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diététique

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Une étude espagnole a analysé les études concernant l’impact des boissons sucrées sur le poids, selon qu’elles étaient ou non financées par une marque.

Les conflits d’intérêts avec des sponsors industriels peuvent-ils biaiser les conclusions des recherches scientifiques ?

La réponse, malheureuse mais guère surprenante, est oui. Des chercheurs espagnols de l’université de Navarre ont examiné 18 conclusions de grandes études concernant l’impact de la consommation de boissons sucrées sur l’obésité, et ont publié leurs résultats dans Plos Medicine.

83,3 % des études financées ne trouvent pas de preuves suffisantes entre la consommation de boissons sucrées et la prise de poids.

Parmi elles, six avaient reçu des financements de la part de groupes industriels tels que Coca-Cola et douze se déclaraient sans conflit d’intérêts. Résultat, 10 des 12 études « sans conflit d’intérêts » (soit 83,3%) trouvaient un lien direct entre la consommation de boissons sucrées et la prise de poids, voire l’obésité. A l’opposé, cinq des six études financées par l’industrie (soit… 83,3%) concluaient à une absence de preuves scientifiques suffisantes pour établir un lien quelconque de causalité.

Certes, le nombre d’études prises en compte dans cette analyse est relativement limité mais les résultats confirment des travaux antérieurs concernant la nourriture, le tabac ou encore le changement climatique. Pour les auteurs,  la différence pourrait s’expliquer par un biais potentiel dans l’analyse ou l’interprétation des données.

Toutefois, ils précisent qu' »il ne faut pas forcément rejeter les résultats de ces études ». Mais fixer davantage de règles pour rendre les conflits d’intérêts le plus transparent possible.

 

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Le risque majeur d’un régime végétarien est celui de souffrir de déficits en certaines vitamines, minéraux ou acides gras essentiels.

Les plus courantes : déficit en oméga 3, en vitamine B12, en zinc et en fer.

Pour les adeptes du régime végétarien, il est nécessaire de porter une attention toute particulière aux apports alimentaires afin de ne manquer de rien. Plus le régime est sévère et exclut des aliments, plus il est difficile de rééquilibrer le tout d’un point de vue nutritionnel.

Les déficits les plus fréquemment observés sont ceux en oméga-3, en vitamine B12, en zinc et fer. La qualité essentielle d’un bon végétarien est donc de savoir ce dont il est susceptible de manquer et quelles cartes alimentaires il peut jouer pour pallier les manques.

Déficit en oméga 3

L’alimentation végétarienne peut se trouver trop riche en oméga-6 et pauvre en oméga-3, surtout si elle apporte une quantité importante de produits céréaliers (oméga-6) et s’appuie sur des huiles déséquilibrées (tournesol, maïs). Les acides gras polyinsaturés oméga-3 sont indispensables à notre organisme car celui-ci ne sait pas les synthétiser, ils doivent donc être apportés par l’alimentation. On les trouve, entre autre, dans les poissons gras, les noix et les huiles de colza, de lin, de cameline.

Le groupe des oméga-3 comprend principalement 3 acides gras : l’alpha-linolénique (ALA), et les acides gras à longues chaînes éicosapentaènoïque (EPA) et docosahexaénoïque (DHA).

Problème pour les végétariens : l’EPA et le DHA se retrouvent surtout dans le poisson et les produits de la mer (et les oeufs de poule nourries aux graines de lin, mais en moindre quantité). Les végétaux ne contiennent que de l’ALA. A partir de cet acide, l’organisme est capable de synthétiser EPA et DHA mais pas toujours en quantité suffisante.

Les végétariens risquent donc de souffrir de déficits en EPA et DHA. Des analyses sanguines montrent que les végétariens, et surtout les végétaliens, ont en effet des niveaux bas en EPA et DHA comparé aux mangeurs de viande et de poisson.

Pourtant les bienfaits des oméga-3 sur la santé psychique et cardiovasculaire sont bien établis. Pour en bénéficier il est recommandé aux végétariens d’incorporer de bonnes sources d’acide ALA dans leur alimentation, et le cas échéant de consommer des oeufs de poules nourries au lin.

Attention aux apports en vitamine B12

Les déficits en vitamine B12, ou cobalamine, sont courants chez les végétariens et surtout les végétaliens car cette substance se retrouve essentiellement dans les aliments dérivés des animaux (foie, rognon, cervelle, palourde…). [1]

Pourtant la cobalamine est essentielle au bon fonctionnement des cellules de notre organisme et participe à l’équilibre du système nerveux. Elle est également importante pour la santé cardiovasculaire. Les végétariens doivent donc veiller à ne pas être trop déficitaire en cobalamine.

En effet, une carence en vitamine B12 peut être potentiellement grave. C’est pourquoi les chercheurs ont défini différents niveaux de déficit de vitamine B12. Le 1er niveau est caractérisé par un niveau bas de vitamine B12 circulant dans le sang. Si on ajoute à ce niveau bas un manque de vitamine B12 dans les globules, on est au niveau 2. Le 3ème niveau correspond à des changements biochimiques comme l’augmentation d’acide méthylmalonique dans le sang. Si les 3 premiers niveaux ne présentent pas de danger immédiat, le 4ème niveau correspond à l’apparition de dommages neurologiques irréversibles.

Avant d’en arriver là, un diagnostic précoce existe et la prise de cobalamine de substitution est possible (et même courante).

Même si les normes de la vitamine B12 ne sont pas encore très bien définis, on considère qu’elle vont de 100 à 900 pg/mL. Il apparaît que les omnivores ont moyenne 441 pg/mL de vitamine B12 circulante contre 236 pg/mL chez les végétariens. [2]

De nombreux végétariens ont un déficit de niveau 3, ils doivent donc prendre des suppléments de B12, et ces suppléments améliorent plusieurs paramètres de la santé cardiovasculaire chez eux.

Les déficits en zinc

Les végétariens ont des apports en zinc inférieurs aux apports nutritionnels de référence, soit 14 mg/j pour les hommes et 12 mg/j pour les femmes. Le germe de blé, les graines de sésame, les champignons shiitakes et les légumineuses sont de bonnes sources de zinc. De plus, le régime végétarien, de par sa composition, nuit à l’absorption du zinc.

