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Dr Patrick BUENOS

Extrait du livre de Denis DOUCET, « le principe du petit pingouin » :

« Ce qui nous conduit tout naturellement à l’importance de vous sentir un, unifié, entier dans votre existence. Cela suggère de la cohérence interne, garante d’une solidité que Big Mouth aura grand-peine à déstabiliser.

C’est aussi un bon signe que votre état général reflète un bon équilibrage de la somme de vos besoins. Comme une équation mathématique où chaque variable a enfin trouvé sa juste place, en harmonie avec le reste.

Essence de l’être, unité et cohérence se supportent l’un l’autre dans une édification de Soi solidaire et inébranlable.

La suite …………….demain.

 

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Extrait du livre de Denis DOUCET, « le principe du petit pingouin » :

 » Au risque de me répéter, apprendre à distinguer l’essentiel d’une décision à prendre, de ce qui vous tient vraiment à cœur, de ce qui n’a pas de prix à vos yeux, devient vital si vous voulez éviter de vous faire détourner de votre voie par tout un chacun qui tente de vous amener sur des routes secondaires souvent insignifiantes ou pas du tout en lien avec vos véritables besoins.

C’est aussi un exercice profitable que de rester sur l’essentiel dans une conversation ou une analyse, afin que l’idée maîtresse qui vous anime ne se dissolve pas dans les mille et un commentaires des autres.

Vous en tenir à l’essentiel, c’est ne pas échapper ce qui compte, c’est vous rappeler ce qui valait la peine, c’est demeurer connecté à vous.

C’est d’ailleurs avec cette précaution en tête que j’ai délibérément opté pour écrire ce livre avec le moins de pages possible, afin de m’en tenir à l’essentiel. En effet, je rencontre trop de clients qui ont lu de savants bouquins de plusieurs centaines de pages dont ils n’ont malheureusement rien retenu de tangible dans leur existence et qui n’ont pas été capables d’extraire l’essentiel du message que ceux-ci renfermaient.

La suite ……………demain.

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Extrait du livre de Denis DOUCET, « le principe du petit pingouin » :

« Une autre manière de dire tout cela et à laquelle j’aime bien recourir consiste à faire la distinction entre ces quatre verbes non pas sous l’angle de la grammaire, mais sous celui de leur rôle respectif dans nos vies.

De nos jours, «avoir» évoque l’idée de propriété dans l’esprit de tout le monde. Avoir devient acquérir, acheter, posséder.

« Faire » s’est transformé en titre d’emploi. Que faites-vous dans la vie? La réponse devrait probablement coïncider avec votre identité : plombier, médecin, agent d’assurances, ménagère, etc.

«Paraître» parle de la gestion de votre image, un sujet que j’ai déjà abordé. C’est la partie qui fait référence à ce à quoi vous souhaitez ressembler, ce à quoi vous désirez être associé dans l’esprit des autres : calme, bon vivant, professionnel affairé, marginal, libéré, discret, leader, riche, belle, intellectuel, artiste, etc.

« Être », vous l’aurez deviné, est la dimension le plus en péril – presque en voie d’extinction, oserais-je écrire -, celle que vous négligez le plus souvent. Cela se rapporte à la manière dont vous éprouvez les choses, dont vous vous sentez.

Un exercice intéressant consiste à noter sur papier tout ce que vous aimeriez avoir, ce que vous aimeriez pouvoir faire et comment vous aimeriez paraître aux yeux des autres dans un monde idéal. Une fois cette liste établie, tentez de traduire chaque élément vers sa forme « être », en vous posant la question : « Qu’est-ce que ça changerait dans mes sentiments, dans la manière dont je me sentirais si je pouvais avoir ou faire ou paraître tel ou tel élément de ma liste ? » L’exercice en vaut la peine, car vous allez probablement découvrir des indices possibles de ce qui manque dans votre vie actuellement, non pas en réalisant à la lettre tout ce que vous avez écrit sur la liste, mais en créant des solutions de rechange simplifiées pour atteindre les mêmes buts sur le plan de l’être.

Par exemple, souhaiter posséder une maison plus grande pourrait traduire que vous aimeriez qu’on vous remarque, signe distinctif d’un certain statut social. Toutefois, est-ce ce dont vous avez vraiment besoin? Posez-vous la question honnêtement. Peut-être que d’afficher davantage votre originalité à travers vos idées, votre créativité, votre inventivité, l’expression de vos sentiments, ou en improvisant d’autres méthodes serait, en bout de ligne, plus proche de votre véritable besoin profond ici.

