pour cela d’ailleurs que, pendant vingt ans, les principales critiques se sont concentrées sur les risques d’accidents liés au processus d’ionisation. Un danger réel, comme l’a montré en 1988 une fuite d’eau radioactive dans un centre situé en Georgie. 50 millions de dollars ont été dépensés par cet État pour réparer les dégâts et des traces de radioactivité ont été relevées dans les habitations proches. C’est du reste pour cela qu’en France les centres d’irradiation utilisant une source radioactive sont classés « Installation nucléaire de base » (INB), catégorie dans laquelle figurent également les réacteurs nucléaires.

Le passage à l’irradiation de la viande a, en revanche, tout bouleversé. En effet, la nature d’un produit soumis à des rayons radioactifs est modifiée. Comme l’explique Roland Desbordes, scientifique à la Commission de recherche et d’information indépendante sur la radioactivité (CRIIRAD) : « L’aliment est mort sur le plan biologique, les tissus sont pulvérisés, l’ADN détruit ». Concrètement, un produit irradié est en fiait plus pauvre en acides aminés, acide folique et en vitamines A, Bl, B6, B12, C, E, K et PP. Une perte variant selon la durée et la puissance de l’exposition, qui peut atteindre jusqu’à 80 % chez certains produits.

Ce n’est pas tout : en traversant un poulet – un des aliments les plus irradiés dans le monde -, le rayon ionisant bleu entraîne une recombinaison chimique qui donne naissance à de nouvelles molécules. L’irradiation des lipides – le gras de la viande de bœuf, par exemple – déclenche la formation de cyclobutanones, des molécules dont la toxicité pour l’homme a été mise en évidence par plusieurs travaux.

En 2002, une étude franco-allemande a ainsi démontré que certains cyclobutanones (les 2-alkylcyclobutanones) étaient toxiques et favorisaient le développement du cancer du côlon chez le rat. Ces recherches ont déclenché une polémique dans le milieu scientifique lorsque, le 3 juillet 2002, le Comité scientifique de la nourriture (SCF), organisme en charge de la protection alimentaire au sein de la Commission européenne, rejeta les conclusions de cette équipe réunissant pourtant les meilleurs spécialistes du sujet. Avec une motivation pour le moins étonnante. Jamais dans son commentaire, le SCF ne remet en cause la découverte des chercheurs, autrement dit la toxicité des nouvelles cellules formées dans la viande suite à l’irradiation. Non, le reproche est plus spécieux : « Les effets négatifs relevés l’ont tous été au terme de recherches in vitro. Il est donc inapproprié, sur la base de ces résultats, d’effectuer une étude de risque pour la santé humaine ». En clair, on refuse de prendre en compte une menace sanitaire parce que l’étude qui l’a révélée, bien que validée par des scientifiques qualifiés, a été menée en laboratoire !

Dans une réponse au CSF, le groupe de chercheurs a maintenu sa position. Laquelle inquiète la CRIIRAD : « Du moment où l’on observe des réactions chez le rat, dont le patrimoine génétique est similaire à 99 % à celui de l’homme, on peut se poser des questions… même s’il y a un pas entre le rat et l’homme. On ne peut donc pas conclure à l’innocuité de l’irradiation des aliments pour les humains ».

Mais il faut tenir compte des données plus politiques. Actuellement, seuls huit pays de l’Union autorisent l’irradiation. À savoir la France, la Belgique, les Pays-Bas, la Pologne, l’Italie, le Royaume-Uni, la Hongrie et la Tchéquie.

L’Hexagone compte sept centres d’irradiation. Six dépendent de la société lyonnaise Ionisos, installés à Dagneux (Ain), Pouzauges (Vendée), Sablé-sur-Sarthe (Sarthe), Orsay (Essonne), Chaumesnil (Aube) et Berric (Morbihan). Le septième, exploité par la société Isotron, se trouve à Marseille.

Mais, hors de l’Europe, trente-deux autres États l’ont acceptée, incitant même l’OMC à effectuer des pressions sur l’Union européenne pour étendre son utilisation. Pourquoi l’OMC agit-elle en ce sens ?

Selon des motivations de pur libéralisme, l’interdiction d’irradiation s’accompagne souvent d’une limitation des importations de produits ionisés, ce qu’elle considère comme une limite aux échanges mondiaux.

La France importe chaque année entre 6 000 et 10 000 tonnes d’aliments irradiés.

Au-delà de l’étude controversée de 2002, ce qui étonne le plus, c’est l’absence de travaux consacrés aux effets de l’ionisation au niveau mondial. Certes, on trouve des rapports plus rassurants, comme ceux publiés par l’université Texas A&M. L’ennui, c’est que l’Electronic Beam Food Research Facility, la structure de recherche ayant conduit cette étude, a été créé grâce à un don de 10 millions de dollars versé par SureBeam. Et que, dépassant son rôle universitaire, le centre effectue même de l’ionisation commerciale, irradiant en effet une partie de la viande américaine.

En fait, à mieux y regarder, à part une étude s’étalant sur quinze semaines effectuée en Chine en 1987,(elle démontra une augmentation des anomalies chromosomiques. Une situation à l’origine de cancers), il n’existe aucune recherche conséquente sur ce sujet majeur. Comme on n’en trouve pas sur les effets produits par cette alimentation modifiée sur les enfants et les bébés. Un travail d’autant plus utile que les flocons et germes de céréales destinés aux produits laitiers infantiles sont systématiquement irradiés aux États-Unis, au Brésil et dans une vingtaine de pays. Des produits qui figurent d’ailleurs sur la liste des aliments ionisés importés en France. Tout comme les herbes aromatiques surgelées, les fruits secs, les volailles, les œufs, les crevettes, le fromage au lait cru et les cuisses de grenouille.

Pis, le processus de mise sur le marché américain, celui qui permet aujourd’hui à l’OMC de militer pour une commercialisation sans frontière des produits ionisés, est loin d’être un modèle de sérieux. En effet en 1982, le FDA, l’organisme fédéral chargé de l’approbation du processus d’irradiation, n’a pas pris le temps de lire et de valider les 441 études sur des animaux qui lui avaient été soumises, préférant n’en sélectionner que 7. Des rapports consacrés uniquement à des tests effectués sur des fruits et des légumes selon des dosages bien trop bas pour correspondre à une réalité. En 1993, sans que ses propos aient le moindre impact, Marcia van Gemert, la toxicologiste qui avait présidé la commission de la FDA sur l’irradiation, évoqua sans langue de bois les conditions de cette autorisation : « Ces études utilisées en 1982 par le FDA n’étaient pas adéquates. Elles ne l’étaient pas face aux standards (sanitaires) de 1982 et le sont encore moins face à ceux de 1993, permettant de déterminer la sécurité de n’importe quel produit, et plus encore lorsqu’il s’agit de nourriture irradiée ».

