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toxicité des pesticides

En 1981, une épidémie étrange touche l’Espagne et fait rapidement des centaines de morts. Selon la thèse officielle, elle est due à un empoisonnement à l’huile de colza frelatée. Des années de procès ont établi la culpabilité des industriels dans la commercialisation d’une huile impropre à la consommation. Mais une théorie concurrente soutenue par une équipe de médecins et de chercheurs met en cause des pesticides dans les tomates. Une hypothèse inavouable pour la bonne marche de l’économie espagnole.

En mai 1981, un petit garçon de huit ans de la banlieue de Madrid transporté d’urgence à l’hôpital meurt en quelques heures. Lorsqu’ils apprennent que les cinq frères et sœurs de la jeune victime sont également malades, les médecins les font hospitaliser et diagnostiquent une « pneumonie atypique ». Lorsque le directeur, le Dr Antonio Muro, arrive sur son lieu de travail le lendemain matin, il s’alarme en apprenant que ces nouveaux patients sont traités pour une pneumonie. Il passe un savon à son équipe : il est impensable que six membres d’une même famille soient atteints de pneumonie en même temps.

La maladie est due à une intoxication alimentaire

Les membres de la famille Vaquero ne sont que les premières victimes du « syndrome toxique » qui causera la mort de 1 200 personnes. La maladie semble toucher en priorité les femmes et les enfants. Les symptômes initiaux rappellent ceux de la grippe : fièvre et difficultés respiratoires, nausées et vomissements. Mais, ensuite, les patients développent rapidement un œdème pulmonaire et se plaignent de démangeaisons et de douleurs musculaires. L’annonce de l’épidémie fait les gros titres de la presse espagnole.

Au bout de quelques jours, le Dr Muro déclare à la presse que, selon lui, la maladie est due à une intoxication alimentaire, ajoutant que la denrée responsable est commercialisée « par des circuits parallèles ». Il en est certain car toutes les victimes viennent de la périphérie de la capitale ; presque aucun habitant du centre de Madrid n’est atteint. Le Dr Muro réunit les parents des patients atteints du mal mystérieux et leur demande de se souvenir de ce que les victimes ont mangé qu’eux-mêmes n’auraient pas mangé. En moins d’une demi-heure, ils ont la réponse : des salades.

Le Dr Muro invite des responsables du ministère de la Santé et leur montre une carte indiquant les localités où habitent les victimes. Il est persuadé que l’aliment responsable de l’épidémie est vendu sur les marchés. A partir de là, il est en mesure de prédire où surviendront les prochains cas. Ses prédictions se vérifient, mais, le lendemain, il apprend qu’il est …

relevé de ses fonctions de directeur de l’hôpital, la mesure prenant effet immédiatement. Son renvoi lui permet du moins de poursuivre son enquête : il parcourt les marchés et remarque que des marchands ambulants vendent de l’huile très peu chère dans de gros bidons en plastique sans étiquette. Aussitôt, il se rend avec ses collègues au domicile des personnes atteintes et se fait remettre les bouteilles d’huile que ces familles utilisaient au moment où certains de leurs membres sont tombés malades. Ils étiquettent soigneusement les bouteilles, envoient des échantillons au principal laboratoire de l’Etat et attendent les résultats.

La thèse d’un empoisonnement à l’aniline est convaincante et calme les esprits

La confusion et l’inquiétude règnent à tous les niveaux administratifs. A l’époque, l’Espagne est une toute jeune démocratie. En février 1981, trois mois seulement avant l’apparition de l’épidémie, le lieutenant-colonel Antonio Tejero a menacé de son arme les parlementaires réunis aux Cortes, dans une tentative brouillonne de coup d’Etat. Plus d’un mois après l’apparition de la maladie, le gouvernement n’a d’autre stratégie que d’espérer que l’on débouche sur quelque chose. Peu après, le Dr Juan Tabuenca Oliver, directeur de l’hôpital pour enfants Niño Jesus, annonce qu’il a identifié la cause de l’épidémie. Après avoir interrogé 210 enfants traités dans son service, il établit qu’ils ont tous consommé de l’huile alimentaire.

Après quelques hésitations le gouvernement accepte sa thèse. Tard dans la soirée du 10 juin, une annonce officielle est diffusée à la télévision, informant le public que l’épidémie est due à une huile frelatée. A cette époque, le gouvernement espagnol tente de protéger la production nationale d’huile d’olive en n’autorisant l’importation d’huile de colza que pour un usage industriel. A cet effet, l’huile de colza est rendu impropre à la consommation par adjonction d’aniline, une amine primaire aromatique dérivée du benzène, très toxique pour l’homme. La thèse d’un empoisonnement à l’aniline est convaincante et calme les esprits. Les hôpitaux regorgent toujours de victimes, mais le nombre de nouvelles hospitalisations décroît. La situation, apparemment, est sous contrôle.

Il n’y a pas deux huiles qui présentent les mêmes composants

Mais le Dr Muro et ses collègues ont regardé la télévision avec un mélange de stupéfaction et d’incrédulité. La veille, ils ont reçu les résultats de leurs tests. Certes, aucun des échantillons prélevés ne contient l’huile d’olive pure qu’avaient sans nul doute vantée les marchands, mais il n’y a pas deux huiles qui présentent les mêmes composants. De toute évidence, une même maladie ne peut être causée par des huiles de nature si différente.

