Extrait de Toxic , le livre de William Reymond :
« Les problèmes cardio-vasculaires, le cancer et le diabète de type 2 représentent donc les trois cavaliers de l’apocalypse promise par la pandémie d’obésité. Malheureusement, ils ne sont pas les seuls.
Avec plus de la moitié de sa population en surcharge pondérale ou obèse, l’Amérique s’impose comme une nation souffrante. Du retour de la goutte à la montée en puissance de l’arthrose, des troubles du sommeil à ceux des cycles menstruels chez les femmes, des problèmes d’érection aux problèmes dentaires, le fléau n’épargne personne. Raul Uppot, un radiologue du Massachusetts General Hospital, a même découvert une autre conséquence inattendue en analysant des dizaines de milliers de dossiers de patients : la multiplication des clichés de radiographies illisibles. Et pas à cause d’erreurs des techniciens. Certaines entreprises de matériel médical répondent déjà en commercialisant des appareils plus puissants et plus larges.
J’avais bien en tête une poignée de suspects mais encore aucune certitude quant aux origines du mal. Je savais désormais les États-Unis bien plus atteints que je le craignais. Mais à quoi cela tenait-il ?
Avant d’entamer cette enquête, je n’avais jamais poussé la réflexion. Pour moi, l’obésité relevait d’abord d’un problème personnel. Ses conséquences économiques, ses enjeux sanitaires et les souffrances qu’elle faisait endurer m’avaient à peine effleuré. Dorénavant, je me sentais concerné, car croire que la situation américaine ne nous concerne pas parce qu’un océan nous sépare, s’avère une illusion particulièrement dangereuse. Que nous le voulions ou non, ce processus-là arrive chez nous. Or, nous en connaissons d’avance les conséquences.
Nous savons même que notre organisme réagira de la même manière que celui d’un Américain.
En 1997, des médecins japonais ont publié le fruit de leur travail. Durant plusieurs années, ils ont scruté l’évolution sanitaire d’une centaine de leurs compatriotes installés aux États-Unis, et ont constaté que le risque de développer des problèmes cardiovasculaires avait été chez eux multiplié par deux, celui d’avoir une attaque par trois. En somme, l’obésité avait été un outil d’intégration. Un redoutable outil. Or, c’est lui que l’Amérique est en train d’exporter dans le monde entier. Dès lors, en découvrir l’origine relevait d’une urgente priorité. »
La suite ….. demain.
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