Une campagne visant à lutter contre l’obésité a déclenché une polémique aux États-Unis.
Aux États-Unis, une campagne visant à lutter contre l’obésité fait actuellement polémique. Elle est composée de deux spots de prévention à l’attention des habitants de l’état du Minnesota, un état particulièrement touché par le problème de l’obésité puisque les 2/3 des habitants y sont en surpoids.
Dans le premier clip, on peut voir une mère faire les courses dans un supermarché et remplir son caddie d’une grosse quantité de nourriture trop grasse, trop salée ou trop sucrée, voire tout ça à la fois. Derrière elle, sa fille âgée de 7 ou 8 ans l’imite. Quand sa génitrice s’en rend compte et que son regard s’assombrit alors qu’elle prend conscience de ce que fait son enfant, un slogan apparaît à l’écran :
« Aujourd’hui est le jour où nous devons donner le bon exemple à nos enfants. »
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Spot sur la responsabilité maternelle
Dans le second, deux pré-adolescents discutent dans un fast-food en attendant leur commande. Ils vantent chacun la capacité de contenance de l’estomac de leurs pères et se battent verbalement pour savoir lequel des deux mangent le plus. Le paternel de l’un des deux enfants arrive juste à temps, avec son plateau plein à craquer, pour entendre son fils dire, tout fier : « Quand je serai grand, je mangerai deux fois plus ! »
Ce genre de discours vise à faire prendre conscience aux parents qu’ils ne devraient pas montrer le mauvais exemple à leur progéniture. Dans ces cas-là, les personnes à l’initiative de cette campagne tirent sur une corde facile : la culpabilité.
Si ce type de procédé passe plutôt bien en France, la réalité est toute autre aux États-Unis.
Les Américains insistent énormément sur leur liberté. Ça fait partie d’eux, c’est dans leur culture : ils n’aiment pas qu’on leur impose les choses, qu’on leur donne l’impression de s’incruster dans leur vie pour faire changer leurs habitudes.
Cette campagne s’immisce dans la vie de l’Américain moyen pour lui faire la leçon et le culpabiliser sur le mode de :
« Eh ? C’est pas parce que t’es gros que ton enfant doit l’être, fais gaffe, un peu. »
Une campagne blessante et culpabilisante ?
la critique la plus récurrente en ce qui concerne cette campagne vient du fait qu’elle pointe les parents et leur potentielle irresponsabilité du doigt au lieu de dénoncer le fait que les aliments les moins chers sont surtout les moins sains et qu’il faut régler ce problème avant de rejeter la faute sur les parents.
Cependant, pour le Dr Marc Manley, vice-président de Blue Cross et directeur exécutif de la branche prévention de l’organisme, l’aspect culpabilisant de cette campagne était une nécessité :« Ce qui m’a convaincu, c’est une étude qui a démontré que la génération actuelle d’enfants [dans le Minnesota] aura une espérance de vie plus courte que celle de leurs parents. C’est la première fois qu’on prévoit un tel phénomène aux États-Unis, et l’obésité en est la principale cause« , explique-t-il à The Atlantic.
Le surpoids et l’obésité sont des sujets importants aux États-Unis : le souci, c’est que certaines des personnes ciblées par cette campagne ont eu l’impression qu’on leur fait de plus en plus comprendre que le problème, c’est eux. Avec la prise de conscience du gouvernement et la campagne Let’s Move lancée par Michelle Obama, ce genre d’initiatives risque d’être de plus en plus fréquent au pays de Nicki Minaj. Mais un juste milieu doit être trouvé entre la volonté de faire opérer une prise de conscience sans pour autant blesser et faire culpabiliser les personnes concernées.
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