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Extrait de Toxic, le livre enquête de William REYMOND :

« Je connais le poids des mots. Et loin de moi l’idée de les priver de leur force en les banalisant. Mais rien ni personne ne me fera changer d’avis. L’industrialisation de l’élevage à la mode américaine est la conceptualisation, à des fins purement commerciales, du camp de concentration. Un lieu réservé à certaines espèces, où la seule porte de sortie est l’abattoir.

Je l’écris d’autant plus librement que je ne suis ni végétarien ni membre d’une association de protection des animaux. Je m’exprime ici en ma seule qualité de témoin. Un spectateur qui essaie, désormais, de consommer avec éthique.

Pour comprendre, il nous faut revenir au rose des lagons. À ce mélange toxique d’excréments et de sang.

Avant d’empoisonner l’air, l’eau et la terre d’une région, ce liquide visqueux est récupéré sous la porcherie. Le sol, constitué d’une série de traverses de métal espacées, laisse passer les déchets. Autrement dit l’urine et les matières fécales. Mais aussi les cadavres des porcelets écrasés sous le poids d’une truie. Ou le sang de cochons qui, rendus fous par la chaleur et la promiscuité, se sont transformés en cannibales – des situations fréquentes, liées directement à l’entassement.

Les producteurs ont imaginé des solutions pour éviter ces « désagréments ». Elles n’ont rien de très poétique. La truie est maintenue dans une sorte de cage qui empêche tout mouvement. Dès lors, elle peut mettre bas sans étouffer sa portée. Les porcs, eux, se mangent de moins en moins. Ils sont toujours aussi agressifs et déphasés, mais n’ont plus de dents : celles-ci ont été arrachées, sans anesthésie bien évidemment, à leur arrivée dans les lieux. Au moment même où, d’ailleurs, toujours sans traitement contre la douleur, on leur coupe la queue. Pourquoi ? Parce que les producteurs ont remarqué que les animaux dont le seul horizon au bout du groin est le postérieur d’un de leur semblable avaient tendance à grignoter la queue pendante située à quelques centimètres d’eux !

Évidemment, il n’y a rien de médical derrière ces procédures. Du reste, les éleveurs n’essaient même pas de trouver des excuses. Ces ablations sont poussées par la seule nécessité de protéger le capital. Une logique d’entreprise revendiquée jusque dans les pages des revues spécialisées : « Ce que nous essayons de faire est de modifier l’environnement de l’animal pour maximiser le profit. […] Il faut cesser de penser le cochon comme un animal. Il faut le traiter comme une machine dans une usine ».

C’est en suivant la même logique que l’on passe le bec des poulets de batterie à la lame brûlante. Privées de cet appendice essentiel, riche en terminaisons nerveuses et outil essentiel de communication de l’espèce, les poules continuent à s’attaquer certes, mais les dégâts sur « l’appareil de production » ne sont plus aussi importants.

En fait, le véritable problème de l’élevage de volailles ne se situe pas là. Il réside dans le nombre de morts prématurées d’animaux avant même l’arrivée à l’abattoir. D’où des « pertes » sèches, si l’on reprend la logique productiviste à outrance.

Pour répondre aux désirs d’escalopes bien blanches, bien tendres, bien juteuses et volumineuses du Fat Land, l’homme a altéré le processus d’évolution du poulet. Il ne s’agit plus désormais de produire de la volaille, mais de la volaille obèse. Voilà trente-cinq ans, il fallait vingt et une semaines pour que le poulet atteigne le poids permettant sa mise sur le marché. Désormais, gavé aux grains et aux hormones, sept semaines lui suffisent pour atteindre le volume nécessaire afin de figurer dans un menu de n’importe quel fast-food. Bien évidemment, l’organisme de ces volatiles n’est pas « adapté » à une telle cadence. « Leur croissance est en effet si rapide que le cœur et les poumons ne sont pas suffisamment développés pour supporter le poids du reste du corps. » Un déséquilibre qui entraîne un « taux de décès énorme ».

