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LE CERCLE. par Jean-Pierre Davant et 24 signataires –

En 2007, sur la base d’études et de rapports d’experts nationaux et internationaux, Edwige Avice, présidente du Conseil National des Activités Physiques et Sportives (CNAPS), a écrit un rapport qui démontre que la différence de dépenses de santé entre une personne active et une personne sédentaire était en moyenne de 250 euros par an.

D’autres experts ont depuis enfoncé le clou et calculé que l’APS (Activité Physique et Sportive) chez les diabétiques permet de réduire de 50% le coût total des soins de santé : si tous les diabétiques faisaient de l’APS, l’économie réalisée serait de 5,2 milliards d’euros €/an. [1] L’APS chez les patients qui ont eu un cancer localisé du sein, du côlon ou de la prostate est associée à une réduction de 50% des risques de rechute du cancer : l’économie réalisée pourrait être de 300 millions d’€/an. [2]. Il faut ajouter à ces économies la réduction des coûts liés aux arrêts de travail.

Avec 37 millions d’ « inactifs » en France, l’économie potentielle est de 10 milliards € dans le cas utopique où tout le monde se mettrait à pratiquer une activité physique et de 500 millions € dans le cas où seulement 5% des personnes sédentaires deviendraient actives. [3].

L’enjeu est donc capital pour l’avenir de notre système de santé. Mais comment inciter tous ces inactifs à pratiquer régulièrement une activité physique et sportive ? Les politiques publiques mises en place sont-elles satisfaisantes ? L’offre sportive est-elle adaptée aux besoins particuliers des personnes atteintes de maladies chroniques par exemple ? Les professionnels de santé sont-ils prêts à inclure dans leur démarche les conséquences de cette nouvelle donne ? Sont-ils formés pour le faire ?

En d’autres termes comment agir pour que la pratique sportive contribue à la fois à préserver, améliorer l’état de santé de chacun de nous et à mieux gérer nos dépenses de santé ?

Depuis la création du Plan National Nutrition Santé (PNNS) en 2001, la place de l’activité physique et sportive dans le système de santé n’a cessé de croître. L’INPES, au travers de plusieurs campagnes de communication, a valorisé auprès du grand public le besoin de BOUGER. Toutefois, il a fallu attendre le rapport du Professeur Toussaint en 2008, le PNAPS (Plan National des Activités Physiques et Sportives) pour que les politiques de santé publique l’intègrent véritablement et systématiquement dans les plans et actions mis en œuvre tant en prévention primaire qu’en prévention tertiaire.

Sous cette impulsion, certaines fédérations sportives ont réussi à créer de nouvelles offres adaptées aux personnes atteintes de pathologies notamment. Voici quelques exemples : la Fédération Française d’Athlétisme et ses « Coachs Athlé Santé », la Fédération Française de Natation avec « Nagez Forme Santé », la Fédération Française EPMM et son programme « DIABETACTION », la Fédération Française de Gymnastique Volontaire avec « Gym après Cancer », ou encore la fédération sport et cancer CAMI qui organise des cours d’Activité physique spécifiquement destinés aux malades quels que soient leur stade de cancer ou leurs traitements. Des réseaux régionaux « Sport-Santé » [4] ont même vu le jour et réunissent au sein d’une même association mouvement sportif et professionnels de santé avec un double objectif : développer une offre sportive adaptée à des besoins particuliers (notamment pour les personnes atteintes de maladies chroniques) et former les professionnels de santé.

L’année 2012 restera une étape importante. D’une part, une convention a été signée entre les doyens des facultés de médecine et les doyens des facultés de STAPS (Sciences et Techniques des Activités Physiques et Sportives) : cette convention va permettre d’intégrer dans la formation initiale des futurs médecins, des modules leur permettant de conseiller et prescrire de l’activité physique et sportive pour leurs patients. D’autre part, le CNOSF (Comité National Olympique et Sportif Français), à l’initiative d’Alain Calmat, a créé une commission chargée d’élaborer le « VIDAL » des pratiques sportives pour la santé.

Enfin, le Ministère des Affaires sociales et de la Santé et le Ministère des Sports ont affirmé en Conseil des ministres que le sport était un enjeu de santé publique et serait au cœur de leurs actions. Dans ce cadre, les Agences Régionales de Santé (ARS) et les Directions Régionales Jeunesse et Sports (DRJSS) doivent, dès 2013, mettre en place des plans régionaux. Ces ARS doivent également financer des actions favorisant le développement d’offres sportives adaptées à des besoins particuliers, ainsi que la formation continue des professionnels de santé pour qu’ils puissent prescrire de l’activité physique et sportive à leurs patients.

Toutefois, le système de santé dans son ensemble n’a pas encore intégré cette dimension ni dans sa culture ni dans son financement et c’est bien là l’un des principaux enjeux auxquels nous devons répondre en 2013. A ce titre, plusieurs opportunités se présentent à nous, que nous ne devons pas laisser passer.

Première opportunité : la prochaine réforme des contrats responsables

Dans le cadre de la PLFSS 2014 (Projet de Loi de Financement de la Sécurité Sociale), la législation qui encadre les contrats des complémentaires santé doit être revue. Les négociations démarrent actuellement entre les acteurs du système de santé, dont l’UNOCAM (Union Nationale des Organismes d’Assurance Maladie Complémentaire) et le Ministère de la Santé (Direction de la Sécurité sociale).

Au-delà des enjeux liés à la réduction de la Taxe Spéciale sur les Conventions d’Assurance pour les contrats dits responsables, nous souhaitons que ces contrats intègrent pleinement la dimension sportive.