Le régime végétarien est en effet caractérisé par son manque de protéines animales et sa richesse en céréales et légumineuses. Ces dernières apportent de grandes quantités de phytates, éléments qui se lient à de nombreux minéraux (calcium, zinc, fer) et les empêchent d’être absorbés.

Pour preuve, lorsqu’on compare l’absorption en zinc entre des végétariennes et des omnivores, ayant des taux en phytates égaux, il n’y a aucune différence d’absorption. [3]

Conclusion : l’absorption du zinc dépend de la concentration en phytates.

En résumé, la richesse en phytates du régime végétarien va perturber l’absorption du peu de zinc apporté par l’alimentation. Par conséquent, les végétariens risquent d’être carencés en zinc, c’est à dire d’avoir un taux de zinc plasmatique inférieur à 0,6 mg/L ou un taux de zinc total inférieur à 4 mg/L.

Manque de fer

Les végétariens – surtout les femmes entre 15 et 50 ans sont sujets au manque de fer, appelé anémie. Cette carence est cependant aussi très courante chez les femmes non végétariennes.

Le fer est un minéral essentiel au bon fonctionnement de l’organisme car il a un rôle fondamental dans la constitution des globines et de nombreuses enzymes.

Le fer est présent en très petite quantité dans l’organisme et une partie de ce fer est éliminé chaque jour. Pour maintenir une quantité suffisante de fer, il faut remplacer les pertes par des apports alimentaires.

Les principales sources végétales de fer sont : les algues, les graines de tournesol et de citrouille, les pignons de pin, la purée de sésame, la mélasse noire…

La viande n’est pas la seule source de fer qui soit : les végétaux sont aussi une très bonne source de ce minéral. D’ailleurs une étude démontre qu’il n’y a pas de différence entre les apports alimentaires en fer chez les végétariennes et les omnivores. [4] En revanche, le fer des végétaux est mois bien assimilé par l’organisme, ce qui se traduit par des concentrations en ferritine sérique (forme de stockage du fer) plus basses chez les végétariennes que chez les non végétariennes.

Habituellement, on considère qu’il y a un déficit en fer lorsque la concentration en ferritine sérique est inférieure à 12 µg/L. Constat : 18% des végétariennes et 13% des omnivores sont en dessous de ce seuil.

Conclusion : il est important pour les deux catégories de femmes de maintenir leur stock de fer en adoptant des pratiques alimentaires adéquates ou en prenant du fer en cas de carence avérée (sur prescription médicale).

Végétalien : surveillez vos apports en vitamine D et en calcium

Les végétaliens (mais pas les végétariens) peuvent manquer de calcium, selon plusieurs études récentes.

Le calcium est un oligo-élément dont la principale fonction est la minéralisation de l’os.

Il existe des aliments sources de calcium accessibles aux végétaliens comme, par exemple, les boissons de soya enrichies en calcium, les feuilles de navet, le chou de Chine…Une carence en calcium est caractérisée par un niveau inférieur à 2,5 mmol/24h.

L’absorption du calcium est favorisée par la vitamine D, élément qui est peu accessible aux végétaliens par l’alimentation. En effet, les principales sources alimentaires de vitamine D sont les poissons gras. Mais on peut se procurer de la vitamine D en s’exposant au soleil aux beaux jours, et en prenant un complément de vitamine D en hiver.

Annabelle M. Smith, de l’International Journal of Nursing Practice, a cherché une éventuelle relation entre une faible densité minérale osseuse et l’incidence des fractures. [5] Pour cela, elle a étudié les connaissances actuelles en ce qui concerne les carences en calcium et en vitamine D. Lors de ses recherches, elle s’est donc intéressé au cas des végétaliens : ont-ils des niveaux en calcium et vitamine D moins élevé que les recommandations ? Ou encore : ont-ils une densité minérale osseuse plus faible que leur homologue non végétarien ?

Les études arrivent toutes à la même conclusion : les végétaliens ont une densité minérale osseuse plus faible que les omnivores. Toutefois, les résultats en ce qui concerne le calcium, la vitamine D et l’incidence des fractures ne sont pas concluants.

En ce qui concerne le risque d’ostéoporose, les végétariennes n’ont pas à s’inquiéter. Une étude conduite auprès de femmes qui sont végétariennes depuis plus de vingt ans a montré que leur perte minérale osseuse n’était que de 18% à l’âge de 80 ans alors que chez des femmes omnivores cette perte était de 35%.[6]

D’autres travaux récents, comme dans l’étude EPIC, soulignent un risque de fracture plus élevé chez les végétaliens (pas les végétariens) qui pourrait être lié à un déficit en calcium, un manque de protéines et/ou un déficit en vitamine D.

Mis à jour le 20/06/2012.

[1] Herrmann W, J Geisel, « Vegetarian lifestyle and monitoring of vitamine B12 status », Department of Clinical Chemistry-Central Laboratory, University Hospital of the Saarland, December 2002

[2] Association Végétarienne et Végétalienne d’Information, « Végétarien et végétalien : vivre sans manger les animaux. Quelques raisons et informations pratiques pour un mode de vie moins cruels, plus respectueux de l’environnement et meilleur pour la santé », Septembre 1999 réactualisée en 2004

[3] Kristensen, Mette Bach, Hels, Ole, Morberg, Catrine, Marving, Jens, Bügel, Susanne Gjedsted, Tetens, Inge, « Total zinc absoprtion in young women, but not fractional zinc absoprtion, differs between vegetarian and meat-based diets with equal phytic acid content », British Journal of Nutrition, 2006

[4] Ball MJ, Bartlett MA, « Dietary intake and iron status of Australian vegetarian women », School of Nutrition and Public Health, Deakin University, Burwood, Australia, September 1999.

[5] Annabelle M Smith, « Veganism and osteoporosis : a review of the current literature », International Journal of Nursing Practice, 2006

[6] Marsh AG, Sanchez TV, Michelsen O, Chaffe FL, Fagal SM, « Vegetarian lifestyle and bone mineral density », Am J Clin Nutr, September 1998

 

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En 1981, une épidémie étrange touche l’Espagne et fait rapidement des centaines de morts. Selon la thèse officielle, elle est due à un empoisonnement à l’huile de colza frelatée. Des années de procès ont établi la culpabilité des industriels dans la commercialisation d’une huile impropre à la consommation. Mais une théorie concurrente soutenue par une équipe de médecins et de chercheurs met en cause des pesticides dans les tomates. Une hypothèse inavouable pour la bonne marche de l’économie espagnole.