Dans sa précipitation à nous faire ingurgiter de la viande passée aux rayons, l’industrie agroalimentaire doit faire face à un autre casse-tête : le taux d’ionisation n’est pas suffisamment puissant pour détruire certaines bactéries et prions (que l’on pense responsables de la crise de la vache folle). Bien entendu, elle profite de chaque crise pour demander une augmentation des doses maximales de rayons autorisées, arguant qu’il est de son devoir de pallier la tendance des consommateurs à ne pas assez cuire leur viande. Ce faisant, elle évite une fois de plus le débat sur les véritables causes des contaminations bactériennes.

Néanmoins, un obstacle de taille subsiste pour elle : nos papilles gustatives. Qui résistent, elles ! Si l’irradiation est l’art de l’équilibre entre la sécurité alimentaire et le goût du produit, beaucoup comprennent qu’elle l’altère. Pour autant, résisterons-nous longtemps ?

La suite (tout aussi passionnante) ………..demain.

Dr BUENOS : Cet article est passionnant. Il ne me semble pas avoir jamais vu sur une étiquette une mention sur l’irradiation et la dose utilisée.

 

 

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Créé le 29-05-2013 à 17h21 –

Par Erwan Lecomte

Sciences & Avenir

Résistante à plusieurs classes d’antibiotiques, ce pathogène qui s’est fortement développé en Afrique et au Moyen-Orient déferle sur l’Asie et menace de s’implanter en Europe.

DÉCOUVERTE. « Je n’ai jamais vu une salmonelle résistante se diffuser aussi rapidement » nous a confié le docteur François-Xavier Weill, directeur d’une unité de recherches sur les bactéries intestinales pathogènes à l’Institut Pasteur. Pourtant, il y a 10 ans à peine, cette bactérie du genre Salmonella et d’un sous type baptisé « Kentucky » (car découverte dans les années 30 aux Etats-Unis) était plutôt tranquille.

« Jusqu’en 2002, on ne recensait que 20 à 30 cas de contamination par an avec des souches sensibles aux antibiotiques, mais maintenant c’est presque 200 cas avec dans 80% des cas des souches multirésistantes.

Cette bactérie qui vit dans les intestins de nombreuses espèces animales se transmet à l’homme lorsqu’il consomme la viande mal cuite d’animaux contaminés. Particulièrement à risque : la viande de bœuf, le poulet, le lait non pasteurisé et les œufs. Mais tous les aliments sont susceptibles d’être contaminés, y compris les légumes. En effet, il suffit de manipuler des aliments carnés sans précaution avant cuisson (qui détruit la bactérie) pour que la planche de travail ou les instruments de découpe puissent contaminer, dans un 2ème temps, des aliments destinés à être mangés crûs (comme certains légumes en salade). De même, en cas de mauvaise hygiène, les mains peuvent servir de vecteur si elles ont été mal lavées après un contact avec des aliments contaminés ou pire des selles de patients infectés.

Pour le malade, une contamination par la salmonelle se manifeste alors par une gastro-entérite carabinée accompagnée de poussées de fièvre. Un adulte en bonne santé guérit généralement sans traitement particulier en 72 heures environ. « En revanche, pour les enfants en bas âge, les personnes âgées ou immunodéprimées, le risque est plus important. En effet, la salmonelle peut quitter le système digestif et passer dans le sang, risquant alors de provoquer une septicémie (infection générale de l’organisme, ndlr) potentiellement mortelle » explique le médecin.

RÉSISTANCE. Dans ce cas, la seule solution pour sauver le patient réside dans l’administration d’antibiotiques pour combattre rapidement l’infection.

Mais voilà, en 2002, une souche de Salmonella Kentucky résistante aux antibiotiques a été repérée pour la première fois en Égypte. « Cette souche présentait pour la première fois des mutations dans plusieurs gènes aboutissant à une résistance à la ciprofloxacine (un antibiotique à spectre large très utilisé contre cette infection) » précise François-Xavier Weill.

C’est donc avec une attention accrue que François-Xavier Weill et Simon Le Hello, responsables du centre national de référence (CNR) des Escherichia coli, Shigella et Salmonella situé au sein de l’Unité des bactéries pathogènes entériques à l’Institut Pasteur à Paris ont scruté l’évolution de cette bactérie pathogène. Et ce qui était une simple mauvaise nouvelle a petit à petit tourné à l’inquiétant.

« Les antibiotiques utilisés dans les élevages ont favorisé l’apparition de la résistance » François-Xavier Weill, Institut Pasteur

SURVEILLANCE. Dans une étude publiée en début de semaine dans le magasine « The Lancet Infectious Diseases », les chercheurs relatent les déplacement de cette salmonelle. Après l’Égypte, Salmonella Kentucky a colonisé l’Afrique de l’Est jusqu’en 2005, puis s’est implantée en Afrique du Nord (au Maroc principalement), au Moyen Orient et en Afrique de l’Ouest. Et depuis 2010, elle poursuit son expansion à une vitesse fulgurante autour de la méditerranée. Elle atteint désormais l’Inde et l’Asie du sud-est.

« Mais le plus grave est qu’au cours de sa migration, la bactérie a acquis de nouveaux plasmides de résistance qui la rendent insensible aux effets des antibiotiques de dernière génération tels que les céphalosporines de troisième génération, et même certaines souches présentent des gènes de résistance aux carbapénèmes, les antibiotiques de dernier recours » s’alarme François-Xavier Weill

ÉLEVAGE INTENSIF. La raison à l’apparition de ces résistances ? François-Xavier Weill pointe du doigt l’utilisation systématique d’antibiotiques à faible dose dans les élevages de volaille dans les pays en voie de développement alors que cette pratique est maintenant interdite en Europe depuis plusieurs années. « Dans un élevage industriel, les animaux sont stressés et plus sensibles aux maladies. Or, on sait depuis longtemps que l’administration d’antibiotiques en petite quantité améliore la santé des animaux mais aussi les rend plus gros et donc sont vendus plus cher sur le marché. Les antibiotiques font alors office de promoteurs de croissance » explique le chercheur.

L’ennui est que, lorsqu’elles sont soumises à ces faibles doses d’antibiotiques durant de longues périodes de temps, les bactéries subissent une pression de sélection. Apparaissent alors très facilement des souches résistantes à tous ces antibiotiques, qui se mettent alors à proliférer.

Et de telles bactéries multi résistantes commencent à faire leur apparition dans la zone européenne. En 2010, des salmonelles résistantes à la ciprofloxacine ont été repérées en Allemagne et en Pologne dans des élevages de dindes, sur des produits à base de viande provenant de Turquie, détaille la publication.