C’est dans le verbe être que vous allez le plus souvent découvrir vos besoins les plus importants, que vous êtes le plus proche de votre essence, de votre Soi. À chaque envie, à chaque désir, demandez-vous : « Qu’est-ce que ça va me permettre d’être ?» et attendez que le corps vous réponde ! L’exercice en vaut la peine. Bien des futilités vont s’évaporer, et le cœur de la personne que vous êtes va de plus en plus émerger, loin de l’emprise de Big Mouth.

La suite ………..Demain.

Dr BUENOS : Ce test fera bientôt partie de la prise en charge au sein du réseau ROSA. On voit bien par contre, que l’interprétation des résultats sera difficile ………..

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Extrait du livre de Denis DOUCET, « le principe du petit pingouin » :

 » Votre persona, un terme de Cari Gustav Jung, ne doit pas réglementer toute votre vie. Votre moi, ou ego, encore moins. Apprenez à remplacer l’individualisme par l’indivi- dualité-connexion. Cela signifie pour moi assumer et faire valoir qui vous êtes véritablement tout en demeurant profondément lié au caractère humain de votre vis-à-vis.

« L’équilibre est à mi-chemin entre les deux extrêmes », nous dit Bernard Werber. Simple mais juste. D’autres, amateurs de philosophie orientale, diront la Voie du milieu, entre tranquillité de l’être et action agissante. Ce qui implique prendre soin de vous-même sur le plan de l’être tout en agissant sur votre destinée.

Il existe une instance que nous, les psychologues humanistes, appelons le Soi. Cela désigne l’ensemble de votre personne : intellect, émotions, corps, spiritualité, interactivité sociale, inconscient, etc. Cela varie selon les auteurs, mais l’idée demeure la même. Vous devez respecter la totalité de votre être, soit tous les aspects de ce que vous êtes, pour garder l’équilibre.

Cultivez non seulement l’estime de soi, mais surtout l’estime du Soi. Pensez globalement plutôt que de façon parcellaire. Cela vous donnera une vue d’ensemble plus large qui aiguisera votre sens des décisions justes et bien dosées. Par exemple, avant d’accepter une promotion, examinez-en tous les revers afin de ne pas être hypnotisé seulement par le gain salarial. Y aura-t-il des impacts d’horaires, de responsabilités, ou autres qui pourraient influencer votre qualité de vie générale ? C’est un pensez-y bien, afin que vous ne vous emballiez pas sans avoir soupesé les vrais enjeux impliqués et bien évalué les conséquences. Faites-le seul, loin de toute influence.

Ne vous laissez pas non plus séduire que par l’apparence physique d’un partenaire amoureux potentiel. Prenez en considération son caractère, ses valeurs, son mode de vie, etc. Demandez-vous si cela vous conviendra de partager votre vie avec lui pendant les dix prochaines années. Ça, c’est une bonne question !

N’oubliez pas ce qu’Eleonor Roosevelt a dit : « Personne ne peut vous obliger à vous sentir inférieur sans votre consentement. » Cette phrase vous rappelle que si vous vous infériorisez dans votre rapport aux autres, vous en serez complice. Alors, ne laissez personne vous mettre en doute et prétendre qu’il sait mieux que vous ce que vous voulez ou qui vous êtes.

La suite ……………demain.

 

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Extrait du livre de Denis DOUCET, « le principe du petit pingouin » :

« D’abord, ne cédez pas à ce que la société, ou quelqu’un de votre entourage, voudrait que vous deveniez.

Ensuite, ne pensez plus en termes de «Je ne dois pas savoir bien m’adapter», mais plutôt en termes de «Je dois désormais choisir ce qui vaut la peine de m’adapter ». Reformulez vos «Je ne suis pas capable » en «Je ne le veux plus », juste pour voir comme on dit. Plus d’une fois, vous allez vous rendre compte que « ne plus pouvoir y arriver » cache un «ne plus vouloir le faire» quand la situation est contraire à vos besoins.

Lâchez prise et laissez tomber ce qui ne vous mène nulle part en ne servant que les caprices des autres. Vous récupérerez du même coup une source d’énergie insoupçonnée bienfaitrice.