En mai 1981, un petit garçon de huit ans de la banlieue de Madrid transporté d’urgence à l’hôpital meurt en quelques heures. Lorsqu’ils apprennent que les cinq frères et sœurs de la jeune victime sont également malades, les médecins les font hospitaliser et diagnostiquent une « pneumonie atypique ». Lorsque le directeur, le Dr Antonio Muro, arrive sur son lieu de travail le lendemain matin, il s’alarme en apprenant que ces nouveaux patients sont traités pour une pneumonie. Il passe un savon à son équipe : il est impensable que six membres d’une même famille soient atteints de pneumonie en même temps.

La maladie est due à une intoxication alimentaire

Les membres de la famille Vaquero ne sont que les premières victimes du « syndrome toxique » qui causera la mort de 1 200 personnes. La maladie semble toucher en priorité les femmes et les enfants. Les symptômes initiaux rappellent ceux de la grippe : fièvre et difficultés respiratoires, nausées et vomissements. Mais, ensuite, les patients développent rapidement un œdème pulmonaire et se plaignent de démangeaisons et de douleurs musculaires. L’annonce de l’épidémie fait les gros titres de la presse espagnole.

Au bout de quelques jours, le Dr Muro déclare à la presse que, selon lui, la maladie est due à une intoxication alimentaire, ajoutant que la denrée responsable est commercialisée « par des circuits parallèles ». Il en est certain car toutes les victimes viennent de la périphérie de la capitale ; presque aucun habitant du centre de Madrid n’est atteint. Le Dr Muro réunit les parents des patients atteints du mal mystérieux et leur demande de se souvenir de ce que les victimes ont mangé qu’eux-mêmes n’auraient pas mangé. En moins d’une demi-heure, ils ont la réponse : des salades.

Le Dr Muro invite des responsables du ministère de la Santé et leur montre une carte indiquant les localités où habitent les victimes. Il est persuadé que l’aliment responsable de l’épidémie est vendu sur les marchés. A partir de là, il est en mesure de prédire où surviendront les prochains cas. Ses prédictions se vérifient, mais, le lendemain, il apprend qu’il est …

relevé de ses fonctions de directeur de l’hôpital, la mesure prenant effet immédiatement. Son renvoi lui permet du moins de poursuivre son enquête : il parcourt les marchés et remarque que des marchands ambulants vendent de l’huile très peu chère dans de gros bidons en plastique sans étiquette. Aussitôt, il se rend avec ses collègues au domicile des personnes atteintes et se fait remettre les bouteilles d’huile que ces familles utilisaient au moment où certains de leurs membres sont tombés malades. Ils étiquettent soigneusement les bouteilles, envoient des échantillons au principal laboratoire de l’Etat et attendent les résultats.

La thèse d’un empoisonnement à l’aniline est convaincante et calme les esprits

La confusion et l’inquiétude règnent à tous les niveaux administratifs. A l’époque, l’Espagne est une toute jeune démocratie. En février 1981, trois mois seulement avant l’apparition de l’épidémie, le lieutenant-colonel Antonio Tejero a menacé de son arme les parlementaires réunis aux Cortes, dans une tentative brouillonne de coup d’Etat. Plus d’un mois après l’apparition de la maladie, le gouvernement n’a d’autre stratégie que d’espérer que l’on débouche sur quelque chose. Peu après, le Dr Juan Tabuenca Oliver, directeur de l’hôpital pour enfants Niño Jesus, annonce qu’il a identifié la cause de l’épidémie. Après avoir interrogé 210 enfants traités dans son service, il établit qu’ils ont tous consommé de l’huile alimentaire.

Après quelques hésitations le gouvernement accepte sa thèse. Tard dans la soirée du 10 juin, une annonce officielle est diffusée à la télévision, informant le public que l’épidémie est due à une huile frelatée. A cette époque, le gouvernement espagnol tente de protéger la production nationale d’huile d’olive en n’autorisant l’importation d’huile de colza que pour un usage industriel. A cet effet, l’huile de colza est rendu impropre à la consommation par adjonction d’aniline, une amine primaire aromatique dérivée du benzène, très toxique pour l’homme. La thèse d’un empoisonnement à l’aniline est convaincante et calme les esprits. Les hôpitaux regorgent toujours de victimes, mais le nombre de nouvelles hospitalisations décroît. La situation, apparemment, est sous contrôle.

Il n’y a pas deux huiles qui présentent les mêmes composants

Mais le Dr Muro et ses collègues ont regardé la télévision avec un mélange de stupéfaction et d’incrédulité. La veille, ils ont reçu les résultats de leurs tests. Certes, aucun des échantillons prélevés ne contient l’huile d’olive pure qu’avaient sans nul doute vantée les marchands, mais il n’y a pas deux huiles qui présentent les mêmes composants. De toute évidence, une même maladie ne peut être causée par des huiles de nature si différente.

En 1983 une conférence internationale a lieu à Madrid sous les auspices de l’Organisation mondiale de la santé (OMS) : en dépit des réserves exprimées par les nombreux scientifiques présents, l’épidémie est alors officiellement désignée sous le nom de…

« syndrome de l’huile toxique » (SHT). Le procès des producteurs d’huile s’ouvre en mars 1987. En 1989, au terme de deux ans d’audiences, les juges eux-mêmes soulignent que l’agent toxique présent dans l’huile est « toujours inconnu ». En 1992, dix chefs d’entreprise et chimistes du secteur huilier sont condamnés à des peines allant de 4 à 77 ans de prison.

Un groupe d’épidémiologistes se lance dans un examen rigoureux des informations dont dispose le gouvernement. Ils font plusieurs découvertes. Ils observent que le nombre d’admissions dans les hôpitaux redescend au moins dix jours avant l’annonce télévisée du 10 juin et environ un mois avant le retrait de l’huile. Le communiqué incriminant l’huile n’a eu aucun effet sur le cours de l’épidémie. Une carte de la distribution de l’huile et de la répartition des atteintes est dressée. Il n’y a aucune corrélation entre les deux. L’huile peut difficilement être à l’origine de l’épidémie.