Cette obésité a une autre conséquence. Qui, sous un prisme machiavélique, « justifie » le peu d’espace attribué aux volatiles. À l’âge de six semaines, 90 % des poulets, dindes et dindons élevés de cette manière sont écrasés par leur poids et ne peuvent plus se déplacer. Et leur masse, destinée à garantir le meilleur prix de vente, est telle qu’ils ne parviennent même plus à se reproduire naturellement. Résultat, chaque année, 300 millions de dindes naissent… grâce à l’insémination artificielle !

La suite ……demain.

Dr BUENOS : cela corrobore notre souci au niveau du réseau ROSA, de conseiller une viande et des volailles élevées sur un mode traditionnel bio ou fermier, et de déconseiller formellement la consommation de viande ou de volaille issues de l’élevage industriel.

 

 

 

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Depuis quelques années, une jeune allemande de 24 ans s’impose le port du corset afin de battre le record du tour de taille le plus étroit, rapporte Barcroft Media.

Il y a trois ans le tour de taille de Michelle Köbke était de 64 cm. Aujourd’hui il mesure 54 cm, il est encore plus étroit que celui d’un enfant de deux ans. Son idole? Cathie Jung, une américaine qui possède la taille la plus fine au monde soit 38 cm.

Comme cette dernière, Michelle garde son corset tout le long de la journée, même lorsqu’elle dort. Une manière de vivre très contraignante qui n’est pas sans conséquences sur son état de santé.

« Un jour elle ne pourra plus se déplacer sans son corset et dans le pire des cas, elle ne pourra plus se déplacer tout court », s’alarme son médecin. Mais cela n’effraie pas la jeune fille. « C’est joli et régulier, c’est unique » décrit-elle avant d’ajouter: « Ma vie n’a pas changé, elle a juste ralenti un peu. Maintenant mes mouvements sont plus féminins. Je vais continuer parce que je me sens plus attirante et maintenant j’ai plus de confiance en moi. »

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Extrait de Toxic, le livre enquête de William REYMOND :

« Il existe deux tons de lagons : le fluorescent et le foncé. Pas marron ni noir, mais rose. La couleur est étonnante, et ne cadre pas, a priori, avec l’odeur ou la provenance des éléments qui la composent. Pourtant, cette teinte est logique. Elle résulte des conditions d’élevage des porcs.

Le mélange puant est en effet constitué d’excréments, d’urine, de sang, mais aussi de cadavres de porcs et porcelets et… de millions de bactéries.

Il y a vingt ans, les lagons n’existaient pas. La majorité des déchets était réutilisée comme engrais. Un processus rendu caduc par l’industrialisation de la production de viande. Désormais, les terrains entourant les « fermes » ne sont même plus assez vastes pour recycler la quantité de déjections produite chaque année par les animaux. Smithfield Foods, le numéro un de la production de viande de porc, doit par exemple tous les ans gérer plus de 26 millions de tonnes de déchets. Comme leur épuration est compliquée et chère, l’industrie a préféré opter pour le lagon. Certains d’entre eux, ouverts aux quatre vents, atteignent les 10 000 mètres carrés, avec une profondeur de 9 mètres. L’idée est basique : on les remplit jusqu’à la gorge et, ensuite, on en creuse d’autres.

Autre solution : espérer. Attendre, par exemple, qu’un ouragan emporte le tout, comme cela arriva en Caroline du Nord en 1990. L’ouragan Floyd a causé une catastrophe écologique deux fois plus grande que celle de l’Exxon Valdez, les éléments déchaînés ayant entraîné le déversement de 500 millions de litres d’excréments dans les rivières de l’état. Quinze ans plus tard, les effets de ce cataclysme sont toujours visibles : la vie aquatique ne s’est jamais remise de la disparition de plus de 10 millions de poissons, l’eau est impropre à la consommation et dangereuse à la baignade.

Du côté de Smithfield Foods, le bilan de l’ouragan est bien différent. Grâce à Floyd, il n’a pas été nécessaire de creuser d’autres lagons : ceux vidés par la tempête n’ont pas encore fini d’être remplis.