De plus, veillez à ne pas vous victimiser. Mauvais choix ! Vous allez tomber dans le plaintif larmoyant et ne rien faire pour que cela aille mieux. Comme ces employés qui se plaignent de leur employeur durant la pause, mais qui se taisent dans les réunions. Comme ces commères qui se plaignent de tout et de rien en prenant leur café, mais qui n’agissent pas dans leur vie. Comme ces gens qui veulent payer moins d’impôts et obtenir plus de services gouvernementaux, mais qui votent toujours pour les mêmes partis politiques. Alors que, selon une conférence d’un journaliste français du journal Le Monde, les 516 personnes les plus riches de la planète possèdent à elles seules plus que les 420 millions des humains les plus pauvres ! Allez me faire croire après cela que les gouvernements n’ont pas d’argent ! Je dirais plutôt qu’ils ne veulent pas aller le chercher là où il est. Encore une belle entourloupette à la Big Mouth.

Reconnaître les dangers de Big Mouth ne doit pas conduire à se déresponsabiliser et à gueuler contre les autres ; c’est tout le contraire. Cela invite à se prendre en main, à redresser l’échine et à penser en termes de meilleurs environnements possibles.

La suite (de ces réflexions d’actualité et pleines de bon sens) ……………demain.

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Extrait du livre de Denis DOUCET, « le principe du petit pingouin » :

Si vous avez bien suivi mon raisonnement depuis le début, la définition du principe du petit pingouin n’a pas besoin d’être bien compliquée :

Tout organisme vivant soumis à des caractéristiques environnementales inverses à sa nature va progressivement dépérir, ses besoins ne trouvant plus une réponse suffisante pour assurer son plein développement.

Comme l’être humain dispose de capacités d’adaptation plus grandes, cela requiert en plus de la manipulation indétectable de la part de son environnement pour achever d’accomplir ce dépérissement.

En définitive, cela aboutira au fameux syndrome de la suradaptation que l’on pourrait simplement définir en corollaire comme un conglomérat de :

Symptômes apparaissant graduellement à la suite d’efforts adaptatifs soutenus et multiples, à un ou à des environnements adverses, lesquels efforts vont bien au-delà de ce pour quoi la nature d’un organisme vivant donné a été conçue.

On doit donc retenir l’idée :

• de symptômes ou de malaises progressifs ;

• d’efforts excessifs présents ;

• d’environnement adverse ;

• de dépassement de la nature de l’organisme impliqué.

Cela se distingue du fameux trouble d’adaptation qui, lui, prend le sens plus restreint et maintenant plus précis d’un manque d’habiletés ou de compétences adaptatives. Quelqu’un qui souffre d’un trouble d’adaptation, selon moi, a besoin de coaching pour rehausser sa brochette de stratégies adaptatives. Il y arrive mal parce qu’il s’y prend mal, peu importe la raison. L’aider à devenir « adaptativement » plus efficace est tout indiqué.

Au contraire, aider quelqu’un qui souffre du syndrome de la suradaptation à s’adapter davantage, c’est le diriger tout droit vers l’abattoir. Au mieux, on va lui octroyer un sursis, mais de courte durée seulement.

Voyez-vous toute l’importance de distinguer les deux ? C’est primordial si on ne veut pas aggraver le cas de ce pauvre homme ou de cette femme déjà assez mal en point. Cette personne dite suradaptée a plutôt besoin qu’on l’invite à remettre en question ses environnements afin de déterminer ce à quoi elle compte toujours s’adapter ou pas : éliminer de sa vie les nuisances et ajouter ce qui lui manque pour se porter mieux.

En effet, il serait stupide et inhumain d’essayer de convaincre quelqu’un qu’il devra faire plus d’efforts encore pour s’adapter au clou qui lui transperce le pied. Arracher le clou me semblerait plus indiqué ! Anesthésier la douleur, comme le font bon nombre de médicaments, peut l’aider à refaire ses forces si la situation le commande, à la condition qu’ils ne servent pas à masquer l’enjeu. Ce qui risque de rater la vraie cible… et de jouer le jeu de Big Mouth.

Ce nouveau «diagnostic différentiel», pour employer un mot savant en psychiatrie, n’existe pas. Toutefois, il faudra bien qu’un jour quelqu’un ait le courage de le diffuser et de le faire accepter par la communauté des soignants.