L’agent toxique spécifique n’a toujours pas été découvert

Ayant écarté l’huile de colza comme agent possible d’empoisonnement, le Dr Muro et ses collègues s’intéressent aux autres produits entrant dans la composition des salades. Après avoir interrogé des vendeurs sur les marchés, des chauffeurs routiers et environ quatre à cinq mille familles touchées par la maladie, ils concluent que la cause de l’empoisonnement provient de tomates traitées aux pesticides. Une trop forte dose de produits organophosphatés est en effet susceptible de déclencher l’ensemble des symptômes observés par les médecins. Le Dr Muro et son équipe établissent que les tomates proviennent de la région d’Almería, à l’extrême sud-est de l’Espagne. Autrefois désertique, la région était impropre à l’agriculture jusqu’à ce que la découverte de nappes d’eau souterraines, dans les années 70, contribue à en faire un haut lieu de la production intensive. Almería représentait à cette époque un miracle économique, puisqu’elle produisait des fruits et des légumes destinés à être exportés dans toute l’Europe. Reconnaître que tous ces décès étaient dus aux pesticides contenus dans les tomates aurait eu des effets incalculables sur l’économie espagnole, sans compter les conséquences désastreuses pour l’autre grande source de devises de l’Espagne, l’industrie touristique, en expansion constante.

Malgré son enquête et le travail de ses collègues, la thèse du Dr Muro est vite marginalisée, la version officielle étant de plus en plus enracinée dans la population. Le Dr MURO meurt subitement.

Tous les procès qui suivront ne feront jamais état des découvertes du Dr Muro. Tous se sont limités à établir la culpabilité des industriels dans la commercialisation d’huile impropre à la consommation. Pas à savoir si cette tromperie était à l’origine de l’épidémie. En 1987, la défense demande l’acquittement de tous les accusés, arguant que le rapport entre l’huile frelatée et l’intoxication n’a pu être scientifiquement établi. En particulier, l’agent toxique spécifique n’a pas été découvert, ce qui exclut la reconnaissance juridique de tout lien de causalité.

« Vingt ans après le début de l’épidémie, 60 % des victimes du syndrome de l’huile toxique n’ont toujours pas été indemnisées », constatait récemment le quotidien espagnol El País. En 1997, la Cour suprême avait condamné l’Etat à payer 3 milliards d’euros aux personnes atteintes. A ce jour, seules 7 000 des 18 236 victimes ayant droit à être indemnisées ont touché de l’argent.

 

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La quasi-totalité du poulet vendu aux Etats-Unis est contaminée par des bactéries dangereuses. C’est le résultat d’une enquête parue dans un magazine de consommation américain. Il concerne aussi les marques estampillées biologiques.

C’est un magazine américain, Consumer Report, l’équivalent de notre 60 millions de consommateurs, qui a mené l’enquête. D’après eux, la quasi-totalité du poulet américain acheté en grandes surfaces est contaminée par de dangereuses bactéries comme la salmonelle ou l’escherichia coli (bactérie intestinale).

« L’analyse de 300 blancs de poulet crus achetés dans des magasins à travers les Etats-Unis a mis en évidence des bactéries potentiellement dangereuses dans presque tous les poulets, y compris les marques biologiques… Plus de la moitié des échantillons contenaient des matières fécales contaminantes, environ la moitié contenaient au moins une bactérie résistante à trois ou quatre antibiotiques parmi les plus couramment prescrits », explique l’article.

D’après l’enquête aucune chaîne de distribution, aucune marque sur les dizaines testées n’est épargnée y compris les marques estampillées biologiques.

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Dans 70 % des films pour enfants, les personnages sont stigmatisés en raison de leur poids.

L’étude montre aussi qu’il y a deux fois plus de séquences avec un contenu obésogène que de séquences saines.

S’il y a bien un lieu où la règle des « 5 fruits et légumes par jour » n’est pas respectée, c’est bien dans les films pour enfants. Le docteur Eliana Perrin, professeur de pédiatrie associée à l’Ecole de Médecine de l’Université de Caroline du Nord, a mené une étude publiée dans la revue Obesity qui examine les films pour enfants sortis aux Etats-Unis entre 2006 et 2010. Elle a plus particulièrement cherché dans ces films les messages concernant l’obésité et la prévalence de la stigmatisation du poids.

Kung Fu Panda, Alvin et les chipmunks, Shrek, mais aussi Cars, WALL-E et Harry Potter, et quatorze autres films pour enfants ont été analysés à la loupe. « Ces films pour enfants offrent une présentation discordante à propos de la nourriture, de l’exercice et du poids, en rendant glamour des comportements sédentaires et des habitudes alimentaires néfastes tout en condamnant l’obésité elle-même », résume la spécialiste.

Pourtant, l’Académie américaine de pédiatrie (American Academy of Pediatrics) rappelle que les enfants d’aujourd’hui ont une plus courte espérance de vie que leurs parents, du fait de la menace de l’obésité. Surtout si les mauvais comportements alimentaires sont représentés dans les films pour enfants, ce qui a tendance à renforcer leur caractère normal.

Illustration, dans le panel des 20 films les plus populaires chez les enfants américains, le Dr Eliana Perrin remarque que les parties exposant un comportement « malsain » sont deux fois plus nombreux que ceux représentant un comportement « sain » et que la majorité des films (70%) propose des contenus stigmatisant le poids d’un des personnages. La nourriture est d’ailleurs particulièrement mal représentée : dans 26 % des films, on peut voir des portions exagérément trop grandes, dans 51 % des cas, les personnages principaux se restaurent avec des « snacks » de type « junk-foods » (barres chocolatées, chips etc.) ou boivent une boisson sucrée, dans 19 % des films.

Quant au comportement, 40 % des films ont mis en scène les personnages mangeant devant la télévision, 35 % devant un ordinateur et 20 % sur un jeu vidéo. Au total, il y a deux fois plus de séquences avec un contenu obésogène que de séquences saines.

L’abondance de snacks trop gras et trop sucrés, la popularité des boissons sucrées, auxquelles s’ajoute les portions disproportionnées et la raréfaction des repas en famille au profit du fast-food ont des conséquences néfastes pour la santé alimentaire des plus jeunes.

 

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Les gens deviennent de plus en plus gros en moyenne.

La question est: comment combattre l’obésité ?