Smithfield Foods n’est pas seulement le numéro un du porc, c’est aussi la société la plus polluante des États- Unis. Depuis le début des années 1990, l’Environmental Protection Agency (EPA) a relevé plus de 2 500 000 infractions aux divers codes protégeant l’environnement américain imputables à cette compagnie. 64 d’entre elles sont devenues des amendes. Un taux ridicule qui s’explique d’un côté par un processus administratif lent et doté de peu de moyens ; et de l’autre par le considérable pouvoir financier de Smithfield Foods. Si ADM est incontournable dans le grain, Smithfield Foods l’est dans le porc, vendant chaque année près de 3 millions de tonnes de viande. Ce succès s’accompagne évidemment de contributions aux campagnes de certains candidats. Qui, majoritairement républicains, sont unanimement opposés à toute régulation handicapant l’industrie animale. Et lorsque Smithfield Foods n’a pas de cheval électoral sur lequel miser, il organise des campagnes à coups de millions de dollars contre ce qu’il nomme « les candidats anti-porcs ».

De temps en temps pourtant, Smithfield Foods se voit condamné. En 1997, en Virginie, la firme a été obligée de verser 12,6 millions de dollars. S’il s’agit de la plus grosse amende jamais payée, ce chiffre fait sourire Joseph Luter III, propriétaire de l’entreprise. Après tout, cela équivaut à son salaire annuel hors bénéfice (19 millions de dollars en 2005) et à seulement 0,035 % des ventes annuelles de Smithfield Foods.

Le plus inquiétant, c’est que Luter soit devenu gourmand. Désormais, la première marche du podium américain ne lui suffit plus. Il rêve du monde. Et plus précisément de l’Europe. En 1999, Smithfield Foods et ses méthodes de production ont envahi la Pologne. Avec des conséquences similaires. D’abord, la concentration d’élevages à bas prix a poussé à la faillite les porcheries locales. Puis les habitants vivant à proximité des centres de production ont fait la « connaissance » des lagons. En 2003, à Byszkowo, une fosse s’est même déversée dans le système d’eau potable. Résultat, le lac voisin est devenu marron et certains habitants ont développé des infections cutanées et oculaires.

L’an prochain, Smithfield Foods, satisfait de son expérience polonaise, compte investir 800 millions de dollars sur cinq ans en Roumanie. Le but de Luter n’est pas de nourrir l’ancienne Europe de l’Est mais d’envahir, sous des dizaines de labels et de marques, le fort lucratif marché de l’Europe de l’Ouest. Et, comme aux États-Unis, d’offrir des tonnes de côtes de porc bien grasses à petit prix. »

la suite …….demain.

Dr BUENOS : le livre toxic a été écrit en 2007 .

Le 12 Mai 2013, les éleveurs de porcs français ont initié une série d’actions pour attirer l’attention de l’opinion publique sur le fait qu’ils vendaient depuis 6 mois leurs porcs à perte (20 centimes de perte par kg; le kg étant payé 1 euro 70).

Ils souhaitaient par ailleurs la création du label VPF (viande porcine française).

Les propos de William REYMOND étaient prémonitoires ….

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Extrait de Toxic :

« Cette odeur avait un nom. Dans le jargon de l’élevage industriel, on appelle cela des « lagons ». Une référence paradisiaque pour le moins ironique puisque les responsables du fumet pestilentiel planant sur Clinton étaient d’immenses étangs débordant de merde.

La pollution qui tue lentement les côtes de la Louisiane ne provient pas seulement de l’engrais utilisé pour accroître la production de maïs. Elle tient aussi au refus de gérer les déchets produits par les millions de têtes de bétail. Pour en mesurer l’ampleur, il faut savoir qu’une vache produit 30 kg d’excréments par jour. Quand leur nombre approche celui de la population française, on imagine l’enjeu que cela représente. Quant à la volaille, elle donne 6 milliards de tonnes de déjections par an. Le pire, ce sont les porcs, concentrés par dizaines de milliers dans des « fermes » semblables à celles situées à proximité de Clinton. Chaque jour, un cochon produit trois fois plus de déchets qu’un être humain. Si cette caractéristique restait gérable à l’époque des exploitations familiales, elle ne l’est plus lorsque certaines « usines » regroupent jusqu’à 500 000 bêtes.

