La pilule Norvelo serait moins efficace pour les femmes pesant plus de 75 kilos et carrément inefficace pour les femmes dont le poids dépasse les 80 kilos. Une information confirmée par la branche française de HRA Pharma, le laboratoire qui commercialise ce médicament.
Selon le président directeur général du laboratoire, Luc Massart, cette réserve quant à l’efficacité de la pilule du lendemain « est une chose sue par tous les experts ».
Toujours est-il que la version française de la notice du médicament, consultable sur la base de données des médicaments, n’en fait pas encore mention. À la suite d’une décision de la Commission européenne datant du 10 novembre dernier, la notice devrait néanmoins être mise à jour dans tous les pays de l’Union d’ici mi-2014.
L’une des principales études sur le sujet a été menée par Anna Glasier, professeure d’obstétrique et de gynécologie à l’Université d’Edimbourg. En 2011, les résultats de ses travaux montrent que les pilules d’urgence à base de levonorgestrel tendent à être moins efficaces chez les personnes à fort indice de masse corporelle.
Au regard de ces nouvelles données, HRA Pharma décide en décembre 2012 de demander à l’Union européenne de mettre à jour les informations concernant le Norlevo. Il aura fallu plus d’une année, pour que l’Ema ne rende sa décision.
Selon Luc Massart, l’influence du poids comme facteur d’inefficacité ne se cantonne pas au Norlevo et s’étendrait « à l’ensemble des ‘pilules du lendemain' ».
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Notre sens du goût est-il altéré par le surpoids ou l’obésité ?
Une étude de l’Université de Buffalo suggère en effet que l’obésité peut modifier notre goût au niveau le plus fondamental, celui de la langue, en modifiant les caractéristiques de nos cellules gustatives.
L’étude constate en effet que les souris obèses ont moins de cellules gustatives et que ces cellules sont moins réactives que chez les souris de poids normal.
Ainsi, dès la première étape du goût, il y a les cellules récepteurs du goût qui sont elles-mêmes directement affectées par l’obésité.
Kathryn Medler, professeur agrégé de sciences biologiques à l’Université de Buffalo montre, à partir de 25 souris obèses versus 25 souris saines, que les souris obèses ont moins de cellules gustatives et que leurs cellules réagissent moins bien aux stimuli sucrés. Pour mesurer cette réponse à différents goûts, l’équipe a évalué la signalisation calcique ou les taux de calcium dans les cellules, qui, lorsque les cellules « reconnaissent » un goût, marquent une augmentation temporaire. Globalement, les cellules gustatives des souris obèses répondent plus faiblement non seulement à la douceur, mais aussi à l’amertume. En revanche, les cellules gustatives des souris obèses et des souris saines réagissent de manière identique à l’umami, une 5ème saveur (au même titre que le sucré, le salé, l’acide et l’amer) pour laquelle il existe des récepteurs spécifiques.
On savait que l’obésité entraîne des modifications dans le cerveau, ainsi que dans les nerfs qui contrôlent le système gustatif périphérique, mais, curieusement, aucune recherche n’avait encore porté sur les cellules sur la langue qui entrent en contact avec la nourriture.
Or, dès cette première étape dans la voie du goût, les cellules sont touchées par l’obésité et cette modification du goût joue un rôle important dans la régulation de l’appétit. Cette incapacité à détecter la douceur ou le salé pourrait expliquer l’appétence des personnes en surpoids pour les aliments sucrés et salés, et participer ainsi à l’aggravation de la prise de poids.
Les chercheurs ont maintenant pour objectif de faire revenir ces cellules « à la normale », une option thérapeutique qui passe par la langue, donc plus accessible que celles qui ciblent le cerveau.
Diet-Induced Obesity Reduces the Responsiveness of the Peripheral Taste Receptor Cells
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Les enfants qui dorment plus longtemps ont moins faim et perdent du poids.
Une histoire et au lit de bonne heure : voici peut-être le nouveau régime à proposer à vos enfants pour éviter surpoids et obésité. C’est ce que suggère une étude américaine publiée dans Pediatrics.
