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gène et obesite

Si de nombreux facteurs sont aujourd’hui impliqués et documentés, comme les facteurs de mode de vie ou les facteurs environnementaux, la question de l’influence du « génétique » reste posée : Jusqu’à quel point nos gènes sont-ils responsables d’un surpoids ou d’une obésité chronique ?

Une étude new-yorkaise identifie un « drôle » de gène, CEP19, dont l’absence semble entraîner à la fois obésité morbide et…sédentarité.

Les chercheurs du Mount Sinai (New York) et d’autres instituts américains et israéliens ont séquencé et comparé l’ADN des membres d’une même famille, sur plusieurs générations, affectés et non affectés par l’obésité. Certains membres de la famille présentait une obésité morbide (IMC = ou> 40 kg /m2). Toutes les personnes touchées par cette obésité avaient un poids normal à la naissance, leur obésité s’était développée autour de l’âge de 3 ans, leur pression artérielle était élevée et elles présentaient des symptômes de la maladie du foie gras. La grande majorité des membres atteints d’obésité morbide présentaient un syndrome métabolique. Les chercheurs ont prélevé des échantillons de sang de 13 membres de la famille atteints d’obésité et de 31 membres non atteints.

L’analyse ADN montre que 90% des membres de la famille atteints d’obésité ont une copie anormale du gène CEP19, qui code pour une protéine présente dans de nombreux tissus de l’organisme.

Les chercheurs ont donc voulu reproduire les effets de cette anomalie du gène CEP19 chez des souris génétiquement modifiées. Ils constatent que les souris dépourvues de ce gène ont un poids corporel 2 fois plus important, 2 fois plus de graisse corporelle, mangent plus et bougent moins. En plus, dès 18 semaines, elles présentent une intolérance au glucose donc une susceptibilité au diabète.

C’est un nouveau gène identifié, impliqué dans le développement de l’obésité et de la sédentarité, ce qui fait son intérêt et sa spécificité. Cependant, ce n’est pas le seul gène en cause : On peut citer le bien connu FTO , mais aussi KSR2, ou encore BMP8B, et il  y a probablement de nombreux autres facteurs génétiques impliqués. Cependant, c’est une nouvelle cible moléculaire pour le développement de traitements de l’obésité comme de la malnutrition. Mais il reste, par des études plus larges à estimer la prévalence de cette mutation chez les patients obèses.

 

Source: The American Journal of Human Genetics November 21 2013 doi:10.1016/j.ajhg.2013.10.025 Morbid Obesity Resulting from Inactivation of the Ciliary Protein CEP19 in Humans and Mice

 

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L’obésité pèse sur le fonctionnement de nos gènes. Mais, des chercheurs français ont découvert que ces modifications génétiques ne sont pas irrémédiables. Après une importante perte de poids, les gènes retrouvent leur fonctionnement normal.

Nos gènes sont des petits êtres sensibles. Les changements de température ou encore l’alimentation peuvent modifier leur fonctionnement, sans que notre ADN n’en soit pour autant modifié. Et notre organisme en subit parfois les conséquences. Des chercheurs français viennent de se poser la question de savoir si l’obésité, cette maladie qui touche 13% des adultes en France, entraine elle aussi des modifications génétiques ? Et surtout est-ce que ces modifications sont réversibles ?

Jusque-là, la plupart des experts avaient tendance à penser qu’une fois l’excès de masse grasse installé et certaines modifications génétiques bien ancrées, il était impossible de revenir en arrière. Comme si le fonctionnement de nos gènes, même si la personne très en surpoids perd un jour plusieurs dizaines de kilos, restait à jamais celui d’un ex-obèse. Pour la 1ère fois, cette étude publiée dans la revue Cell Reports permet de balayer les idées reçues. Non seulement, faire maigrir les obèses présente un intérêt évident pour leur santé, mais cela a aussi des conséquences d’un point de vue génétique. Ces médecins ont voulu savoir si une grosse perte de poids suite à une chirurgie bariatrique chez des obèses très sévères, entrainait des changements sur le fonctionnement de leurs gènes. Des gènes dont le fonctionnement avait déjà été transformé par l’obésité. Bonne nouvelle, la réponse est oui !

Pr Philippe Froguel, diabétologue au CHRU de Lille : « Chez ces obèses, ils ont regardé s’il y avait des perturbations de fonctionnement sur des gènes, et si après la perte de poids c’était réversible. Résultat, c’est tout à fait réversible ! »

Pour résumer l’expérience, ces chercheurs ont réalisé une biopsie de muscle chez ces patientes obèses avant le by-pass, puis une seconde, six mois seulement après l’intervention. La 1ère biopsie a donc permis de mettre en évidence précisément que chez les obèses, plusieurs gènes modifient leur fonctionnement habituel. Ce qui était moins attendu en revanche, c’est qu’à la 2ème biopsie, alors que la perte de poids de ces patientes n’était même pas encore terminée, une grande partie de ces modifications avaient disparu.

Cette découverte permet-elle d’expliquer pourquoi certaines études récentes montrent que la moitié des patients diabétiques de type 2 obèses ayant subi une chirurgie bariatrique sont en rémission complète ou partielle de leur diabète après la chirurgie ? « Pour l’instant, on ne sait pas.

La conclusion des auteurs de cette étude est qu’en matière d’obésité et de perte de poids, l’épigénétique, c’est à dire le processus naturel qui fait que les gènes s’adaptent aux changements d’environnement, est loin d’être fixée pour la vie. «  La conséquence de tout ça, c’est qu’on a tout intérêt à faire maigrir les gens le plus tôt possible, tant médicalement que génétiquement »  ajoute le Pr Philippe Froguel. Que ce soit grâce à la chirurgie bariatrique chez les obèses sévères ou par le biais de l’activité physique dans les obésités plus modérées. D’ailleurs cette même équipe de chercheurs a déjà montré dans une étude antérieure, les bénéfices très rapides de la pratique d’une activité physique, sur le fonctionnement des gènes.

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