En 1983 une conférence internationale a lieu à Madrid sous les auspices de l’Organisation mondiale de la santé (OMS) : en dépit des réserves exprimées par les nombreux scientifiques présents, l’épidémie est alors officiellement désignée sous le nom de…

« syndrome de l’huile toxique » (SHT). Le procès des producteurs d’huile s’ouvre en mars 1987. En 1989, au terme de deux ans d’audiences, les juges eux-mêmes soulignent que l’agent toxique présent dans l’huile est « toujours inconnu ». En 1992, dix chefs d’entreprise et chimistes du secteur huilier sont condamnés à des peines allant de 4 à 77 ans de prison.

Un groupe d’épidémiologistes se lance dans un examen rigoureux des informations dont dispose le gouvernement. Ils font plusieurs découvertes. Ils observent que le nombre d’admissions dans les hôpitaux redescend au moins dix jours avant l’annonce télévisée du 10 juin et environ un mois avant le retrait de l’huile. Le communiqué incriminant l’huile n’a eu aucun effet sur le cours de l’épidémie. Une carte de la distribution de l’huile et de la répartition des atteintes est dressée. Il n’y a aucune corrélation entre les deux. L’huile peut difficilement être à l’origine de l’épidémie.

L’agent toxique spécifique n’a toujours pas été découvert

Ayant écarté l’huile de colza comme agent possible d’empoisonnement, le Dr Muro et ses collègues s’intéressent aux autres produits entrant dans la composition des salades. Après avoir interrogé des vendeurs sur les marchés, des chauffeurs routiers et environ quatre à cinq mille familles touchées par la maladie, ils concluent que la cause de l’empoisonnement provient de tomates traitées aux pesticides. Une trop forte dose de produits organophosphatés est en effet susceptible de déclencher l’ensemble des symptômes observés par les médecins. Le Dr Muro et son équipe établissent que les tomates proviennent de la région d’Almería, à l’extrême sud-est de l’Espagne. Autrefois désertique, la région était impropre à l’agriculture jusqu’à ce que la découverte de nappes d’eau souterraines, dans les années 70, contribue à en faire un haut lieu de la production intensive. Almería représentait à cette époque un miracle économique, puisqu’elle produisait des fruits et des légumes destinés à être exportés dans toute l’Europe. Reconnaître que tous ces décès étaient dus aux pesticides contenus dans les tomates aurait eu des effets incalculables sur l’économie espagnole, sans compter les conséquences désastreuses pour l’autre grande source de devises de l’Espagne, l’industrie touristique, en expansion constante.

Malgré son enquête et le travail de ses collègues, la thèse du Dr Muro est vite marginalisée, la version officielle étant de plus en plus enracinée dans la population. Le Dr MURO meurt subitement.

Tous les procès qui suivront ne feront jamais état des découvertes du Dr Muro. Tous se sont limités à établir la culpabilité des industriels dans la commercialisation d’huile impropre à la consommation. Pas à savoir si cette tromperie était à l’origine de l’épidémie. En 1987, la défense demande l’acquittement de tous les accusés, arguant que le rapport entre l’huile frelatée et l’intoxication n’a pu être scientifiquement établi. En particulier, l’agent toxique spécifique n’a pas été découvert, ce qui exclut la reconnaissance juridique de tout lien de causalité.

« Vingt ans après le début de l’épidémie, 60 % des victimes du syndrome de l’huile toxique n’ont toujours pas été indemnisées », constatait récemment le quotidien espagnol El País. En 1997, la Cour suprême avait condamné l’Etat à payer 3 milliards d’euros aux personnes atteintes. A ce jour, seules 7 000 des 18 236 victimes ayant droit à être indemnisées ont touché de l’argent.

 

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Les pesticides sont néfastes pour la santé et notamment celle des enfants. Cette fois ce n’est pas Que Choisir ou des écologistes qui l’affirment, c’est officiel. L’expertise menée par l’Institut national de la santé et de la recherche médicale (Inserm) à la demande du ministère de la Santé ne laisse pas place au doute.

« Pesticides et santé », c’est le thème de l’expertise collective réalisée par l’Institut national de la santé et de la recherche médicale (Inserm), pour le compte du ministère de la Santé, très précisément la Direction générale de la santé.

Si le propos est empreint d’une prudence toute scientifique, il est néanmoins très clair et justifie pleinement le combat mené depuis de longues années contre l’usage massif des pesticides.

Les conclusions de l’Inserm ont de quoi inquiéter : « Il semble exister une association positive entre exposition professionnelle à des pesticides et certaines pathologies chez l’adulte : la maladie de Parkinson, le cancer de la prostate et certains cancers hématopoïétiques (lymphome non Hodgkinien, myélomes multiples). » Par ailleurs, précise l’Inserm, « les expositions aux pesticides intervenant au cours de la période prénatale et périnatale ainsi que la petite enfance semblent être des périodes d’exposition particulièrement à risque pour le développement de l’enfant ».