En effet, tant qu’on abordera les suradaptés comme ceux qui ne savent pas s’y prendre ou qui sont des sous-adaptés, on risque injustement de les disqualifier encore plus qu’ils ne le sont déjà.

Quelqu’un a dit que c’est déjà être malade que de se croire malade. Alors, de grâce, si vous souffrez du syndrome de la suradaptation, ne vous considérez plus comme malade, mais considérez plutôt certaines portions de votre environnement comme malades ; vous serez ainsi plus près de la vérité. En plus, vous allez replacer les choses dans leur juste perspective, pour savoir par où commencer le grand ménage de votre entourage.

Qui, croyez-vous, sont les individus les plus à risque de burnout? Eh bien, ce sont ceux qui se démènent le plus pour s’adapter à tout ! S’adapter aux changements rapides, aux nouveaux collègues, aux surcharges, à l’imprévisible, aux nouvelles technologies, à la malbouffe, aux nouvelles valeurs, aux nouvelles modes, aux nouveaux discours, aux nouveaux mandats, et ainsi de suite.

Un indice, selon moi, que l’on fait fausse route en plaçant tout le monde dans le fourre-tout du trouble d’adaptation, c’est que les dizaines de formations et de programmes sur la gestion du stress qui pullulent ces dernières années – qui proposent tous des trucs pour vous aider à vous adapter encore plus, comme une meilleure gestion du temps pour arriver à abattre encore plus de boulot – n’ont pas donné de résultats significatifs sur le terrain. Les dépressions sont en pleine croissance, les symptômes de stress sont évidents et touchent tout le monde, et le taux de congé de maladie en milieu de travail n’a pas régressé, au contraire.

Une frénésie qui n’en finit plus, avec le résultat que Little Boy s’effondre sous le poids des trop nombreuses demandes et pressions auxquelles la nature n’avait pas prévu qu’il aurait à s’adapter un jour parce qu’elle s’était imaginé naïvement que les petits pingouins ne quittent jamais leur banquise natale.

La suite (après cette synthèse) ………..demain.

 

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Extrait du livre de Denis DOUCET, « le principe du petit pingouin » :

George Orwell, dans son fameux livre 1984, avait créé Big Brother, un méga et puissant ordinateur central qui dirigeait secrètement le monde entier. Cette mise en garde que contenait son récit est, à notre époque, plutôt perçue comme un simple exercice littéraire intéressant. Peu de gens semblent en avoir saisi les méandres presque imper-ceptibles qui expliquent comment se construit un pouvoir souterrain à côté des pouvoirs officiels.

Big Mouth, lui, est à la fois incarné par nous tous, nos institutions et les discours dominants. Il n’est pas identifiable dans l’espace comme Big Brother. Il ne s’agit pas d’une conspiration secrète, ni d’un gouvernement planétaire, ni de petits bonshommes verts qui auraient pris possession de nos esprits. Ne soyons pas paranoïaques, quand même !

De façon plus terre à terre et plus réaliste, ramenons Big Mouth à ce qu’il est. Il n’est pas une intention, ni un vil projet de dominer le monde, ni une personne, ni une organisation. Il n’y a pas de micros cachés ni d’armée à la solde de Big Mouth. Il n’y a pas plus de multinationale assoiffée de pouvoir qui en tire les ficelles.

Il est à la fois une intention derrière chaque manœuvre qui cherche à nous convaincre de penser comme lui et un simple résultat, dans une dialectique étonnante où on retrouve simultanément le pôle agissant sur nos pensées les plus profondes et le pôle aboutissant à d’innombrables interactions qui ont fini par s’imprégner en chacun de nous. Personne ne l’a créé délibérément ni ne l’a planifié. Il s’agit du dénouement de la longue évolution de notre fonctionnement social.

Il est une composante psychosociale : psychologique, parce qu’elle est constituée de particules psychiques; et sociale, parce qu’elle est faite de particules d’interactivité. Rien de plus. Toutefois très actif, il exige tellement de vous adapter à plein de choses et de personnes que vous en perdez vos repères, que vous êtes prêt à sacrifier votre santé et vos besoins les plus vitaux pour vous y conformer. Parfois, vous avez l’impression que ces pressions sont essentiellement externes, parfois vous avez l’impression que vous êtes habité de l’intérieur par des pensées et des réflexes qui vous dominent.

