Les Américains n’ont aucune attirance pour les aliments présentés comme «sains», tandis que les Français les trouveraient délicieux, selon deux études.
Pour les Américains, les aliments bons pour la santé n’ont rien de savoureux, ils n’ont pas envie d’en manger, ils ne sont pas bons. Ils préfèrent les frites et les hamburgers au brocoli ou à la salade. C’est ce qu’avait montré une étude publiée en 2006 dans le Journal of Marketing. Les États-Unis étant confrontés à une véritable épidémie d’obésité, ces résultats plutôt embarrassants suscitèrent énormément de commentaires. Comment faire en effet pour que les Américains se mettent à manger des brocolis alors qu’ils n’aiment pas ça?
La même étude réalisée selon des protocoles identiques vient d’être refaite en France (Food Quality and Preference). Elle montre exactement le contraire: pour les Français, une alimentation saine est associée à des plats appétissants, délicieux. «Il y a des différences culturelles importantes», analysent les auteurs de l’étude. L’association «sain = bon» est vraie en France mais pas outre-Atlantique. «Cela pourrait expliquer la différence constatée dans la progression de l’épidémie d’obésité entre les deux pays».
Le test mis au point en 2006 par Raj Raghunathan, de l’université du Texas, est très ambitieux. «Il permet de mettre en évidence des attitudes réflexes, des croyances implicites», souligne Carolina Werle, de l’école de management de Grenoble qui a piloté l’étude. On ne demande pas aux participants de réfléchir et de dire si tel ou tel aliment est bon pour la santé et s’ils le trouvent aussi bon au goût. On veut connaître leurs réactions gustatives instinctives».
Favoriser le modèle français
A priori, les Français sont donc placés sur une bonne orbite. En effet, «beaucoup d’études ont montré que les choix alimentaires sont gouvernés par des habitudes automatiques» comme le soulignent les chercheurs, et non par des recommandations hygiéno-diététiques. En conclusion, ils incitent les pouvoirs publics à favoriser le modèle français et à éviter de culpabiliser les individus. Les chercheurs de Grenoble ont constaté en effet que les personnes qui suivent un régime perdent le goût du bien manger. Cela pourrait se révéler au final très contreproductif.
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