Extrait du livre Toxic, de William REYMOND :
« Les Américains ont un point commun avec le reste de la planète : ils croient majoritairement que des facteurs génétiques sont responsables de l’apparition du cancer. Mais il n’en est rien. On estime en effet que seuls 5 à 10 % des cancers les plus fréquents sont liés à notre ADN. Mais quelle est la principale cause ? Un malade aux poumons atteints évoquera la cigarette! Quid alors des cancers du côlon, de l’œsophage, du sein, du pancréas, de l’utérus, des reins… ? Si, là, on n’a pas mis à jour de coupable unique, on constate que, de plus en plus souvent, la pandémie d’obésité joue un rôle prépondérant.
En 2004, l’American Cancer Society a ainsi révélé que plus de 20 % des décès par cancer chez les femmes relevaient directement d’une surcharge pondérale. Chez l’homme, le chiffre tombe à 14 %, mais la proportion augmente franchement lorsque l’on combine une mauvaise alimentation et une absence d’exercice physique. Une catégorie d’individus qui compte à elle seule pour un tiers des décès.
Pour résumer, selon l’American Cancer Society, près de « six cancers sur dix pourraient être évités grâce à une bonne hygiène de vie. Des habitudes à acquérir dès l’enfance. Les enfants et les jeunes doivent ainsi devenir une cible importante de toute politique de prévention ».
Il faut l’asséner à nouveau : 60 % des cancers – la crainte principale de beaucoup d’entre nous – seraient liés à notre mode de vie et plus particulièrement à nos – mauvaises – habitudes alimentaires !
L’information mérite d’être martelée. Et pourtant elle est largement ignorée. Depuis Nixon, l’Amérique est en guerre contre le cancer. Comme elle est en guerre contre la drogue ou le terrorisme. De grandes déclarations pour, in fine, pas grand-chose, à part le bonheur financier de quelques compagnies bien placées. Dans le domaine de l’obésité, le schéma est identique. Parce que sauver des vies en insistant sur la nécessité de modifier sa façon de manger ne rapporte rien. Ni aux laboratoires ni aux hommes politiques dont maintes campagnes sont financées par les contributions de l’industrie pharmaceutique.
Une autre statistique méconnue et négligée a des conséquences terribles. Si les États-Unis diminuaient de seulement 1 % leur consommation de lipides, 30 000 personnes seraient sauvées chaque année. In Food Politics, Marion Nestle, University of California Press, 2002.
Alors, en attendant la mise au point d’une pilule miracle, le nombre de sacrifiés sur l’autel du cancer continue à augmenter. Depuis 1973, et le lancement officiel du combat de l’Amérique contre ce mal, le taux de la maladie a progressé de 40 %. Et même si l’on ignore encore les raisons entraînant un accroissement des risques de cancer en cas d’obésité, les faits sont là et têtus : du côlon au sein, du pancréas à l’œsophage, la pandémie de surpoids est une machine à fabriquer de la maladie. Des maladies même. »
la suite …. demain
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