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recherche souris

Exploit unique dans le monde des mammifères : des souris africaines sont capables de perdre 60 % de la peau de leur dos pour échapper à leur prédateur et de la régénérer intégralement en un mois, sans aucune cicatrice. Les aspects génétiques et moléculaires de ce pouvoir échappent encore aux scientifiques qui espèrent un jour l’exploiter pour traiter les grands brûlés. Voire plus encore…

L’autotomie, ou la capacité à régénérer un tissu perdu, n’est pas si rare dans le monde animal. L’exemple des lézards qui se séparent de leur queue pour fuir les prédateurs est probablement le plus célèbre, mais il n’est pas unique. Salamandres, crustacés, insectes, vers… les espèces capables d’une telle prouesse se comptent à la pelle.

En revanche, les oiseaux et les mammifères semblent beaucoup moins bien pourvus pour ce genre de performance. Mais toute règle a son exception. Chez les animaux à poils, celle-ci n’est autre que la souris épineuse, un petit rongeur africain. L’étendue immense de ses pouvoirs de régénération est détaillée dans la revue Nature.

Des souris qui changent de peau

La découverte est un peu le fruit d’un hasard. Ashley Seifert, spécialiste de la régénération chez les amphibiens à l’University of Florida, a été contactée par des écologues kényans racontant à quel point il était difficile de saisir cette souris parce qu’elle y laissait sa peau. Un enjeu que l’équipe de chercheurs a voulu comprendre.

Lorsqu’ils sont attrapés, ces rongeurs se débarrassaient de 60 % de leur peau du dos. Ils ne font pas les choses à moitié puisqu’ils perdent vraiment toute leur peau et non les couches les plus superficielles, les obligeant à avoir la chair à vif.

Cette souris a perdu une très grande partie de la peau de son dos et on peut apercevoir les chairs rouges en dessous. D’ici un mois, il n’y aura plus aucune trace.

Il faut un mois aux rongeurs dépecés pour récupérer l’intégralité de leur peau, avec tout le nécessaire : double couche dermique, follicules pileux et poils, glandes sébacées et tout le cartilage. Aucune cicatrice ne permet de supposer ce qu’il s’est passé.

Une simple activation de gènes présents chez l’Homme ?

Voilà pour les constats. Maintenant les questions : par quels mécanismes cette régénération est-elle possible ? Aucun élément précis ne permet encore d’apporter une réponse. Les auteurs pensent que la clé se trouve dans le génome. Et peut-être même dans le nôtre. Selon eux, les gènes de la régénération présents chez la salamandre se retrouvent également chez les mammifères, mais sous forme inactive. Sauf chez ces souris.

En perçant ces mystères, l’objectif consiste à tenter de les appliquer à notre espèce, notamment pour soigner les grands brûlés qui ont perdu l’essentiel de leur peau.

Mais leur idée va même plus loin : ils souhaitent regarder les empreintes génétiques communes à tous les vertébrés afin de trouver celles qu’il suffirait à activer chez l’Homme. Tout cela est encore bien présomptueux, mais la médecine régénérative a fait de réels progrès ces dernières années et un tel projet ne paraît pas techniquement insurmontable dans un avenir plus ou moins proche.

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