Pesticides omniprésents

Malgré cette nocivité avérée des pesticides, il est bien difficile de s’en protéger. L’Inserm confirme en effet ce que démontre régulièrement Que Choisir à travers ses analyses, « les pesticides sont présents partout dans l’environnement. On peut les trouver dans l’air (air extérieur et intérieur, poussières), l’eau (souterraines, de surface, littoral…), le sol et les denrées alimentaires (y compris certaines eaux de consommation) ». Pour la population générale, la principale voie d’exposition reste néanmoins l’alimentation.

Rien de rassurant dans cette étude, d’autant que, précisent les experts, « si certaines substances sont mises en cause, c’est qu’elles ont été plus souvent étudiées que d’autres, en particulier dans le contexte des États-Unis. De nombreuses substances actives n’ont pas fait l’objet d’études épidémiologiques. »

L’usage des produits phytosanitaires demeure à ce jour toujours aussi massif en agriculture. Les multiples mesures déjà prises pour réduire leur utilisation, dont le plan Ecophyto adopté dans la foulée du Grenelle de l’environnement, n’ont donné aucun résultat jusqu’à présent. Mais les pouvoirs publics disposent désormais d’une expertise scientifique officielle attestant de la toxicité des pesticides pour la santé humaine et notamment celle des jeunes enfants. Agir devient urgent.

Ça bouge… un peu côté grand public

C’est l’enseigne des jardineries Botanic qui a montré l’exemple en supprimant les pesticides chimiques de ses rayons dès 2007 pour se concentrer sur les techniques alternatives de jardinage écologique et les produits bio. Que Choisir qui avait applaudi l’initiative déplore que la concurrence n’ait pas suivi. Mais ça pourrait évoluer avec cette initiative en cours en Bretagne : les 42 hypermarchés Leclerc implantés dans le Finistère, les Côtes d’Armor et le Morbihan annoncent qu’ils supprimeront les pesticides de leurs rayons à compter de l’automne prochain. Un exemple à suivre.

 

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Extrait de Toxic Food, le livre de William Reymond :

 » La nouvelle malbouffe s’est imposée sur nos tables.

Avec un prix à payer indécent.

Depuis le milieu des années 1980, la marche en avant de la toxic food a été irrésistible. Si bien qu’aujourd’hui 80 % de notre alimentation est d’origine industrielle. Des produits qui, peu à peu, transforment nos nations en armées d’obèses.

Mais les effets de la nouvelle malbouffe ne s’arrêtent pas là.

Le diabète entraîne la cécité et des risques d’amputations.

Certains cancers augmentent dans des proportions épidémiques et, avec eux, véhiculent leur lot de drames humains.

Quant aux maladies cardio-vasculaires, en plus de leur prédominance dans les causes de décès, elles testent la solidité de nos systèmes d’assurances santé.

Est-ce tout ?

Même pas.

Car, désormais, nous le savons, la toxic food détruit aussi nos cerveaux.

En août 2009, une équipe de chercheurs des universités de Pittsburgh et de Californie publia les résultats dune étude consacrée aux effets de l’obésité sur le cerveau.

Les recherches, menées sous l’autorité de Cyrus Raji et April Ho, recoururent pour la première fois à l’imagerie médicale haute définition, nouvelle technologie permettant aux scientifiques d’obtenir des images en 3-D des cerveaux du panel.

La clarté et les détails de ces images sont capitaux.

Les clichés établissent en effet de manière certaine le rapport entre l’obésité et « une dégénérescence sévère du cerveau ». Le rapport précise que « les cerveaux des sujets obèses avaient un aspect plus vieux de seize années que ceux des patients en poids de forme. Et les cerveaux de ceux en surpoids avaient une apparence plus vieille de huit années en comparaison des sujets en forme. »

Ces chiffres donnent le tournis.

Les scientifiques américains venaient ni plus ni moins de prouver que nos choix alimentaires altéraient nos cerveaux. Où, comme le notait Cyrus Raji, qu’« en plus de l’augmentation des risques de santé comme les diabètes de type 2 et les maladies cardiaques, l’obésité est mauvaise pour le cerveau ».

Si cette découverte est de taille, c’est parce qu’elle offre aussi un début d’explication à l’augmentation du nombre de personnes atteintes par la maladie d’Alzheimer.

Pourquoi ? Parce que les pertes de tissus cérébraux chez les patients obèses se produisent dans les régions touchées par la maladie, et notamment celles responsables des tâches cognitives comme la mémoire et l’organisation.

Pour Cyrus Raji, il ne s’agit en rien d’une coïncidence : « L’obésité est liée à un rapetissement des zones du cerveau qui sont également visées par Alzheimer. Cette importante perte de tissus assèche les réserves cognitives augmentant les risques d’Alzheimer et d’autres maladies attaquant le cerveau. »

D’autres maladies attaquant le cerveau…

Le chercheur avait raison: Alzheimer n’était pas le seul péril à viser nos neurones.

Et, à nouveau, la toxic food avait sa part de responsabilité.

Une fois encore, la recherche scientifique détenait les réponses à nos interrogations. Si l’étude menée par Raji et Ho était capitale parce qu elle établissait de manière formelle le lien entre obésité et dégénérescence du cerveau, celle réalisée en 2004 par Collin Pritchard permettait de mesurer l’étendue des dégâts. À la tête d’un groupe de chercheurs des universités de Bournemouth et Southampon, Pritchard a étudié l’évolution du taux de décès lié aux maladies cérébrales entre la fin des années 1970 et 1990.