 Etant donné la force des preuves scientifiques concernant l’impact important de l’APS sur la santé, comment peut-on encore considérer qu’un contrat puisse être responsable s’il n’intègre pas une incitation à la pratique régulière d’activités physiques ou sportives? La liste des actions de prévention entrant dans les contrats responsables est régie par un arrêté du… 8 Juin 2006 !! N’est-il pas temps de la mettre à jour également ? Diverses solutions existent, leur choix relève de la volonté des pouvoirs publics de les mettre en œuvre.

Deuxième opportunité : la prochaine réforme de la dépendance

En 2040, plus de 2 millions de personnes devraient être dépendantes. Aujourd’hui, alors qu’elles ne sont « que » 1 million, les personnes dépendantes représentent un coût de 34 milliards d’euros. Selon l’assemblée des départements de France, une démarche de prévention de la dépendance, bien conduite, permettrait d’économiser 10 milliards d’euros !

Un des enjeux les plus importants est donc de prévenir la perte d’autonomie et de repérer les signes naissants de fragilité. La mission confiée au Professeur Bruno Vellas du Gérontopôle de Toulouse est à ce titre très positive et très instructive : sur les 5 indicateurs évalués pour repérer la fragilité d’une personne, 3 concernent sa capacité à bouger !

Il est édifiant de constater que ce sont les collectivités locales qui à la fois portent l’Allocation Perte d’Autonomie (APA) et qui dans le même temps financent également nombre d’associations sportives. Pourquoi ne pas conditionner systématiquement ces subventions à la réalisation d’objectifs liés à la lutte contre la dépendance ?

Espérons donc que cette réforme de la dépendance intègre parfaitement la dimension « prévention par l’activité physique et sportive » (et ne laisse pas au bord du chemin près de 50% de la cause du problème) ?

Que chacun adopte de bonnes habitudes de vie dès le plus jeune âge et tout au long de la vie, voilà l’objectif majeur pour notre société au cours des prochaines années. Tout n’est pas à inventer. Fut-elle conçue pour s’intégrer dans une démarche de santé, la pratique de l’activité physique peut et doit se développer dans la vie des clubs existants. Cela quelle que soit la nature des sports pratiqués. Pour ce faire, il conviendra d’adapter l’économie de nos clubs sportifs et de les accompagner vers une mutation indispensable en leur permettant de développer de véritables pôles « Sport-Santé-Bien-être » au sein des équipements sportifs existants.

Le Centre National pour le Développement du Sport (CNDS) avait pour mission de réfléchir à cette mutation attendue mais il semble que ses problématiques actuelles soient assez éloignées de ses missions originelles.[5] N’est-il pas temps de refonder en profondeur cette institution tant du point de vue de sa gouvernance que de son financement ? N’est-il pas temps d’aider les clubs et les collectivités locales qui ont de vrais projets d’intérêt général, à faire évoluer leur modèle sportif et donc leur modèle économique ? N’est-il pas temps de mettre autour d’une table tous les acteurs qui souhaitent participer à la promotion du sport santé ?

 

Oui nous le disons bien haut, il est grand temps de mutualiser nos compétences et nos ressources autour d’un projet commun qui concourt « au mieux vivre ensemble ».

 

En 2007, le gouvernement du Québec, en partenariat avec une fondation privée, a su créer un fonds de plus de 480 millions de dollars pour une période de 10 ans qui s’intitule « QUEBEC EN FORME » et dont l’objectif est la promotion de saines habitudes de vie. Cela ne serait-il pas possible chez nous ?

Qui pourrait refuser d’adhérer à un tel projet : dépenser des calories, évacuer le stress et réconcilier, dans le plaisir, la santé de nos concitoyens et l’économie de notre système de santé. Quel beau défi, en ces périodes de restrictions budgétaires et de perspectives économiques assombries !

 

La liste des 25 signataires

• Bernard AMSALEM, Président de la Fédération Française d’Athlétisme

• Gérard ANDRECK, Président de la MACIF

• Edwige AVICE, Ancienne Ministre et Présidente de la Fondation du Sport Français Henri Sérandour

• Roselyne BACHELOT, Ancienne Ministre de la Santé et des Sports

• Jacques BASCOU, Maire de Narbonne

• Thierry BEAUDET, Président du Groupe MGEN

• Thierry BOUILLET, Co-fondateur de la CAMI Sport et Cancer, médecin spécialisé en oncologie médicale et en radiothérapie,

• François CHÉRÈQUE, Président de Terra Nova

• Jean-Pierre DAVANT, Président de l’Imaps, Président du Conseil de Surveillance de la Fondation Gustave Roussy et ancien Président de la Mutualité Française

• Philippe DEJARDIN, Coordonnateur des centres de prévention AGIRC-ARRCO, médecin gériatre et médecin du sport,

• Joël DELPLANQUE, Président de la Fédération Française de Handball

• Stéphane DIAGANA, Champion du monde d’athlétisme

• Daniel HAVIS, Président du Groupe Matmut

• Alain JUPPÉ, Maire de Bordeaux et ancien Premier Ministre

• Philippe MACHU, Président de l’UFOLEP (Union Française des Œuvres Laïques d’Education Physique)

• Jean-Louis PROVOST, Fédération Française EPMM Sports pour Tous

• Josy REIFFERS, Président d’UniCancer et Adjoint au Maire de Bordeaux

• Franck RIBOUD, PDG de Danone

• Roland RIES, Sénateur – Maire de Strasbourg

• Jean-Pierre SIUTAT, Président de la Fédération Française de Basketball

• Jean-François TOUSSAINT, Directeur de l’IRMES (Institut de Recherche bio-Médicale et d’Epidémiologie du Sport), médecin et professeur de physiologie à l’université Paris Descartes