MESURES. « Il faut donc prendre d’urgence des mesures pour dépister et éradiquer cette salmonelle avant qu’elle ne s’implante durablement, préconise le chercheur, car cela peut aller très vite. Le cas s’est déjà présenté avec Salmonella Typhimurium DT104. Cette salmonelle multirésistante (mais à des anciens antibiotiques) avait été repérée chez les bovins à la fin des années 1980 au Royaume Uni. Aucune mesure n’avait initialement été prise pour endiguer sa progression. Dix ans plus tard, elle représentait ¼ des salmonelles affectant l’homme en Europe puis aux Etats-Unis ».

Erwan Lecomte, Sciences et Avenir, 29/05/13

Dr BUENOS : Quand différentes sources permettent de recouper les informations sur les germes multirésistants (E.Coli et salmonella) issus de l’élevage industriel qui a recours massivement et systématiquement aux antibiotiques…

Cela rend l’information encore plus pertinente ….. et inquiétante.

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PCB, pesticides, bisphénol, métaux lourds… Ces polluants chimiques peuvent être présents dans nos assiettes, et la liste des conséquences qu’ils peuvent avoir sur notre santé fait peur : cancers, diabète, obésité, infertilité… Quels sont réellement les risques ?

Une récente étude analysant les menus d’un enfant de 10 ans révèle que les aliments ingérés en une journée contiennent pas moins de 128 résidus chimiques.

C’est l’association Générations futures qui a relancé le sujet en décembre 2010, en faisant analyser en laboratoire tous les aliments qui entrent dans la composition des repas d’un enfant de 10 ans. Et ce n’est pas rassurant pour les parents…

Cliquez sur le lien ci dessous pour voir la vidéo :

les assiettes des enfants sont elles toxiques ?

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Extrait du livre TOXIC, de William REYMOND :

« D’une certaine manière, la poudre grisâtre enrichie aux protéines est responsable de la mort de Kevin Kowalcyk. Sans elle, l’E.coli 0157:H7 n’aurait jamais rongé les organes du jeune enfant au point de le plonger dans une agonie dantesque. Mieux que personne, Barbara, sa mère, m’avait résumé l’absurdité morbide de la situation : « Nous ignorions les risques que nous prenions à nourrir notre enfant avec un hamburger ».

Et encore, elle ne savait pas tout.

Chaque jour, environ 200 000 Américains sont empoisonnés par ce qu’ils mangent. 900 sont hospitalisés et 14 meurent. Des chiffres hélas en dessous de la réalité. Car, bien souvent, une légère intoxication alimentaire ne justifie pas une visite chez les médecins – surtout aux États-Unis où cela coûte très cher – et ne vient pas grossir les statistiques. On estime ainsi qu’au moins un quart de la population américaine est intoxiqué chaque année par le contenu de son assiette. Une proportion en constante progression.

L’essentiel des ennuis répertoriés sont des cas de salmonelles qui, le plus souvent, épargnent le malade. En 1995, selon le journal spécialisé Meat and Poultry, la bactérie avait quand même rendu malades plus d’1 million de consommateurs américains, la plupart s’étant contaminés en mangeant du poulet insuffisamment cuit.

L’Escherichia coli 0157:H7 est, lui, plus rare. Les CDC avancent que cette bactérie vivant dans l’intestin des animaux contamine 73 000 personnes par an. Et en tue 61. Presque toutes sont des enfants et des personnes âgées. Si un adulte en bonne santé n’a guère à redouter une « rencontre » avec elle, les effets secondaires s’avèrent cependant graves dans certains cas, engendrant par exemple une insuffisance rénale.

Ces derniers temps, même si l’infection figure encore loin derrière la crainte d’une attaque de requins, l’E.coli 0157:H7 a gagné des places dans le classement des peurs américaines.

En septembre puis en décembre 2006, l’E.coli 0157:H7 s’est retrouvée à la une de l’actualité. Une première fois à cause de la contamination de salades d’épinard prêtes à consommer. Une seconde pour l’infection des poivrons verts contenus dans des plats mexicains de la chaîne de fast-foods Taco Bell.

Si, entretemps, un observateur vigilant du site de l’USDA avait pu noter à l’échelon régional les « rappels » quasi permanents de marchandises, principalement de viandes, seules ces deux grandes affaires ont grimpé jusqu’à la scène nationale. En donnant lieu à une bataille d’experts typiquement américaine puisque dérisoire et sans rapport direct avec les origines mêmes du mal.

Les salades contaminées de Californie constituent même un cas d’école. Dans cette guerre de communication, on a vu monter sur le ring deux protagonistes pugnaces. D’un côté Michael Doyle, spécialiste de la sécurité alimentaire à l’université de Géorgie pour qui cette crise n’était en rien une surprise. Selon lui, elle est une répercussion directe de la volonté des sociétés de diminuer les coûts de production en emballant « les salades immédiatement dans les champs après les avoir fait tremper dans un bain chloré1 » au lieu de les transporter au préalable dans un centre à l’hygiène irréprochable. À l’en croire, les ensacheurs en sont réduits à travailler « directement dans la saleté ».

De l’autre Kathy Means, porte-parole de Produce Marketing Association (PMA). Ce groupe, spécialisé dans le lobbying et la défense des cultivateurs de salades, n’accorde aucun crédit aux accusations de Doyle : « Le processus de mise en sachet ne se passe pas directement sur le terrain », répond-elle. PMA met en outre en avant sa bonne foi, via un programme de « bonnes méthodes agricoles » fondé sur le volontariat. Elle a même édité un guide vantant des pratiques assainies telles que l’utilisation de matériel propre, le recours à des zones d’isolement des pelles, bêches et autres outils ainsi que le maintien d’une distance obligatoire séparant les allées de salades des toilettes portables réservées aux ouvriers.

Mais le mot de la fin dans ce combat revient à Alice Park, la journaliste de Time qui jamais, dans son dossier spécial consacré au sujet, n’aura eu l’idée d’explorer les véritables raisons de l’existence de la bactérie. Rebondissant sur l’idée d’un cordon sanitaire plaçant à bonne distance les cabinets portables des plantes comestibles, elle écrit : « Il existe en revanche une chose que les cultivateurs ne peuvent pas contrôler, ce sont les déchets produits par les oiseaux et les animaux sauvages ».

Salauds de volatiles ! »

La suite …………..demain.

 

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Extrait de TOXIC, le livre de William REYMOND :

« La scène est insupportable. Pourtant, personne n’a eu encore le courage de se pencher vers cette mère pour, d’une voix calme presque détachée, lui dire la terrible vérité. Personne n’a osé affronter son regard, aller au- delà de ses larmes, vers ce territoire encore vierge de drames mais qui, demain, deviendra à jamais son quotidien.

Il est toujours question d’espoir et des signes auxquels il faut, coûte que coûte, s’accrocher. En réalité, elle le sait, ceux-ci constituent ses derniers remparts contre la folie.

