Le premier ministre de la Hongrie a décidé de mettre en place un examen national de fitness, à travers des épreuves physiques. Ce test a pour objectif de mieux conseiller les parents d’élèves afin de réduire l’obésité infantile ainsi que le surpoids. Un concept inédit en Europe.
UN EXAMEN NATIONAL RELATIF À L’OBÉSITÉ
Une idée à l’origine de Viktor Orban, Premier Ministre conservateur de Hongrie qui souhaite faire face au surpoids et à l’obésité infantile en proposant un test auprès des élèves âgés de 10 à 18 ans. Il ne s’agit en aucun cas d’un QCM (Questionnaire à Choix Multiples) ou d’une évaluation écrite mais bien d’une épreuve sportive nommée Examen National de Fitness.
Cette épreuve permettra au corps enseignant, aux parents d’élèves mais également aux élèves de connaître leurs prédispositions physiques et sportives mais aussi des informations tel que l’IMG (Indice de Masse Graisseuse) et autres paramètres afférents.
Ces élèves seront soumis à plusieurs exercices physiques, bien évidemment adaptés à leur âge. Et selon les résultats obtenus, ils seront affiliés à l’une de ces catégories : « en bonne santé », « besoin d’entraînement » ou « besoin d’un entraînement spécifique ».
Ces résultats permettront aux parents de ces élèves de modifier certains éléments du mode de vie de leur enfant : meilleur équilibre alimentaire, vigilance relative au grignotage, utilité de l’exercice physique comme favoriser les activités en plein air pour les enfants et proposer un sport individuel ou collectif.
QUELS ONT ÉTÉ LES RÉSULTATS ?
A la suite de ce test, les résultats ont été les suivants :
L’obésité touche jusqu’à 20 % des élèves Hongrois, soit 1 enfant sur 5.
Il a été constaté que 60 % des élèves souffrant d’obésité ne recevaient pas une alimentation saine et manquaient d’une activité physique et sportive.
Ces résultats permettront aux parents d’élèves de modifier les repas familiaux et de proposer davantage d’activités en plein air pour la santé de leurs enfants.
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Une exposition précoce aux antibiotiques augmente le risque de souffrir d’embonpoint ou d’obésité plus tard chez les rongeurs, révèlent les travaux de chercheurs américains réalisés au Centre médical NYU Langdone.
Dans cette étude, les souris qui ont reçu de faibles doses de pénicilline pendant toute leur vie, et ce, à compter de la dernière semaine de gestation ou du début de l’allaitement, étaient plus susceptibles de souffrir d’obésité ou d’autres anomalies métaboliques que celles exposées aux antibiotiques plus tard pendant leur vie.
De manière encore plus intrigante, les souris qui ont reçu de faibles doses de pénicilline uniquement à la fin de la gestation ont pris autant de poids que celles qui y ont été exposées pendant toute leur vie.
Les souris qui ont reçu des antibiotiques ou une alimentation riche en gras ont toutes engraissé. Mais celles qui ont reçu à la fois des antibiotiques et une alimentation riche en gras ont « beaucoup, beaucoup engraissé », soutient le docteur Martin Blaser.
Certaines de ces souris présentaient plus de trois fois plus de gras qu’une souris normale, au point où la graisse représentait le tiers de leur masse corporelle.
Les chercheurs expliquent que les antibiotiques semblent interférer avec la flore intestinale à un moment crucial du développement. Si la flore se normalise une fois les antibiotiques cessés, disent-ils, l’impact sur le métabolisme semble permanent, ce qui permet de croire que ces microbes ont un impact encore inconnu sur le développement.
Les chercheurs admettent d’emblée que leurs résultats ne sont pas nécessairement applicables aux humains, et qu’un lien entre les antibiotiques et l’obésité demeure encore hypothétique, mais ils croient que cette piste mériterait de faire l’objet de nouvelles études.
Les conclusions de cette étude sont publiées dans la revue Cell.
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Des chercheurs ont établi un lien entre le poids et 17 des 22 tumeurs les plus fréquemment observées au Royaume-Uni.
Le cancer de l’utérus arrive largement en tête (avec un risque accru de 62%).
Le surpoids et l’obésité augmentent le risque de développer une dizaine de cancers courants. Celui de l’utérus arrive largement en tête, devant celui de la vésicule biliaire et celui du foie, selon une étude publiée jeudi par la revue médicale britannique The Lancet.
Réalisée par des chercheurs de l’école d’hygiène et de médecine tropicale de Londres, l’étude a porté sur cinq millions de Britanniques âgés de plus de 16 ans et dont l’indice de masse corporelle (IMC) était connu. Ils ont été suivis pendant sept ans et demi au total.
