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L’amlexanox, médicament prescrit aux États-Unis contre les aphtes ou au Japon contre l’asthme, pourrait détenir un autre pouvoir : celui de réduire le poids et de faire reculer le diabète sans manger moins ni courir plus. Du moins chez les souris… Pourra-t-il devenir la nouvelle pilule anti-obésité ?

Le voici déjà comparé au Viagra. Ce médicament célèbre contre les troubles de l’érection avait d’abord été testé contre les douleurs à la poitrine sans se révéler à la hauteur, avant de révéler tout son potentiel pour les hommes victimes de pannes sexuelles.

L’amlexanox, principe actif de l’Aphtasol, est commercialisé au Japon depuis 25 ans pour traiter l’asthme, et a conquis le marché américain depuis 15 ans contre les aphtes. Mais, comme le Viagra, il pourrait s’avérer plus utile contre un autre mal que celui contre lequel il a été d’abord utilisé. Non pas les problèmes sexuels, mais l’un des maux du XXIe siècle : l’obésité, et ses troubles métaboliques associés.

Des souris obèses ont perdu du poids sans rien faire

C’est en tout cas ce que viennent de suggérer des chercheurs américains de l’université du Michigan après des recherches menées chez la souris. Certes, il faut faire preuve de prudence car le passage de l’animal à l’Homme est parfois hasardeux. Mais les auteurs de ce travail, publié dans Nature Medicine, ne parviennent pas vraiment à cacher leur optimisme.

L’expérience est simple. Des souris ont bénéficié d’un régime alimentaire riche en calories et, inéluctablement, elles ont grossi jusqu’à devenir obèse. Une partie d’entre elles a alors reçu l’amlexanox. Libres de manger et de se mouvoir, les rongeurs, quels qu’ils soient, n’ont pas changé leurs habitudes et se nourrissaient autant tout en ne se dépensant pas davantage.

Finalement, malgré les mauvaises habitudes, les souris traitées ont perdu du poids, et des pathologies associées à l’obésité, comme le diabète de type 2, ont reculé. Aussitôt le traitement arrêté, tout le poids perdu a été récupéré en quelques temps. Le médicament semble donc combattre efficacement le surpoids.

Comment peut-il agir si le mode de vie reste inchangé ? Les auteurs ont leur hypothèse. Il semble que la molécule vienne inhiber un duo de gènes, nommés Ikk-epsilon et Tbk1. Tous deux semblent freiner le métabolisme. En les réduisant au silence, l’organisme dépense davantage d’énergie, qui s’évapore sous forme de chaleur.

C’est une piste intéressante dans le développement d’un médicament contre l’obésité car notre corps, très adaptable, diminue son métabolisme dès lors que les rations alimentaires sont réduites, comme lors d’un régime. C’est pourquoi la diète ne permet pas toujours de perdre du poids. Avec une substance comme l’amlexanox, le problème pourrait être court-circuité.

Des essais cliniques sont espérés chez l’Homme dès la fin de l’année. L’objectif, dans un premier temps, n’est pas tant d’évaluer son efficacité dans le traitement de l’obésité que de s’assurer de son innocuité. Il existe en effet d’autres médicaments contre le surpoids qui s’accompagnent d’effets secondaires parfois très contraignants.

Et s’il en va de même pour l’amlexanox, sa commercialisation pourrait être compromise. Car comme le suggère l’expérience, il doit être pris en continu pour se révéler efficace. Le moindre arrêt entraîne une reprise des kilos perdus. Le patient est donc condamné à le prendre à moyen ou long terme. Pour se lancer dans ce traitement, le jeu doit en valoir la chandelle.

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