• Gérard TRÉMÈGE, Maire de Tarbes

• Marc TRUFFAUT, Président de la Fédération Française du Sport Adapté

• Thomas TURSZ, Directeur Général Honoraire de l’Institut Gustave Roussy (IGR), Professeur Émérite de Cancérologie à l’Université Paris-Sud (Paris XI) et Président du Conseil scientifique de l’Imaps

• Guy VALLENCIEN, Chirurgien urologue et professeur à l’Université Paris Descartes

 

NOTES [1]JF Brun, Diabetes and Metabolism, 2008. [2] T. Bouillet, Communication non publiée, 2010. [3] Installation de la commission « Prévention, Sport et Santé », Mise en place d’un Programme national de Prévention par les Activités Physiques et Sportives (PNAPS), Ministère de la Santé, de la Jeunesse et des Sports, 4 avril 2008. [4] Le réseau efFORMIp dirigé par le Professeur Daniel Rivière en Midi-Pyrénées est à ce titre exemplaire. [5] Ce sont des contraintes financières qui éloignent le CNDS de ses missions originelles et non la volonté délibérée de l’Etat et du CNOSF.

 

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Le réseau Rosa de Béziers vous informe qu’un nouveau cours de gym collective débutera le jeudi 20 juin 2013 de 19 heures à 20 heures au Lionel club à Béziers.

Il sera dispensé par Valérie candela.

Venez nombreux l’essayer.

Il aura lieu tous les jeudis.

Rappelons au passage que les marches collectives et les cours de gym collectifs dispensés dans le cadre de la prise en charge continue annuelle des personnes obèses et/ou en surpoids du réseau Rosa continueront pendant la période estivale.

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L’été arrive et l’envie de profiter du temps agréable des fins de soirées pour marcher aussi ….

Nicolas vous propose un 3° créneau de marche collective hebdomadaire le mardi de 19h30 à 20h30 à partir du 02 juillet 2013.

Pour tout renseignement: contactez Nicolas PABA CAMPI (coach sportif du réseau ROSA) au 0683330585

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Extrait du livre TOXIC, de William REYMOND :

« Ma propre histoire avait remis en doute l’interprétation que j’avais de la pandémie. Finalement, il ne s’agissait pas d’une simple question de volonté. Un certain nombre d’Américains étaient sportifs, surveillaient leur alimentation mais continuaient à prendre du poids. Ou, au mieux, n’en perdaient pas.

Si je m’étais trompé sur l’une des causes de l’obésité, peut-être convenait-il également de remettre en question le dogme lui-même ? Peut-être, après tout, Scott Keith avait-il raison de dénoncer la focalisation sur le « Big Two » ? Peut-être qu’à force de regarder dans une seule direction, nous étions tous devenus aveugles ?

La vérité est en fait encore plus effrayante. Aux États- Unis, la pandémie d’obésité est entrée dans sa seconde phase. Et, si rien ne change, un développement similaire frappera l’Europe et le reste du monde. Les deux facteurs clés que sont la baisse de l’activité physique et la trop grande consommation de nourriture sont désormais des explications dépassées. Ils permettaient des analyses justes voilà encore dix ans mais ne fonctionnent plus aujourd’hui.

Le premier, celui de la surconsommation, illustrée par la taille des portions et l’explosion de la restauration rapide, s’adapte pleinement à la première vague de la crise. Effectivement, entre 1977 et 1996, la consommation quotidienne d’aliments a augmenté de 268 calories chez l’homme et de 143 calories chez la femme. Et, corollaire, l’obésité a commencé à devenir un phénomène de masse. Mais depuis 1996, le chiffre s’est stabilisé, baissant même légèrement chez l’homme. En somme, un Américain ne consomme pas plus aujourd’hui qu’il y a dix ans. Pourtant, l’obésité persiste à se répandre, progressant même de plus en plus vite.

Le phénomène est identique concernant le temps passé devant la télévision. Celui-ci a connu son plus grand bond entre 1965 et 1985, passant de quatre-vingts minutes quotidiennes à cent vingt-neuf en moyenne. Mais depuis ? Eh bien, en vingt ans, ce chiffre n’a augmenté que de vingt-deux minutes, soit à peine 50 % de sa première progression.

Même constat pour l’usage de la voiture : il n’a guère évolué ces dernières années. En tout cas, pas au rythme de la propagation de l’épidémie puisque, d’après le ministère du Commerce, en 2000, 87 % des Américains utilisaient leur véhicule pour se rendre au travail contre 84 % en 1980.

Autre ralentissement ne cadrant pas avec la montée en puissance de l’obésité, celui – cher à Philipson et Posner – de la modernisation de la force du travail. Le nombre de femmes ayant un emploi n’a guère évolué depuis le début des années 1980. Le pourcentage de travailleurs hautement actifs a quant à lui juste fléchi de 45 à 42 % entre 1980 et 1990. Mais le mal avance quand même. Autre donnée bousculant la théorie des deux chercheurs, l’explosion de l’obésité parmi les enfants et adolescents, impossible dès lors à justifier !

À vrai dire, cet ensemble de contre-exemples signifiait surtout que la société américaine a stabilisé sa frénésie à engloutir et sa capacité à éviter l’effort. Tout en continuant à étouffer sous sa graisse. Bref, si les deux causes « classiques » ne suffisaient plus à expliquer la pandémie, c’est qu’il existait d’autres raisons qu’il me fallait découvrir.

