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huiles hydrogénées

Plusieurs chercheurs plaident pour l’interdiction en Europe des huiles hydrogénées dans les aliments industriels (biscuits, barres chocolatées, etc.). Elles ne présentent aucun intérêt nutritionnel et augmentent le risque de maladies coronariennes.

La question des acides gras trans dans l’alimentation industrielle n’est pas réglée. Certes, les campagnes d’information ont porté leurs fruits. Dans la plupart des biscuits, barres chocolatées, pâtes à tartiner ou viennoiseries vendus en grandes surfaces, les teneurs en mauvaises graisses ont diminué par rapport au début des années 2000. Mais, pour les spécialistes, ce n’est pas suffisant. Dans une étude publiée dans le BMJ ( British Medical Journal ), Steen Stender, de l’université de Copenhague, plaide pour leur interdiction totale dans l’Union européenne comme c’est déjà le cas au Danemark, en Autriche, au Canada et dans les restaurants de plusieurs États américains. Les acides gras trans technologiques, c’est ce que sur les étiquettes on appelle les huiles végétales hydrogénées ou partiellement hydrogénées (soja et colza).

«Les acides gras trans technologiques n’ont aucun intérêt nutritionnel. Ils n’ont que des effets délétères, souligne Jean-Michel Chardigny (Inra/Clermont-Ferrand). Ils augmentent le mauvais cholestérol et diminuent le bon cholestérol.» Des recherches conduites à la fin des années 1990 ont montré que la consommation quotidienne de ces mauvaises graisses augmente les risques de maladies cardiovasculaires. «Elles sont même considérées comme cancérogènes par certaines études», ajoute Irène Margaritis, de l’unité de l’évaluation des risques liés à la nutrition à l’Anses (Agence nationale de sécurité sanitaire de l’alimentation, de l’environnement et du travail).

Les huiles hydrogénées ont un intérêt industriel: elles prolongent la durée de conservation de leurs produits et leur donnent une texture plus moelleuse.

Leur emploi est d’autant plus préoccupant que les enfants et les jeunes consomment beaucoup de produits qui peuvent en contenir.

En 2009, Steen Stender et son équipe avaient déjà acheté tout un lot de produits dans les supermarchés de plusieurs capitales européennes pour vérifier si les industriels avaient suivi les recommandations des autorités sanitaires de réduire l’utilisation des acides gras trans. De fait, les analyses avaient montré que les teneurs en gras trans sont beaucoup moins élevées en France et en Europe de l’Ouest (moins de 1%) mais qu’elles n’avaient pas baissé en République tchèque, en Pologne et en Hongrie (entre 10 et 20%). Le chercheur est coutumier de ce genre d’opérations, il a déjà poussé McDonald’s à bannir les acides gras trans dans tous ses restaurants et pas seulement ceux des pays occidentaux comme la chaîne de fast-food américaine l’avait fait au départ.

Steen Stender veut éviter qu’au sein de l’UE «des millions de personnes soient exposées à un risque accru de maladies coronariennes». À ses yeux, les recommandations actuelles qui se contentent de prêcher la bonne parole auprès des industriels ne suffisent pas. Il fait valoir aussi le fait qu‘en Europe, nombre de produits vendus dans les magasins hard discount contiennent des proportions élevées d’acides gras, ce qui augmente le risque pour des populations défavorisées déjà exposées à d’autres risques sanitaires (tabac, alcool). Par ailleurs, les pâtissiers et d’autres métiers de bouche peuvent faire entrer les gras trans comme ingrédients dans leurs gâteaux, pizzas ou quiches. Faute de réglementation, c’est la roulette russe pour les consommateurs.

Aujourd’hui, le dossier est au point mort en Europe. La réglementation sur l’étiquetage des denrées alimentaires qui a été votée en décembre 2011 et entrera en pratique en décembre 2014 dont les experts attendaient beaucoup a laissé de côté les gras trans.

C’est un exemple de l’intérêt de l’atelier de lecture des étiquettes que propose la diététicienne du réseau de la branche biterroise du réseau ROSA, Marie Laure MABILAT. A travers ces ateliers, Marie Laure MABILAT vous apprend à choisir des produits pauvres en huiles hydrogénées et ne contenant pas d’huile de palme.

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