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prix de l’alimentation

Extrait de Toxic, le livre de William Reymond:

« Le commerce de la nourriture est dépendant de règles économiques spécifiques. En effet, la consommation d’aliments n’augmente pas parallèlement au pouvoir d’achat. Être plus riche n’incite pas à dépenser davantage pour s’offrir une plus grande quantité de mets. Les spécialistes estiment même qu’une fois le consommateur arrivé au sommet de la pyramide alimentaire, autrement dit l’achat de viande, ses habitudes ne changent plus guère. En tout cas pas suffisamment pour que le producteur puisse espérer augmenter considérablement ses revenus à mesure que ses clients accroissent les leurs.

Afin d’atteindre cette limite maximale de consommation, une marque doit donc investir massivement dans la publicité. Ou, comme nous l’avons vu du côté d’Emory, dans de nouvelles techniques destinées à encourager cet achat. Mais puisque cette capacité possède un plafond, une fois celui-ci atteint, pour augmenter ses profits, le producteur doit diminuer ses coûts et accroître la valeur ajoutée d’un produit. Un exemple ? Les coûts de production d’un œuf sont difficilement compressibles. Pour l’obtenir, il faut une poule que l’on nourrit. Une volaille impossible à remplacer par une machine. Et une fois pondu, l’œuf reste… un œuf. Du producteur au consommateur, il est donc pratiquement impossible de lui ajouter quoi que ce soit. Or, dans n’importe quel produit industriel composé d’une multitude d’ingrédients, tout s’ajoute. Il y a « parfois jusqu’à cinquante [composants] que l’on peut substituer les uns aux autres, explique Jean- Michel Cohen. Et l’ordre des ingrédients laisse la possibilité de privilégier l’ingrédient le moins cher au détriment du plus cher ». En clair, à la différence de l’éleveur de poules pondeuses qui n’a presque aucune marge de manœuvre, l’industriel qui fabrique des produits transformés a la possibilité de recourir à des ingrédients peu chers pour diminuer son prix de revient. Et de multiplier les combinaisons à l’infini pour augmenter parallèlement ce qu’on appelle sa valeur ajoutée. Le produit final peut jouer la carte pratique, en devenant un plat surgelé, en se dotant d’un emballage facile à emporter, en se faisant préparation en conserve ou en inventant une forme nouvelle de nourriture, comme le nugget de poulet. L’essentiel du prix payé par le consommateur ne relèvera plus des ingrédients de base, mais plutôt des ajouts imaginés par l’industriel.

Dès 1971, avec la multiplication à l’extrême des plants de maïs, on offrit donc à l’industrie agroalimentaire la mainmise sur la première partie de l’équation. Le prix de la matière première venant de chuter, entraînant dans son sillage les coûts de production, il convenait désormais de trouver un moyen de faire exploser la marge de la valeur ajoutée. Et de contourner une autre règle, celle qui prétend, en théorie, que l’estomac des consommateurs n’est pas élastique. »

La suite …….demain.

 

 

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