Paradoxalement, c’est une expérience réalisée par les CDC (Centers for Disease Control) – et censée prouver la validité du Big Two – qui m’a convaincu des limites de cette théorie.

À la fin des années 1990, inquiets de l’ampleur prise par le diabète de type 2, les CDC ont lancé la plus importante opération jamais réalisée afin de contrer l’obésité. Grâce à un budget de 174 millions de dollars, 3 200 volontaires ont, pendant plus de deux ans, bénéficié de conditions optimales pour changer leur mode de vie. Les CDC ont pris en charge l’adhésion des « cobayes » dans des clubs de fitness, mis à leur disposition des moniteurs sportifs diplômés, et les ont aidés à prendre des repas équilibrés. Objectif: mettre à disposition des aliments sains aux valeurs nutritionnelles surveillées et aux apports caloriques en accord avec les normes médicales. Le tout placé sous l’œil de nutritionnistes et même de psychologues pouvant, quotidiennement, apporter un soutien par téléphone.

Bilan ? Une victoire, à en croire le communiqué de presse des CDC. Après vingt-quatre mois, l’organisation affirmait que, concernant le diabète de type 2, une inflexion du mode de vie « pouvait prévenir ou retarder l’apparition de la maladie », confirmant ainsi les préceptes du Big Two. Soit.

L’ennui, c’est qu’une seconde lecture dévoilait autre chose. Certes, l’expérience des CDC était parvenue à faire perdre du poids à ses volontaires. Mais dans des proportions bien minimes au vu des moyens mis en œuvre. Car au bout de deux années d’efforts, d’un investissement de 174 millions de dollars, en bénéficiant de conditions optimales que ne connaîtra jamais le commun des mortels, de milliers de repas calibrés, de soutiens adaptés, les 3 200 candidats avaient juste perdu en moyenne… 7 % de leur masse corporelle !

Oui, vous avez bien lu : malgré cet environnement ultra-favorable, un homme de 75 kg avait seulement maigri d’un peu plus de 5 kg en vingt-quatre mois !

Dès lors, tous les éléments étaient réunis pour que l’évidence s’impose à moi. À force de focaliser notre attention sur les apports caloriques et le recul de l’activité physique, nous nous étions ni plus ni moins aveuglés. L’Amérique était toujours au bord de l’implosion et le reste de la planète lui emboîtait le pas. Il devenait urgent de se pencher sur ce qui me semblait désormais le cœur du problème : le contenu même de nos assiettes. »

La suite, je devrais plutôt écrire le début de la passionnante enquête de William REYMOND ……. demain .

 

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Extrait de Toxic, le livre de William Reymond :

« Pollan et la transformation culturelle de la table américaine, Grundy et le syndrome métabolique, Dhurandhar et le virus Ad-36, Diamond et la théorie de l’évolution, Keith et les facteurs putatifs, Philipson et la modernisation de la société… Tous ces chercheurs ont un point commun. Un vecteur partagé qui, quelles que soient leurs motivations, rend, à mes yeux, leurs travaux essentiels. Tous, malgré leurs différences, refusent en effet de se satisfaire de la théorie actuelle qui résume la pandémie d’obésité à une équation à seulement deux facteurs : la surconsommation et le manque d’activité.

Si, en apparence, le « Big Two » paraît la réponse la plus évidente au drame, la vérité est incontestablement plus complexe. En conclusion de ses recherches, Scott Keith l’écrivait clairement : « Nous sommes face à une hégémonie. L’accent est en permanence placé sur le « Big Two » et nous avons accepté cette théorie comme un fait établi. En négligeant d’explorer sérieusement d’autres facteurs. Si tout part d’un choix bien intentionné, en réalité, cela a faussé les réponses permettant de réduire le taux d’obésité ».

Ces propos résonnent encore en moi. L’idée que la crise d’obésité ne soit pas uniquement la combinaison d’un excès de nourriture et d’un manque d’activité sportive correspond à vrai dire parfaitement à mon propre cheminement. Car plus j’ai avancé dans l’exploration des coulisses de la pandémie, moins je me suis satisfait de cette argumentation sommaire.

En outre, depuis le début de cette enquête, une autre impression me revenait en mémoire. Celle qui, lorsque j’avais pour la première fois foulé le sol de ce pays, me faisait dire que les États-Unis étaient vraiment le rassemblement des extrêmes. Un pays où, d’un côté, on voyait des citoyens en état d’obésité avancée et, de l’autre, des obsédés de l’apparence physique. Et il ne s’agissait en rien, dans mon esprit, de faire allusion à la relation particulière unissant l’Américain à son chirurgien plastique, mais bel et bien d’évoquer tous les acharnés du sport.

Qu’il pleuve ou qu’il vente, que le thermomètre dépasse les 40 °Celsius ou qu’il gèle à pierre fendre, il existe une constante dans la société américaine : il y a toujours quelqu’un en train de courir dehors. Ou quelqu’un qui, lorsqu’il n’effectue pas son jogging, fréquente une salle de sport.

Lesquelles sont nombreuses et souvent ouvertes vingt-quatre heures sur vingt-quatre et sept jours sur sept. Ces dix dernières années, les taux d’inscription et de fréquentation ont connu une hausse constante. On a même vu apparaître des salles ultraspécialisées, certaines proposant un parcours complet d’une demi-heure montre en main pour cadres pressés, d’autres n’accueillant que des femmes redoutant d’être importunées, ou des obèses ne supportant pas le regard des autres. De la danse du ventre aux cours de strip-tease, du yoga chrétien au mini-trampoline, la carte des activités proposées ne cesse en outre de s’allonger.