Quelqu’un a dit: tout ce qui peut être mesuré, peut être amélioré, et voici que des capteurs hi-tech pourraient mesurer la quantité de nourriture ingérée, ainsi que le niveau de l’activité, afin qu’on puisse faire le lien entre l’obésité et le style de vie.

Ce projet est financé par l’Union Européenne, et s’appelle Splendid. Il est destiné aux jeunes gens pour les persuader d’adopter des modes de vie plus sains, et d’être plus conscients de leurs habitudes alimentaires et d’activité physique.

Le système Splendid sera d’abord testé sur 200 étudiants du secondaire en Suède, et des enfants recevront le même test au Pays-Bas. On peut supposer que les personnes ordinaires comme vous et moi pourront tirer parti de tels chiffres, mais des athlètes pourront aussi bénéficier de cette technologie pour améliorer leurs performances.

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Extrait du livre « Manger en pleine conscience », de Jan Chozen Bays :

 » L’ alimentation en pleine conscience est une expérience qui sollicite toutes les parties de nous-mêmes — notre corps, notre cœur et notre esprit — à chacune des étapes du choix, de la préparation et de la consommation de nos aliments. Tous nos sens sont mis à contribution. La pleine conscience nous plonge dans les couleurs, les textures, les parfums, les saveurs et même les sons qui accompagnent nos gestes de manger et de boire. Elle fait place à la curiosité et même à une attitude ludique dans l’observation de nos réactions aux aliments et de nos signaux de faim et de satiété.

L’alimentation en pleine conscience ne s’appuie pas sur des graphiques, des tableaux, des pyramides et des échelles. Elle n’est pas dictée par un expert. Elle se base sur votre propre expérience intérieure, d’un moment présent à l’autre. Votre expérience est unique. C’est donc vous, l’expert.

L’alimentation en pleine conscience ne se fonde pas sur l’anxiété du futur, mais sur les choix réels et immédiats qui se posent devant vous et sur l’expérience directe de la santé au moment même où vous mangez et buvez.

L’alimentation en pleine conscience remplace l’autocritique par l’autobienveillance et la honte par le respect de sa propre sagesse intérieure.

Voici l’exemple d’une expérience typique. Pendant son retour à la maison, Sally se rappelle avec effroi l’exposé qu’elle doit préparer pour un grand colloque à venir. Elle doit absolument avoir terminé cette préparation dans les jours qui viennent. Elle décide néanmoins de se détendre un moment devant la télévision en arrivant chez elle, avant de se mettre au travail. Elle s’installe donc dans son fauteuil avec un paquet de chips. Elle commence par n’en manger que quelques-unes, mais, à mesure que monte l’intensité dramatique de l’émission, elle se met à manger de plus en plus vite. A la fin de l’émission, elle se rend compte qu’elle a vidé le paquet. Elle se reproche alors d’avoir perdu son temps et d’avoir ingéré tant de cochonneries. «Tout ce sel et tout ce gras ! Allez,je vais sauter le repas du soir.» Que s’est-il passé? Captivée par le drame à la télévision et cherchant à étouffer son anxiété devant sa procrastination, elle a complètement ignoré ce qui se passait dans son esprit, son cœur, sa bouche et son estomac. Elle a mangé de façon inconsciente. Elle finit par aller au lit avec, dans son corps et dans son cœur, une grande insatisfaction et, dans son esprit, encore une grande anxiété à propos de ses reproches.

Quand elle se trouve à nouveau dans cette situation, elle décide de manger les chips, mais de façon consciente cette fois-ci. Elle commence par observer ce qui se passe dans son esprit. Elle constate qu’il est préoccupé au sujet d’un article qu’elle s’est engagée à écrire. Son esprit lui dit qu’elle doit commencer à travailler sur cet article ce soir même. Elle observe ce qui se passe dans son cœur et constate qu’elle se sent un peu seule, car son mari est en déplacement. Elle observe ce qui se passe dans son estomac et dans son corps et découvre qu’elle a faim et qu’elle est fatiguée. Elle ressent le besoin d’être nourrie et dorlotée, mais la seule personne qui peut le faire pour le moment, c’est elle-même.

Elle décide de s’offrir le plaisir de quelques chips. (Souvenez-vous que l’alimentation en pleine conscience nous permet cette attitude enjouée vis-à-vis de la nourriture.) Elle sort vingt chips du paquet et les dispose sur une assiette. Elle observe leurs formes et leurs couleurs. Elle en mange d’abord une, en s’imprégnant de sa saveur. Elle fait une pause, puis en mange une autre. Sans aucun jugement, ni positif ni négatif. Elle ne fait que regarder les ombres de brun clair et de brun foncé sur chaque surface ondulée, écouter le craquement de chaque bouchée, goûter le piquant du sel, sentir la texture croquante qui fond dans sa bouche. Elle pense à la façon dont ces chips sont arrivées sur son assiette et au soleil, à la terre, à la pluie, au fermier, aux ouvriers de la fabrique de chips, au chauffeur du camion de livraison et à l’épicier qui a disposé les sacs sur ses étagères et qui lui en a vendu un.

En faisant une petite pause entre chaque bouchée, elle consacre finalement dix minutes à ce moment de plaisir autour de quelques chips. Quand elle a terminé, elle observe ce qui se passe dans son corps pour vérifier si elle ressent encore un manque, ici ou là.

Elle constate que sa bouche et ses cellules ont soif. Alors elle se sert un verre de jus d’orange. Son corps lui dit aussi qu’il a besoin de protéines et de verdure. Elle se prépare une omelette au fromage et une salade d’épinards. Après avoir mangé, elle observe encore une fois ce qui se passe dans son esprit, dans son corps et dans son cœur. Le cœur et le corps se sentent nourris, mais l’esprit est encore fatigué. Elle décide alors d’aller au lit et de travailler sur son article le lendemain, à la première heure, lorsque le corps et l’esprit seront reposés. Elle se sent encore seule, mais tout de même un peu moins quand elle songe à tous ces êtres et à leur énergie vitale qui lui ont permis de manger ces chips, ces œufs, ce fromage et ces légumes verts. Elle décide de téléphoner à son mari pour lui souhaiter bonne nuit. Elle se couche enfin, à l’aise dans son corps, dans son esprit et dans son cœur, et elle dort profondément.