Ses résultats, dans une proportion rappelant l’évolution des cancers et autres maladies liés à la nouvelle malbouffe, révèlent une forte augmentation durant les dernières décennies.

En Angleterre, le nombre de victimes de la maladie d’Alzheimer et de Parkinson a plus que triplé en vingt ans. De près de 3 000 décès annuels à la fin des années 1970, le total a franchi la barre des 10 000 à l’aube de l’an 2000.

Une hausse qui ne laisse pas l’universitaire insensible : « Cette progression est effrayante, dit-il. Il s’agit de maladies vraiment graves. Non seulement de plus en plus de personnes en sont victimes, mais elles le sont de plus en plus tôt. »

La comparaison prouve que, désormais, comme le diabète de type-2, Alzheimer et Parkinson ne sont donc plus des maladies cantonnées à la vieillesse.

Un autre point de l’étude est intéressant. Le scientifique ne s’est pas satisfait d’une comparaison des taux de décès en Grande-Bretagne. Afin de confirmer l’évolution britannique, il a effectué les mêmes calculs pour l’Australie, les États-Unis, le Japon, l’Allemagne, les Pays-Bas, l’Espagne, l’Italie, le Canada et la France.

Autant de pays et autant de résultats semblables : dans la période étudiée et dans nos sociétés occidentales, les cas d’Alzheimer ont triplé et augmenté de 90% chez les femmes.

Bien entendu, un tel phénomène mérite des explications. Ce dont Pritchard ne se prive pas. Pour lui, la source environnementale du problème ne fait aucun doute. « Les causes génétiques sont à écarter car de tels changements d’ADN prendraient des centaines d’années pour reproduire cette augmentation des cas », dit-il. Dès lors, le scientifique évoque la responsabilité… de la nourriture industrielle, de ses pesticides et composants chimiques.

Afin de prouver ses dires, Pritchard cite l’exemple du Japon. Non seulement l’augmentation des cas a été plus tardive dans l’Archipel – un effet lié à la résistance importante de son mode alimentaire traditionnel – mais, comme pour les cancers, le scientifique a remarqué que, sain chez lui, le Japonais développe Alzheimer et Parkinson une fois qu’il a émigré vers l’Occident.

Dans le cas de Parkinson, un des responsables de la maladie a été identifié récemment. Il s’agit du MPTP, une substance chimique synthétique neurotoxique qui provoque les symptômes permanents de cette maladie. Or on retrouve le MPTP dans la formule du Paraquat, l’un des herbicides les plus utilisés au monde, qu’il s’agisse de la culture des céréales en passant par de nombreux arbres fruitiers comme les pommiers et les bananiers, sans oublier « les plantes destinées à la fabrication de boissons (café, thé, cacao) ». Un produit dont on connaît les risques potentiels puisque sa commercialisation vient d’être interdite en Europe à l’issue d’une longue procédure, mais dont on continue à retrouver trace dans la terre, l’eau et l’organisme.

( L’Union européenne avait (à la demande notamment de la France qui l’utilisait dans les bananeraies et sur la luzerne, et du Royaume-Uni où il est fabriqué) autorisé le Paraquat en 2003 en l’inscrivant à l’annexe I de la directive 91/414/CEE par la directive 2003/112/CE. Cette autorisation de mise sur le marché a été décidé en dépit de la toxicité de la substance pour l’homme et l’environnement. La Suède, soutenue par le Danemark, l’Autriche, et la Finlande, a alors saisi la Commission européenne. Après trois ans d’investigations complémentaires, le verdict devait être annoncé au printemps 2007. Ce n’est que le 11 juillet 2007 que le Tribunal de première instance des Communautés européennes, par l’arrêt T-229/04, a finalement annulé la directive 2003/112/CE autorisant l’usage du Paraquat dans les États membres, considérant qu’il n’avait pas suffisamment été tenu compte du lien entre le Paraquat et la maladie de Parkinson, ainsi que d’autres effets de la substance sur la santé des travailleurs et des animaux sauvages. En France, l’avis paru au Journal officiel du 4 août 2007 interdit la vente et l’utilisation du seul produit concerné : le R BIX (AMM n° 8700169), sans délais à la distribution, ni à l’utilisation des stocks existants. »

Il faut noter que la compagnie suisse Syngeta, qui fabrique le Paraquat pour la marque Gramoxone, continue sur son site Internet à mettre en avant les qualités de ce produit.

Dans le même esprit, les visiteurs attentifs du www.paraquat.com – un site référencé en tête de recherche sur Google et s’affichant comme le Paraquat Information center – remarqueront qu’il appartient à Syngenta.

Sur Internet, plus qu’ailleurs, il reste capital de vérifier la source d’une information. )

Si cette décision européenne va dans le sens des intérêts sanitaires et environnementaux, il ne faut pas oublier que le Paraquat est encore autorisé dans une centaine de pays dont le continent nord-américain -, et que, du riz aux oranges, il est utilisé pour traiter plus de deux cents types de cultures. Dont nous importons les produits consommés tout au long de l’année.

