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Extrait de Toxic Food, le livre de William Reymond :

 » Nous étions en fait loin de la surface.

Aussi, pour découvrir la véritable nature du péril, fallait-il aller au-delà de la seule pandémie d’obésité, les kilos en trop devenant en somme seulement le symptôme visible d’un empoisonnement collectif.

Car, dans les profondeurs de l’océan de notre ignorance, là où l’opacité ne laisse plus passer la lumière, se terre le vrai visage de la toxic food.

Particulièrement hideux.

La nourriture industrielle crée donc des maladies. Une cohorte morbide dans laquelle défilent le diabète et ses amputations, les cancers et leurs drames, mais aussi la première cause de décès de nos sociétés modernes : les accidents cardiovasculaires.

Le lien établi entre une alimentation trop grasse, sucrée et salée et les affections de l’appareil circulatoire n’est pas nouveau. Mais, année après année, la réalité des chiffres effraie.

Au Québec, « les maladies cardiovasculaires ont été la cause de 15 948 décès en 2003, soit 29,1 % de tous les décès ». Quant à la prévalence de ces affections, elle touche 6,4 % de l’ensemble de la population de cette province âgée de vingt- cinq ans et plus.

En France, le pourcentage est légèrement plus élevé. Avec 182 000 victimes annuelles, les maladies cardio-vasculaires y représentent 32 % des causes de décès.

Un bilan humain terrible, source de multiples souffrances personnelles et familiales. Une hécatombe qui coûte aussi fort cher.

Ainsi, en France, « les coûts directs des maladies cardiovasculaires ont été estimés à 6,5 milliards d’euros par an ». Un chiffre en hausse constante et au fardeau de plus en plus difficile à assumer par la collectivité. Il faut savoir, par exemple, que les affections cardiaques représentent « 10 % environ des séjours hospitaliers et […] constituent environ 30 % des affections de longue durée prises en charge par la Caisse nationale d’assurance-maladie des travailleurs salariés ».

La tendance est similaire au Québec. Un rapport estime ainsi que les maladies cardio-vasculaires sont « l’une des raisons principales d’engorgement des urgences. Elles demeurent la catégorie de maladie la plus coûteuse sur le système de santé. » Ce genre d’affection représente même quasiment un quart des hospitalisations d’une durée moyenne de séjour supérieure à neuf jours.

Bien entendu, je n’oublie pas que, derrière ce constat économique, se trouvent surtout des drames humains. Mais cet aspect de la maladie renvoie directement aux premières pages de ce livre et aux difficultés rencontrées par Barack Obama pour créer un système de remboursement des frais médicaux destiné à l’ensemble des Américains.

La France fait donc mieux que la plupart des pays industrialisés, dont les États-Unis. Mais, de Montréal à Paris en passant par New York, la moralité de l’histoire reste la même : la conquête de nos assiettes par la nouvelle malbouffe entraîne un coût financier faramineux que nous payons tous.

Malades ou pas.

Je ne vais pas établir ici la liste des études prouvant la responsabilité – largement confirmée – de la nourriture industrielle dans les maladies cardio-vasculaires qui, même si elle n’est pas l’unique facteur de risque, est largement démontrée.

Toutefois, une étude récente prouvant que le spectre de risques balaie l’ensemble de la toxic food nécessite qu’on s’y arrête.

En février 2009, Karen Teff, chercheuse en biologie et génétique au Monell Chemical Senses Center de Philadelphie, publia les conclusions de ses nouveaux travaux sur la consommation de sirop de fructose.

Si, durant ses expériences, elle avait utilisé le produit pur, l’idée lui vint de déterminer les effets du sirop de fructose-glucose.

Le High Fructose Com Syrup (HFCS), fabriqué industriellement à partir du maïs, est, comme je l’ai très précisément expliqué dans Toxic, l’un des facteurs de la récente explosion des cas d’obésité. Or ce produit, après avoir colonisé les estomacs nord-américains, s’impose progressivement mais sûrement à l’Europe.

Karen Teff ne souhaitait pas mesurer l’impact du sirop de fructose dans la prise de poids mais son effet sur les triglycérides. Depuis 2000, et une série de recherches effectuées par John Bantle à l’université du Minnesota, nous savons en effet que le HFCS augmente le taux de lipides dans le sang et, de fait, contribue aux facteurs de risques cardio-vasculaires. Poursuivant justement dans cette voie, Teff a prouvé que la consommation, durant un repas, d’un soda sucré au sirop de fructose augmentait considérablement le taux de triglycérides dans le sang. Jusqu’à trois fois plus que la consommation de la même boisson sucrée mais sans fructose.

Ce pic ne signifie qu’une chose.

En plus de leur rôle dans l’ostéoporose en empêchant le calcium de se fixer sur les os, en plus de leur rôle dans la crise d’obésité par contournement du réflexe naturel de satiété, les boissons sucrées au sirop de fructose sont bien, désormais, un facteur de risque de maladies cardiaques.

À votre santé !

La suite …..demain.

Dr BUENOS : la malbouffe, dénominateur commun de l’obésité, du développement de certains cancers et des maladies cardio-vasculaires ?

 

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