Le sort de ces excréments ne fascine pourtant pas grand monde. Rien de ce qui se passe derrière ces enclos modernes n’intéresse d’ailleurs l’opinion publique. Or, nous sommes tous concernés. Pas seulement parce que ces déchets organiques en surnombre détruisent notre environnement ou changent radicalement notre rapport au monde animal, mais parce que, en bout de course, la viande sur pied qui les produit est responsable de l’obésité, avec son lot d’ennuis cardio-vasculaires, de résistance aux antibiotiques et de cancers.

Si personne ou presque ne cherche à effectuer ce voyage en terres d’élevage industriel, c’est parce que l’ignorance constitue pour beaucoup la meilleure garante de notre tranquillité et de notre confort. Avant de savoir, je plantais moi- même ma fourchette dans un steak avec insouciance. Mais plus maintenant. Et je ne le regrette en rien. Le périple des côtes de la Louisiane aux plaines de l’Oklahoma m’a permis de comprendre l’enjeu de mes choix. Nous vivons dans un monde où nous consacrons plus de temps et d’énergie à sélectionner le bon iPod, le meilleur téléphone portable et le dernier pantalon à la mode qu’à choisir intelligemment nos aliments. C’est une erreur. Manger représente une étape essentielle, cruciale. Et si en trente ans, nous nous sommes débarrassés de cette responsabilité, nous avions tort. Car, en la confiant à des multinationales – dont le seul intérêt est le profit -, nous avons abandonné une part de nous-mêmes. Et ce qui se passe derrière les murs des fermes industrielles est le terrible miroir de notre échec.

Pour l’exemple, dans lUtah une « ferme industrielle » du groupe Smithfield Foods « produit chaque année plus de matières fécales que le 1,5 million d’habitants de Manhattan ».

La suite …. demain.

 

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Extrait de Toxic, le livre enquête de William REYMOND :

« La première réalité de l’élevage industriel est quantifiable. À l’échelle mondiale, elle correspond à une multiplication par quatre de la production de viande dans les cinquante dernières années. 20 milliards de têtes de bétail éparpillées sur la planète, soit plus de trois fois la population humaine.

Une fois encore, les États-Unis assument dans ce domaine leur rôle de première puissance avec 60 millions de vaches, 100 millions de porcs, 300 millions de dindes et 7,6 milliards de poulets. Non, je vous l’assure, il ne s’agit pas d’une erreur de frappe : chaque année défilent dans les abattoirs américains plus de poulets qu’il y a d’êtres humains sur Terre.

Évidemment, à un tel niveau, il faut oublier toute vision pastorale. Désormais, les fermes industrielles entassent jusqu’à 30 000 têtes d’une espèce.

Cette multiplication de viande sur pied entraîne d’innombrables dégâts écologiques. L’eau, par exemple, est utilisée pour abreuver les animaux, les rafraîchir en plein été et nettoyer leurs enclos. Dans les onze états de l’Ouest américain, 70 % des ressources d’eau sont englouties par l’élevage du bétail. La demande est telle que, depuis quelques années, les éleveurs puisent directement dans la plus grande réserve phréatique des États-Unis, accélérant la désertification constatée dans de nombreuses régions.

Le pétrole est un autre acteur de cette industrialisation. Michael Pollan a demandé à un économiste de calculer la quantité de carburant nécessaire à la préparation du grain alimentant une vache jusqu’à son arrivée à l’abattoir. En moyenne, une bête avale 12 kilos de maïs par jour pour un poids moyen de 90 kg. En fin de vie, une vache aura donc nécessité l’équivalent de 132,5 litres de pétrole rien que pour l’acheminement de sa nourriture.

Autre cercle vicieux, la surproduction de céréales entraîne une surexploitation de bétail qui, à son tour, nécessite encore plus de grains. Pour répondre à cette demande, l’agriculture s’est donc industrialisée elle aussi, en recourant massivement aux herbicides et pesticides.

