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guide de la chirurgie de l’obesite

Pourtant efficace et sûre, la chirurgie bariatrique ou chirurgie de l’estomac a concerné jusqu’ici moins de 5% des patients sévèrement obèses.

Le Lancet Diabetes & Endorcinology publie une série d’articles sur la chirurgie bariatrique ou chirurgie de l’estomac, présentée par le journal médical comme « le traitement le plus efficace de l’obésité ». Un traitement sûr et efficace, mais encore peu répandu.

L’obésité est à l’origine de nombreux problèmes de santé dont le diabète, les maladies cardiovasculaires, certains cancers, l’arthrose, l’apnée du sommeil et les troubles respiratoires. Selon le Lancet, 44% des diabètes de l’adulte et 23% des maladies cardiovasculaires sont liées à l’obésité.

La chirurgie bariatrique permet de perdre du poids mais elle améliore aussi le statut métabolique : les diabétiques peuvent espérer une rémission de la maladie et les organes endommagés peuvent même retrouver un état normal.

Selon l’enquête OBepi de 2012, près de 7 millions de Français seraient obèses (IMC supérieur ou égal à 30 kg/m2). En France, la chirurgie bariatrique est généralement réservée aux personnes sévèrement obèses (IMC supérieur ou égal à 40), qui sont plus de 550000 dans notre pays. Pourtant, moins de 5% de cette population a bénéficié d’une opération même si le nombre d’actes a été multiplié par 7 entre 1997 et 2006.

L’enquête OBepi 2012

Selon le Lancet, la chirurgie bariatrique devrait être proposée plus systématiquement et plus largement ne serait-ce que parce qu’elle entraînerait une réduction de 30% des coûts de santé chez un obèse.

Deux diététiciennes-nutritionnistes, Elodie Sentenac et Magali Walkowicz, auteur du Guide de la chirurgie de l’obésité répondent aux questions sur cette procédure.

LaNutrition.fr : Il faut attendre 3 à 6 mois avant de subir une chirurgie bariatrique. Pourquoi ?

Magali Walkowicz : Le bilan médical avant l’intervention doit être très précis afin de prévenir les complications médicales. En gros, il s’agit de « mettre sur une balance » les indications et les contre-indications. Du point de vue purement diététique, on va chercher à savoir s’il y a bien une hyperphagie, s’assurer que le comportement alimentaire ne souffre d’aucun trouble majeur et commencer à rééquilibrer l’alimentation pour apprivoiser le futur alimentaire. Si ce laps de temps est nécessaire à la réflexion du patient c’est parce que cela est avant tout une chirurgie et qu’elle est irréversible pour certaines procédures. La culture alimentaire du patient, qui est profondément ancrée en lui, va être inexorablement ébranlée et il doit être sûr de l’accepter.

La chirurgie peut-elle échouer ?

Elodie Sentenac : Il peut y avoir une ou des complications liées à la chirurgie elle-même (reflux, dilatation) mais le plus souvent il s’agit d’une reprise partielle ou totale du poids à cause de problèmes alimentaires qui ressurgissent (grignotages, compulsions, difficultés à gérer les émotions).

M. W. : D’où l’intérêt de bien se préparer à l’intervention et de déceler et régler les troubles du comportement alimentaire avant de se faire opérer. Même sans grignoter, simplement ne pas consommer de repas équilibrés est aussi un problème. Les règles diététiques doivent être suivies au quotidien. L’opération agit sur la quantité, pas sur la qualité.

Quelle aide apportez-vous dans le cas d’un échec ?

M. W. : Lors de consultation, on diagnostique le problème. Si le problème touche à l’équilibre alimentaire, on rééduque le patient sur ce point. On repart à zéro, on souligne et on explique les erreurs. Si on sent qu’il a besoin d’être vraiment encadré, on peut au départ lui établir des menus, lui faire sa liste de courses et on le rencontre plusieurs fois, jusqu’à ce qu’il soit autonome. Si on décèle un trouble compulsif alimentaire, on apporte certes une réponse diététique mais on incite fortement le patient à consulter également un psychologue, voire un psychiatre. Il y a alors urgence car il y a un risque de décompensation psychique en plus.

Existe-t-il des carences suite à une chirurgie bariatrique ?

E. S. : Oui, cela arrive lorsque les patients ne se font pas suivre correctement. En pré-opératoire, lorsqu’on les prépare à de nouvelles habitudes alimentaires, ils ne sont pas toujours suffisamment attentifs. Ils écoutent mais n’entendent pas car ils ne sont pas encore dans la réalité post-opératoire. Une fois opérés, ils ne suivent pas les recommandations et n’éprouvent en plus pas le besoin de revenir en consultation. Il y a alors des anémies sévères, des dénutritions protéino-énergétiques, des asthénies… Il est très important d’avoir un suivi diététique régulier en post-opératoire.

Sur quels critères avez-vous élaboré vos recettes ?

E. S. : Les personnes opérées peuvent manger les mêmes plats qu’avant l’opération. À condition, bien sûr, que ce soit des recettes bien équilibrées. Nous avons donc misé sur des recettes originales. Le but étant de leur donner de nouvelles idées de menus. Nous avons aussi tenu compte de la facilité d’élaboration. Elles sont bien entendu très diététiques tout en étant savoureuses.

M. W. : Nous avons sélectionné des aliments de base ayant une forte densité nutritionnelle. Les associations ont été faites de manière à garantir un certain équilibre alimentaire, un faible apport calorique, un index glycémique le plus bas possible y compris pour les desserts et un rapport oméga 3/6 intéressant. Ainsi elles sont intéressantes à la fois pour participer à la perte de poids, pour répondre aux besoins de l’organisme, pour s’assurer une bonne santé cardiovasculaire et éviter les pics glycémiques d’après repas. Et toute la famille peut en profiter.

Pour en savoir plus : Le guide de la chirurgie de l’obésité par Elodie Sentenac et Magali Walkowicz

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