Extrait du livre de Denis DOUCET, « Le principe du petit pingouin » :
Le fait de devoir vous adapter à de si nombreuses choses, dont bon nombre ne sont pas considérées comme sensées, n’est pas sans conséquences. L’un des premiers effets qu’on observe souvent est la baisse de concentration, la distractivité et l’inefficacité de votre mémoire à court terme. À un tel point que plusieurs clients qui vivent des malaises émotionnels me demandent souvent : « À partir de quel âge peut-on être atteint d’Alzheimer ? » tellement ils entretiennent des doutes sur leurs capacités cognitives des derniers mois.
Quand quelqu’un présente de moins bonnes capacités de concentration par un excès de fatigue, par le stress ou par une perturbation émotionnelle, il devient encore plus vulnérable aux manipulations car il se met à douter de lui- même.
Une autre preuve que la concentration des gens aujourd’hui est en chute libre, c’est le nombre effarant d’erreurs qu’ils commettent au travail, dans le paiement de leurs factures, dans le fait qu’ils oublient souvent ce qu’on vient juste de leur dire ou ce qu’ils viennent juste de lire. Les employeurs réagissent par des mesures de contrôle toujours plus sophistiquées et coercitives, ce qui augmente le stress à l’idée de se faire prendre en défaut. Un véritable cercle vicieux dont la résultante est un accroissement de méfiance malsaine. Pas besoin de vous dire que les climats en souffrent grandement en bout de piste.
En fait, quand vous êtes perturbé, même modérément, votre système limbique (une structure située au centre du cerveau) s’affole, et ses projections neuronales, se dirigeant vers les lobes frontaux, viennent déranger votre concentration. Certains jeux hormonaux additionnels, sous l’effet du stress, n’aident en rien la situation.
Trop de moments où vous vous mettez à subir une moins bonne concentration-attention peuvent à la longue vous faire douter de vous-même, comme je l’ai mentionné précédemment, diminuant votre confiance dans votre jugement et dans la fiabilité de vos actes. Ce qui en entraîne plusieurs à chercher à s’appuyer sur d’autres pour compenser. Ou encore, cela enseigne à bon nombre d’entre nous, comme réflexe psychologique de survie, à camoufler ses erreurs ou à chercher à les faire passer sur le dos de quelqu’un d’autre.
Je l’ai entre autres remarqué petit à petit dans les restaurants qui offrent des commandes pour emporter. Le pourcentage d’erreurs n’a fait qu’augmenter. Pensez également à la qualité de service des institutions gouvernementales, des compagnies de téléphone, des fournisseurs Internet, des services bancaires, des commerces au détail, de l’hôtellerie, etc.
Lorsque je leur signale des erreurs, leur premier réflexe est de nier les faits. Si j’insiste, on me répond que je me suis peut-être trompé – protection de l’image de l’entreprise qu’on veut faire passer pour infaillible -, et si j’insiste encore, on me répond généralement qu’on va vérifier et me rappeler, auquel cas on ne me rappelle jamais, espérant que je laisserai tomber. Si je reviens à la charge, ils essaient habituellement de minimiser l’inconvénient découlant de leur présumée erreur – car ils ne l’admettront jamais – et tentent de s’en sortir avec une vague excuse, sans offrir de dédommagement. Finalement, si j’insiste encore plus, ils essaient de me faire porter une partie de l’ambiguïté de la situation en me proposant une solution inférieure à un dédommagement juste. Assez curieux, non ? Surtout qu’on nous inonde de publicités affirmant que le client est au cœur de leurs préoccupations… Cela porte à réfléchir.
Je ne suis personnellement pas enclin à traiter d’incompétents tous ces gens, car une bonne part de ce taux d’erreurs à la hausse repose sur des environnements de travail malsains, dans lesquels ils essaient de survivre du mieux qu’ils le peuvent.
La suite ……….Demain.
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