À PROPOS DU LIVRE

Ce livre est un manuel d’apprentissage de la pleine conscience appliquée à l’alimentation. La pleine conscience est une habileté que toute personne peut acquérir, quels que soient son âge, son sexe, son QI, sa force musculaire, son aptitude pour les langues étrangères et ses talents musicaux ou autres. Elle peut s’appliquer à tout ce qui se passe dans notre vie. Comme toutes les autres habiletés, elle exige de la pratique, une pratique méthodique, pendant un certain temps. Cependant, contrairement à d’autres types d’apprentissages, comme celui du violon, la pleine conscience procure des gratifications immédiates. Avec la pleine conscience, même le fait de manger des aliments que nous n’aimons pas peut nous faire découvrir quelque chose d’utile.

Ce livre ne propose pas de régime ni de règles à suivre. Il s’agit plutôt d’explorer ce que nous avons déjà et d’apprécier tout ce que nous faisons. L’application de la pleine conscience à votre façon de cuisiner et de manger vous fera-t-elle perdre ou prendre du poids? Je ne sais pas. Ce que vous pourriez perdre, par contre, c’est le poids de votre mal-être et de votre insatisfaction à l’égard de votre alimentation et de la nourriture. Et ce que vous pourriez gagner, à l’instar de tous les êtres humains, c’est la joie toute simple et le plaisir tranquille que vous êtes en droit de tirer des aliments et de leur consommation.

Nous devons tous nous nourrir. C’est un besoin fondamental de tout être vivant. Malheureusement, peu de nos activités quotidiennes s’accompagnent d’autant de souffrances et de détresse, de honte et de culpabilité, de frustrations et de désespoir, que le simple geste de fournir à notre corps l’énergie dont il a besoin. A partir du moment où nous apprenons à manger en pleine conscience, le fait de nous alimenter peut cesser d’être une source de souffrances pour devenir une source de renouvellement, de connaissance de soi et de joie.

Le principal propos de ce livre est de nous rendre de mieux en mieux conscients de notre corps et de notre esprit. Apprendre à apprécier pleinement ces actes essentiels de manger et de boire nous permet d’accéder à un ancien secret : le secret de la satisfaction et du bien-être. Les enseignements zen parlent du goût exquis de l’eau pure. Vous est-il déjà arrivé d’avoir très, très soif? Peut-être à la suite d’une longue randonnée, ou pendant une maladie, ou après avoir travaillé longuement dans la chaleur de l’été.Vous souvenez-vous de cette merveilleuse sensation au moment où vous avez enfin pu boire, ne serait-ce que de l’eau ? Chacune de vos gorgées et de vos bouchées pourrait être tout aussi fraîche et aussi délicieuse ; il suffit d’apprendre à être simplement présent à ce que vous faites.

L’alimentation en pleine conscience est un moyen de reprendre contact avec une des activités humaines les plus agréables. C’est également un chemin vers la découverte de bien des choses qui se passent juste sous notre nez, dans notre propre corps. Et l’alimentation en pleine conscience a comme étonnant bienfait de nous donner accès à la sagesse naturelle de notre corps et à l’aptitude innée de notre cœur pour l’ouverture et la gratitude.

La tradition zen nous apprend à raffiner notre attention, notre curiosité et notre capacité d’observation dans tout ce que nous faisons, y compris dans le fait de goûter et de manger nos aliments. Les enseignements zen nous encouragent à explorer en profondeur le moment présent, en nous posant les questions suivantes, par exemple.

® Ai-je faim?

® Où est-ce que je ressens cette faim? Quelle partie de moi a faim?

® De quoi suis-je en manque?

® Qu’est-ce que je goûte en ce moment précis?

Ce sont des questions très simples, mais que nous nous posons rarement. Le présent livre vous aidera à trouver certaines réponses et vous donnera des outils pour continuer à en trouver par vous-même à l’avenir.

La suite ………………au prochain épisode.

 

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Pour la 4ème année consécutive, la British Dietetic Association (BDA), vient d’établir son classement 2013 des 5 régimes de stars qu’il faut absolument éviter d’entreprendre pour rester en bonne santé.

Le régime Dukan, prisé par Jennifer Lopez entre-autres, consiste à consommer de fortes quantités de protéines et de faibles apports en glucides. Manque d’énergie, constipation, nécessité d’une supplémentation en vitamines et minéraux et enfin mauvaise haleine sont les risques pointés par la BDA.

Attention également au régime Biotyping draconien de Boy George, apparu cette année fortement amaigri. Ce régime consiste à se nourrir uniquement d’aliments sélectionnés en fonction de sa signature biologique. Il en existerait 6 définies à partir de dosages hormonaux et de la répartition des graisses dans l’organisme de chacun. Bien que cette approche permette de perdre du poids, ces diététiciens expliquent que ce type de régime engendre de nombreuses carences et nécessite surtout de prendre une quantité trop importante de compléments alimentaires.

Comme Gwyneth Paltrow, certains sont tentés d’adopter un régime alimentaire excluant totalement le gluten de l’alimentation. Les experts de la BDA rappellent qu’en dehors des personnes souffrant de maladie coeliaque ou d’intolérance au gluten, aucune étude scientifique n’a montré l’intérêt de cette méthode dans le cadre d’un régime amaigrissant.

Appelé “Alcorexia” ou “Drunkorexia” ce régime alimentaire prisé des mannequins consiste à substituer quasiment tous les aliments solides ou liquides par de l’alcool. Les jeunes femmes consomment très peu de calories durant la semaine afin de se garder un stock de calories important pour s’adonner au binge drinking durant le week-end. Déjà affaibli par une semaine de famine, le corps risque ensuite de subir de forts dommages face à l’assaut d’une surconsommation d’alcool estime la BDA.

Enfin, en numéro 1 des régimes de stars dangereux pour la santé, les diététiciens britanniques ont choisi de jeter la pierre au “Breatharian Diet”. Ce régime connu en France sous le nom de “Respirianisme” fait parti du culte prôné par une secte affirmant qu’il est possible d’atteindre un niveau de méditation permettant de se nourrir uniquement d’air et de lumière. L’actrice Michelle Pfeiffer a confié récemment avoir, à ses débuts, pratiqué ce type de (non-)nutrition.

Par ailleurs, un autre régime à la mode, même s’il ne touche pas les stars : le régime « boules de coton ». Comme son nom l’indique, ce dernier consiste vraiment à avaler des boules de coton mais imbibées de jus d’orange, d’un smoothie ou tartinées de confiture pour mieux les faire passer et leur donner un goût « plus savoureux ». Le but étant de remplir son ventre sans prendre un gramme...

