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nitrosamine

Extrait de Toxic Food, le livre de William Reymond :

 » Le professeur T. Colin Campbell use d’une analogie efficace lorsqu’il s’agit de décrire les trois phases du cancer.

Pour ce scientifique américain, un cancer « pousse » comme du gazon : « L’initiation correspond à l’ensemencement, la promotion à la germination et à la pousse, et la progression à la prolifération de l’herbe qui envahit l’allée, la rocaille et le trottoir. »

Or, dans deux de ces étapes, la toxic food tient un rôle essentiel.

L’« initiation » correspond en somme au moment où, telle une graine, le cancer s’implante dans l’organisme. L’Américain explique : « Les substances chimiques responsables de ce processus sont appelées des carcinogènes. Ces substances sont le plus souvent des dérivés de procédés industriels […] Ces carcinogènes transforment génétiquement (font muter) les cellules normales en cellules prédisposées au cancer. Une telle mutation cause une altération permanente des gènes de la cellule, ce qui endommage l’ADN. »

ADN endommagé et cellules génétiquement transformées…

Voilà deux résultantes de l’intrusion de carcinogènes dans l’organisme qui ont un écho familier. Et pour cause, ce sont exactement les termes utilisés par le professeur Mirvish de l’Université du Nebraska pour évoquer les effets des nitrites contenus dans les saucisses de hot-dogs en particulier et la charcuterie industrielle en général ; conclusions que la « machine à détruire » de l’agroalimentaire avait voulu broyer.

Mirvish, preuves à l’appui, démontrait que le processus industriel de fabrication des spécialités à base de viande entraînait la formation de nitrosamine suite à l’union des nitrites et amines. Or les nitrosamines, que l’on trouve par exemple dans la fumée du tabac, sont des substances chimiques classées cancérigènes par l’Organisation mondiale de la santé. Dès lors, il ne fait aucun doute que les nitrites permettant de conserver le saucisson industriel ou de procurer un bel éclat rosé à des tranches de jambon sont l’un des carcinogènes décrits par Campbell.

Un, mais malheureusement pas le seul. Car lorsque le professeur américain précise qu’il s’agit « le plus souvent de dérivés de processus industriels », il précise aussi que la source principale de la pollution de l’organisme n’est pas l’air respiré mais la nourriture ingérée. À ce titre, en plus des nitrites, on peut citer les pesticides présents sur les fruits et légumes issus de l’agriculture conventionnelle, fruits que, suivant les préceptes gouvernementaux, nous essayons de consommer de plus en plus souvent.

Ainsi nombre de ces produits sont considérés comme cancérigènes. Parfois, les plus dangereux, après des décennies d’usage intensif, sont interdits sur nos territoires. L’ennui, c’est que, même après cette éviction, leur présence dans l’environnement persiste(c’est le cas du DDT dont l’utilisation est interdite depuis 1972 mais que, test après test, génération après génération, nous continuons à « porter » dans nos organismes). Pire, il n’est pas rare que les fabricants de produits interdits continuent à en produire à destination des pays à législation plus souple. Parmi eux, la presque totalité des Etats d’Amérique du Sud et d’Amérique latine ainsi qu’une partie de l’Asie et l’Afrique. Résultat ? Les produits interdits ici reviennent par leur intermédiaire dans nos assiettes afin, in fine, d’empoisonner nos organismes. Les fruits et légumes importés sont souvent dangereux. Consommer le plus possible des aliments issus de l’agriculture biologique et locale n’a donc jamais eu autant de sens.

Et puisque j’évoque les effets cancérigènes des pesticides, autant en profiter pour tordre définitivement le cou à un mensonge colporté depuis des années par les gardiens de l’agriculture industrielle. »

Lequel …………….. Vous le saurez demain.

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Extrait de Toxic, de William Reymond :

« Une histoire parfaite pour briser la torpeur de l’été. L’actualité ayant un petit coup de mou, l’affaire des hot dogs mutants jouerait parfaitement son rôle de sujet médiatique en attendant le retour des requins tueurs et les soirées sans culotte de Britney Spears.

À en croire un article appelé à faire un bref tour du monde via les agences de presse ou Internet, Sydney Mirvish, un chercheur de l’université du Nebraska, venait de mener « une étude chimique sur la capacité mutagène des saucisses de hot dogs » lesquelles « contiendraient des nitrosamines, substances résultant de la combinaison de nitrites – utilisés comme agents conservateurs pour les aliments – avec les protéines de la viande, et capables d’altérer le matériel génétique ». Conséquence avancée : « Le risque d’être atteint d’un cancer, notamment du côlon, augmente proportionnellement avec la quantité de nitrosamines avalée ».