L’IMC est le rapport entre la taille et le poids, un indice supérieur à 30 étant considéré comme un signe d’obésité chez l’adulte. Pour un indice situé entre 25 et 30, on parle de surpoids.
En étudiant les 167’000 cas de cancers observés dans cette population, les chercheurs ont établi un lien entre l’IMC et 17 des 22 tumeurs les plus fréquemment observées au Royaume-Uni.
Chaque augmentation de cinq points de l’IMC a pu être associée à un risque accru de certains types de cancer. Celui de l’utérus arrive largement en tête (avec un risque accru de 62%), devant la vésicule biliaire (31%), le foie (25%), le col de l’utérus (10%), la thyroïde (9%) et la leucémie (9%).
12’000 cas chaque année
Des IMC trop importants augmentaient également le risque global de cancer du foie (19%), du côlon (10%) et des ovaires (9%). En se basant sur ces résultats, les chercheurs estiment qu’au Royaume-Uni, 12’000 cas de cancers courants pourraient être liés chaque année à l’obésité et au surpoids.
Et si l’épidémie d’obésité se poursuit au rythme actuel, avec une hausse d’un point d’IMC tous les 12 ans, il pourrait y avoir 3800 cancers supplémentaires chaque année dans le pays.
De précédentes études avaient déjà établi un lien entre obésité et certains cancers, mais, selon les chercheurs, elles n’avaient pas suffisamment tenu compte d’autres facteurs de risque connus comme l’âge ou le tabagisme, qui ont été pris en considération dans leurs travaux.
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Selon une étude parue ce 9 septembre 2013 dans la revue JAMA Pediatrics, il est possible de lutter contre l’obésité des plus petits en adoptant des règles quotidiennes dans son foyer.
Pendant six mois, des chercheurs canadiens et américains de la Harvard Medical School aux Etats-Unis et de l’université de Guelph au Canada ont suivi 121 familles avec des enfants en surpoids, les divisant en deux groupes : le premier suivant leurs conseils, le second ne changeant rien à leurs habitudes.
Avant leur intervention, les enfants avaient tous une télévision dans leur chambre. Les scientifiques ont donc réduit le temps passé devant le petit écran, ont augmenté les heures de sommeil et ont encouragé les familles à prendre le temps de dîner ensemble, modifiant ainsi leurs habitudes quotidiennes. Ainsi, en dormant une demi-heure de plus par jour, et en passant une heure seulement par jour devant la télévision, ces enfants ont perdu environ 20 % de leur indice de masse corporel (IMC). Les enfants de l’autre groupe ont quant à eux augmenté leur IMC de 20 %.
L’obésité infantile touche 17 % des enfants aux Etats-Unis, notamment dans les minorités ou les familles les moins riches.
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La tendance touche aussi l’Europe.
Environ 40% de la population adulte aux Etats-Unis, soit deux Américains sur cinq, vont développer un diabète de type 2 (le plus courant) au cours de leur vie, selon des estimations publiées dans la revue médicale britannique The Lancet.
La situation est encore pire pour certaines communautés comme les Hispaniques (hommes et femmes), ou les femmes noires, avec un risque de développer la maladie dépassant les 50%, selon une équipe de chercheurs américains.
Pour arriver à ce résultat, les chercheurs ont étudié les certificats de décès de 600.000 adultes survenus entre 1985 et 2011 et réalisé des interviews au sein de la population américaine.
Flambée des diabètes et de l’obésité
« Cette hausse importante s’explique par une flambée des diabètes depuis la fin des années 80, ainsi que par un allongement de l’espérance de vie de la population générale », a indiqué le Dr Edward Gregg, principal auteur de l’étude, qui travaille au Centre de contrôle et de prévention des maladies (CDC) à Atlanta.
Le diabète de type 2, dont la fréquence augmente avec l’âge, est une pathologie essentiellement liée au mode de vie et à l’obésité.
Tout le monde occidental est touché.
« Les tendances observées par Gregg et ses collègues sont probablement similaires dans l’ensemble du monde développé où les cas de diabète ont fortement augmenté au cours des deux dernières décennies », a souligné pour sa part le Dr Lorraine Lipscombe de Toronto, qui préconise des mesures de prévention tant au travail, à l’école qu’à la maison.
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L’obésité touche de plus en plus d’adultes au Luxembourg.