Comme souvent, une idée reçue est confortable. Dans une sorte de jugement de Salomon, elle prétend que la balance entre les dégâts suscités par les pesticides, herbicides et autres engrais chimiques, et leurs bienfaits, penche en faveur de ces derniers.

Ce concept est toutefois difficile à entériner lorsqu’on se retrouve face à la « Dead Zone » du golfe du Mexique.

En surface, rien ou presque ne trahit l’ampleur des dégâts. Au contraire même, à première vue, certains coins des côtes de la Louisiane semblent transformés en sanctuaire pour espèces sauvages. Mais, en réalité, c’est une véritable hécatombe qui se produit sous le niveau de la mer. Dans un espace aussi vaste que le New Jersey, atteignant certaines années plus de 2 millions d’hectares, la vie aquatique est devenue impossible, étouffant à cause du manque d’oxygène. En termes scientifiques, on nomme cette situation hypoxie. Mais, pour les membres d’associations tentant de préserver ce qui est encore possible, la zone morte de la Louisiane a un autre nom : « Le véritable prix du burger à 99 cents ».

La comparaison n’est pas choquante, tant les faits la confirment.

Pendant près d’un siècle, le delta du Mississippi a été la poubelle de l’industrialisation, sans que soient mis en péril les fonds marins du golfe du Mexique. Mais depuis trente ans, la donne a changé avec l’apparition des engrais chimiques à base d’azote. En 1950, le monde consommait 5 millions de tonnes d’azote par an. Aujourd’hui l’agriculture en utilise seize fois plus. 80 millions de tonnes, dont beaucoup se retrouvent dans nos rivières et créent des zones mortes comme en Louisiane. Une série d’études de l’USDA a ainsi démontré que 50 à 70 % des quantités utilisées « s’échappaient » dans l’environnement via l’eau d’arrosage.

Le lien pourrait sembler lointain avec le coût d’un cheeseburger et, in fine, la crise de l’obésité ; mais en fait, il en est le résultat. Qui ne se traduit ni par le tour de taille ni par le taux de cholestérol.

Le recours à l’azote a explosé durant les dernières décennies pour deux raisons.

La première concerne les pays en voie de développement où par crainte de rendements trop faibles, on abuse de tels engrais. Ainsi, mal informés, les paysans du Mexique surdosent. Alors que le magazine Science recommande une utilisation maximale de 180 kg d’azote par hectare, leur consommation moyenne est de 300 kg l’hectare.

La seconde explication nous concerne davantage. Aux États-Unis, le maïs est le premier consommateur d’engrais chimique, de pesticide et d’herbicide. À lui seul, ce grain jaune monopolise 57 % de la production totale des herbicides et 43 % des pesticides. Or il faut se souvenir que l’essentiel de la culture de cette céréale sert à nourrir du bétail qui, à son tour, devient une viande bon marché. Le véritable coût du Big Mac apparaît alors. À la fin des années 1990, le Army Corps of Engineers a lancé un programme visant à pister les pollueurs susceptibles d’être responsables de la zone morte du golfe du Mexique. En 2004, la publication de leur travail a été largement ignorée par un pays concentré sur la « guerre contre le terrorisme ». Pourtant les résultats de ces ingénieurs militaires sont instructifs. Sans surprise, le premier responsable est l’azote. Un engrais chimique provenant à 75 % d’une zone regroupant six États et formant le Com Belt, la ceinture du maïs. Six États dont le grain vient nourrir les futurs hamburgers vendus à prix plancher dans les fast-foods du Fat Land.

La suite (édifiante) ……………..demain

 

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Hamburgers, glaces, confiseries, viennoiseries, biscuits… Malgré des messages de santé publique omniprésents, les petits Français mangent toujours trop gras et trop sucré. L’obésité et le surpoids concernent respectivement 3,5 % et 4,5 % des enfants et adolescents ; des proportions deux fois plus élevées qu’au début des années 2000. La faute à qui ? « A la pub », rétorquent des médecins américains !