Il est vrai qu’au total, le marché de la forme – et du régime – représente un chiffre d’affaires d’au moins 40 milliards de dollars ! Soit bien plus que l’estimation avancée pour les futurs médicaments du syndrome métabolique.

Bien entendu, comme tout le monde, j’ai d’abord eu une vision simple, voire simpliste, de la crise d’obésité. Une approche où il était uniquement question de volonté personnelle. Celle qui vous pousse à échanger votre pause déjeuner contre deux heures de basket-ball. Celle qui vous tient éloigné de certains restaurants et vous permet, une ébauche de sourire aux lèvres, de dire « non » au dessert. Une conception qui estimait que les gros avaient l’abandon facile, l’opiniâtreté trop élastique. Qui les voyait uniquement choisir de s’empiffrer de litres de glace Ben & Jerry’s en regardant la télé, considérer le Big Mac comme un repas équilibré parce qu’il contient la moitié d’une feuille de salade, et résumer le sport au visionnage, une bière à la main, du match de foot dominical. Bref, je les prenais tous pour des gens cédant toujours à leurs envies de nourriture, et plutôt deux fois qu’une !

Mon analyse grotesque avait toutefois un reste de conscience sociale. Je savais qu’il ne fallait pas être grand clerc pour deviner que l’obésité frappait plus chez les pauvres. Philipson et Posner, nos deux économistes de l’université de Chicago, n’ont-ils pas écrit qu’un des principaux changements de notre société est qu’il faut désormais payer pour être en forme alors qu’avant, des champs à la mine, l’homme touchait un salaire pour se maintenir en forme ?

Les auteurs admettent volontiers que cette formule est réductrice, mais, avec le recul, je ne peux que constater sa justesse. Au-delà de la mensualité versée pour rejoindre un club de sport; ceux qui souhaitent entretenir leur condition physique doivent surtout trouver le temps de s’y rendre avec assiduité. Dans une époque où il n’est pas toujours facile de joindre les deux bouts, une grande partie de la journée est logiquement consacrée à une activité rémunérée. Et pas aux loisirs, ni à la surveillance minutieuse de ce qu’on avale.

D’où la surconsommation, aux États-Unis, d’une nourriture mauvaise, trop grasse et trop sucrée. Les nutritionnistes ont beau conseiller à longueur d’émissions, de livres, de journaux, le recours à des produits frais et à des aliments de qualité, rien n’y fait. Pourquoi ? Parce que lorsque vous vivez du RMI, comme en France, ou que vous jonglez avec deux emplois, comme souvent aux États-Unis, votre pouvoir d’achat ne vous donne pas accès à ces produits-là.

Pis, vous ne sauriez même pas où les acheter. Dans certains quartiers pauvres de Dallas comme dans ceux de toutes les grandes métropoles américaines, les supermarchés brillent par leur absence. Alors qu’on trouve à profusion des McDonald’s, des TacoBell, des Burger King et des Pizza Hut, lesquels proposent des menus à bas prix tous plus copieux les uns que les autres. L’achat d’aliments à préparer soi-même est alors limité à l’épicerie du coin, quand ce n’est pas à la boutique attenante à la station d’essence. On n’y trouve quasiment jamais de produits frais, mais les gammes complètes des boissons de The Coca-Cola Company ou des produits apéritifs et de grignotage Frito-Lay, filiale de PepsiCo, figurent toujours en bonne place.

Même si je commençais à deviner tout cela, à le percevoir, même si je savais l’obésité se nourrissant d’inégalités, je persistais à croire que manger sain et peser léger relevait uniquement de sa propre volonté. Or, justement, de la volonté, j’en avais à revendre. Le temps, je pouvais le trouver ; et mon porte-monnaie m’offrait l’accès à une meilleure nourriture. Bientôt, mes kilos en trop accumulés depuis l’adolescence relèveraient donc de l’histoire ancienne.

Du moins, je le croyais…

Car, en réalité, c’est en entrant dans la peau d’un « gros » que j’ai commencé à avoir de sérieux doutes quant à la justesse de l’équation « mangez moins et bougez plus ». En effet, comme d’autres, je me suis inscrit dans une salle de fitness, j’ai surveillé mes repas.

Certes, des résultats ont commencé à poindre. Dont tous ces bénéfices qui ne se voient pas. Ce taux de cholestérol qui, chez certains, repart à la baisse ; ces escaliers montés sans avoir le souffle coupé ; ces quelques tailles de pantalons perdues. Autant de conquêtes, de victoires sur soi. OK, bravo. Mais de là à s’afficher sur une plage l’été, il y avait un pas qu’aucun membre de mon club de sport n’osait envisager.

En vérité, le duo sport + meilleure alimentation générait plus de frustration que de réelle amélioration physique. Dans cette équation, quelque chose ne fonctionnait donc pas. Et surtout, une statistique étonnante me perturbait. En 2003, 45,9 % des adultes américains remplissaient ou excédaient le temps d’activité sportive recommandé par les divers organismes de santé. Et plus de la moitié était en régime permanent. Dès lors, le taux d’obésité aurait dû diminuer !

Pas de doute : à mieux y réfléchir, je n’étais plus le seul à multiplier les efforts pour un résultat plutôt mitigé. Mais il restait maintenant à comprendre pourquoi. »

La suite …. demain. On va entrer dans le vif du sujet et dans les développements intéressants de l’enquête de William REYMOND….