L’obésité chez les enfants peut avoir plusieurs causes : une alimentation déséquilibrée, le manque d’exercice… Mais d’autres facteurs méconnus, comme le manque de sommeil, pourraient aussi jouer un rôle.
Des chercheurs du Temple’s Center for Obesity Research and Education (CORE) ont testé l’effet de changements de la durée du sommeil sur l’appétit et le poids. L’étude a duré 3 semaines et a porté sur 37 enfants âgés de 8 à 11 ans, dont 27 % étaient en surpoids ou obèses. Pendant la première semaine, les enfants dormaient comme à leur habitude. La deuxième semaine, certains devaient réduire leur durée de sommeil d’une heure 1/2, d’autres l’allonger de la même durée ; pendant la semaine suivante, ils faisaient l’inverse.
Résultats : pendant la semaine où les enfants ont dormi plus longtemps, ils ont mangé 134 calories en moins par jour par rapport à la semaine où ils réduisaient leur temps de sommeil. De plus, les niveaux de leptine à jeun étaient moins élevés pendant la semaine où ils dormaient plus. La leptine est une hormone qui contrôle le sentiment de satiété et la faim ; elle est liée à la quantité de tissu adipeux qui la fabrique. Conséquence : les enfants pesaient 0,22 kg de moins la semaine où ils dormaient le plus, par rapport à celle où ils dormaient moins.
Pour Chantelle Hart, principale auteur de ces travaux, « les résultats de cette étude suggèrent que favoriser le sommeil des enfants d’âge scolaire la nuit pourrait avoir des implications importantes pour prévenir et traiter l’obésité ».
Ceci confirme que le manque de sommeil peut être une cause de surpoids, et qu’il est possible d’agir sur ce facteur, notamment en couchant les enfants à heure fixe, et en interdisant télévision ou écrans dans la chambre.
Source
Hart CN, Carskadon MA, Considine RV, Fava JL, Lawton J, Raynor HA, Jelalian E, Owens J, Wing R. Changes in Children’s Sleep Duration on Food Intake, Weight, and Leptin. Pediatrics. 2013 Nov 4.
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Maladie multifactorielle, l’obésité des plus jeunes nécessite une prévention plus ciblée et une prise en charge multidisciplinaire.
Une récente étude française a évalué le devenir d’enfants en surpoids ou obèses accueillis en consultation spécialisée à l’hôpital du Pays de Gier (Loire).
En 2001, 85 enfants âgés de 2 à 17 ans y ont été pris en charge, en moyenne durant trente-deux mois. L’évolution de leur poids a été réévaluée dix ans après, en 2012. Résultat: en 2001, la prise en charge avait été efficace pour 77 % des enfants, avec un bénéfice directement lié à sa durée. Mais le poids de la moitié des enfants a recommencé à augmenter dès son arrêt. Dix ans plus tard, l’évolution favorable du poids durant la prise en charge s’était poursuivie chez 30 % des enfants mais, malgré le succès initial, chez 43 % le poids avait ensuite évolué défavorablement. Pour 11 % des enfants, malgré l’insuccès de la première prise en charge, le poids dix ans plus tard s’était amélioré.
Il reste donc difficile de prévoir l’évolution pondérale à long terme d’un enfant en surpoids ou obèse, même avec une prise en charge efficace pendant un temps. Les modifications alimentaires ne sont efficaces que tant qu’elles sont poursuivies.
La proportion d’enfants en surpoids tend depuis peu à se stabiliser en France autour de 18 %, dont 4 % d’obésité. À la fois multifactorielle et individuelle, cette maladie chronique implique de nombreux facteurs: génétiques, périnataux, environnementaux et psychologiques. Une obésité parentale, un surpoids ou un diabète de la mère pendant la grossesse, un poids de naissance petit, trop élevé ou un gain de poids trop rapide ensuite, un milieu socio-économique défavorisé, un style éducatif trop rigide ou trop souple pour l’alimentation, le manque d’activité physique, le manque de sommeil, une dépression… sont aussi associés chez l’enfant au risque de surpoids ou d’obésité.