Les publicités TV tiendraient-elles un double discours ? D’un côté, les messages de prévention martèlent que pour être en bonne santé, il est nécessaire de « Manger 5 fruits et légumes par jour, de ne pas consommer trop de sel ou de sucre… ». De l’autre, les réclames des Fast-food attirent les plus jeunes en leur proposant dans un menu dédié les derniers jouets à la mode. Pas facile pour nos chères têtes blondes de s’y retrouver. Et pour les parents, de lutter…

Les équipes de Kristen Harrison de l’Université du Michigan ont interrogé une centaine de parents sur leurs habitudes alimentaires, mais aussi télévisuelles. Pour être certains de ne pas être trompés, ils ont aussi questionné les enfants. Objectif : observer si les programmes ont un quelconque impact sur le contenu de l’assiette.

La pub fait de petits obèses

Résultats, les bambins les plus exposés aux programmes entrecoupés de pub, sont davantage enclins à consommer des produits gras ou sucrés… bref à la malbouffe. Contrairement par exemple à ceux qui visionnent des DVD où la réclame est absente.

Une conclusion pas si étonnante en fait. Selon l’Organisation mondiale de la Santé (OMS), « les données scientifiques montrent que la publicité à la télévision influe sur les préférences alimentaires des enfants, leurs demandes d’achat et leurs modes de consommation. »

Autre observation : les auteurs ont également interrogé des enfants livrés en quelque sorte à eux-mêmes dans la mesure où ils regardent les programmes qu’ils souhaitent. Et qu’ils ont accès au réfrigérateur et aux placards à leur guise.  Constat sans surprise : leur perception d’un repas sain apparaît faussée. Pour eux en effet, hamburgers, frites et autres gâteaux constituent les base d’une ’alimentation saine et équilibrée !

 

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Extrait de Toxic, le livre de William REYMOND :

« Arrivé à ce point de l’enquête, je voulus me remémorer les différentes raisons qui m’avaient conduit ici. Pourquoi ce parking vide d’un motel de l’Oklahoma s’inscrivait- il dans la logique de mes travaux ?

La ville de Clinton avait survécu grâce à la Route 66. Mais la construction, à quelques kilomètres, d’un réseau autoroutier et de voies rapides que l’on n’arrivait pas à quitter, l’avait transformée en une sorte de ville fantôme post-industrielle. La bourgade ressemblait au cruel miroir urbain d’une partie de l’histoire américaine.

Il est difficile de décrire une odeur. Disons, pour faire simple, que celle qui flottait au-dessus de Clinton était la pire chose à laquelle mon nez avait jamais été confronté. En tout cas, elle m’avait saisi bien avant d’arriver en ville. Elle était présente, enveloppant la région, la banlieue et le reste. Il n’était même pas nécessaire de sortir pour noter sa présence. La vitesse et les filtres de ma voiture n’y pouvaient rien. En quelques minutes, j’en faisais partie. L’odeur avait happé mes vêtements, conquis ma peau, imprégné mes cheveux et mon souffle. Et là, alors que je me demandais comment éviter de faire les quelques pas qui me séparaient de l’hôtel, je venais de me souvenir : j’étais parti à la recherche des tonnes de maïs d’Earl Butz. Mon odorat ne me trompait pas, je les avais retrouvés.

L’odeur de Clinton n’est pas unique. On la retrouve en Utah, en Caroline du Nord, dans le Delaware, le Kentucky et certains coins du Texas. Certains diront que c’est celle de la modernité. Pour moi, à imaginer qu’elle en ait une, c’est plutôt celle de la pandémie d’obésité.

Depuis Clinton, ma mémoire olfactive associe en effet ce fumet âcre, puissant et écœurant à la crise dont je recherchais les clés. Un fumet qui émane directement des « fermes industrielles », là où les surplus de grains viennent gaver la viande qui nous rendra malades.

Le cercle vicieux pourrait se résumer ainsi : la surproduction de maïs subventionné pour des motifs politiques entraîne de l’obésité lorsque, gagnant en valeur ajoutée, le grain est transformé en HFCS. Quant aux surplus, grâce à leurs prix bas, ils alimentent le bétail. Le prix dérisoire du grain a permis de créer de véritables usines à bestiaux. Evidemment cette soudaine croissance a des conséquences désastreuses sur l’environnement et des répercussions tragiques pour les animaux. L’industrialisation augmente la production d’une viande peu coûteuse, saturée en graisse, en hormones et en antibiotiques. Au bout de la chaîne, il n’y a qu’une destination : nos assiettes !