Big Mouth est une menace à votre libre arbitre, à votre sens critique, à votre intégrité psychique et physique, dans des proportions variables selon les époques et les endroits. C’est en cela qu’il peut être considéré comme le frère de Big Brother.

En fait, Big Mouth est beaucoup plus résistant que Big Brother parce qu’il est subtil, immatériel et diffus, comme le vent. Ne perdez pas votre temps à vouloir l’abattre, cela ne

se peut pas. D’ailleurs, cela me semble de bonne guerre qu’il existe.

De surcroît, il représente l’adversité à votre quête de sens et de bonheur, car c’est lui qui vous permet de vous dépasser (de repousser vos limites). Cependant, je vous déconseille ardemment de le suivre lorsqu’il vous propose de vous surpasser (d’outrepasser dangereusement vos limites), car vous allez tomber dans son piège : la suradaptation.

Cherchez plutôt à vous remettre en marche vers votre nature profonde, vers votre être… et ne vous en éloignez jamais trop. C’est une zone sûre.

Ne l’oubliez pas, par sa nature foncièrement déloyale, Big Mouth ne combat jamais à armes égales.

La suite …………..demain.

 

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Extrait du livre de Denis DOUCET, « le principe du petit pingouin » :

Commençons par un passage très pertinent tiré du livre L’autodéveloppement de Michelle Larivey et Jean Gameau, psychologues :

« Aussi est-il juste de dire que chaque société reflète implicitement une conception plus ou moins précise de la croissance personnelle. Il s’agit d’un idéal de vie, d’une conception de la personne idéale proposée par cette société et des moyens qui permettent de parvenir à cet état de chose. [..] Généralement, cette conception collective de la croissance n ’est pas centrée sur le développement optimal des ressources individuelles, mais sur leur développement partiel, dans la forme qui permet de s’adapter à cette société telle qu’elle existe. Il s’agit donc plutôt d’un fonctionnement proposé comme idéal et visant à assurer à l’individu une satisfaction suffisante, sans qu’il nuise à la collectivité dans son état actuel.

La société n’a donc pas pour but, contrairement à ce qu’on vous laisse croire, de vous rendre heureux, mais simplement de vous satisfaire juste assez pour que vous ne vous rebelliez pas. Son but est sa propre perpétuation, non votre satisfaction.

À l’instar des peuplades et des tribus anciennes, les plus forts l’emportent, pas vous. La manipulation est le coup de grâce moderne. C’est devenu l’équivalent de ce qu’étaient l’épée ou la hache au Moyen Âge. On a progressé, quand même ! Nous sommes plus civilisés qu’avant.

«Il y a, au plus haut degré, ce qu’on appelle l’autorité. On l’écoute avant même qu’elle ait parlé», disait Anatole France. Voilà justement le problème : ces discours à la Big Mouth qui prétendent faire autorité ne souffrent pas la critique, encore moins la désobéissance.

Dans nos sociétés modernes, l’autorité ne s’impose plus par la force, mais par la subtilité. Autorité hiérarchique, autorité professionnelle, autorité de statut social, autorité gouvernementale, autorité religieuse diffuse, autorité policière, autorité morale, autorité scientifique, autorité journalistique, autorité de toute provenance se déguisant en « gentil » pour mieux passer inaperçue, pour mieux commander sans en avoir l’air. Il suffit d’affirmer une chose avec un semblant d’autorité pour être cru sur parole. C’est désolant, ne trouvez-vous pas ?

À l’inverse, «l’autorité d’un seul homme compétent, qui donne de bonnes raisons et des preuves certaines, vaut mieux que le consentement unanime de ceux qui n’y comprennent rien », a énoncé un jour Galilée. Je préfère largement cela ! Je n’ai pas de problème avec cette affirmation qui autorise que vous exerciez votre propre sens critique, votre jugement.

Soyons honnêtes, on le fait même entre nous. On recourt à des statistiques en les traficotant à notre avantage, en invoquant tel ou tel personnage célèbre pour en tirer une citation qui nous sert bien, on met en doute l’adversaire, on entretient dans notre esprit une réserve de phrases toutes faites dans lesquelles on puise selon les circonstances, etc.

