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habitudes alimentaires

Maladie multifactorielle, l’obésité des plus jeunes nécessite une prévention plus ciblée et une prise en charge multidisciplinaire.

Une récente étude française a évalué le devenir d’enfants en surpoids ou obèses accueillis en consultation spécialisée à l’hôpital du Pays de Gier (Loire).

En 2001, 85 enfants âgés de 2 à 17 ans y ont été pris en charge, en moyenne durant trente-deux mois. L’évolution de leur poids a été réévaluée dix ans après, en 2012. Résultat: en 2001, la prise en charge avait été efficace pour 77 % des enfants, avec un bénéfice directement lié à sa durée. Mais le poids de la moitié des enfants a recommencé à augmenter dès son arrêt. Dix ans plus tard, l’évolution favorable du poids durant la prise en charge s’était poursuivie chez 30 % des enfants mais, malgré le succès initial, chez 43 % le poids avait ensuite évolué défavorablement. Pour 11 % des enfants, malgré l’insuccès de la première prise en charge, le poids dix ans plus tard s’était amélioré.

Il reste donc difficile de prévoir l’évolution pondérale à long terme d’un enfant en surpoids ou obèse, même avec une prise en charge efficace pendant un temps. Les modifications alimentaires ne sont efficaces que tant qu’elles sont poursuivies.

La proportion d’enfants en surpoids tend depuis peu à se stabiliser en France autour de 18 %, dont 4 % d’obésité. À la fois multifactorielle et individuelle, cette maladie chronique implique de nombreux facteurs: génétiques, périnataux, environnementaux et psychologiques. Une obésité parentale, un surpoids ou un diabète de la mère pendant la grossesse, un poids de naissance petit, trop élevé ou un gain de poids trop rapide ensuite, un milieu socio-économique défavorisé, un style éducatif trop rigide ou trop souple pour l’alimentation, le manque d’activité physique, le manque de sommeil, une dépression… sont aussi associés chez l’enfant au risque de surpoids ou d’obésité.

Le critère le plus prédictif du risque d’obésité chez l’enfant est la survenue précoce du rebond d’adiposité. La première année, la croissance rapide de l’enfant s’accompagne d’une augmentation de masse grasse qui atteint un maximum vers 1 an. Puis l’enfant s’affine, son IMC* diminue et passe vers 6 ans par un minimum, le rebond d’adiposité, avant de croître à nouveau. Parfois, ce rebond d’adiposité survient plus tôt: plus il est précoce, plus le risque d’obésité ultérieure est élevé.

Le surpoids et l’obésité présentent beaucoup moins de complications médicales graves chez l’enfant que chez l’adulte, sauf chez les grands obèses. La plupart du temps, la principale complication est psychosociale: c’est la souffrance liée au regard péjoratif des autres. En revanche, l’obésité infantile est très prédictive de l’obésité à l’âge adulte, qui, elle, est plus dangereuse: en l’absence de prise en charge, 75 % des enfants en surpoids deviennent des adultes en surpoids. «Dépister un enfant obèse n’a de sens que si on met en place une prise en charge.

La prise en charge de l’enfant obèse, souvent multidisciplinaire, repose d’abord sur des changements diététiques. Le but est de diminuer l’apport en calories. «On essaie donc de réduire les quantités avec les mêmes aliments, de garder le même volume en réduisant leur densité énergétique, de combattre le grignotage lié au fait que les enfants ont encore faim en sortant de table et d’augmenter un peu la ration protéique pour son effet rassasiant. Le sport peut aider, mais n’a pas d’effet seul.»

* L’indice de masse corporelle (IMC), reflète la corpulence, l’adiposité d’un sujet. Sa valeur est donnée par la formule IMC = le poids (kg) divisé par la taille (cm) au carré.

 

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Les mauvaises habitudes alimentaires se répandent parmi les 15-25 ans, souligne une enquête Ipsos commandée par la société conseil dans le domaine social Doing Good Doing Well. Et le danger est réel : près d’un jeune sur cinq (19%) est en surpoids ou obèse, soit près de 2 millions de jeunes Français. En 1995, seuls 8% étaient concernés.

Pire, parmi ces 19%, trois sur dix n’en n’ont pas conscience puisqu’ils s’estiment minces ou de corpulence normale.

Voici une liste non exhaustive des mauvaises habitudes alimentaires incriminées dans l’obésité des jeunes :

Ils grignotent. Plus d’un jeune sur trois reconnaît qu’en cas de stress, il lui arrive de grignoter toute la journée. Et lorsqu’un jeune grignote, il est rare qu’il mange une pomme, préférant par exemple les barres chocolatées.

Ils ne respectent pas la règle des cinq fruits et légumes. Le slogan est connu mais peu pratiqué. 38% seulement déclarent consommer quotidiennement à la fois des fruits et des légumes.

Ils négligent la qualité. L’alimentation n’est pas un poste de dépenses prioritaire chez les jeunes : plus d’un sur quatre est prêt à sacrifier la qualité et la quantité de son alimentation au profit de son habillement (31%) ou de la téléphonie mobile (25%).

Ils désacralisent les repas. 54% des jeunes disent ne pas manger à heure fixe au moins un repas sur deux. Ils consacrent par ailleurs peu de temps à leurs repas : 9 minutes pour le petit-déjeuner, 24 minutes pour le déjeuner, 27 minutes pour le dîner. Or manger trop vite, c’est l’assurance d’une digestion compliquée et d’un retour de la faim plus précoce.

• …ou ne mangent tout simplement pas. 48% « zappent » carrément le petit-déjeuner au moins un matin sur deux. A chaque écart, l’organisme se dérègle et modifie les sensations de satiété. Par ailleurs, la vie professionnelle contraint fréquemment 59% des jeunes à déjeuner sur le pouce et, pour 32% d’entre eux, à sauter la pause déjeuner.

Ils évitent de trop bouger. La sédentarité aggrave les risques de surpoids et d’obésité: plus d’un jeune sur trois déclare ne pas faire de sport (38%). Cette tendance se renforce parmi les classes les plus défavorisées : 47% des jeunes issus de foyers modestes ne font pas du tout de sport, contre seulement 27% parmi les enfants de familles plus aisées.

Ils peuvent bouder l’eau. 23% boivent « souvent » des sodas pendant les repas contre seulement un sur six qui dit boire « très souvent » de l’eau. Problème : une canette de Coca-Cola contient par exemple l’équivalent de six à sept morceaux de sucre.

Ils mangent devant un écran. 61% des jeunes âgés de 15 à 25 ans mangent leur repas devant un écran, au moins une fois sur deux. Pas idéal pour faire attention à la qualité et à la quantité de ce qu’on ingère.

Cette étude confirme par ailleurs une donnée déjà identifiée en France et à l’étranger : plus on est pauvre, plus on risque d’être obèse ou de le devenir. Dans les familles aisées (revenu net mensuel supérieur à 3.000 euros), seul un enfant sur dix est en surpoids ou obèse. En revanche, ils sont un sur quatre dans les familles les plus modestes (revenu net mensuel inférieur à 1.250 euros).

Enquête Ipsos commandée par la société conseil dans le domaine social Doing Good Doing Well et réalisée 15 au 25 septembre 2012 auprès d’un échantillon représentatif de 1.000 jeunes âgés de 15 à 25 ans, interrogés via l’Access Panel Online d’Ipsos. Méthode des quotas.

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