Contrairement aux messages officiels, les études conduites à ce jour ne montrent pas qu’en mangeant « moins gras » on maigrit ni même qu’on se porte mieux.
L’agence française chargée de l’alimentation (Anses) a fini par l’admettre récemment.
Les études d’intervention qui ont utilisé des régimes pauvres en graisses (low-fat) ont eu des résultats contrastés : on observe parfois une baisse du poids après 4 à 8 mois. Mais après un à deux an, le poids perdu est repris dans la plupart des cas.
L’échec de la réduction des graisses comme moyen de perdre du poids est d’ailleurs maintenant admis par tous les organismes de recherche internationaux, y compris (mais bien tardivement) en France, pourtant les pouvoirs publics continuent de promouvoir des campagnes qui incitent à « manger moins gras ».
Ce que disent les organismes de recherche
- En 1993, des spécialistes se réunissent à l’initiative des National Institutes of Health (NIH) des Etats-Unis et déclarent après avoir analysé l’ensemble des résultats obtenus avec des régimes pauvres en graisses, que ceux-ci permettent « 10% de perte de poids maximum, presque totalement repris après 2 à 5 ans. » (NIH Consensus Statement. Ann Int Med 1993, 119:764)
- En 1998, nouvelle réunion de consensus à l’initiative des NIH. Il y est affirmé que « la seule diminution des graisses ne permet pas de faire maigrir les individus en surpoids. » (NIH Clinical Guidelines on Obesity. Obes Res 1998;6(Suppl 2):51S-209S)
- En 2003, le ministère de la santé d’Australie réunit des spécialistes internationaux qui déclarent après avoir mis à jour les connaissances sur les régimes pauvres en graisses : « Il existe des preuves modérées que les graisses alimentaires ne sont pas un facteur indépendant du développement du surpoids et de l’obésité. » ( A review of the relationship between dietary fat and overweight/obesity. NHF, 02/2003)
- Le 1er mars 2010, l’Agence française de sécurité sanitaire des aliments (Afssa, aujourd’hui Anses) corrige son précédent avis de 2001 qui conseillait de réduire les graisses à hauteur de 30-35% de l’apport calorique. Dans son nouvel avis, l’Afssa recommande pour les corps gras, une fourchette de 35 à 40% de l’apport calorique. L’Afssa précise que « en prévention primaire, les données disponibles indiquent clairement que la quantité d’énergie totale, et non la teneur en lipides des régimes, est très généralement corrélée au risque de pathologies telles que syndrome métabolique, diabète, obésité, maladies cardio-vasculaires, cancers et DMLA. »
En admettant pour la première fois que les graisses ne sont pas responsables de l’obésité et des maladies chroniques, l’Afssa contredit le Programme national nutrition santé qui conseille toujours de « limiter les graisses » au motif qu’une « consommation excessive de graisses augmente à terme le risque de prise de poids ou de développer une maladie cardio-vasculaire. »
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