Mais voilà, à cet instant précis, la raison n’a plus aucun sens. La vérité vient de l’écraser. Froidement, implacablement, irrémédiablement. Là, sous ses yeux, son enfant, déformé par la douleur, est en train de mourir.

Kevin Kowalcyk n’aura jamais eu trois ans. Le 11 août 2001, à vingt heures vingt, ce petit corps a perdu le combat qui l’opposait depuis une dizaine de jours à la maladie. Les intestins rongés par la gangrène, les artères saturées, Kevin avait deux ans, huit mois et un jour.

*

Le cauchemar a débuté le 31 juillet précédent. Une semaine plus tôt, la famille Kowalcyk était revenue de vacances passées au bord de l’océan. Le dernier cliché de Kevin débordant de vie date d’alors. À quatre pattes sur le sable blanc, l’enfant fixe l’objectif. A posteriori, il serait facile de tenter de chercher les signes avant-coureurs du drame, mais l’exercice est aussi vain qu’inutile.

Sur cette ultime photographie, Kevin respire la vie. Ses joues sont roses et son sourire presque timide. Barbara, sa maman, aime d’ailleurs à dire que son fils était « un garçon attentionné qui pouvait se mettre à pleurer tout simplement parce qu’un autre enfant était en train de le faire ».

Peut-être s’agit-il du cadre serein du cliché ou encore des circonstances terribles de sa mort, mais, à tout jamais, sur papier argentique, le visage de Kevin affiche cette sensibilité-là.

 

Le début de l’été s’était écoulé paisiblement, semblable à celui que vivent la plupart des enfants de cet âge. Les chaudes après-midi du Wisconsin s’oubliaient en barbotant dans l’eau fraîche de la « tortue », une piscine gonflable devenue le refuge préféré de Kevin et de sa sœur Megan. À cinq ans, l’aînée de la famille passait l’essentiel de son temps avec son petit frère, devenu un idéal et patient compagnon de jeu.

Il y avait eu aussi la sortie à la fête foraine, les feux d’artifice du 4 juillet et les visites des grands-parents. Enfin, chaque dimanche ou presque, Mike Kowalcyk s’était installé devant son barbecue et, pour le plus grand plaisir de sa famille, avait grillé de la viande hachée et préparé de délicieux hamburgers.

Mais le mardi 31 juillet 2001, Kevin se réveille avec une légère fièvre et de la diarrhée. Des symptômes bénins qui n’alarment pas Barbara outre mesure. Durant la journée, Kevin se montre grincheux mais sa température n’évolue pas. Ce n’est qu’au milieu de la nuit suivante que la situation se complique. Cette fois, la fièvre de Kevin augmente fortement et sa diarrhée est plus fréquente. Au petit matin, Barbara remarque même des traces de sang dans les selles de son enfant. Franchement inquiète, elle décide alors qu’il est temps de partir aux urgences.

L’attente à l’hôpital de Madison est rythmée par les visites régulières de Kevin aux toilettes. La présence de sang est désormais plus abondante. L’anxiété des Kowalcyk grandit.

Certes, les médecins se montrent rassurants. Il est fréquent à cet âge, disent-ils, qu’un état grippal s’accompagne de saignements. Néanmoins, afin d’en être certains, ils pratiquent des prélèvements qui sont envoyés au laboratoire pour être testés au plus vite. En attendant, Kevin peut rentrer chez lui. Ses parents doivent juste s’assurer qu’il boit suffisamment.

La nuit suivante est pénible. L’enfant est toujours fiévreux et la diarrhée ne ralentit pas. Et, surtout, le sang teinte en permanence l’eau des toilettes.

Barbara en est convaincue, cette couleur n’annonce rien de bon. Ce rouge aux accents noirâtres ne signifie qu’une chose : son fils est très malade. Et il faut agir. Vite.

Le 2 août, Kevin Kowalcyk quitte le cadre rassurant de sa chambre pour être de nouveau admis à l’hôpital. Où, après un transfert dans une unité pédiatrique de soins intensifs de l’hôpital pour enfants de l’université du Wisconsin, il va passer, dans des souffrances terribles, les derniers jours de sa courte vie.

Après avoir réglé la question de sa déshydratation importante, les vraies raisons de sa maladie apparaissent. Les nouvelles revenant du laboratoire sont mauvaises. Et le diagnostic sans appel : une bactérie, l’E.coli 0157:H7 grouille dans les selles de Kevin. Ce nom étrange n’aide guère Barbara à comprendre la portée du mal qui atteint son fils mais, instinctivement, elle sent le danger derrière cette mystérieuse suite de signes, lettres et chiffres.

Le reste des informations communiquées par le médecin confirme ce sentiment. Sans forcément parler d’impuissance, le docteur énumère les différentes étapes devant marquer les prochains jours de Kevin.

Et il n’y a que deux options. Soit l’infection se stabilise, soit elle continue à évoluer. Or si c’était le cas, la science s’avère quasiment impuissante. Il faut donc attendre et aider l’enfant à combattre lui-même le monstre. Aucun traitement, aucune pilule ne peut en effet tuer cette bactérie. Seul Kevin est en mesure d’emporter cette bataille-là.

Les Kowalcyk sont effondrés. Des propos médicaux, Barbara ne retient qu’une chose, une phrase qui ne cesse de rebondir dans son crâne : « Cela va être pire avant, normalement, de s’améliorer ».

Plus que la perspective d’heures difficiles, Barbara n’aime pas le mot « normalement ». À lui seul, il résume la fragilité du fil qui retient son fils à la vie. Perdu au milieu du langage scientifique du corps médical, il introduit une incertitude difficilement supportable.

Le cerveau de Barbara va exploser. Normalement… Normalement… Ce terme signifie aussi qu’il existe une autre alternative, une terrible possibilité, une affreuse éventualité. Celle où la situation, ne faisant qu’empirer, débouche sur une vérité tellement intolérable que Barbara refuse d’en prononcer le nom.

Le 3 août, les reins de Kevin montrent des signes d’extrême faiblesse. La première option est désormais de l’histoire ancienne. La bactérie poursuit son œuvre de destruction et l’insuffisance rénale aiguë annonce le pire. Kevin est victime d’un syndrome hémolytique et urémique. Un état au taux de mortalité important entraînant des complications neurologiques graves. « Nous l’avons presque perdu cette nuit-là. Il était froid, léthargique. Et il n’arrêtait pas de transpirer. »

Le lendemain matin, placé en soins intensifs, Kevin reçoit sa première dialyse. Une expérience douloureuse pour tous : « La procédure durait trois heures. Trois heures où il ne devait pas bouger. Le genre d’instruction impossible à suivre pour un enfant de l’âge de Kevin ». Aussi, refusant qu’on attache leur fils au lit d’hôpital, les Kowalcyk, aidés par deux amis, s’efforcent de maintenir eux-mêmes l’enfant immobile. « Nous lui tenions les jambes et les bras… Nous lui chantions des comptines, lui racontions des histoires pour le rassurer. »

Bientôt, hélas, la dialyse s’avère insuffisante. Le cœur de l’enfant dépasse les deux cents pulsations par minute. Les transfusions de sang laissent place à celles de plasma, mais rien n’y fait : son état général continue à se dégrader. « Il était misérable. Il rampait à l’agonie dans son lit et, dans son délire, réclamait que je l’aide. »

Privé de liquide, à l’exception de quelques morceaux de glaçons, Kevin ne cesse de réclamer à boire. Brûlant de fièvre, il implore ses parents de le ramener chez lui et de le laisser se glisser dans l’eau fraîche de la « tortue ». Ou, mieux encore, que tout le monde reparte ensemble vers les vagues vertes de l’océan.