Dr BUENOS : tout ce qu’il ne faut pas faire.

Le régime « boules de coton », en plus d’être inefficace, peut être dangereux ………..

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Préface d u livre de Jan Chozen Bays par le Dr Gérard APFELDORFER, psychiatre, spécialiste des questions de comportement alimentaire, président d’honneur du GROS (Groupe de réflexion sur l’obésité et le surpoids) :

« Combien sont-elles,aujourd’hui,les personnes en souffrance avec leur comportement alimentaire et leur poids ?

Combien sont taraudées par l’angoisse, la culpabilité,la honte, le désespoir?

De nombreux facteurs se conjuguent dont les plus importants sont la pression sociale en faveur d’une minceur, et même d’une ultra-minceur, impossible à atteindre pour la majorité de la population. Et la méfiance grandissante vis- à-vis des aliments qui nous sont proposés : l’industrialisation de la production agroalimentaire nous conduit à manger des aliments de provenance et de composition inconnues, des objets comestibles non identifiés, des OCNI, ainsi que les nomme plaisamment le sociologue Claude Fischler.

Le perfectionnisme diététique en vue de préserver sa santé, ce qu’on appelle l’orthorexie, ne fait en pratique qu’alimenter nos angoisses : comment nous assurer de la qualité, de l’innocuité, de la pureté de ses aliments, de leur adéquation? A quel saint nous vouer lorsque la nutrition officielle ne sait offrir qu’un savoir fluctuant, lorsque charlatans et sectes de tout poil nous abreuvent de conseils contradictoires?

Lorsqu’on mange avec sa tête, c’est avec méfiance, la peur au ventre.

Quant au contrôle mental de son alimentation en vue de maigrir ou de ne pas grossir, ce que l’on appelle la restriction cognitive, ou plus communément un régime amaigrissant, on en connaît aujourd’hui les résultats : si le volontarisme fonctionne à court terme, il échoue à moyen terme, et, au-delà de deux à trois ans, on regrossit dans 90 à 95 % des cas, non sans avoir fréquemment développé au passage des troubles du comportement alimentaire, aggravé ses problèmes pondéraux et perdu sa propre estime.

Devenir un «mangeur réflexif», qui mange en fonction de ses croyances, ou des connaissances scientifiques du moment, comme on nous y incite, aggrave finalement nos difficultés : la rationalité entre vite en conflit avec nos appétits, qui enflent au fur et à mesure que nous les négligeons. J’ai envie de ceci, mais je dois manger cela ; j’ai faim, mais ce n’est pas l’heure; je n’ai pas faim, mais c’est l’heure; si je ne mange pas maintenant, je n’en aurai plus ensuite; si je faute, autant aller jusqu’au bout…

Quelle erreur de croire que manger puisse se résumer à faire le plein de carburant à la pompe, à absorber les bons nutriments ! Nous nous remplissons à défaut de nous nourrir, ce qui nous laisse sur notre faim, privés d’un plaisir somato-psychique, d’un temps de communion durant lequel corps et esprit se réunifient, d’un temps de partage, d’ouverture au monde, d’un acte de culture.

Dans cette affaire, nous cessons aussi d’avoir accès à la fonction apaisante, bienfaisante, des bonnes nourritures, pleines de sens, presque toujours grasses et/ou sucrées. Échouant à nous réconforter, nous persistons et mangeons sans faim, sans fin. Mais voilà : de telles conduites nous culpabilisent, nous dégoûtent de nous-mêmes.Voulant éviter les sombres pensées, les émotions pénibles, nous ne faisons qu’en créer de nouvelles. Que faire alors, si ce n’est tenter de nous anesthésier plus encore ?

Enfin, nous souffrons aussi d’une césure, d’un rejet de notre corps. Trop gros, trop mou, trop laid, ne se manifestant à nous que sous la forme de besoins pressants, il devient un objet de haine. Comment ne pas en arriver là, dans ce monde qui, d’une part, assimile beauté et minceur et, d’autre part, ne cesse d’affirmer que nous sommes ce que nous semblons être?

Ce corps haï, nous nous mettons alors à vouloir l’oublier afin d’exister en dehors de lui. Nous nous fantasmons alors en purs esprits, sans plus de sensations corporelles. Malheureusement, le corps, si j’ose dire, ne l’entend pas de cette oreille, et nous adresse alors d’intenses et douloureux messages qui débordent notre volonté : ça se met à manger, ça se met à souffrir.

Jan Chozen Bays est médecin. Elle propose sa thérapie, point par point : il s’agit tout d’abord de redécouvrir le vrai goût des aliments, de réapprendre comment ils se mangent : avec toute l’attention, tout le respect dont nous sommes capables. Nous redécouvrons alors la faim, le rassasiement, la satiété, nos différentes appétences, sensations et émotions, qui traduisent nos besoins, dont la fonction est de nous permettre de consommer les justes quantités des justes aliments, dans le juste moment. Manger en pleine conscience, c’est cela : faire confiance à son corps, à ses mécanismes de régulation. Intuitivement, nous savons ce qui est bon pour nous, si nous savons nous mettre à l’écoute.

En ce qui concerne nos difficultés à vivre nos émotions, à défusionner d’avec nos pensées pénibles, Jan Chozen Bays nous parle de choses simples : le vide et le plein, ce besoin que nous ressentons de colmater les failles, de nous remplir la panse pour nous vider la tête. Notre monde nous propose des désirs manufacturés, clés en main, qui nous entraînent dans une course à l’échalote. La frénésie qui s’empare de nous, nous la voyons comme salutaire puisqu’elle étouffe temporairement cette machine à penser, à résoudre la multitude de problèmes qui nous occupent tant. Jan Chozen Bays nous insuffle son calme, et, tout à coup, nous cessons la lutte avec nous-mêmes.

La démarche de pleine conscience permet encore, grâce à des exercices répétés, de renouer avec son corps, de témoigner sa gratitude à chacune de ses parties. Nos membres, notre ventre, notre poitrine, notre dos, notre cœur, nos poumons, nos viscères, notre tête nous constituent ; nous sommes là, vivants, pensants, ressentants, conscients de tout cela. Comment ne pas être reconnaissants ? Comment aussi ne pas montrer de la compassion vis-à-vis de soi-même?