 

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Le président péruvien Ollanta Humala a promulgué une loi controversée visant à limiter la consommation de « malbouffe » par les enfants et encourageant une alimentation saine.

La loi, qui prévoit notamment l’interdiction de faire de la publicité pour certains aliments ou sodas dans les établissements scolaires afin de réduire l’obésité des enfants a été critiquée par l’industrie agroalimentaire, en même temps qu’il recevait le soutien d’organisations internationales du secteur de la santé et d’organismes de consommateurs.

« Nous lançons un appel au secteur industriel pour qu’il ne prenne pas cela comme une volonté de le priver d’un marché », a déclaré le président Humala. « Nous ne pouvons imaginer que nos enfants représentent un marché visant à générer des ventes ou maximiser des bénéfices », a-t-il ajouté.

Le doyen du Collège de Médecine du Pérou, Juan Villena, s’est déclaré très favorable à la nouvelle réglementation, estimant que « l’alimentation des enfants stimulée par la publicité est un domaine qu’il est nécessaire de réguler pour éviter les maladies, tout comme la publicité pour la cigarette ».

La loi vise également à promouvoir l’activité physique et l’installation de cantines et de points de vente de produits naturels dans les établissements scolaires.

 

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Extrait de Toxic, le livre de Willam Reymond :

« Une fois de plus, Bill Clinton avait trouvé la formule qui fait mouche. C’était au début d’un discours en 1998. « Lorsque ma fille a commencé l’école, on lui a souvent demandé quel était le métier de son père. Sa réponse ? Que je travaillais chez McDonald’s. »

Six ans plus tard, l’ancien président des États-Unis était admis aux urgences et subissait un quadruple pontage coronarien. Le coupable ? Une alimentation trop grasse et sucrée. Depuis, devenu adepte d’une nourriture saine et d’une activité physique régulière, Clinton s’est associé avec Mike Huckabee pour tenter d’éviter l’obésité à leurs petits compatriotes.

Oubliée donc, aujourd’hui, son ancienne réponse à des écoliers lui demandant de montrer l’exemple en évitant les fast-foods. Président en exercice, il avait en effet répondu qu’il ne considérait pas McDonald’s comme un temple de la malbouffe. Et qu’au contraire, ses visites dans les fast-foods lui permettaient de mieux comprendre le pays. Des étapes si fréquentes qu’en 1992, le magazine spécialisé Advertising Age affirmait que la « loyauté affichée par le nouveau président a offert à McDonald’s des millions de dollars de publicité gratuite ».

Rappeler cette anecdote n’a pas pour objectif de faire le procès de Bill Clinton – qui, pour la petite histoire, se faisait apporter clandestinement dans le Bureau Ovale des pizzas de chez Domino’s par une stagiaire nommée Monica Lewinsky -, mais d’illustrer un changement sociétal profond.

Si la pandémie d’obésité est multifactorielle, deux raisons principales semblent expliquer son origine comme son essor. La première, nous venons de l’observer, est la surconsommation de nourriture. Qu’il s’agisse de la multiplication des snacks, des repas pris à l’extérieur ou de l’augmentation de la taille des portions, l’ensemble de ces facteurs constituent la moitié de ce « Big Two », le gros deux, comme le surnomment les chercheurs américains.

La seconde part englobe une série d’évolutions vécues et souvent déclenchées par notre société, un vaste ensemble dans lequel les propos de Bill Clinton ont leur place. En se transformant malgré lui en porte-parole d’un des représentants les plus emblématiques de la malbouffe, le président américain normalise la consommation de celle-ci. En refusant d’en évoquer les dangers, et ce malgré les questions d’un groupe d’élèves, il perpétue l’idée – fausse – que ce qu’on avale dans un fast-food est aussi sain qu’ailleurs. Or, la seconde moitié du « Big Two » ne tourne pas exclusivement autour de la portée des paroles et des actes de l’ex-président des États-Unis. Réunie sous la généreuse appellation de « sédentarité », elle regroupe de nombreux éléments auxquels il faut s’intéresser.

La Maison-Blanche n’a pas toujours défendu le droit des Américains aux hamburgers et au Coca-Cola. Bien avant Bill Clinton, John F. Kennedy avait alerté ses compatriotes sur les risques qu’encourait un pays en train de s’endormir. C’était en mars 1961 et JFK, face aux défis du monde et plus particulièrement de la guerre froide, avait insisté sur la nécessité de créer des générations d’adolescents en pleine forme. « Nous ne voulons pas que nos enfants deviennent une nation de spectateurs, proférait-il. À la place, nous souhaitons que chacun d’eux mène une existence vigoureuse. »

Avec 25 millions d’enfants obèses ou en passe de le devenir, la crainte de JFK est hélas une réalité. Et on le constate plus encore si l’on considère le travail de James Hill, directeur du Centre de recherches sur la nutrition de l’université du Colorado. Celui-ci estime en effet que les chiffres avancés actuellement sont bien en dessous de la réalité. « Le gouvernement américain se refuse à utiliser le terme « obèse » pour certains enfants : leur condition n’est pas définitive, argue-t-il, mais en réalité, c’est triste à dire, très peu s’en sortiront. Alors, notre administration préfère employer le terme plus correct « d’enfants à risques ». Mais quand on ajoute les enfants en surcharge pondérale à cette dernière et nouvelle catégorie, on arrive à 60 % de la jeunesse américaine. Avec un tiers d’enfants qui, quoique prétendent nos gouvernants, sont déjà obèses ! »