Les recherches entreprises par Collin Pritchard et ses collègues sont sans doute l’explication qui manquait au docteur Elizabeth Guillette voilà quelques années.

À la fin des années 1990, cette anthropologue avait entamé l’étude de cas d’enfants exposés aux pesticides dans la région Yaqui du Mexique.

Pensant observer les symptômes classiques liés aux phénomènes d’empoisonnement, la chercheuse américaine fut surprise de constater les dégâts occasionnés sur le développement intellectuel des enfants.

Ainsi, écrit-elle, entre quatre et cinq ans, ils sont « moins habiles à attraper une balle, signe d’une mauvaise coordination œil-main. […] Lorsqu’on leur demande de se souvenir d’un ballon offert en cadeau, plusieurs n’étaient pas en mesure de le faire et encore moins se souvenaient de sa couleur […]. Deux ans plus tard, à l’âge de six et sept ans, les enfants exposés aux pesticides continuent leur retard. Leurs dessins sont l’équivalent de ceux réalisés par des enfants de quatre ans non exposés. Leur résistance physique est faible et leur coordination pauvre. Résoudre de simples problèmes, facile pour les enfants non exposés, était très compliqué pour eux. »

Si le constat d’Elizabeth Guillette est révoltant, il résonne aussi comme un signal d’alarme vu ce qu’il signifie pour nos propres enfants.

Consciente de la portée de ses découvertes, la chercheuse conclut d’ailleurs : « Le phénomène de contamination est global. À un degré différent, chaque enfant de la planète est exposé à de nombreux pesticides. Certes, les enfants que j’ai étudiés sont très exposés à quelques toxines. Probablement plus que l’enfant américain moyen. Mais les enfants américains moyens sont, eux, exposés à de nombreuses toxines. Qui peuvent s’additionner et interagir, créant des effets que nous sommes incapables de reconnaître pour l’instant. »

Troubles de la mémoire, difficultés physiques, intelligence déficiente, maladies d’Alzheimer et Parkinson, le nombre de dangers encourus par nos cerveaux à cause des ingrédients de la nouvelle malbouffe est effrayant.

Si on y ajoute l’augmentation constante – depuis le milieu des années 1980 – des maladies du trouble du comportement chez les enfants, le « bilan cérébral » négatif de la toxic food s’avère donc à la hauteur de notre défaite : colossal.

Si certains cas sont liés à des facteurs génétiques, le rôle joué par les additifs alimentaires se précise grandement. Ainsi le site consacré au « régime » du docteur Feingold, l’un des pionniers de la théorie de la relation entre le trouble du comportement enfantin et les additifs alimentaires, liste soixante-quinze études récentes prouvant l’existence de ce lien… Et ce, malgré l’insistance de l’industrie pharmaceutique à marteler le fait qu’il s’agit d’une condition qui ne peut se traiter que par voie médicamenteuse.

La suite ……………. demain.

 

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Extrait de Toxic Food, le livre de William Reymond :

 » Le professeur T. Colin Campbell use d’une analogie efficace lorsqu’il s’agit de décrire les trois phases du cancer.

Pour ce scientifique américain, un cancer « pousse » comme du gazon : « L’initiation correspond à l’ensemencement, la promotion à la germination et à la pousse, et la progression à la prolifération de l’herbe qui envahit l’allée, la rocaille et le trottoir. »

Or, dans deux de ces étapes, la toxic food tient un rôle essentiel.

L’« initiation » correspond en somme au moment où, telle une graine, le cancer s’implante dans l’organisme. L’Américain explique : « Les substances chimiques responsables de ce processus sont appelées des carcinogènes. Ces substances sont le plus souvent des dérivés de procédés industriels […] Ces carcinogènes transforment génétiquement (font muter) les cellules normales en cellules prédisposées au cancer. Une telle mutation cause une altération permanente des gènes de la cellule, ce qui endommage l’ADN. »

ADN endommagé et cellules génétiquement transformées…

Voilà deux résultantes de l’intrusion de carcinogènes dans l’organisme qui ont un écho familier. Et pour cause, ce sont exactement les termes utilisés par le professeur Mirvish de l’Université du Nebraska pour évoquer les effets des nitrites contenus dans les saucisses de hot-dogs en particulier et la charcuterie industrielle en général ; conclusions que la « machine à détruire » de l’agroalimentaire avait voulu broyer.

Mirvish, preuves à l’appui, démontrait que le processus industriel de fabrication des spécialités à base de viande entraînait la formation de nitrosamine suite à l’union des nitrites et amines. Or les nitrosamines, que l’on trouve par exemple dans la fumée du tabac, sont des substances chimiques classées cancérigènes par l’Organisation mondiale de la santé. Dès lors, il ne fait aucun doute que les nitrites permettant de conserver le saucisson industriel ou de procurer un bel éclat rosé à des tranches de jambon sont l’un des carcinogènes décrits par Campbell.

Un, mais malheureusement pas le seul. Car lorsque le professeur américain précise qu’il s’agit « le plus souvent de dérivés de processus industriels », il précise aussi que la source principale de la pollution de l’organisme n’est pas l’air respiré mais la nourriture ingérée. À ce titre, en plus des nitrites, on peut citer les pesticides présents sur les fruits et légumes issus de l’agriculture conventionnelle, fruits que, suivant les préceptes gouvernementaux, nous essayons de consommer de plus en plus souvent.

