traduction du site en :

Evénements

Septembre  2024
Lun Mar Mer Jeu Ven Sam Dim
   
  1
2 3 4 5 6 7 8
9 10 11 12 13 14 15
16 17 18 19 20 21 22
23 24 25 26 27 28 29
30  

obesite et coût energetique

Extrait de TOXIC, le livre passionnant de William Reymond, que je vous conseille de lire :

 » L’idée d’une famille obèse contrainte d’opter pour un véhicule plus spacieux, donc consommant plus d’essence, n’est en rien une vue de l’esprit. Il s’agit d’une réalité américaine.

L’obésité entraîne en effet chaque année la consommation de 4 milliards de litres d’essence supplémentaires. Partant du principe qu’une voiture plus lourde est moins économique, Sheldon Jacobson et Laura McLay ont été les premiers à évaluer précisément cette répercussion inattendue de la pandémie.

L’équation de Jacobson et de McLay est fondée sur le poids moyen du citoyen américain, sa progression depuis 1960, ses habitudes de transport et un parc automobile s’élevant désormais à 223 millions de véhicules. En 2006, les États-Unis comptent plus de voitures que de conducteurs. Et le taux d’achat de voitures spacieuses a augmenté six fois plus vite que la progression démographique de la population américaine.

Au total, en quarante ans, le surpoids des Américains a coûté la quantité de carburant nécessaire à 2 millions de véhicules durant un an !

Les conglomérats pétroliers et les fabricants d’automobiles ne sont pas les seuls à avoir constaté cette consommation d’essence nouvelle. Les passagers attentifs aux explications des compagnies aériennes savent également que l’obésité pèse désormais sur le prix de leur voyage.

Les récentes augmentations du prix des billets ne sont pas uniquement liées à la flambée du kérosène. Alors que les compagnies se sont engagées dans une course à l’allégement afin d’économiser du carburant, une récente étude des Centers for Disease Control (CDC) a estimé pour la première fois les répercussions de l’obésité dans ce domaine.

Les CDC, dont le quartier général est situé à Atlanta, forment un ensemble chargé de la santé publique et de la sécurité du public américain. Depuis les années 1990, ils ne cessent de s’alarmer de la croissance exponentielle du tour de taille moyen. Pour la première fois en 2005, l’agence a poussé ses investigations en s’intéressant, en plus des questions sanitaires, aux conséquences économiques. Avec comme exemple concret, le coût de l’obésité sur les transports aériens. Résultat ? En 2000, le surpoids des passagers a contraint les compagnies américaines à brûler 1,325 milliard de litres de kérosène supplémentaire. Un surcoût de 275 millions de dollars absorbé pour une partie par les passagers, pour une autre par l’ensemble des contribuables sous la forme des aides gouvernementales versées aux compagnies. Le rapport des CDC dévoile un autre effet de la pandémie : les dégâts écologiques entraînés par la transformation de ce kérosène en dioxine de carbone. D’après l’agence, 3,8 millions de tonnes se voient, annuellement, lâchées en plus dans l’environnement, contribuant directement au réchauffement climatique.

Depuis 2004, Eric Finkelstein, économiste de la santé au sein du RU Institute, une ONG installée en Caroline du Nord, étudie un autre dommage collatéral de la pandémie. En collaboration avec les CDC, il a tenté d’établir le coût économique de la crise sanitaire américaine. Sa première découverte, la plus simple à mettre au jour, concerne la facture médicale. Chaque année, 117 milliards de dollars sont dépensés pour couvrir les coûts directs de l’obésité. Une somme qui représente à elle seule 9 % de la totalité des frais de santé aux États-Unis.

Avec 4 milliards annuels, le Texas occupe une fois encore la première place.

Eric Finkelstein estime qu’en moyenne chaque contribuable verse annuellement 180 dollars pour ce poste nouveau. Un phénomène en hausse que cet expert considère comme la principale menace pesant sur les pays à système social développé. « Comment la France, l’Allemagne, la Suède vont-elles faire face à cette explosion des dépenses liées à l’obésité lorsque ces États auront atteint le même taux d’obèses que chez nous ? », demande-t-il.

Finkelstein – et d’autres – craint même que ce tsunami financier en devenir porte en lui les germes d’une crise morale. Jusqu’où et jusqu’à quand les personnes en bonne santé accepteront-elles de régler les dépenses nécessaires aux soins des obèses alors que, très souvent – à tort ou à raison, nous le verrons -, le surpoids est assimilé à une question de volonté et de discipline personnelles ?

En moyenne, le salarié américain rate trois jours de travail par an pour raisons de santé. Mais un obèse s’absente deux fois plus. Et lorsqu’il s’agit d’une femme en surcharge pondérale, ce sont huit journées qui sont perdues. Moralité ? Nous entrons dans la dérive et le cercle vicieux décrits à la conférence de Sydney : l’obèse court de plus en plus le risque de se retrouver en rupture sociale, le monde du travail préférant limiter ses coûts en embauchant des candidats en apparente bonne santé.

La mise en garde d’Eric Finkelstein prendra tout son sens : « Les coûts économiques de l’obésité sont énormes et, de fait, au-delà de ses citoyens, compromettent la santé même des États-Unis ».

la suite ……. demain

 

Articles en rapport

  • Pas d'article en relation