Et puis, entre deux gémissements, Kevin vomit aussi une poisseuse bile noire. « On aurait dit un enfant souffrant de malnutrition. Son ventre était gonflé, les cernes sous ses yeux effrayants. »

Impuissants, les parents ne peuvent rien faire de plus que passer une éponge humide sur le corps de leur fils afin d’essayer de l’apaiser.

« Dès que l’éponge s’est approchée de son visage, il s’en est emparé et a mordu dedans pour avaler les quelques gouttes qu’elle contenait. Nous avons dû la lui arracher des mains. »

L’expérience traumatisante est loin d’être terminée. Le 7 août, Kevin est placé sous assistance respiratoire. Son état réclame une dialyse continue. Lourdement drogué afin de mieux supporter la douleur et d’éviter de se souvenir de l’épreuve, l’enfant sombre dans l’inconscience. « Lorsque l’effet des médicaments commençait à diminuer, Kevin revenait à lui et tentait d’arracher ses perfusions. Nous avons alors accepté qu’il soit attaché au lit », poursuit Barbara.

Complètement immobilisé, Kevin doit subir une autre intervention : des drains sont installés dans ses poumons afin de tenter d’évacuer le liquide qui s’y accumule.

« C’est là que j’ai su… Le personnel hospitalier se voulait optimiste, nous expliquant que l’état de Kevin évoluait comme chaque victime de la bactérie. Que chaque jour gagné était un pas de plus vers la guérison. Mais il y a des moments où une mère se retrouve comme connectée à son enfant. La scène était terrible. Mon fils était cloué sur ce lit d’hôpital, j’avais arrêté de compter le nombre de doses de sang qu’on lui avait transfusé. Ses poumons étaient percés, ses bras reliés à des machines. Et puis, il y avait cette odeur. Une odeur épouvantable. Une odeur que je n’oublierai jamais… Alors j’ai su… »

Et le 11 août, après avoir été ressuscité à deux reprises, alors que les médecins essaient de le brancher à une nouvelle machine, Kevin Kowalcyk perd le combat contre l’E. coli 0157:H7.

« Ses intestins étaient gangrenés de milliers de trous. La bactérie avait rongé mon fils. Ses chances de survie étaient nulles. »

La mort d’un enfant est insupportable. Mais, malheureusement, le calvaire moral vécu par la famille Kowalcyk ne cesse pas une fois le calvaire vécu par leur fils achevé. « Il m’a fallu annoncer à Megan que son frère, son meilleur ami, ne rentrerait jamais de l’hôpital. Je n’oublierai jamais son regard. Je me souviens également du passage par les pompes funèbres. Et de l’épreuve que représente l’achat d’un cercueil pour son propre enfant. Je n’ai pas oublié non plus combien il fut difficile de choisir les vêtements que Kevin allait porter pour son enterrement. De monter dans sa chambre, d’éviter de croiser sa photo, de toucher ses jouets. Puis d’ouvrir son placard et, presque en apnée, de sélectionner sa dernière tenue. Il nous a fallu aussi marcher dans le cimetière afin de trouver l’endroit où notre bébé allait reposer pour l’éternité. Enfin, je n’oublierai jamais ce 16 août 2001. Ce jour-là nous n’avons pas seulement enterré Kevin. Ce 16 août nous avons mis sous terre une partie de nous- même. Notre famille ne sera plus jamais comme avant. »

Kevin Kowalcyk n’a pas succombé à l’attaque d’une bactérie exotique. D’un virus pour film d’horreur, rongeant peu à peu les organes vitaux de ses proies. L’E.coli 0157:H7 est beaucoup plus banale et proche de nous : c’est une bactérie vivant dans l’intestin des animaux. Et qui, parfois, se retrouve dans l’eau que nous buvons, la viande ou les crudités que nous mangeons.

Kevin Kowalcyk n’est pas un cas isolé. Sa mort, dans ces conditions insoutenables, n’est en rien le fruit de circonstances exceptionnelles.

Empoisonné par la viande hachée d’un hamburger, il est une victime de plus.   »

Ce récit éprouvant et presqu’insoutenable nous permet de mieux comprendre les statistiques de mortalité infantile par toxi-infection alimentaire que vous découvrirez demain……..

 

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Extrait de TOXIC, le livre de William REYMOND :

« Le destin de Booker, petite ville au nord du Texas, est définitivement placé sous le signe de la viande. Après tout, c’est déjà pour cette activité qu’en 1919 la ville a quitté l’Oklahoma, pour migrer, pierre après pierre, quinze kilomètres plus au sud. Là où passaient la voie de chemin de fer et les convois de wagons à bestiaux à destination de Chicago.

Aujourd’hui, Booker ressemble à des centaines d’autres cités texanes. À l’intersection des State Highways 15 et 23, elle s’étale le long d’une courbe. À gauche, le centre avec son église, son école, ses bâtiments administratifs et quelques boutiques. Ici comme ailleurs, la Chambre de Commerce verse sans grand succès des primes en liquide pour une création d’emploi. Le dynamisme de la ville n’y gagne guère et la population stagne, mais qu’importe. La différence, c’est que les 1 315 habitants de Booker semblent avoir le sens de l’humour. À l’entrée de leur cité, un faux panneau d’autoroute annonce fièrement : « Booker, neuf prochaines sorties ».

En fait, le passé, le présent et l’avenir de la ville se situent sur son côté gauche, en bordure des rails. Parce qu’il y a quelques années, bataillant pour sa survie, Booker s’est lancée dans l’élevage industriel. Les porcheries bien sûr, mais également les feedlots, des centres d’engraissement pour bœufs, étapes obligatoires avant leur entrée à l’abattoir.