Moralité ? La pandémie d’obésité est un problème complexe aux facettes multiples. Reprenons une dernière fois le cas du sirop de glucose-fructose. Déterminer ses effets sur le cerveau humain constituait une première étape. Découvrir la suite, c’était comme ouvrir une boîte de Pandore. Si l’HFCS est vecteur d’obésité, comment convaincre l’industrie agroalimentaire d’abandonner un produit autorisant 30 % d’économie sur le coût d’un ingrédient aussi essentiel que le sucre ? Qui plus est grâce à une substance aux qualités permettant la commercialisation de portions plus attirantes sans sacrifice de marge ? Comment expliquer à ADM et aux autres gros producteurs d’HFCS que leurs stocks de maïs n’auraient plus de valeur ajoutée ? Comment inciter un élu de Washington à voter contre les prochaines subventions de la filière alors qu’il risque de perdre de généreuses contributions à sa prochaine campagne ?

On le voit, à mieux y réfléchir, blâmer nos appétits incontrôlables et condamner nos comportements de fainéants est bien plus aisé que de remettre en cause un système où beaucoup trouvent leur compte.

La suite (après cette introduction) ………………….. demain.

 

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« Tu dois finir toute ton assiette ». Selon une étude américaine, cette maxime n’est pas la solution pour dompter les enfants qui ne veulent pas manger ce qui leur est servi.

Les chercheurs appellent cela la « néophobie alimentaire » ou la « sélectivité alimentaire ».

L’enfant refuse de goûter à certains aliments qu’il ne connait pas et n’accepte de manger que la nourriture qu’il connait déjà et qu’il apprécie. Une étude américaine réalisée par l’University of North Carolina démontre que cette sélectivité s’explique à hauteur de 72% par une composante génétique. Les chercheurs indiquent que ce comportement constitue un facteur de risque de surpoids, voire d’obésité, à cause d’une faible diversification alimentaire.

Si forcer nos chères têtes blondes n’est pas la solution, il existe bien un moyen de vaincre petit à petit cette néophobie alimentaire. Il faut que les parents montrent l’exemple. Une exposition répétée aux aliments a priori détestés se solde souvent par de bons résultats.

 

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Extrait du livre Toxic, de William REYMOND :

« Toutes ces polémiques, études, contre-études pouvaient sembler fort lointaines, vues de l’Hexagone. Après tout, l’HFCS était un problème purement américain, ne concernant pas le reste du monde…

Erreur.

Si, pendant longtemps, l’obésité avait été considérée comme une spécificité des États-Unis, désormais, la crise s’était métamorphosée en pandémie. En Chine, le diabète était devenu la deuxième cause de décès, l’Afrique était atteinte et l’Europe paraissait copier le pire du modèle d’outre Atlantique. Il était donc légitime de savoir si l’HFCS – désormais identifié comme l’un des agents toxiques responsables de la deuxième phase de la crise américaine – pouvait exporter ses propriétés nocives.

La réponse se trouve du côté du Japon, pays dont la courbe de progression de l’obésité ressemble le plus à celle des États-Unis. On y observe en effet une première phase, qui débute lentement mais sûrement après la Seconde Guerre mondiale, puis, comme au Fat Land, une accélération subite dans les années 1980.

Ne l’oublions pas, si les chimistes de Clinton Corn Processing Company furent les premiers à réussir l’hydrolyse du maïs, c’est dans des laboratoires nippons que la recette de l’HFCS 42 avait été finalisée. Conséquence, en 2006, l’ex-empire du Soleil levant est le deuxième consommateur de sirop de glucose-fructose du monde. Fabriqué à partir de maïs importé des États-Unis et de pommes de terre cultivées sur place, l’HFCS, malgré la concurrence domestique du sucre, s’octroie désormais 25 % du marché des édulcorants.