Selon les nouvelles statistiques de l’OCDE sur la santé 2014 parue le 30 juin 2014, les dépenses de santé ont recommencé à augmenter dans de nombreux pays de l’OCDE après avoir stagné, voire reculé, pendant la crise. Mais le taux des dépenses reste inférieur à celui avant la crise, notamment en Europe.
Le Luxembourg s’en sort bien puisque l’ensemble des dépenses liées à la santé y représentaient 7,1% du PIB en 2012. C’est bien moins que la moyenne de 9,3% des pays de l’OCDE.
C’est aux États-Unis (16,9%), aux Pays-Bas, en France et en Suisse que les dépenses de santé par rapport au PIB sont les plus élevées.
A noter qu’au Luxembourg, 84% des dépenses de santé étaient financées par des fonds publics en 2012. C’est largement plus que la moyenne de 72% des pays de l’OCDE.
Comme dans plusieurs pays européens, les dépenses de santé au Luxembourg ont diminué en termes réels (c’est-à-dire hors inflation) en 2010, 2011 et 2012, soit d’environ 2% par an. Un phénomène qui s’explique notamment par une réduction des dépenses de médicaments d’environ 5% par an en termes réels en 2010, 2011 et 2012.
Le phénomène de l’obésité
L’espérance de vie au Luxembourg était de 81,5 ans en 2012. Soit plus d’un an de plus que la moyenne des pays de l’OCDE (80,2 ans). C’est au Japon qu’elle reste la plus élevée (83,2 ans). A noter qu’elle est de 82,8 ans en Suisse.
En revanche, les problèmes d’obésité ont considérablement augmenté au cours des dernières décennies dans la plupart des pays. Et le Luxembourg n’a pas été épargné par ce phénomène. Le taux d’obésité parmi la population adulte a progressé de 16,3% en 2000 à 23% en 2012.
Bien que ce taux reste moins élevé qu’aux États-Unis (35,3% en 2012) et au Royaume-Uni (24,7%), cette forte augmentation de la population obèse devrait entraîner un accroissement des maladies chroniques qui y sont liées comme le diabète et les maladies cardiovasculaires. Mais aussi un accroissement des dépenses de santé dans les années à venir.
La proportion d’adultes qui fument régulièrement a diminué dans la plupart des pays de l’OCDE au cours de la dernière décennie. En 2012, 17% des adultes au Luxembourg déclaraient fumer quotidiennement, une forte diminution par rapport à 26% en 2001. Ce pourcentage est maintenant inférieur à la moyenne des pays de l’OCDE (21%).
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Surpoids et obésité n’épargnent pas les rangs de l’armée royale britannique. 11 % des troupes en service depuis 2011 ont échoué aux tests physiques semestriels, selon le Sunday Times.
« Trop gros pour combattre », titre le Sunday Times. Selon des chiffres obtenus par le journal britannique, plus de 32 000 membres de l’armée royale sont en surpoids ou à risque de maladies liées au mode de vie (diabète de type 2, hypertension artérielle, maladie cardiaque). Une mauvaise forme métabolique qui impacte directement les capacités physiques de ces personnes censées être irréprochables.
13 licenciements pour obésité.
L’armée britannique se montre pourtant très stricte : deux fois par an, chaque soldat se soumet à un bilan personnel. Les moins de 30 ans doivent effectuer 44 pompes en deux minutes, 50 abdominaux en deux minutes, et courir 2,5 km en 10 minutes 30. Les exigences sont revues à la baisse à mesure que l’âge augmente. Réussir ce test est impératif, et ceux qui échouent doivent le repasser dans les 7 jours sous peine de sanctions ou de licenciement. Mais depuis 3 ans, ils sont 29 600 hommes et 2 819 femmes à avoir échoué au test semestriel, soit 11 % des troupes en service sur cette période selon le ministère de la Défense. Pire : ils sont même 13 à avoir dû quitter l’armée en 2011 en raison de leur obésité.
Des repas trop riches
Les aliments proposés au mess sont le premier problème, selon un officier. « Une partie du problème réside dans le régime effroyable adopté par de nombreux soldats », confie-t-il au Sunday Times. « Ils peuvent manger des salades et des plats pauvres en calories, mais ils peuvent aussi choisir un petit-déjeuner complet, des frites au déjeuner, des frites au dîner, et un pudding indigeste ensuite. » Sans compter que les membres de l’armée peuvent, s’ils le souhaitent, manger tôt et retourner chercher un en-cas au mess.