Concentration oblige, l’entreprise Booker Packing Co (BPC) se situe à deux pas. Étendu sur 2 500 mètres carrés, BPC est un abattoir ultramoderne qui, en ces temps de vache folle et de peurs alimentaires, a investi dans des techniques permettant un meilleur traitement de la viande. En moyenne, BPC « transforme » 600 têtes de bétail chaque jour. Un rythme presque artisanal en comparaison des centres du Middle West où la cadence, infernale, dépasse les 400 bœufs à l’heure. C’est d’ailleurs pour cette raison que BPC travaille avec de nombreux petits éleveurs. Parmi lesquels Ranch Foods Direct, dont les bœufs sont élevés sans hormone ni antibiotique.

Ranch Foods Direct conseille sur son site Internet la lecture de Fast Food Nation et n’a pas hésité à attaquer le géant Tyson devant les tribunaux afin de mettre en lumière les risques d’une trop grosse concentration dans le secteur de l’élevage.

L’abattoir de Booker a une autre corde à son arc. Sous le nom de North Texas Protein, la compagnie s’est spécialisée dans la « récupération ». Le rendering, comme on le nomme ici, est l’activité la plus discrète de l’industrie de la viande. Elle est pourtant bien nécessaire puisque, chaque jour, dans les 276 unités du pays semblables à celle de Booker, on « recycle » les carcasses animales qui, sinon, iraient polluer le pays. Le rendering comprend deux étapes majeures.

D’abord des employés – souvent de la main-d’œuvre immigrée et précarisée – déversent les cadavres dans une énorme cuve, laquelle contient d’énormes mâchoires métalliques broyant le tout. Le mélange concassé est transféré dans une autre cuve, sous la responsabilité du « chef », dénomination qui ne relève d’aucune hiérarchie mais se réfère avec ironie au métier de cuisinier. Car son rôle consiste à rendre cette activité profitable, en supervisant la préparation d’une « soupe » franchement écœurante.

Après une heure de cuisson à 135 degrés, une épaisse masse jaune monte à la surface du mélange. Un suif précieux car, une fois récupéré, il va faire le bonheur de nombreuses industries. Plus particulièrement celle des cosmétiques, qui utilise cette graisse animale cuite dans les bâtons de rouge à lèvres, les déodorants et les savonnettes.

Le reste de la mixture donne son nom à la branche de BPC, North Texas Protein. À nouveau passé au broyeur, le surplus liquide se voit séché puis transformé en poudre. Une poussière grise, concentrée en protéines, prête à venir « enrichir » la nourriture du bétail élevé à la chaîne.

Nous le savons depuis la crise de la vache folle, mais le constater ainsi soulève toujours le cœur. Cette « poussière grise » montre que l’industrie agroalimentaire est parvenue à transformer les bovins en espèce cannibale, qui se nourrit des restes cuits de ses semblables.

Mais il y a pire encore.

La « soupe » ne contient pas uniquement des carcasses d’animaux d’abattoir. On y trouve aussi des litres de graisse issus de l’industrie du fast-food, provenant de restes de cuisson et d’huile de friture. La viande périmée des supermarchés termine également sa course dans cette mixture. Comme il faut faire vite et que les employés n’ont pas assez de bras, on la déverse dans la cuve sans même prendre le temps de la retirer des emballages et des barquettes en polystyrène expansé. Comme si cela ne suffisait pas, on y jette aussi les sacs verts venant des centres vétérinaires et des fourrières. Leur contenu ? Quelques-uns des 6 à 7 millions de chats et chiens euthanasiés chaque année aux États-Unis.

Est-ce tout ? Eh non, car la « recette » est complétée par le roadkill, les dépouilles de multiples espèces d’animaux écrasés ramassées en bordure de route !

Reste la dernière touche, l’assaisonnement final si je puis dire… Un renvoi direct aux 83 % de poules contaminées. En effet, depuis dix ans, le rendering inclut dans sa recette les plumes et matières fécales récupérées sur le sol des élevages en batterie.

La formule fait, paraît-il, des miracles. Parce que la tonne de « protéines » ne coûte que 45 dollars lorsque la même quantité de luzerne est trois fois plus chère. Ensuite parce que, comme l’a confié un jour l’éleveur Lamar Carter à US News and World Report, les protéines à « l’engrais » de poulet « transforment (ses) vaches en véritables boules de graisse », augmentant ainsi leur prix de vente et son profit. De fait, le rendering génère chaque année près de 2,4 milliards de chiffre d’affaires.

Oublions un instant cette éprouvantable recette. Oublions même toute moralité et tout écœurement pour nous concentrer sur un autre ingrédient de cette soupe aux protéines. Un « détail » qui n’en est pas un. Afin d’euthanasier les animaux, les vétérinaires leur injectent une solution concentrée de pentobarbital sodique, un produit qui ne disparaît pas après la « cuisson » de la soupe. Que devient-il ?

En outre, la majorité des cadavres provenant des fourrières portent des colliers antipuces, antiparasitaires à base de dimpylate. Cet insecticide ne s’évapore pas non plus malgré la chaleur des cuves de BPC.

Tout comme les traces d’hormones et d’antibiotiques détectées dans « l’engrais de poulet » et les intestins des porcs et des bœufs.

Il existe un proverbe apache qui dit qu’une fois que le serpent a mordu, sa victime devient vénéneuse. Son sens ne m’a jamais paru aussi clair que lorsque j’ai découvert l’utilisation commerciale du rendering. Pourquoi ? Parce que la composition de cette poudre à protéines est ignoble, mais également toxique. Parce qu’elle est l’aliment de base de bœufs qui, demain, seront transformés en hamburger à 99 cents. Parce qu’alors, ce venin sera au fond de nos estomacs.

La suite …… demain.

Toutes ces révélations me ramènent au célèbre dicton : « Savoir, c’est pouvoir choisir en connaissance ».

Demain, un épisode de transition triste mais nécessaire pour se rendre compte des risques et dangers de ces pratiques industrielles…….

 

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Extrait de Toxic, le livre enquête de William REYMOND :

« Si le porc est assimilé à une machine et la volaille à l’équivalent d’un obèse stérile, la vache est devenue, elle, une commodité. Une masse divisée d’avance entre matière comestible et parties recyclables. Avant ce livre, j’ignorais même que cela était quantifiable. Ainsi, 43 % de son poids termine dans nos assiettes, tandis que 36 % envahissent notre quotidien. À écouter les spécialistes, tout – ou presque – est bon dans la vache : « Sa peau est une source pour les chaussures, les bagages et les porte¬feuilles. Le poil de ses oreilles devient le poil de pinceaux pour peindre. Le poil sur le reste de son corps est utilisé dans la confection de mobilier et de cordes à violon. Ses os servent à confectionner des manches de couteau. Ses sabots fournissent de la gélatine pour bonbons, desserts et maquillage. Ils sont aussi utiles dans la confection des pellicules photographiques ou encore de la colle. Ses organes et ses glandes permettent de produire cortisone, insuline, hormone, goudron, et chimiquement transformés, aident nos pneus à rouler sans trop chauffer. Sa graisse est dans les savons, les chewing-gums et les bonbons1 ».