Voici un exemple qui illustre bien les jeux perceptuels et les pièges de chaque époque. Savez-vous pourquoi l’Église catholique a perdu la bataille des idées dans les pays industrialisés modernes? Eh bien, c’est en grande partie parce qu’elle n’arrivait plus à rivaliser avec d’autres éléments nouveaux qui ont impressionné encore plus l’esprit des gens.

Autrefois, l’église était le bâtiment le plus élevé et le plus grand du village. La décoration intérieure était d’apparence plus riche que celle des maisons de la plupart des pratiquants et les statues religieuses décorant les murs, plus grandes que partout ailleurs. Les sermons paraissaient impressionnants parce que les villageois n’étaient pas instruits mais le prêtre, oui. Il maîtrisait mieux le verbe et la parole, donc son charisme ralliait tout le monde autour de lui. Son pouvoir d’influence s’en trouvait décuplé. On n’osait rien faire sans son consentement. Il incarnait l’autorité religieuse.

Avec la montée de la démocratisation de l’éducation, les gratte-ciel et les villes, les découvertes scientifiques et la pensée rationnelle, les églises, les sermons, les démons et les saints ont perdu des plumes. Ces croyances sont devenues obsolètes, sauf pour certaines personnes âgées encore attachées à la tradition comme repère et guide de vie. Il s’agit d’un phénomène en voie de disparition dans les pays riches, selon mon intuition, d’ici quelques décennies au plus tard.

Autre facteur : le niveau de vie des gens, de la classe moyenne surtout, qui a rendu désormais non nécessaire de se faire promettre une meilleure vie dans l’au-delà, puisque celle-ci s’est vue améliorée, matériellement du moins.

Qu’à cela ne tienne, Big Mouth ne se laisse jamais abattre. Il a tout simplement changé de garde-robe. De nos jours, il s’habille en veston-cravate et se pavane avec de gros billets de banque, en homme d’affaires ou en scientifique. Ce sont nos nouvelles « religions », car ces types-là nous impressionnent tous. On perd notre sens critique devant eux, on boit leurs paroles comme si on avait affaire à des dieux, avec les plus (fin de l’obscurantisme dogmatique d’une seule Église) et les moins (hypertrophie des technologies et de l’argent comme symboles de l’avancement social) que cela implique.

Précisons. Je ne suis pas contre la science, mais je déplore son comportement du type «hors de la science, point de salut ! ». Cela ressemble étrangement à nos villages d’antan. Et je suis déçu chaque fois qu’elle se prostitue en pseudo-vérité comme argument massue pour défendre une thèse ou une autre – ce n’est pas la faute des vrais scientifiques sérieux, mais de gens malintentionnés qui se servent du mot « scientifique » à toutes les sauces, quand bon leur semble.

Autre déception : le travestissement de la science en production de technologie de masse centrée sur le profit, alors que la recherche fondamentale – dont l’objectif n’est pas de créer un nouveau produit à vendre, mais l’avancement du savoir – se marginalise de plus en plus, étouffant sous des budgets maigrelets et dérisoires.

Hubert Reeves disait à peu près ceci : une partie de l’évolution de l’Univers est régie par des lois, et l’autre semble non causale (pas de lien de cause à effet apparent). J’ai l’impression que Big Mouth est de cette nature : on peut en partie saisir les raisons et les sources de son existence, mais en même temps, il nous glisse des doigts. Il a toujours été là, mais il est devenu plus tentaculaire que jamais au dernier siècle. D’ailleurs, le XXIe siècle ne semble pas s’annoncer meilleur. D’où la nécessité de le dénoncer, afin que de plus en plus de gens s’en prémunissent et sachent s’en défaire le plus possible.

Big Mouth partage une caractéristique commune avec Dieu : l’omniprésence. En tous lieux, en tout temps, il est là et se répand. Par contre, sous un autre angle, je le qualifierais de demi-dieu en ce qui a trait à son omnipotence, car elle n’est heureusement ni absolue ni complète, mais faillible.

Voici ce que j’appellerais une ébauche de définition de Big Mouth, un nouveau concept appelé à évoluer :

Ensemble d’événements interactionnels et communicationnels exerçant une pression d’adaptation sur l’individu, sans considération à l’égard de ses besoins. Ces événements peuvent être générés par d’autres individus, organisations, institutions ou idéologie d’une société donnée, à une époque donnée.