Pour lui, le concept kennedyien d’une nation de spectateurs est malheureusement dépassé. Le chercheur estime qu’il en va désormais du futur du pays. Pour lui comme pour d’autres, les coupables sont connus depuis longtemps. Ils peuplent les dossiers spéciaux de l’ensemble des supports médiatiques. Dans le désordre, il pointe alors la télévision, l’Internet, les consoles de jeux, la modernisation, les femmes au travail, la voiture, l’insécurité…

Commençons donc par la grande fautive, celle qui est montrée du doigt en permanence sans vraiment que cela change quoi que ce soit. Aux États-Unis, la télévision est allumée en moyenne près de huit heures par jour. Et, sans surprise, ce sont les enfants qui y passent le plus de temps. Sans limite d’âge. Les moins de six ans restent collés à l’écran plus de deux heures. Le ministère de la Santé a beau calculer qu’un enfant et un adolescent en pleine croissance ont besoin d’au moins soixante minutes d’activité physique quotidienne, la télévision – à laquelle est de plus en plus souvent raccordée une console de jeux – absorbe tout ce temps. Résultat : 15 % des plus de douze ans confessent ne pratiquer aucun sport.

Ce temps gaspillé devant le petit écran a forcément des conséquences physiques. L’université de Harvard a établi que les risques d’être touché par le diabète de type 2 sont multipliés en proportion des heures dévouées à un écran, qu’il soit d’ordinateur ou de télévision. D’après ce rapport publié en 1999, la probabilité est même doublée lorsqu’on consacre plus de vingt et une heures par semaine à ces appareils. La même étude démontre en outre que le risque d’obésité chez l’enfant est accru de 31 % s’il possède un téléviseur dans sa chambre.

La télévision aux États-Unis n’a rien de comparable à ce que l’on voit en Europe. Et la regarder confine à entamer une aventure qui donne tout son sens aux propos tenus voilà quelque temps par Patrick Le Lay.

En 2004, le président-directeur général de TF1 avait suscité la polémique en expliquant sa conception de la télévision dans le livre Les Dirigeants face au changement en ces termes : « Il y a beaucoup de façons de parler de la télévision. Mais dans une perspective « business », soyons réalistes : à la base, le métier de TF1, c’est d’aider Coca-Cola, par exemple, à vendre son produit. […] Or, pour qu’un message publicitaire soit perçu, il faut que le cerveau du téléspectateur soit disponible. Nos émissions ont pour vocation de le rendre disponible : c’est-à-dire de le divertir, de le détendre pour le préparer entre deux messages. Ce que nous vendons à Coca-Cola, c’est du temps de cerveau humain disponible ».

Pour tout dire, j’avais trouvé la tempête soulevée par ces phrases disproportionnée. Les dirigeants, qu’ils soient politiques ou d’entreprises, sont des habitués de la langue de bois. Et là, pour une fois, avec une honnêteté peut-être trop abrupte, l’un d’entre eux osait briser le tabou. Entendons-nous bien, il ne s’agit pas chez moi d’émettre un jugement de valeur sur le fondement des paroles du grand patron de TF1. Non, je trouve simplement sa déclaration proche de la vérité. En tout cas, de ma vérité américaine. Passer ici quelques heures devant le petit écran donne tout son sens au « métier » de TF1 tel que Patrick Le Lay l’évoque. Car la publicité est omniprésente et les programmes de toute évidence formatés autour d’elle.

Les trois plus gros acheteurs d’espaces publicitaires télévisuels sont les constructeurs automobiles, les marques de bière et la restauration.

L’Américain moyen arrivé à soixante-cinq ans en 2006 a déjà ingurgité plus de 2 millions de spots.

Mais on estime que les enfants,eux, en voient près de 400 000 par an ! Un chiffre phénoménal, porteur d’un véritable enjeu. Et qui soulève une interrogation inévitable. Plus que le fait de regarder la télévision, la publicité serait-elle responsable d’une part non négligeable de la pandémie d’obésité ?

En Australie, la publicité pour la nourriture représente un tiers de la totalité des spots. Et, dans cette catégorie, 81 % mettent en avant les produits des chaînes de fast-food. Or 25 à 30 % des enfants sont obèses ou en surpoids. »

la suite …… demain.

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Une recherche montre que l’obésité conduit à une diminution accélérée de l’activité physique au fil du temps, et confirme que l’inactivité entraîne un gain de poids et le gain de poids conduit à une baisse d’activité. Une spirale qui se poursuit ensuite en continu tout au cours de la vie.

Pour faire sa démonstration, Larry Tucker, professeur de sciences à la Brigham Young University a équipé 254 participantes, dont 124 atteintes d’obésité, d’un accéléromètre pour mesurer leur volume de mouvements et l’intensité réelle de leur activité. Les participantes devaient s’équiper pendant 7 jours consécutifs au début de l’étude, puis à nouveau pendant une semaine, 20 mois plus tard, à la fin de l’étude.

Première constatation: De la même manière que les gens, en général, vont « mentir » sur leur poids, son analyse montre qu’alors que 35% environ de la population déclare pratiquer une activité physique régulière, que seulement environ 5 à 7% de ses participants sont en fait régulièrement actifs.

Seconde constatation, l’activité physique des participants obèses diminue au fil du temps : En moyenne, l’activité physique chez ces participants obèses a diminué de 8% en 20 mois, soit une diminution de l’activité physique vigoureuse de 28 minutes par semaine. En revanche, les femmes non obèses ne montrent pratiquement aucun changement dans la quantité d’activité physique pratiquée par semaine (- 6 mn).