Et le lait ? Il n’a évidemment pas échappé à la révolution industrialo-alimentaire des trente dernières années. En 1970, il y avait 650 000 laiteries aux États-Unis. Aujourd’hui, elles sont 90 000. À l’époque, on comptait en moyenne 20 têtes par laiterie. En 2004, ce chiffre s’élève à 100. Plus intéressant encore, le nombre de vaches laitières a diminué de presque un tiers tandis que la production de lait, elle, s’est accrue de 40 %. Ce paradoxe s’explique facilement : en trente ans, le rendement par tête a doublé. Il n’y a aucun miracle à cette augmentation : l’industrie a simplement trouvé les moyens de pousser les vaches à produire plus.

Mais avant d’expliquer comment, il convient d’évoquer les conséquences. La première concerne la qualité du lait. Lorsque l’on compare celui produit à la chaîne et celui dit « bio », lié à des animaux qui paissent encore dans les prés, on le découvre plus pauvre en vitamines A et B, en antioxydants et en acide linoléique, cet acide gras inhibiteur du cancer, plus particulièrement celui du sein.

La seconde, répercussion directe de l’espérance de vie de la vache laitière, termine dans nos estomacs. Voilà trente ans, un animal pouvait vivre vingt ans. Mais, aujourd’hui, après cinq années à produire en continu du lait, un bovin est retiré du circuit. Pour finir en hamburger à 99 cents.

Du moins, afin d’être exact, pour devenir l’un de ses composants. En décembre 2003, le département de l’Agriculture américain publiait une étude consacrée au bœuf haché industriel. L’USDA révélait ainsi que 500 grammes de viande contenaient la chair de plusieurs vaches. Un chiffre qui pouvait varier d’une douzaine à… quatre cents bovins ! La même année, justifiant les difficultés à contrer les intoxications alimentaires, les CDC confirmaient que « des centaines, voire des milliers de bêtes contribuent à un seul hamburger » ! Des chiffres stupéfiants, qui laissent plus que perplexe sur les conditions de fabrication d’une telle viande hachée…

Les ressources du génie humain dans le domaine du retour sur investissement ne cessent de surprendre.

Les cochons se mangent entre eux ? Arrachons-leur les dents ! Les poules se picorent ? Coupons-leur le bec ! Les vaches laitières, à force de traites multiples, développent la mastite, une infection douloureuse des mamelles qui entraîne de regrettables « pertes annuelles de plusieurs millions de dollars » ? Alors inventons ni plus ni moins une nouvelle vache !

Le 3 avril 2005, un article de Nature Biotechnology annonçait en effet que « des chercheurs [avaient] fabriqué des vaches transgéniques sécrétant de la lysostaphine à des concentrations comprises entre 0,9 et 14 mg par ml dans le lait ». La lysostaphine ? C’est une enzyme produite à partir d’un staphylocoque qui augmente « la résistance des bovins à l’infection ». En clair, des scientifiques du Kentucky avaient cloné une vache dotée d’un ADN génétiquement modifié pour qu’elle continue à produire du lait à des cadences infernales mais en tombant moins souvent malade.

La vache OGM n’est toutefois pas encore au point. Comme le souligne un des chercheurs français du Génopole, il faut encore évaluer « les conséquences pour l’homme de la présence permanente d’un antibiotique dans le lait de vache, et aussi l’apparition de formes mutantes du staphylocoque ». Une précaution dont les compagnies agroalimentaires américaines ne s’encombreront peut-être pas longtemps.

L’avenir de la nourriture étant, nous le verrons, aussi peu appétissant que son présent, il est d’ailleurs fort probable que cet exemplaire perfectionné de la bonne vieille Marguerite débarque plus rapidement dans nos assiettes que ce que l’on imagine.

En attendant, puisqu’il faut bien qu’une vache produise annuellement 8 600 litres de lait, les « éleveurs modernes » ont recours aux hormones pour augmenter la cadence de production et aux antibiotiques pour essayer d’éviter la coûteuse mastite.

Des substances liées à l’industrialisation de l’élevage qui renvoient directement aux lagons de Clinton.

la suite de cette (terrifiante) enquête ……….demain.

 

 

 

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Extrait de Toxic, le livre enquête de William REYMOND :

« Je connais le poids des mots. Et loin de moi l’idée de les priver de leur force en les banalisant. Mais rien ni personne ne me fera changer d’avis. L’industrialisation de l’élevage à la mode américaine est la conceptualisation, à des fins purement commerciales, du camp de concentration. Un lieu réservé à certaines espèces, où la seule porte de sortie est l’abattoir.

Je l’écris d’autant plus librement que je ne suis ni végétarien ni membre d’une association de protection des animaux. Je m’exprime ici en ma seule qualité de témoin. Un spectateur qui essaie, désormais, de consommer avec éthique.

Pour comprendre, il nous faut revenir au rose des lagons. À ce mélange toxique d’excréments et de sang.

Avant d’empoisonner l’air, l’eau et la terre d’une région, ce liquide visqueux est récupéré sous la porcherie. Le sol, constitué d’une série de traverses de métal espacées, laisse passer les déchets. Autrement dit l’urine et les matières fécales. Mais aussi les cadavres des porcelets écrasés sous le poids d’une truie. Ou le sang de cochons qui, rendus fous par la chaleur et la promiscuité, se sont transformés en cannibales – des situations fréquentes, liées directement à l’entassement.

Les producteurs ont imaginé des solutions pour éviter ces « désagréments ». Elles n’ont rien de très poétique. La truie est maintenue dans une sorte de cage qui empêche tout mouvement. Dès lors, elle peut mettre bas sans étouffer sa portée. Les porcs, eux, se mangent de moins en moins. Ils sont toujours aussi agressifs et déphasés, mais n’ont plus de dents : celles-ci ont été arrachées, sans anesthésie bien évidemment, à leur arrivée dans les lieux. Au moment même où, d’ailleurs, toujours sans traitement contre la douleur, on leur coupe la queue. Pourquoi ? Parce que les producteurs ont remarqué que les animaux dont le seul horizon au bout du groin est le postérieur d’un de leur semblable avaient tendance à grignoter la queue pendante située à quelques centimètres d’eux !

Évidemment, il n’y a rien de médical derrière ces procédures. Du reste, les éleveurs n’essaient même pas de trouver des excuses. Ces ablations sont poussées par la seule nécessité de protéger le capital. Une logique d’entreprise revendiquée jusque dans les pages des revues spécialisées : « Ce que nous essayons de faire est de modifier l’environnement de l’animal pour maximiser le profit. […] Il faut cesser de penser le cochon comme un animal. Il faut le traiter comme une machine dans une usine ».

