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traitement des cancers et alimentation

Extrait de Toxic Food, le livre de William Reymond :

 » Les pesticides, les acides gras-trans, l’acrylamide et de nombreuses autres substances chimiques présentes dans les colorants, les additifs et les conservateurs contenus dans la nouvelle mal-bouffe jouent donc un rôle essentiel dans la phase d’« insémination » du cancer.

Rappelons-le : ce n’est pas l’hérédité génétique qui constitue la première source de la maladie mais notre mode de vie. Où la toxic food tient une place essentielle.

Cette phase d’initiation n’est pourtant pas la plus importante. Notamment parce qu’elle est celle sur laquelle nous avons le moins de maîtrise. Bien sûr, reprendre le contrôle de nos assiettes ne peut qu’être bénéfique pour éviter de courir certains risques mais, comme l’écrit le professeur Campbell : « Toute la phase d’initiation peut s’effectuer en un laps de temps très court, même en quelques minutes. C’est le temps qu’il faut pour que la substance carcinogène soit ingérée, absorbée dans le sang, transportée vers les cellules, changée en substance active, mêlée à l’ADN et transmise aux cellules filles. Lorsque de nouvelles cellules filles se forment, le processus est complet : les cellules filles et leurs descendantes seront à jamais génétiquement endommagées et susceptibles de permettre au cancer de se développer. »

Et c’est précisément parce que ce processus est quasi irréversible que, nous, consommateurs, et, eux, gouvernements, devons contenir les risques d’exposition.

Avant d’évoquer la seconde période d’évolution du cancer et d’en saisir l’importance, il convient de dire quelques mots de la, troisième et dernière étape, phase la plus visible de la maladie. Et, souvent aussi, la plus dramatique.

Une fois encore, le résumé proposé par le professeur Campbell vaut mieux qu’un long discours : « La progression s’enclenche lorsqu’un groupe de cellules cancéreuses avancées augmente jusqu’au point où elles causent un dommage irréparable. Si on reprend l’analogie avec le gazon, c’est quand le gazon a tout envahi. »

Dans ce cas, selon sa nature, le cancer sera malin et envahira les tissus voisins ou, pire, métastasé lorsqu’il se répandra ailleurs dans l’organisme. Quant à « la phase terminale, elle se traduit par la mort ».

Pourquoi ce détour?

Parce qu’il correspond à l’une des motivations m’ayant poussé à écrire ce livre.

Je l’ai dit, mon but est de démontrer que les effets de la toxic food dépassent la pandémie d’obésité. Or cruellement, tragiquement même, les cancers sont l’illustration de cette vérité. De fait, évoquer le processus final de la maladie permet d’insister sur l’importance d’une alimentation saine afin d’éviter cette dernière phase.

Comprendre qu’au terme d’une vie sous le signe de la nouvelle malbouffe nous attend une mort prématurée vécue dans des conditions difficiles, sera peut-être en mesure de convaincre les moins motivés.

Enfin, la description si définitive d’un cancer en phase terminale éclaire d’une lumière crue et nouvelle l’importance des choix nutritionnels adoptés en phase de promotion. Et pour mieux s’en convaincre, il faut revenir à l’analogie avec le gazon.

Si la première étape correspond au moment où la « mauvaise » graine est plantée en terre, la phase de « promotion » est celle de la germination et de la pousse. En poursuivant cette logique, pour percer et s’étendre la semence a besoin d’une série d’événements favorables. Une combinaison d’eau, de soleil et de nutriments puisés dans la terre. Les cellules prédisposées au cancer vont agir de la même manière. Si les conditions sont rassemblées, elles vont « se multiplier jusqu’à ce qu’elles deviennent un cancer détectable à l’œil ». Bien entendu, contrairement à la phase d’initiation parfois assez soudaine, cette étape-là peut durer des années.

Une graine de gazon a besoin d’eau, de soleil et nutriments ; quels sont donc les éléments jouant le même rôle dans la phase de promotion des cancers ?

Dans une minorité des cas, comme on l’a vu, il s’agit d’un processus d’ordre génétique, Pour les autres, la responsabilité revient à notre mode de vie. Et donc, prioritairement, à la qualité de l’alimentation.

Et là, après avoir fait office de « contaminant » durant la première phase, la toxic food joue un rôle essentiel dans le développement des cancers.

Une fois encore, comment ne pas se laisser gagner par un sentiment d’impuissance teinté de profond agacement ?

De multiples études attestent que certains des ingrédients de l’alimentation industrielle sont l’engrais dont les cellules prédisposées au cancer ont besoin pour croître. Or on sait aussi que 80 % de notre alimentation provient de ce qui est la source du mal…

Depuis le début des années 1980, alors que la nouvelle malbouffe étendait son emprise sur nos tables, de nombreux scientifiques se sont mis à étudier le rôle du régime alimentaire dans le développement des cancers.