Après avoir donné la parole au scientifique, par esprit d’équilibre, on demanda une réaction à un représentant de l’industrie agroalimentaire : « Une conclusion qui déplaît à l’organisation professionnelle de la viande.

L’American Meat Institute s’est insurgé contre les résultats de cette étude qui « ne reflète en aucun cas la réalité de la fabrication des hot dogs ». L’organisation dénonce le taux élevé de nitrite (utilisé comme agent conservateur des aliments) utilisé [par] le professeur Mirvish [dans ses échantillons de tests] « bien plus élevée que dans les viandes traitées de nos jours ». Et en conclut dans un communiqué que “cette étude ne peut être utilisée pour remettre en question la sûreté des hot dogs » ».

La réplique est classique. Et l’édifice de l’ensemble aussi, qui met au même niveau deux points de vue et laisse au lecteur le loisir de tirer ses propres conclusions. Ce qu’il ne fait jamais évidemment. L’histoire, sérieuse ou pas, a contribué en tout cas au climat de confusion régnant sur le sujet avant de rapidement tomber aux oubliettes.

Tout cela n’est pas le fruit du hasard, mais la poursuite d’une stratégie inventée par les industriels du tabac. Pendant trente ans, avant que certains « repentis » ne se décident enfin à rendre publics des documents clés, les cigarettiers ont agi de la même manière. Une étude prouvait le rôle du tabagisme sur le cancer des poumons ? Un représentant de l’industrie montait au créneau et, d’une pirouette, la tournait en ridicule.

Depuis le début des années 1990, l’industrie agroalimentaire, sentant se refermer sur elle le poids de sa responsabilité dans la crise d’obésité, a opté pour les mêmes armes. Richard Linklater, réalisateur de l’adaptation cinématographique de Fast Food Nation, une enquête de référence sur l’industrie de la bouffe rapide, a été lui- même victime de ces méthodes. « Voilà comme ça marche, raconte-t-il : tu t’affiches comme étant le représentant d’une des deux faces du sujet. Et du coup, les médias transforment cela en débat. Peut-être la planète se réchauffe et peut être que non ? Peut-être que l’évolution existe ou peut-être que c’est le créationnisme ? Et comme cela, chacun croit ensuite ce qu’il veut. »

Durant la promotion de son film, passé presque inaperçu aux États-Unis, Linklater a même pu prouver que McDonald’s avait engagé une agence de « relations publiques » chargée de gérer ces « faux » débats.

Le choix de McDo s’était porté sur The DCI Group qui avait, jusque-là, deux faits d’armes à son palmarès. Primo, ridiculiser Al Gore et son film An Inconvenient Truth en réalisant une parodie diffusée sur le net via le site You Tube. Secundo, détruire John Kerry durant la campagne présidentielle de 2004 en montrant des témoignages remettant en cause son héroïsme durant la guerre du Viêtnam.

Autre méthode employée pour discréditer le travail d’Eric Schlosser et Eric Linklater, la création d’un site Internet jouant sur la confusion des titres. Et, flirtant avec le bon vieux temps de l’agit-prop, la présence de « citoyens soi-disant concernés » lors des débats organisés autour du film. Des contradicteurs en réalité rémunérés.

Linklater et Schlosser ne représentent ni des cas isolés ni des situations extrêmes. Ainsi, l’ensemble des journalistes, auteurs, activistes, scientifiques et victimes rencontrés tout au long de cette enquête racontent les mêmes faits d’attaques en tout genre. Il faut noter également que, dans une réjouissante unanimité, ils m’ont tous mis en garde, m’expliquant qu’à la sortie de Toxic, je devrais m’attendre au même traitement.

Revenons un instant sur les saucisses de hot dogs dont la consommation engendrerait la mutation de notre matériel génétique. Le principal problème de cette mise au même niveau d’égalité de deux points de vue est quelle ne s’accompagne pas d’une vérification des arguments utilisés. À en croire les propos de James Hodges, représentant de l’American Meat Institute Foundation, les travaux de Mirvish sont inutilisables. D’après lui, son « dosage » ne correspondrait pas aux usages de l’industrie. Et, surtout, il s’agirait « d’un rapport préliminaire ».