L’exemple japonais confirme la thèse d’une crise d’obésité en deux phases, la distribution massive du HFCS jouant ici le rôle de catalyseur déclenchant la seconde étape.

Aux États-Unis, et au Japon donc, les services sanitaires doivent dorénavant faire face aux conséquences de cet état de fait. La solution proposée par Bray, même si elle paraît d’une logique enfantine, est loin de faire l’unanimité : « Si l’HFCS agit comme un agent proliférateur de la maladie, alors réduire l’exposition à l’agent devrait aider à réduire l’ampleur de l’épidémie ».

Personnellement, imposer une législation sur l’HFCS aux États-Unis me semble impossible. Parce que derrière le sirop de glucose-fructose se cache l’enjeu politique et industriel de la gestion des stocks de maïs. Une situation dont les effets, nous allons le voir, dépassent le cadre de cette substance montrée du doigt.

Reste donc l’Europe. En fait, peut-être serait-il plus juste d’employer le passé. Car, année après année, offrant un nouveau débouché à nos stocks de blé, le sirop de glucose-fructose s’impose aussi sur le vieux continent. Ainsi, dans l’édition 2006 du guide Savoir manger, on peut lire : « Nous découvrons aussi que les nouveaux ingrédients contenus dans les produits sont susceptibles d’amplifier [le] mécanisme de l’obésité. Par exemple, il n’est pas identique de consommer du sucre sous forme de saccharose ou de glucose, et sous forme de sirop de glucose-fructose ». Plus loin, les docteurs Jean-Michel Cohen et Patrick Serog écrivaient : « Le nombre de produits contenant du sirop de glucose-fructose a augmenté de manière importante ». Et d’étayer leur remarque en citant la présence du HFCS dans « les yaourts, les biscuits, les boissons sucrées, les glaces… »

En fait, si ce sirop n’a pas encore totalement envahi l’alimentation européenne, c’est parce que les institutions de Bruxelles mènent une politique de protection de l’industrie sucrière traditionnelle. Ainsi, tout édulcorant contenant plus de 10 % de fructose est soumis à un quota. Mais cette particularité qui, en France par exemple, a longtemps offert un confort certain aux betteraviers, ne devrait pas résister à la mondialisation des marchés. Notamment parce qu’en mars 2006, George W. Bush, sous la pression des producteurs de maïs parmi lesquels se trouvait ADM, a obtenu une victoire majeure auprès de l’Organisation mondiale du commerce.

Depuis 2002, le Mexique taxait les boissons édulcorées à l’HFCS. Non pour des raisons sanitaires, mais pour limiter l’importation de ce maïs américain qui, grâce aux subventions, était vendu moins cher que celui cultivé sur place. Le prélèvement de 20 % permettait également de protéger la filière sucrière et d’écouler les stocks. Aujourd’hui, ce n’est plus le cas. L’OMC, au terme d’âpres discussions, a estimé que cette mesure « était discriminatoire et contraire aux règles de l’Organisation ».

La décision a été accueillie triomphalement à Washington. Le président de l’Union des producteurs de maïs a même publiquement affirmé qu’il « s’agissait d’une victoire pour les producteurs américains ». Pourquoi ? Parce que, désormais, le revers des Mexicains fait jurisprudence, ouvrant à des milliards de litres de sirop de glucose-fructose les frontières de bien d’autres marchés mondiaux.

Le sirop de glucose-fructose était né des stocks de maïs d’Earl Butz. S’il jouait le rôle que le whisky avait assumé dans les années 1880, cela n’était pourtant pas assez. Pour tout dire, seuls 6 % de la production annuelle de maïs se voyaient transformés en or jaune. Le reste ? Il fallait s’en débarrasser. Et, une fois de plus, en altérant notre nourriture.

La suite (troublante et tout aussi intéressante) ………………..demain.

 

 

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Au Japon, il est interdit d’être obèse malgré le pourcentage très faible de Japonais en surpoids. Il y a donc, depuis 2009, un tour de taille à ne surtout pas dépasser : 80 cm pour les hommes et 90 cm pour les femmes. Le risque ? Devoir payer 500.000 yens par kilo supplémentaire, soit environ 500 euros.

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