Il importe de retenir trois choses importantes de cette définition :

• Big Mouth peut être n’importe qui ou n’importe quoi ;

• Big Mouth exerce une pression sur vous ;

• Big Mouth n’attache aucune importance à vos besoins.

D’où le risque évident de vous entraîner dans une spirale d’efforts d’adaptation croissants qui vont aboutir au syndrome de la suradaptation. D’ailleurs, Big Mouth peut même être votre voisin, votre sœur, votre coiffeur.

Pourvu qu’on vous serve une demande, un ordre plus ou moins voilé, une opinion inverse à vos besoins, une phrase d’apparence anodine mais lourde de conséquences dans votre gestion de vie, une culpabilisation ; qu’on vous refile un désir ou un but qui n’est pas vôtre ; qu’on vous fasse vous sentir déviant de ne pas faire comme tout le monde ; qu’on vous menace à demi-mot de sanctions ; qu’on vous fasse croire à des risques quelconques si vous vous écartez de la norme ; qu’on vous laisse croire que vous devriez faire ceci ou cela ; qu’on vous dise comment penser ; qu’on vous amène là où lui veut vous amener, il y a probablement Big Mouth là-dessous. Du moins selon le sens de la définition précédente.

La suite ………demain.

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Extrait du livre de Denis DOUCET, « le principe du petit pingouin » :

Télé toujours plus grosse, voiture plus luxueuse, séduire une plus belle femme ou un plus bel homme, vouloir plus d’argent, une plus grande maison, se trouver plus haut dans la hiérarchie, plus connu, plus fort, plus puissant, plus violent, plus drôle, plus d’effets spéciaux, plus de performance, plus vite, plus rapide, plus haute technologie, plus adorable, plus polyvalent, plus esthétique, plus coloré, plus raffiné, plus bronzé, plus facile d’utilisation, plus captivant, plus volumineux, plus durable, plus de fonctions, plus de qualités, plus de légèreté, plus fiable, plus novateur, plus haut, plus loin, plus payant, plus incroyable, plus convaincant, plus effrayant, plus distrayant, plus confortable, plus moelleux, plus génial, plus excitant, plus cher, plus jeune, etc.

La course du toujours plus se traduit par une liste infinie de superlatifs qui définissent ce à quoi on devrait aspirer dans la vie aujourd’hui. Ne jamais se contenter de rien, vouloir toujours plus et mieux. Voilà une autre «vérité indiscutable » maintenant bien implantée dans nos crânes. Vous ne devinez pas par qui?

Le dernier modèle d’un appareil nous fait saliver, la dernière voiture sport nous fait rêver, le dernier film est à voir absolument, le dernier disque d’un artiste connu attirera des millions d’acheteurs, le dernier livre d’un auteur établi raflera la vedette, la dernière catastrophe naturelle fera vendre des journaux… On n’en a jamais assez.

Comme si nos minables petites vies manquaient de saveur, la course au toujours plus nous donne l’impression que cela fera une différence, que cela changera les choses de se procurer le plus cher, le plus enviable, le plus en vogue.

N’est-ce pas là le signe d’une société qui passe son temps à faire miroiter un semblant de progrès vers les dernières trouvailles jetables qui se font remplacer jour après jour par d’autres, plus au goût du jour, plus époustouflantes ?

Le plus désolant, c’est qu’on se met à nous évaluer entre nous avec ces mêmes critères : plus belles fesses, plus belle gueule, plus gros salaire, plus mince, plus gueulard, plus hystérique, plus brillant, etc. On se juge alors soi-même très sévèrement avec sa contrepartie, les « pas assez » : «Je ne suis pas assez discipliné ! », «Je ne surveille pas assez ce que je mange ! », «Je ne gère pas assez bien mon temps ! », «Je ne visite pas assez mes parents ! », «Je ne fais pas assez de sport!», «Je ne travaille pas encore assez fort!», «Je n’atteins pas assez les objectifs demandés», «Je ne gère pas assez bien mon budget», «Je ne m’améliore pas encore assez ! », etc.

Disparues les nuances. Disparue la compassion humaine. Vive les préjugés faciles, vite dits, vite lancés à la figure ! C’est qu’on n’a pas le temps de prendre le temps car on doit mener des vies plus stressantes, plus intenses, plus occupées, plus parfaites.