En réalité, le professeur Sidney Mirvish, vétéran de la recherche contre le cancer, a commencé ses travaux sur le sujet huit ans avant cette parution. Son premier rapport, liant les nitrosamines au cancer du côlon, a été publié durant l’été 2001 par l’American Institute for Cancer Research. Il ne condamnait pas la consommation de saucisses en elle-même mais remettait en cause le processus de conditionnement destiné à augmenter la durée de conservation, quand les nitrosamines sont ajoutées à la viande. C’est donc dans cette voie que Mirvish engagea la suite de ses recherches. En novembre 2002, dans le journal de The American Society for Nutritional Sciences – une publication où chaque article est préalablement révisé par un groupe de pairs -, Mirvish avait résumé son travail en ces termes : « Évaluer les preuves que la viande rouge préparée industriellement est une cause de cancer du côlon et que la viande préparée industriellement est un facteur de risque pour les cancers chez l’enfant et de diabète de type 2 ». Durant l’été 2006, cette fois dans le Journal of Agricultural and Food Chemistry, Mirvish livra donc la dernière étape de ces travaux. Afin d’étayer la thèse d’un rôle joué par les nitrosamines, le chimiste et son équipe avaient analysé le contenu de dizaines de marques de saucisses différentes. Conclusion ? Le taux de nitrosamines variait d’une marque à l’autre. Entre celle en contenant le moins et celle le plus, Mirvish notait une concentration… 240 fois plus importante dans la seconde.

Au-delà des nitrosamines elles-mêmes, les recherches de Mirvish ont prouvé qu’un ajout pratiqué par l’industrie est responsable d’une partie des cancers du côlon. Un problème qui pourrait se voir aisément résolu si on aboutissait à une uniformisation des quantités d’agents conservateurs utilisés. Si une marque en ajoute 240 fois moins qu’une autre et que son produit continue à se vendre, cela montre qu’il n’y a, a priori, aucun risque pour l’industrie de réduire sa consommation de nitrosamines.

Mais non. Au lieu de s’emparer du travail de Mirvish et d’annoncer un changement dans leur processus de préparation, les fabricants préfèrent dénigrer ces recherches en les réduisant faussement à un simple rapport préliminaire alors qu’elles constituent l’aboutissement de huit ans de travaux. Et, une fois encore, après avoir écarté la menace, ils continuent à se satisfaire du statu quo.

En Europe, les nitrosamines, qui résultent de la combinaison des nitrites présents dans les agents conservateurs et les protéines de la viande, sont au centre d’un enjeu… politique. En effet, alors que l’OMS classe la substance parmi la liste des produits cancérigènes, le Comité scientifique de l’alimentation humaine de la Commission européenne n’a toujours pas déterminé la dose journalière admissible. En clair, l’industrie alimentaire est libre d’utiliser la quantité de nitrites qu’elle souhaite. Une situation qui irrite le Danemark, où la législation nationale sur l’usage des nitrites est la plus restrictive d’Europe. Le gouvernement danois estime d’ailleurs que l’industrie alimentaire en abuse, recourant à un dosage supérieur aux besoins de conservation. Un peu comme les agriculteurs mexicains qui surdosent leurs champs de pesticides au cas où…

Dans l’Hexagone, le cancer du côlon est un véritable problème sanitaire. En effet, « l’incidence estimée du cancer du côlon en France est de 34 000 nouveaux cas par an. En vingt ans, l’incidence a augmenté d’environ 40 % ». Une progression aux coûts humains et économiques élevés, puisqu’en 2002, le traitement de la maladie était évalué à 28 000 euros par cas. Face à ces chiffres, le gouvernement affiche une position étonnante. Si, d’un côté, il souhaite « un réexamen au niveau communautaire des conditions d’emploi des nitrites et des nitrates », sur le terrain il ne semble guère pressé, puisqu’il admet estimer « souhaitable d’attendre les résultats des études de consommation des additifs alimentaires faites par les États membres avant d’entreprendre ce réexamen. L’AFSSA sera saisie pour évaluer les risques liés à l’utilisation de nitrites et nitrates dans les aliments, et le cas échéant pour revoir les normes actuellement appliquées ».

Les nitrosamines issues des conservateurs ajoutés par l’industrie ne sont pas un cas unique. D’autres produits déclenchent une mutation de notre ADN. Buck Levin, le chercheur de l’université de Kenmore, a passé de nombreuses années à étudier ce qu’on appelle la génotoxicité. Dans la liste des coupables, il cite le pentachlorophénol (PCP)6, résidu de pesticide que l’on retrouve dans le gras et le foie des poulets, mais aussi le peroxyde de benzoyle, un composé chimique utilisé par exemple dans les colorations pour cheveux présent lors du processus de blanchiment de la farine. Sans oublier le bisulfite de sodium qui, sous le code E222, est largement employé comme conservateur dans les produits laitiers, les jus de fruits ou les boissons alcoolisées.

La suite ……………demain.

 

 

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