Ces révélations choquent le Pr David Haslam, du National Obesity Forum, interrogé par le Sunday Times : « J’aurais cru que c’était le travail de l’armée de les garder en forme quelles que soient les circonstances et, s’ils ne le sont pas, de les rendre en forme. »
Des emplois « pépères »
Mais l’alimentation n’est pas la seule coupable. Un ancien instructeur physique au sein des Coldstream Guards souligne que l’armée n’est pas composée que de combattants : « Un grand nombre de soldats ont un emploi pépère dans l’armée, et laissent de côté l’entraînement physique, ce qui pourrait expliquer pourquoi ils échouent au test », souligne Matthew White. Et le phénomène n’est pas isolé : 10 % de l’armée sud-africaine serait en surpoids ou obèse. En France, une thèse présentée en 2012 signalait qu’au sein des gendarmes et de la garde républicaine en Île-de-France, le surpoids atteignait 38 % et l’obésité 8 %. L’armée américaine, elle, combat avec fermeté obésité et surpoids.
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L’obésité est une maladie complexe, à la composante psychologique forte.
Fait bien connu des spécialistes, mais moins du grand public, une personne obèse sur trois a été victime d’abus sexuels durant son enfance.
L’excès de poids est un mécanisme de défense pour éviter les regards sur son corps et pour mettre à distance la sexualité. La prise de poids est une stratégie de survie. Très sollicitées émotionnellement, les personnes traumatisées recherchent en plus dans la nourriture un apaisement à court terme. De tels traumatismes sont rarement verbalisés d’entrée en consultation, mais les psychiatres sont conscients de cette possibilité.
D’autres événements traumatiques peuvent être à l’origine de l’obésité, c’est le cas de tous les « accidents de la vie » (un départ soudain des parents dans un autre pays, une mort violente dans la famille ou encore la maladie d’un parent).
Dans l’idée de protéger leur progéniture, les parents maintiennent parfois un silence sur ces réalités difficiles. Dans les faits, cette attitude a plutôt tendance à renforcer le sentiment d’insécurité de l’enfant.
Autant de blessures affectives involontaires qui peuvent conduire à des troubles alimentaires compulsifs, lorsqu’elles s’associent à d’autres facteurs.
Dr BUENOS : C’est le rôle du psychiatre, lorsque le patient se sent prêt, de soulever en détail ces accidents de la vie et ces abus sexuels de l’enfance.
Les abus sexuels enfouis pouvant avoir de graves répercussions dans la vie sentimentale et affective des patientes.
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L’obésité, définie comme une maladie, pourrait-elle devenir un handicap ? Le cas d’un Danois licencié pour surpoids est porté devant la Cour de justice européenne.
Un verdict en sa faveur pourrait changer la donne pour 15 % de Français concernés
L’obésité est-t-elle un handicap ? C’est sur cette question que doit trancher la Cour de justice de l’Union européenne (European court of justice). L’affaire commence au Danemark. Après 15 ans de travail dans une municipalité du sud-ouest du pays, un assistant maternel est licencié à cause de son obésité. Karsten pèse plus de 158 kilos. On lui reproche, travaillant auprès des enfants, de ne plus pouvoir accomplir certaines tâches sans aide comme nouer leurs lacets. Il s’indigne, réfute, explique même qu’il est en mesure de s’assoir sur le sol pour jouer auprès d’eux. Et décide donc de porter cette affaire devant les tribunaux danois qui renvoient son dossier devant la justice européenne.
Vers un jugement historique ?
Ses avocats espèrent que l’obésité sera ainsi définie comme un handicap. Ce serait alors un jugement historique ! Karsten pourrait alors légitimement invoquer une discrimination. Ce jugement, créant un précédent, aurait alors un impact considérable sur les lois de tous les pays membres, en offrant ainsi bien plus de droits aux personnes obèses, au même titre que tout autre handicap, qu’il soit physique ou mental. Par exemple, l’accès à des places de stationnement réservées mais aussi des aménagements de poste sur le lieu de travail.
Déjà un handicap aux Etats-Unis
Aux USA, l’obésité est déjà considérée comme un handicap par le « American with disabilities act amendments act » de 2008. Dans ce pays de tous les excès, plus de 25 % de la population affiche des « rondeurs » pathologiques. Plusieurs affaires récentes ont permis à des travailleurs licenciés pour ce motif d’obtenir gain de cause. Un Texan qui pesait plus de 300 kilos a perçu 55 000 dollars en dédommagement de sa perte d’emploi. En ce qui concerne Karsten, la Cour de justice de l’Union européenne, siégeant au Luxembourg, doit rendre son verdict prochainement. Mais si elle devait se prononcer en sa faveur, et condamner son employeur pour discrimination, quel serait le seuil fixé pour prétendre au statut de personne handicapée ?
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