Incapables de nous accorder des vies centrées sur nos véritables besoins, nous passons d’une image publicitaire à l’autre, convaincus que nous allons un jour trouver le bonheur dans la loi du toujours plus. À qui cela profite-t-il, selon vous ? Est-ce qu’un tel mode de vie est susceptible de vous apporter la paix de l’esprit, le sentiment d’avoir accompli quelque chose de valable parce que significatif, ou ne devenez-vous pas plutôt captif d’ombres chinoises que vous passez votre vie à tenter d’attraper sans jamais y parvenir ?

Se terminent ici les quelques exemples des manœuvres de Big Mouth lui permettant de vous éloigner et d’oublier votre banquise, votre zone de joie de vivre. Cette liste n’est pas exhaustive, mais plus modestement illustrative, afin de vous donner un avant-goût de ce à quoi vous devez désormais prêter attention, pour éviter de vous faire détourner de ce qui compte le plus pour vous, de vos besoins vitaux, que vous seul, je vous le rappelle, êtes en mesure et en droit de déterminer.

La suite (de cet article étonnant où chacun de nous se retrouve au moins en partie) ………demain.

 

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Malgré l’obésité, l’industrie agro-alimentaire a doublé le volume de nombreux paquets de nourriture vendus en vingt ans. La Fondation britannique du coeur s’inquiète de cette tendance.

En Grand-Bretagne, un tiers des enfants et deux tiers des adultes sont en surpoids. Peut-être en partie la faute aux portions alimentaires vendues dans les supermarchés qui ont visiblement doublé de volume en l’espace de vingt ans. La Fondation britannique du coeur (BHF) a en effet lancé une alerte sur ces emballages toujours plus volumineux qui poussent les consommateurs à manger toujours plus. Avec bien souvent un surpoids ou une obésité à la clé…

Des portions qui poussent à consommer plus de graisses

Pour parvenir à cette conclusion, la BHF a comparé la taille des portions de 245 produits vendus aujourd’hui, avec ceux figurant dans une publication gouvernementale de 1993 qui indiquait les poids standards des portions vendues dans les supermarchés en Grande-Bretagne à cette époque.

« Et les résultats sont préocuppants, » selon la Fondation. Par exemple, la quantité d’un poulet au curry en plat préparé a doublé en l’espace de vingt ans. C’est le même constat pour de nombreuses tartes toutes prêtes à rechauffer au micro-ondes.

Enfin, certains paquets de gâteaux ou de chips ont eux aussi augmenté leur volume considérablement. Pour la BHF, cette tendance serait liée à l’augmentation de l’obésité car « ces quantités toujours plus importantes font que les gens consomment toujours plus de graisses. » Et manger plus ne favorise pas uniquement le surpoids, mais aussi à moyen ou long terme, le diabète ou les maladies cardiovasculaires, s’inquiète la Fédération.

Par ailleurs, bon nombre de plats préparés ont un excès de sel. C’est un facteur de risque d’hypertension artérielle, de maladies cardio-vasculaires mais aussi de cancer de l’estomac. S’il est présent en trop grande quantité, il favorise également la perte de minéraux et devient un problème lors de la croissance des enfants ou à l’âge de l’ostéoporose chez une femme.

Un étiquetage peu transparent

Dans leur recherche, ces médecins ont également découvert que les étiquetages des aliments d’aujourd’hui n’ont pas du tout été réactualisés en ce qui concerne la taille des portions et la quantité de calories contenue dans un emballage. En conséquence, il est difficile pour les consommateurs britanniques de contrôler ce qu’ils mangent et donc de surveiller leur prise calorique.

En outre, la Fédération profite de cette publication pour émettre de nouvelles recommandations. Parmi elles, la BHF conseille aux ministères de la Santé britanniques (Angleterre, Pays de Galles, Ecosse, Irlande du Nord) de réaliser un examen complet de la taille des portions vendues dans les supermarchés. Une fois ces résultats publiés, les nutritionnistes devront rappeler la portion moyenne jugée raisonnable pour tel ou tel aliment, indique-t-elle. Enfin, la BHF insiste sur les efforts que devront fournir les fabricants. « L’industrie agro-alimentaire devra réactualiser et normaliser ses étiquetages. Le but de la mesure est de permettre un choix éclairé et transparent pour le consommateur », conclut-elle.

 

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