Le professeur Campbell et son équipe notamment. Travaillant sur des rats de laboratoire contaminés par la cancérigène Aflatoxine B-l1, ce groupe de chercheurs a pu démontrer que les cancers du foie de ces rongeurs évoluaient différemment selon la nourriture qu’ils recevaient. Et que plus l’alimentation de ces cobayes était riche en protéines de source animale, plus la maladie évoluait rapidement vers la troisième phase.

En 1985, toujours sous le contrôle de Campbell, les chercheurs O’Connor et Roebuck ont prouvé aussi que les lésions cancéreuses étaient plus importantes dans l’organisme des rats nourris avec une alimentation contenant 20 % d’huile de maïs.

Les protéines animales, l’huile, le gras semblaient donc un moteur essentiel de développement du cancer.

Ceci dit, comme le remarquait Campbell lui- même, ces découvertes pouvaient être discutées parce qu’elles se limitaient à l’expérimentation animale. Même si la structure ADN du rat est très proche de la nôtre, voilà qui laissait une place au doute. Une brèche qui, Campbell le savait, servirait aux géants de la toxic food pour entamer un travail de sape.

Et puis, une aide vint d’où le professeur ne l’attendait pas.

En 1980, le département de biochimie nutritionnelle que Campbell dirige à l’université Cornell d’Ithaca accueillit, dans le cadre d’un échange international, le professeur Junshi Chen, un Chinois.

Ce scientifique, alors que les travaux de Campbell se limitaient aux rats de laboratoire, proposa, via l’Académie chinoise de médecine préventive, à l’université Cornell et à celle d’Oxford de participer à la plus gigantesque étude d’épidémiologie jamais entreprise. Objectif : étudier sur une vingtaine d’années le taux de mortalité de douze types de cancer sur les populations de 65 comtés ruraux de Chine puis les comparer aux données américaines. Une première tranche de résultats, publiée en 1991, mérite, selon le New York Times, un « Grand Prix de l’épidémiologie ». L’équipe sino-américaine a prouvé combien l’apparition et le développement de certains cancers dépendaient principalement de nos choix alimentaires.

Ainsi, nos cancers modernes – prostate, sein, testicules ou côlon – apparaissaient très rarement comme causes de décès en Chine rurale, zones où la nourriture industrielle n’était pas apparue et dont la nourriture de base se composait de céréales complètes – et non raffinées comme chez nous -, de légumes, de fruits, voire, parfois, de viande maigre et de poisson. En revanche, dans les régions où le modèle occidental commençait à s’imposer, les chercheurs avaient trouvé trace de nos maux.

Une évolution confirmée par la deuxième partie du China Project, aux conclusions rendues publiques le 28 juin 2001 *. Sinistre corollaire de son émancipation capitaliste, la Chine constata qu’elle avait adopté aussi nos cancers. Désormais, dans les grandes villes, les cancers modernes avaient remplacé ceux constatés en Chine rurale. L’étude démontrait que cette évolution était liée à un changement nutritionnel majeur. Abandonnant son alimentation traditionnelle, le Chinois optait en effet pour la toxic food, ses produits trop gras, salés, sucrés et chimiques !

Un autre aspect des travaux entrepris sur les répercussions de l’alimentation ne peut être occulté.

La nouvelle malbouffe, nous venons de le voir, prépare le terrain au développement des cellules cancéreuses. Or ce phénomène – évitable avec une alimentation saine – ne concerne pas seulement les nouveaux cancers.

Les études menées par Campbell et son équipe ont en effet démontré que « le corps se souvient : si l’exposition à un carcinogène a initié un cancer demeuré latent, ce cancer peut encore revenir plus tard si on ne se nourrit pas bien ».

Je tiens à citer ces propos parce que maintes personnes rencontrées et interrogées m’ont raconté la même chose. D’abord, des réapparitions de lésions crues éradiquées. Puis, le regret – la colère aussi – de n’avoir quasiment jamais vu les traitements accompagnés de conseils nutritionnels et d’une remise en question de leur mode alimentaire. Dès lors, sans le savoir, en persistant à se nourrir essentiellement de produits industriels, ces anciens malades avaient avalé les « graines » à l’origine de leur mal.

Bien que n’ayant aucunement la prétention d’être médecin ou nutritionniste, j’espère que la lecture de ces lignes incitera d’anciens cancéreux à entamer une véritable réflexion sur le contenu de leur assiette.

Avant d’achever cette plongée dans l’univers de la toxic food et de tenter de comprendre la raison intrinsèque des effets dévastateurs de cette nouvelle malbouffe sur l’organisme, il fallait aussi évoquer un autre fléau.

La suite …..demain.

Dr BUENOS : le point de vue exprimé dans cet article est très intéressant .

 

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