Ainsi nombre de ces produits sont considérés comme cancérigènes. Parfois, les plus dangereux, après des décennies d’usage intensif, sont interdits sur nos territoires. L’ennui, c’est que, même après cette éviction, leur présence dans l’environnement persiste(c’est le cas du DDT dont l’utilisation est interdite depuis 1972 mais que, test après test, génération après génération, nous continuons à « porter » dans nos organismes). Pire, il n’est pas rare que les fabricants de produits interdits continuent à en produire à destination des pays à législation plus souple. Parmi eux, la presque totalité des Etats d’Amérique du Sud et d’Amérique latine ainsi qu’une partie de l’Asie et l’Afrique. Résultat ? Les produits interdits ici reviennent par leur intermédiaire dans nos assiettes afin, in fine, d’empoisonner nos organismes. Les fruits et légumes importés sont souvent dangereux. Consommer le plus possible des aliments issus de l’agriculture biologique et locale n’a donc jamais eu autant de sens.

Et puisque j’évoque les effets cancérigènes des pesticides, autant en profiter pour tordre définitivement le cou à un mensonge colporté depuis des années par les gardiens de l’agriculture industrielle. »

Lequel …………….. Vous le saurez demain.

Dr BUENOS : Dans le réseau ROSA Béziers, nous vous poussons à devenir des locavores de fruits et légumes bio de saison et de proximité en vous donnant les coordonnées de Thierry Colignon (Jardin de la plantation) à Villeneuve les Béziers.

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Insecticides, fongicides, herbicides… Les pesticides sont largement utilisés pour lutter contre les organismes nuisibles, aussi bien par les particuliers que par les agriculteurs, et dont on retrouve logiquement des traces dans les aliments. Ces produits chimiques seraient responsables de nombreuses affections qui vont des cancers à l’infertilité ou la maladie d’Alzheimer…

Cliquez sur le lien qui suit pour le découvrir en vidéo :

roundup, pesticides et cancers

Dr BUENOS : Dans le monde selon MONSANTO, Marie Monique ROBIN montre bien que Monsanto n’a pas voulu communiquer les fameuses études montrant l’absence de toxicité du round up.

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Extrait de Toxic, le livre de William Reymond :

« Il existe différentes manières de démontrer l’inutilité de l’utilisation de pesticides et les risques qu’elle engendre.

Certains choisissent, avec brio, de démonter point par point l’argumentation des gardiens de la révolution verte. A écouter les tenants de l’industrialisation à tous crins, sans les pesticides, l’humanité courrait à sa perte, souffrant de malnutrition. Amatyra Sen, universitaire de Cambridge, est parti en guerre contre cette assertion en expliquant que « la famine caractérise l’état de certaines personnes n’ayant pas assez de nourriture, et non pas qu’il n’existe pas assez de nourriture ». Ses travaux, endossés par l’ONU et salués par un prix Nobel d’Économie, attestent bien que la faim dans le monde ne relève pas d’un manque de ressources mais d’une inégalité de distribution !

D’autres, encore, ont définitivement remis en question l’argument de vente des pesticides, selon lequel en protégeant et fertilisant chimiquement les fruits et légumes, ils garantissent une meilleure production que l’agriculture biologique classique. De nombreuses études, conduites aux États-Unis mais également en Suisse en 2001, ont en effet prouvé que, sans l’aide de produits chimiques, on parvenait globalement aux mêmes rendements. En 1990, une enquête comparative effectuée sur 205 fermes fit ressortir une différence maximale de 10 % en défaveur de l’agriculture biologique. Une autre, consacrée au soja, affirmait dix ans plus tard qu’un champ non pollué produisait 97 % de la quantité obtenue avec les coûteux ajouts chimiques. Et en juillet 2005, le Rondale Institute a enfoncé définitivement le mythe grâce à un travail étalé sur vingt-deux ans, effectué non pas en laboratoire mais sur des terres exploitées. Conclusion : aucune différence de rendement entre l’agriculture biologique et celle utilisant des pesticides. Plus étonnant encore, en année de sécheresse, les champs « à l’ancienne » fournissent 22 % en plus de fruits et légumes !

David Pimentel, lui, s’est intéressé aux conséquences économiques des pesticides. Comme j’avais tenté de le faire en décortiquant le véritable prix du hamburger à 99 cents, ce chercheur de l’université de Cornell a estimé que le recours à ces substances coûtait chaque année 10 milliards de dollars à la société américaine. La France se classant après les États-Unis et la Chine dans cette consommation chimique, on peut envisager une addition nationale de quelques centaines de millions d’euros. Un autre chiffre mis en avant par Pimentel retient l’attention : tous les ans, pour traiter les victimes humaines de cette dépendance chimique, la société américaine débourse 1,1 milliard de dollars.