On reconnaîtra là bien des éléments du bouddhisme. Rien d’étonnant, puisque Jan Chozen Bays est professeur de bouddhisme zen, et désormais abbé d’un monastère zen dans l’Oregon. En ce qui me concerne, je me définis comme laïc de stricte obédience. Mais il me faut bien admettre que je n’ai rien trouvé de plus puissant, à ce jour, que les outils de la méditation en pleine conscience pour aborder les difficultés psychologiques et émotionnelles. Du coup, je me sens débordant de gratitude, de bienveillance, pour ceux qui, au long des millénaires, ont développé ces pratiques, et pour ceux qui, plus récemment, tel le Dr Jon Kabat Zinn, les ont converties en outils psychothérapeutiques remarquablement efficaces.

Ces approches fondent désormais ce qu’il est convenu d’appeler la troisième vague des thérapies cognitivo-comportementales. La première consistait en une attention portée sur les facteurs de maintien des comportements, la deuxième sur les mécanismes de pensée et les croyances conscientes et inconscientes, et la troisième vague fait de l’acceptation émotionnelle l’élément moteur sur lequel il convient d’axer le travail thérapeutique. La méditation en pleine conscience en constitue l’ossature.

Je suis heureux, désormais. Heureux de constater que ce chemin ardu, qui est le mien, qui est celui de Jan Chozen Bays, séduit de plus en plus de thérapeutes et de mangeurs. Ils redécouvrent ce que manger veut dire, deviennent capables de vivre leurs émotions, leurs sensations, leurs pensées, quelles qu’elles soient, sans les fuir ou les combattre, sans développer d’addiction. On appelle cela l’intuitive eating, un mouvement désormais mondial, et vous y serez en bonne compagnie.

Qu’est-ce que la vie, dès lors? Les plaisirs, les douleurs, les joies et les peines se succèdent ; moment après moment, attentivement, nous les vivons, du mieux que nous pouvons. »

Dr BUENOS :

Si cette préface est arrivée à susciter votre intérêt, suivez nous dans la découverte des prochains chapitres du livre de Jan Chozen Bays, « Manger en pleine conscience » que l’on vous conseille d’acheter et de vous approprier.

Nous vous en livrerons quotidiennement des extraits.

La suite ……………demain.

 

 

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Boire un café six heures avant de dormir fait perdre une heure de sommeil, sans que l’on s’en rende compte.

À quel moment peut-on s’autoriser un dernier café dans la journée sans pour autant perturber son sommeil ? Chacun a son avis sur le sujet, entre ceux qui ne prennent «jamais de café au-delà du repas du midi sinon c’est l’insomnie » et les insensibles qu’un café le soir «n’empêche pas de dormir ». Des membres du Centre de recherche sur les troubles du sommeil de l’hôpital Henry-Ford de Detroit (États-Unis) ont mis au point une expérience afin de répondre scientifiquement à la question.

Douze volontaires ayant un sommeil normal devaient, pendant quatre jours d’affilée, s’abstenir de boire du café et avaler chaque jour trois comprimés à des heures différentes. Le premier six heures avant le coucher envisagé, le second trois heures avant et le dernier au moment de se coucher. Chaque fois, l’un des comprimés contenait 400 mg de caféine, soit l’équivalent de deux ou trois tasses de café moulu, et les deux autres un placebo (produit inactif). Sauf le quatrième jour, où les trois comprimés ne contenaient que du placebo pour permettre la comparaison avec une nuit «sans caféine ». Tout au long de l’expérience, les volontaires ignoraient si les comprimés contenaient ou non de la caféine.

Les résultats confirment l’effet néfaste sur le sommeil de la caféine prise trop près du coucher. Ce n’est pas une surprise. «Une dose de caféine de 150 mg, prise une demi-heure avant le coucher a pour effet d’allonger beaucoup la période d’endormissement, de réduire notablement la durée du sommeil, mais aussi d’agir sur d’autres éléments de l’architecture du sommeil, en particulier en réduisant le temps consacré aux stades les plus profonds du sommeil à ondes lentes, les plus réparateurs », écrivait le Pr Jean Costentin, membre des Académie de médecine et de pharmacie dans Café, thé, chocolat. Les bienfaits pour le cerveau et pour le corps (Éditions Odile Jacob).

Sources cachées

En revanche, l’étude de Detroit fournit deux informations nouvelles. La première, c’est que le café de fin d’après-midi nuit effectivement au sommeil. Dans l’expérience, même prise six heures avant le coucher, la caféine réduit la quantité de sommeil habituelle puisque les cobayes ont dormi en moyenne une heure de moins que la nuit suivant une journée sans caféine. Selon le Dr Anthony Dubroc, pharmacien et fondateur du site www.mysommeil.com,«ceci renforce la connaissance, jusque-là empirique, d’une durée d’activité du café allant de trois à six heures selon les individus, et la recommandation d’éviter le café au moins six heures avant d’aller se coucher ». La sensibilité individuelle est très variable d’une personne à l’autre et la situation est différente selon la qualité de base du sommeil d’une personne. «Ce sont surtout ceux qui ont des troubles du sommeil qui ne doivent pas prendre de café au-delà du déjeuner », explique au Figaro le Pr Costentin.

Le deuxième enseignement de cette étude, encore plus étonnant, c’est que cette perte d’une heure de sommeil est passée complètement inaperçue des dormeurs, qui ont eu l’impression de faire leur nuit habituelle.

«Il faut aussi se méfier des sources discrètes de caféine, remarque le Dr Dubroc, car les gens oublient qu’il y en a par exemple dans le thé, les sodas ». Sans parler bien sûr des boissons énergisantes. «Ce n’est pas la peine de remplacer le café par du thé, s’amuse le Pr Costentin. En effet, ce que l’on appelle très improprement la théine dans le thé est en réalité de la caféine !» Autre ennemi dissimulé du marchand de sable, les écrans. En début d’année, le Pr Charles Czeisler, spécialiste du sommeil à la Harvard Medical School, rappelait dans la revue scientifique Nature qu’il faudrait aussi se pencher sérieusement sur l’usage vespéral galopant des écrans, dont la lumière nuit particulièrement à la préparation physiologique du sommeil.

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