Le critère le plus prédictif du risque d’obésité chez l’enfant est la survenue précoce du rebond d’adiposité. La première année, la croissance rapide de l’enfant s’accompagne d’une augmentation de masse grasse qui atteint un maximum vers 1 an. Puis l’enfant s’affine, son IMC* diminue et passe vers 6 ans par un minimum, le rebond d’adiposité, avant de croître à nouveau. Parfois, ce rebond d’adiposité survient plus tôt: plus il est précoce, plus le risque d’obésité ultérieure est élevé.
Le surpoids et l’obésité présentent beaucoup moins de complications médicales graves chez l’enfant que chez l’adulte, sauf chez les grands obèses. La plupart du temps, la principale complication est psychosociale: c’est la souffrance liée au regard péjoratif des autres. En revanche, l’obésité infantile est très prédictive de l’obésité à l’âge adulte, qui, elle, est plus dangereuse: en l’absence de prise en charge, 75 % des enfants en surpoids deviennent des adultes en surpoids. «Dépister un enfant obèse n’a de sens que si on met en place une prise en charge.
La prise en charge de l’enfant obèse, souvent multidisciplinaire, repose d’abord sur des changements diététiques. Le but est de diminuer l’apport en calories. «On essaie donc de réduire les quantités avec les mêmes aliments, de garder le même volume en réduisant leur densité énergétique, de combattre le grignotage lié au fait que les enfants ont encore faim en sortant de table et d’augmenter un peu la ration protéique pour son effet rassasiant. Le sport peut aider, mais n’a pas d’effet seul.»
* L’indice de masse corporelle (IMC), reflète la corpulence, l’adiposité d’un sujet. Sa valeur est donnée par la formule IMC = le poids (kg) divisé par la taille (cm) au carré.
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Drôle de petite étude qui suggère sur 24 bénévoles seulement, quelques effets délétères sur la santé, d’une ceinture trop serrée, en particulier en cas d’obésité. Modifications cellulaires dans la jonction gastro-œsophagienne, reflux gastro-œsophagien (RGO). Bref des résultats qui, bien que publiés dans la revue Gut, méritent tout de même d’être validés par des études plus larges et de plus long terme.
Cette petite étude expérimentale de quelques jours a été menée par des chercheurs de l’Université de Glasgow, de de Strathclyde et du Southern General Hospital, Glasgow auprès de 24 participants, dont 12 à tour de taille normal (<94cm chez les hommes et 80 cm chez les femmes) et 12 à tour de taille élevé (plus de 102cm chez les hommes et plus de 88cm chez les femmes). Les participants ont subi une endoscopie à plusieurs reprises sur une période de 3-4 jours. L’examen a été réalisé avec et sans port d’une ceinture.
Avec le port de la ceinture, les chercheurs constatent plusieurs modifications à la jonction gastro-œsophagienne, un déplacement de la jonction entre l’estomac et l’œsophage, une pression sur la partie inférieure de l’œsophage, une modification cellulaire et une acidité associée à la survenue de reflux. Ces modifications sont plus marquées en cas de tour de taille élevé.
Source: Gut September 24 2013 doi:10.1136/gutjnl-2013-305803 Waist belt and central obesity cause partial hiatus hernia and short-segment acid reflux in asymptomatic volunteers
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L’obésité et le surpoids sont importants en Polynésie.
Le canada, invité à la conférence sur l’obésité, nous expose la piste importante et intéressante des changements environnementaux nécessaires à la lutte contre la progression de l’obésité, à savoir, par exemple, éloigner les fast-food de la sortie des établissements scolaires …etc
Cliquez ci-dessous pour voir la vidéo extraite du journal télévisé polynésien :
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La prise en charge de l’obésité au Japon est différente dans la mesure où elle a été déclarée illégale, donc sanctionnable.
Un reportage intéressant de l’AFP :
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En chine, l’obésité progresse.
Le reportage de France 2 télévision nous permet de découvrir la progression de l’obésité et sa prise en charge par la médecine traditionnelle chinoise en image :
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