Conclusion, les femmes obèses ont tendance à réduire leur activité physique au fil du temps et à un rythme plus rapide que les femmes non obèses. L’obésité apparaît donc ici comme un facteur de risque majeur de diminution de l’activité. La plupart des participants obèses comparent cette évolution à un cycle qui pour moitié va de l’obésité à une diminution de l’activité physique au fil du temps, qui suggèrent les auteurs se poursuit tout au long de la vie.

Source: Obesity 20 March 2013 DOI: 10.1002/oby.20415 Obesity increases risk of declining physical activity over time in women: A prospective cohort study .

Dr BUENOS : cette étude souligne l’importance de pratiquer l’activité physique en groupe et sous l’incitation d’un coach, surtout pour les personnes obèses.

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Le gouvernement brésilien a lancé mardi une campagne de prévention contre l’obésité, un problème qui lui coûte 250 millions de dollars par an en traitement de maladies dues au surpoids, a annoncé le ministre de la Santé, Alexandre Padilha.

La campagne sera menée dans les dispensaires et centres de santé du pays et proposera une alimentation équilibrée et des activités physiques notamment.

« Nous devons prendre soin de la qualité de vie, offrir de nouvelles voies comme une alimentation saine et des exercices physiques », a souligné le ministre de la Santé.

Le gouvernement a également facilité les démarches pour les opérations de réduction de l’estomac dans les cas les plus graves.

Pour promouvoir un style de vie sain, le gouvernement brésilien a signé un accord avec l’industrie alimentaire pour restreindre les niveaux de sel et de sucre dans ses produits.

Le Brésil risque de devenir un pays d’obèses à cause d’une surconsommation de graisses et d’un mode de vie sédentaire, avait déjà averti fin 2010  l’ancien ministre de la Santé Jose Gomes Temporao.

« Nous sommes assis sur une bombe à retardement qui peut exploser dans les 20 prochaines années », avait-il souligné.

Une étude de 2011 a révélé que la part de Brésiliens en surcharge pondérale a grimpé de 42,7% en 2006 à 48,5% en 2011. La part d’obèses est passée de 11,4% à 15,8% au cours de la même période.

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Les Françaises sont peu sportives par rapport à leurs voisines européennes. Deux millions d’entre elles s’exposent ainsi à des risques accrus, notamment de maladies cardio-vasculaires.

Les Françaises n’aiment ni le sport ni faire le ménage! Selon une enquête menée dans cinq pays européens (France, Royaume-Uni, Allemagne, Danemark et Suède), nos concitoyennes sont en effet celles qui consacrent le moins de temps à une activité physique. Par activité physique, l’OMS (Organisation mondiale de la santé) entend les activités sportives traditionnelles, mais aussi les tâches ménagères.

Ce sondage effectué par l’organisme YouGov à l’initiative de la Fédération mondiale du cœur, montre ainsi que 42 % des Françaises interrogées n’ont pas atteint la durée d’activité physique recommandée par l’OMS, soit un peu plus de deux heures et demie par semaine «d’activité physique modérée: jardinage, danse ou marche rapide» ou «une heure et quart d’activité physique intense: sport, course à pied ou gymnastique rythmique».

En revanche, cela ne concerne que 34 % de femmes au Royaume-Uni, 33 % en Suède, 19 % au Danemark et 19 % en Allemagne. Au cours d’une semaine donnée, la moitié des Françaises admettent n’avoir participé à aucune compétition sportive et, plus généralement, 22 % d’entre elles avouent être «physiquement inactives»: autrement dit, elles ne font pas de sport du tout.

Une étude menée par le bureau européen de l’OMS en 2006 («Activité physique et santé en Europe»), faisait ressortir que l’activité physique pouvait se heurter à plusieurs obstacles (manque de temps, ne pas se sentir sportif, problème de sécurité, idée que l’on est déjà suffisamment actif…). «Le sentiment de manquer de temps est la raison le plus souvent invoquée», précise le document.

Philippe Sarrazin, directeur du laboratoire sport et environnement social à l’université de Grenoble, soulignait également l’an dernier dans nos colonnes que pour faire du sport dans la durée «il faut avoir un moteur fort, qui peut-être le plaisir, le développement de compétences, les bénéfices pour la santé ou le bien-être physique… Pratiquer pour faire plaisir à quelqu’un, cela ne marche pas», ajoutait-il.

Les autorités sanitaires rappellent régulièrement l’importance du sport dans la santé. «Il peut contribuer à réduire le risque d’apparition de maladies cardiaques, première cause de mortalité féminine, avec un tiers de décès féminins dans le monde», souligne Johanna Raiston, la présidente de la Fédération mondiale du cœur. En France, l’étude YouGov montre donc que plus de deux millions de femmes se trouvent juste en dessous du seuil d’une durée saine d’activité physique, contre 1,75 million en Allemagne, et à peine 120.000 au Danemark. «Les Françaises pourraient réduire leur risque de maladie cardio-vasculaire en se fixant pour objectif de faire juste une heure supplémentaire de sport par semaine ou de pratiquer des activités physiques quotidiennes», précise encore l’étude.

Le bureau européen de l’OMS, en tout cas, en appelle aux autorités des différents pays pour aider à inverser la tendance à l’inactivité et créer des conditions plus favorables. «Il ne s’agit pas seulement d’une question de santé publique, précise-t-il, mais il en va aussi du bien-être des populations, de la protection de l’environnement et de l’investissement dans les générations futures». Selon les experts, «il n’est pas besoin d’attendre des travaux de recherche plus approfondis. L’activité physique est une habitude à prendre et à conserver pour être en bonne santé».

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