Le sujet est éminemment sensible. Aux États-Unis, les associations de consommateurs et les groupes environnementalistes mènent depuis dix ans une guerre de longue haleine contre les géants de l’agriculture. Un combat dont nous, Européens, devons tirer des enseignements. Dans dix ans, comme pour la crise d’obésité, nous devrons à notre tour affronter les mêmes enjeux que les Américains et nous méfier des outils utilisés par les industriels de l’alimentation.

En 2001, le gouvernement français lançait le Plan nutrition national santé (PNNS). Parmi les premières recommandations destinées à lutter contre l’obésité, figurait une consommation accrue des fruits et légumes. Un thème largement développé depuis dans des campagnes publicitaires et auprès des établissements scolaires. La consommation de fruits et légumes est effectivement bénéfique à notre santé. Il est même scientifiquement prouvé que l’incidence des cancers, des maladies cardio-vasculaires, de l’ostéoporose, du diabète et du cholestérol est plus faible lorsque notre alimentation s’avère riche en fruits et légumes.

En 1991, dix ans plus tôt donc, le gouvernement américain lançait, lui, le programme « 5-a-Day » afin d’inciter les citoyens à consommer au moins cinq fruits et légumes par jour. Là encore, l’idée semblait tomber sous le bon sens. Sauf que les producteurs avaient du mal à cacher leur joie : les revues spécialisées donnaient en effet comme conseil aux groupes contrôlant la distribution d’augmenter leur chiffre d’affaires en utilisant notamment le logo de la campagne.

Mais voilà, l’usage massif de pesticides soulève une question qui reste taboue. Partant du principe que la totalité des fruits et légumes vendus en supermarché contiennent des résidus chimiques, faut-il suivre les recommandations de consommation édictées par des organismes officiels ? Aux États-Unis, comme en France ?

Plus que le regret de voir s’enrichir encore un peu plus les compagnies et corporations contrôlant la chaîne alimentaire, c’est l’hypocrisie de ces dernières qui a incité quelques groupes à agir dès janvier 1996. En effet, la toxicité des pesticides est un sujet que ses utilisateurs évitent comme la gale. Et lorsque, contraints, ils se décident à l’aborder, c’est pour détourner la question : « Personne ne s’est jamais retrouvé malade pour avoir consommé des produits frais traités rigoureusement avec les outils de protection des récoltes ».

C’est pour cela que, jouant la carte de la provocation, deux associations ont acheté des espaces publicitaires dans des revues professionnelles de l’industrie. Avec un message comparant le nombre de victimes par armes à feu à celui lié à la consommation de pesticides et au slogan sans ambiguïté : « Plus de gens meurent tués par leur salade ».

Au-delà de la joute verbale, cette campagne a suscité la même levée de boucliers et les mêmes réflexes protectionnistes de lobbying que celles lancées contre l’industrie de la viande. Le secteur a en effet répliqué en exigeant le vote d’une loi « transformant en crime toute critique de la nourriture non basée sur des preuves scientifiques irréfutables ». Comme on l’a vu, il s’agit à nouveau de refroidir les journalistes trop curieux et, surtout, d’étouffer les actions des associations de consommateurs ne disposant quasiment jamais de moyens financiers suffisants pour faire face à des procédures judiciaires. Une position assumée ouvertement par les industriels.

Mais alors, afin de se confronter à l’esprit de cette loi et d’essayer de clore ce débat une bonne fois pour toutes, existe-t-il oui ou non une preuve scientifique irréfutable prouvant que la consommation de fruits et légumes aux pesticides peut être mortelle ?

Le 3 mars 1863, Abraham Lincoln créait par décret présidentiel la National Academy of Sciences (NAS). Depuis, cette société honorifique rassemble l’élite scientifique mondiale, puisque parmi ses 2 000 membres et 350 correspondants étrangers, on compte plus de 200 titulaires de prix Nobel. Difficile donc de faire plus incontestable. Sa mission ? « Enquêter, examiner et expérimenter n’importe quel sujet scientifique » à la requête du gouvernement américain.

En 1987, l’organisme publiait, sous la direction de Richard Wiles, un rapport exhaustif consacré à la présence de pesticides dans la nourriture. Dont le chapitre 3 évaluait précisément, et sur cinquante pages, les risques de cancer liés à la consommation d’aliments produits à l’aide d’herbicides, fongicides, insecticides et autres engrais chimiques. Avec une rigueur toute scientifique, le NAS estimait que 62,5 % des herbicides utilisés en toute légalité par l’agriculture américaine étaient cancérigènes, tout comme 35 à 50 % des insecticides. Et que 90 % des fongicides – oui, 90 % – l’étaient aussi.

Ces chercheurs, analysant scrupuleusement et uniquement les effets quantifiables de la moitié des produits à effets cancérigènes, parvinrent en outre à évaluer précisément le nombre de cancers liés aux pesticides retrouvés dans la nourriture. Chaque année, selon eux, 20 800 Américains* (le chiffre est basé sur la population de 1986. Ramené à celle de 2006, il dépasse 25 000 par an) contractent ce mal. Un chiffre qui, parce qu’il se limite à 53 % des pesticides cancérigènes, constitue en somme un minimum. Le NAS, partant du principe que pour 10 nouveaux cas annuels de cancers, on compte 5 victimes, concluait que plus de 10 000 citoyens décédaient tous les ans, victimes de cette dépendance chimique. Et, pour la première fois, confirmait sans contestation que nous vivons dans un monde toxique.

