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Extrait de Toxic Food, le livre de William Reymond :

 » Ma plongée dans les eaux sombres de la toxic food n’était pas pour autant terminée. J’étais même loin de la pointe visible de l’iceberg, à savoir la pandémie d’obésité. Mais j’étais au moins parvenu à l’endroit où, dans son appétit destructeur, la nouvelle malbouffe nous visait tous.

Les cancers du sein, de la prostate, du côlon… en train de se multiplier constituaient autant de preuves semées accidentellement par l’assassin.

Avant de quitter cette scène de crime, il me faut donc définitivement clore le dossier.

On trouve dans les premières pages d’Anticancer, le livre de David Servan-Schreiber, un paragraphe résumant les données du problème : « En Asie, les cancers qui affligent l’Occident – comme le cancer du sein, le cancer du côlon ou de la prostate – sont de sept à soixante fois moins fréquents. Chez les hommes asiatiques qui décèdent de causes autres que le cancer, on trouve pourtant autant de microtumeurs précancéreuses dans la prostate que chez les Occidentaux. Quelque chose dans leur façon de vivre empêche ces tumeurs de se développer. En revanche, chez les Japonais installés en Occident, le taux de cancer rattrape le nôtre en une ou deux générations. Quelque chose dans notre façon de vivre empêche notre corps de se défendre efficacement contre cette maladie. »

Vous l’avez maintenant compris : personnellement, quand j’envisage les responsables possibles de ces cancers, je préfère évoquer la manière dont nous nous nourrissons plus que notre façon de vivre. Mais puisque l’art de manger est un art de vivre, ne s’agit-il pas, après tout, de la même chose ?

Mais revenons aux propos de Servan-Schreiber. Se fondant sur d’innombrables travaux réalisés depuis des décennies sur la répartition géographique des cancers, il démontre, par exemple, que si, génétiquement, un Asiatique court les mêmes risques de développement d’un cancer de la prostate qu’un Occidental, son mode de vie l’en préservera. Et qu’en revanche, immergé dans nos sociétés et adoptant notre façon de manger, il deviendra malade. Ce qui atteste combien le problème se niche au fond de nos assiettes.

De multiples expériences et constatations confirment cette thèse, sans que les géants de l’agroalimentaire ne s’en préoccupent. Ainsi, les Aborigènes d’Australie sont malades lorsqu’ils s’installent dans les grandes villes, mais guérissent en retournant à une existence en accord avec la nature. Une réalité constatée aussi chez les Indiens Mi’kmaq de l’île Unama’ki dans la région de Nova Scotia au Canada. Résultat, adopter un mode de vie « occidentalisé » conduit à une évolution sanitaire identique : la maladie.

Mieux, une récente étude consacrée aux Inuits du Groenland a comparé les taux et genres de cancers entre les individus restés dans leur milieu d’origine et ceux ayant émigré au Danemark.

Mais avant de détailler ces découvertes, deux mots s’imposent sur d’autres Inuits, ceux du Canada et de l’Alaska. En 1935, après cinquante ans de tenue des registres médicaux, on constatait que la peuplade indienne avait connu un seul cas de cancer. Aujourd’hui, après un premier pic survenu dans les années 1970 puis une nouvelle augmentation apparue au milieu des années 1980, on a mis au jour un taux de cancer équivalant à celui des États-Unis et du Canada. Pas de doute : voilà ce que l’on appelle payer le prix du progrès !

Mais revenons à l’étude de Trine Boysen et Jeppe Fribord. Analysant l’état sanitaire de 77 888 Inuits sur une période vingt ans, soit entre 1973 et 2003, l’équipe de scientifiques danois a conclu que si les risques de cancers dits génétiques étaient identiques entre l’Inuit ayant rejoint la société moderne et celui demeuré au Groenland, il n’en allait pas de même pour d’autres formes de cette maladie. « Les Inuits ayant immigré au Danemark sont exposés de manière significative à un risque plus élevé de développement d’un cancer de la vessie, du sein, de la peau, de la prostate, du côlon et de l’estomac», indique le rapport.

Malgré eux, en venant s’installer dans nos sociétés modernes et en adoptant notre mode de consommation, les Inuits ont donc prouvé que la probabilité de contracter un cancer de « type occidental » n’était pas une question de naissance mais une affaire d’alimentation.

La suite me semblait logique : je devais comprendre pourquoi le recours à la toxic food se transformait en cancers.

La suite (de cette enquête passionnante) ……………demain.

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