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elevage industriel porcin

Extrait de Toxic, le livre enquête de William REYMOND :

« Je connais le poids des mots. Et loin de moi l’idée de les priver de leur force en les banalisant. Mais rien ni personne ne me fera changer d’avis. L’industrialisation de l’élevage à la mode américaine est la conceptualisation, à des fins purement commerciales, du camp de concentration. Un lieu réservé à certaines espèces, où la seule porte de sortie est l’abattoir.

Je l’écris d’autant plus librement que je ne suis ni végétarien ni membre d’une association de protection des animaux. Je m’exprime ici en ma seule qualité de témoin. Un spectateur qui essaie, désormais, de consommer avec éthique.

Pour comprendre, il nous faut revenir au rose des lagons. À ce mélange toxique d’excréments et de sang.

Avant d’empoisonner l’air, l’eau et la terre d’une région, ce liquide visqueux est récupéré sous la porcherie. Le sol, constitué d’une série de traverses de métal espacées, laisse passer les déchets. Autrement dit l’urine et les matières fécales. Mais aussi les cadavres des porcelets écrasés sous le poids d’une truie. Ou le sang de cochons qui, rendus fous par la chaleur et la promiscuité, se sont transformés en cannibales – des situations fréquentes, liées directement à l’entassement.

Les producteurs ont imaginé des solutions pour éviter ces « désagréments ». Elles n’ont rien de très poétique. La truie est maintenue dans une sorte de cage qui empêche tout mouvement. Dès lors, elle peut mettre bas sans étouffer sa portée. Les porcs, eux, se mangent de moins en moins. Ils sont toujours aussi agressifs et déphasés, mais n’ont plus de dents : celles-ci ont été arrachées, sans anesthésie bien évidemment, à leur arrivée dans les lieux. Au moment même où, d’ailleurs, toujours sans traitement contre la douleur, on leur coupe la queue. Pourquoi ? Parce que les producteurs ont remarqué que les animaux dont le seul horizon au bout du groin est le postérieur d’un de leur semblable avaient tendance à grignoter la queue pendante située à quelques centimètres d’eux !

Évidemment, il n’y a rien de médical derrière ces procédures. Du reste, les éleveurs n’essaient même pas de trouver des excuses. Ces ablations sont poussées par la seule nécessité de protéger le capital. Une logique d’entreprise revendiquée jusque dans les pages des revues spécialisées : « Ce que nous essayons de faire est de modifier l’environnement de l’animal pour maximiser le profit. […] Il faut cesser de penser le cochon comme un animal. Il faut le traiter comme une machine dans une usine ».

C’est en suivant la même logique que l’on passe le bec des poulets de batterie à la lame brûlante. Privées de cet appendice essentiel, riche en terminaisons nerveuses et outil essentiel de communication de l’espèce, les poules continuent à s’attaquer certes, mais les dégâts sur « l’appareil de production » ne sont plus aussi importants.

En fait, le véritable problème de l’élevage de volailles ne se situe pas là. Il réside dans le nombre de morts prématurées d’animaux avant même l’arrivée à l’abattoir. D’où des « pertes » sèches, si l’on reprend la logique productiviste à outrance.

Pour répondre aux désirs d’escalopes bien blanches, bien tendres, bien juteuses et volumineuses du Fat Land, l’homme a altéré le processus d’évolution du poulet. Il ne s’agit plus désormais de produire de la volaille, mais de la volaille obèse. Voilà trente-cinq ans, il fallait vingt et une semaines pour que le poulet atteigne le poids permettant sa mise sur le marché. Désormais, gavé aux grains et aux hormones, sept semaines lui suffisent pour atteindre le volume nécessaire afin de figurer dans un menu de n’importe quel fast-food. Bien évidemment, l’organisme de ces volatiles n’est pas « adapté » à une telle cadence. « Leur croissance est en effet si rapide que le cœur et les poumons ne sont pas suffisamment développés pour supporter le poids du reste du corps. » Un déséquilibre qui entraîne un « taux de décès énorme ».

Cette obésité a une autre conséquence. Qui, sous un prisme machiavélique, « justifie » le peu d’espace attribué aux volatiles. À l’âge de six semaines, 90 % des poulets, dindes et dindons élevés de cette manière sont écrasés par leur poids et ne peuvent plus se déplacer. Et leur masse, destinée à garantir le meilleur prix de vente, est telle qu’ils ne parviennent même plus à se reproduire naturellement. Résultat, chaque année, 300 millions de dindes naissent… grâce à l’insémination artificielle !

La suite ……demain.

Dr BUENOS : cela corrobore notre souci au niveau du réseau ROSA, de conseiller une viande et des volailles élevées sur un mode traditionnel bio ou fermier, et de déconseiller formellement la consommation de viande ou de volaille issues de l’élevage industriel.

 

 

 

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