Le plus étonnant, à la lecture des recherches des scientifiques du NAS, c’est la permanence d’une situation qui, au final, semble ne surprendre personne. Ces chiffres, équivalents à trois « 11-Septembre » par an, confirment une idée déjà dans l’air. Ils nous glacent et inquiètent un temps, puis disparaissent de nos centres d’intérêt et d’attention. Notre refus d’envisager les moindres conséquences sur l’organisme de cette alimentation modifiée s’accompagne d’un laxisme des gouvernements et d’une irresponsabilité civique des fabricants et utilisateurs de pesticides.

On pourrait imaginer que n’importe quelle enquête de cette nature, montrant qu’au moins la moitié des substances autorisées sont cancérigènes, déboucherait sur des interdictions, puis sur une remise en cause de ce système dont les dégâts se chiffrent en milliards ! Eh bien non.

Pourquoi ? Parce que les producteurs de pesticides profitent d’une aberration : la mise sur le marché des produits qu’ils commercialisent est antérieure aux travaux scientifiques attestant leur dangerosité. En outre, selon la loi, ces recherches ne suffisent pas, l’EPA, agence en charge des questions d’environnement devant réévaluer le produit. Un processus long et coûteux pour un organisme miné par les intérêts particuliers.

De fait, le 24 mai 2006, neuf représentants syndicaux s’exprimant au nom des neuf mille employés de l’EPA adressaient un courrier à Stephen Johnson, l’administrateur de l’agence. Sur six pages, leur lettre énumérait les difficultés rencontrées pour arriver à légiférer sur ces substances et disait : « Les préoccupations des industries de l’agriculture et des pesticides passent avant notre responsabilité de protéger nos citoyens. […] L’Agence doit assurer la sécurité sanitaire des enfants et des bébés […] et s’assurer que nos enfants ne soient plus exposés aux pesticides dont l’action peut endommager de manière permanente leur système nerveux et leur cerveaux ».

Sous couvert d’anonymat, les employés de l’EPA se montrèrent même plus directs. Ils mirent ouvertement et directement en cause l’administration Bush, dont les liens avec les industries chimiques sont établis depuis longtemps. Et expliquèrent que l’EPA refusait de prendre en compte les études indépendantes effectuées pourtant par des universitaires de renom parce que préférant se satisfaire de celles fournies… par les industriels.

Ce laxisme a des conséquences sur le reste du monde. Les fabricants utilisent leur présence sur le territoire américain depuis plusieurs décennies pour arguer d’une prétendue non-dangerosité et obtenir des autorisations d’exportation. Lesquelles permettent aux mêmes produits d’empoisonner le sol, les rivières, la faune, la flore, l’air et la nourriture du monde entier. Aussi bien en Afrique, marché émergeant, qu’en Europe où, rappelons-le une fois encore, la France est le troisième pays consommateur de ce type de substances.

En affinant les travaux du NAS, en mesurant, aliment après aliment, le taux de toxines que ceux-ci contiennent, Buck Levin est allé plus loin pour quantifier notre consommation quotidienne de produits toxiques. Du petit déjeuner au dîner, selon ses calculs, nous avalons en moyenne chaque jour cinq résidus différents d’antibiotiques, deux résidus issus de la pétrochimie, un résidu provenant de l’industrie du plastique, un de silicate – l’amiante -, puis un autre sous forme de colorant toxique, cinq issus d’éléments chimiques dont du mercure et de l’arsenic. Sans oublier, justifiant les craintes du NAS, vingt et un résidus différents apportés par les pesticides. Bon appétit.

La suite ….. demain.

Dr BUENOS : Ces données étayent les recommandations faites aux patients du réseau ROSA de consommer le plus possible des fruits et légumes de saison, de proximité, issus de l’agriculture biologique.

 

 

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Une enquête de l’association Générations futures met en évidence l’exposition aux pesticides des salariés viticoles.

Si elle n’a été menée que sur un nombre limité de personnes et ne reflète donc pas l’état de la contamination dans toutes les vignes françaises, l’étude établit de façon manifeste la présence accrue de résidus d’herbicides, d’insecticides et de fongicides chez les quinze salariés qui se sont prêtés à l’expérience, en comparaison avec un groupe témoin de dix personnes n’exerçant pas ce métier.

Les professionnels, même quand ils ne manipulent pas directement les pesticides, portent ainsi en moyenne onze fois plus de résidus de phytosanitaires que les autres personnes testées.

Plus de 22 substances ont été détectées, dont de l’azoxystrobine (signalé comme irritant pour les yeux, dangereux pour l’environnement), du zoxamide (irritant pour la peau, très toxique pour l’environnement), et du diuron (interdit en France depuis 2003).

Au moins 45% des molécules repérées sont classées cancérigènes possibles et 36% sont suspectées d’être des perturbateurs endocriniens.

Marie-Lys Bibeyran, dont le frère, ouvrier agricole, est décédé d’un cancer en 2009 ajoute : « Les salariés ont du mal à envisager que leur travail puisse avoir un tel impact. Le danger est sous-estimé. Mon frère n’était pas le seul à avoir des saignements de nez. »

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