C’est en suivant la même logique que l’on passe le bec des poulets de batterie à la lame brûlante. Privées de cet appendice essentiel, riche en terminaisons nerveuses et outil essentiel de communication de l’espèce, les poules continuent à s’attaquer certes, mais les dégâts sur « l’appareil de production » ne sont plus aussi importants.

En fait, le véritable problème de l’élevage de volailles ne se situe pas là. Il réside dans le nombre de morts prématurées d’animaux avant même l’arrivée à l’abattoir. D’où des « pertes » sèches, si l’on reprend la logique productiviste à outrance.

Pour répondre aux désirs d’escalopes bien blanches, bien tendres, bien juteuses et volumineuses du Fat Land, l’homme a altéré le processus d’évolution du poulet. Il ne s’agit plus désormais de produire de la volaille, mais de la volaille obèse. Voilà trente-cinq ans, il fallait vingt et une semaines pour que le poulet atteigne le poids permettant sa mise sur le marché. Désormais, gavé aux grains et aux hormones, sept semaines lui suffisent pour atteindre le volume nécessaire afin de figurer dans un menu de n’importe quel fast-food. Bien évidemment, l’organisme de ces volatiles n’est pas « adapté » à une telle cadence. « Leur croissance est en effet si rapide que le cœur et les poumons ne sont pas suffisamment développés pour supporter le poids du reste du corps. » Un déséquilibre qui entraîne un « taux de décès énorme ».

Cette obésité a une autre conséquence. Qui, sous un prisme machiavélique, « justifie » le peu d’espace attribué aux volatiles. À l’âge de six semaines, 90 % des poulets, dindes et dindons élevés de cette manière sont écrasés par leur poids et ne peuvent plus se déplacer. Et leur masse, destinée à garantir le meilleur prix de vente, est telle qu’ils ne parviennent même plus à se reproduire naturellement. Résultat, chaque année, 300 millions de dindes naissent… grâce à l’insémination artificielle !

La suite ……demain.

Dr BUENOS : cela corrobore notre souci au niveau du réseau ROSA, de conseiller une viande et des volailles élevées sur un mode traditionnel bio ou fermier, et de déconseiller formellement la consommation de viande ou de volaille issues de l’élevage industriel.

 

 

 

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Le magnésium protège contre le risque de maladies cardiovasculaires et de cardiopathie ischémique.

Un taux élevé de magnésium réduit la fréquence de maladies cardiovasculaires et cardiaques, en particulier les cardiopathies ischémiques. C’est la principale conclusion d’une revue de littérature réalisée par des chercheurs de Harvard et publiée en ligne dans l’American Journal of Clinical Nutrition.

La cardiopathie ischémique est une maladie causée par le rétrécissement des artères coronariennes. Elle se manifeste notamment par l’angine de poitrine ou l’infarctus du myocarde.

En France, les maladies cardiovasculaires représentent la deuxième cause de décès après les cancers.

Les chercheurs américains ont sélectionné 16 études analysant l’association entre magnésium et maladies cardiovasculaires et/ou cardiaques (cardiopathie ischémique et cardiopathie ischémique fatale). Ces travaux incluaient plus de 310000 personnes, parmi lesquelles environ 12000 souffraient d’une maladie cardiovasculaire et 7500 d’une cardiopathie ischémique. Plus de 2600 événements de cardiopathie ischémique fatale ont été répertoriés dans ces études.

Résultats : une augmentation de 0,2 mmol/L de magnésium dans le sang est associée à une réduction du risque cardiovasculaire de 30%. De même, chaque augmentation de 200 mg/jour dans l’apport de magnésium réduit de 22 % le risque de cardiopathie ischémique.

Le magnésium est un minéral surtout présent dans les os et les cellules. Essentiel à l’organisme, il intervient dans la fixation du calcium, ainsi que dans de nombreuses réactions enzymatiques. Un régime enrichi en magnésium limite les risques d’hypertension artérielle.

Les apports recommandés en magnésium s’élèvent à 300 mg/jour, un taux que la majorité des français n’atteindraient pas. Les principaux aliments riches en magnésium sont les légumes verts, les céréales complètes, les fruits frais et secs, le chocolat, les légumes secs.

Ces travaux ouvrent la voie à une possible supplémentation en magnésium en prévention des maladies cardio-vasculaires et des cardiopathies ischémiques. Un autre complément alimentaire semble intéressant pour la santé du cœur : le coenzyme Q10.

Source

Del Gobbo LC, Imamura F, Wu JH, de Oliveira Otto MC, Chiuve SE, Mozaffarian D. Circulating and dietary magnesium and risk of cardiovascular disease: a systematic review and meta-analysis of prospective studies.Am J Clin Nutr. 2013 May 29.

 

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Hamburgers, glaces, confiseries, viennoiseries, biscuits… Malgré des messages de santé publique omniprésents, les petits Français mangent toujours trop gras et trop sucré. L’obésité et le surpoids concernent respectivement 3,5 % et 4,5 % des enfants et adolescents ; des proportions deux fois plus élevées qu’au début des années 2000. La faute à qui ? « A la pub », rétorquent des médecins américains !

Les publicités TV tiendraient-elles un double discours ? D’un côté, les messages de prévention martèlent que pour être en bonne santé, il est nécessaire de « Manger 5 fruits et légumes par jour, de ne pas consommer trop de sel ou de sucre… ». De l’autre, les réclames des Fast-food attirent les plus jeunes en leur proposant dans un menu dédié les derniers jouets à la mode. Pas facile pour nos chères têtes blondes de s’y retrouver. Et pour les parents, de lutter…

Les équipes de Kristen Harrison de l’Université du Michigan ont interrogé une centaine de parents sur leurs habitudes alimentaires, mais aussi télévisuelles. Pour être certains de ne pas être trompés, ils ont aussi questionné les enfants. Objectif : observer si les programmes ont un quelconque impact sur le contenu de l’assiette.

La pub fait de petits obèses

Résultats, les bambins les plus exposés aux programmes entrecoupés de pub, sont davantage enclins à consommer des produits gras ou sucrés… bref à la malbouffe. Contrairement par exemple à ceux qui visionnent des DVD où la réclame est absente.

Une conclusion pas si étonnante en fait. Selon l’Organisation mondiale de la Santé (OMS), « les données scientifiques montrent que la publicité à la télévision influe sur les préférences alimentaires des enfants, leurs demandes d’achat et leurs modes de consommation. »

Autre observation : les auteurs ont également interrogé des enfants livrés en quelque sorte à eux-mêmes dans la mesure où ils regardent les programmes qu’ils souhaitent. Et qu’ils ont accès au réfrigérateur et aux placards à leur guise.  Constat sans surprise : leur perception d’un repas sain apparaît faussée. Pour eux en effet, hamburgers, frites et autres gâteaux constituent les base d’une ’alimentation saine et équilibrée !

 

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