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coca cola et capital osseux

Extrait de Toxic :

« L’obésité créée par la consommation de sodas représente uniquement la face visible de l’iceberg. Submergés par les centaines de millions de dollars investis dans la publicité, nous ne percevons en fait qu’avec peine ce qui représente un vrai problème de santé publique.

Ainsi, impossible de nier l’effet négatif des sodas sur l’hygiène dentaire. L’absorption continue de colas plonge nos dents dans un bain permanent de liquide sucré. Résultat : « Une importante étude menée sur les jeunes enfants de l’Iowa a démontré que la prise régulière de sodas était le moyen le plus sûr de prévoir le développement de caries ».

Les dentistes s’inquiètent en outre des conséquences de l’acidité de ces boissons sur l’émail de la dentition. En octobre 2001, la puissante American Dental Association, réputée pourtant pour son langage très « diplomatique », exprimait clairement ses craintes : « Bien que la recherche épidémiologique sur la relation entre la santé dentaire et la consommation de sodas soit limitée, elle indique constamment que les sodas ont un effet négatif sur les caries et l’érosion de l’émail. De plus, de nombreuses expériences in vitro et sur des animaux ont systématiquement démontré que l’absorption de sodas créait une érosion de l’émail dentaire. Au vu de l’ensemble de ces preuves, il semble approprié d’encourager les enfants et les adolescents à limiter leurs consommations de sodas ».

La défense des industriels du cola est aussi lamentable qu’au sujet de l’obésité. À les entendre, il serait injuste, voire ridicule, d’incriminer uniquement leurs boissons. Selon eux, d’autres facteurs seraient en cause, comme le sucre contenu dans le reste de l’alimentation. Ou – ce qui rappelle l’incitation à pratiquer une activité physique pour lutter contre le surpoids – l’obligation individuelle de bien se laver les dents.

Pour répliquer à ces reproches, les fabricants de sodas- comme c’est le cas sur le site Internet de Coca-Cola U.S.A – mettent généralement en avant les conclusions de l’American Academy of Pediatric Dentistry (AAPD). Une association minoritaire dans la profession, présidée par David Curtis, qui réunit certains dentistes spécialisés dans les soins des enfants et se montre moins catégorique que l’American Dental Association : « Les preuves scientifiques ne sont certainement pas assez claires quant au rôle exact joué par les sodas sur l’hygiène dentaire des enfants ». À quoi tient cette retenue ? Et pourquoi cette prudence alors que l’AAPD, avant 2003, embrassait les conclusions de l’American Dental Association ?

C’est en tout cas l’année où le mouvement de David Curtis a reçu un don de 1 million de dollars de The Coca- Cola Company.

À noter que l’AAPD n’est pas la seule dans cette position. L’American Dietetic Association, la plus importante confrérie de nutritionnistes américains, compte parmi ses sponsors la National Soft Drink Association, un groupe représentant les intérêts de tous les fabricants de sodas ainsi que ceux de McDonald’s.

En 1999, l’USDA publiait une longue étude comparative consacrée à l’alimentation quotidienne des jeunes Américains. Sans surprise, on y lisait que la consommation de sodas avait explosé entre 1978 et 1998. Mais aussi, et c’était plus novateur, que l’ensemble de notre alimentation en payait le prix. Si, en 1978, les garçons buvaient moitié plus de lait que de colas, dix ans plus tard, la proportion s’était inversée. Ajoutée à l’émergence d’un mode alimentaire excluant peu à peu les fruits et les légumes (selon l’USDA, seulement 2 % des individus âgés de deux à dix-neuf ans consomment l’apport quotidien recommandé en fruits et légumes), ce revirement a vu la multiplication des problèmes osseux. Et notamment de l’ostéoporose, maladie dite « des os fragiles », responsable de 130 000 fractures annuelles en France, surtout chez des femmes ou des personnes d’un certain âge ! En fait, le risque de voir apparaître l’ostéoporose dépend de la quantité de masse osseuse développée à l’adolescence. Les filles, par exemple, en ont assuré 92 % avant dix-huit ans. Or, en 2001, des scientifiques canadiens ont prouvé que celles qui aiment trop les sodas fabriquent moins de masse osseuse que les autres. Et sont donc victimes de carences dangereuses pour leur avenir.

En 1995, une série de recherches en laboratoires ont, de leur côté, mis à jour, dans les urines des consommateurs de caféine – celle qui fait pour beaucoup le succès des colas -, une forte dose de calcium. Pourquoi ? Parce que la caféine augmente légèrement l’excrétion de calcium du système osseux. En d’autres termes, plus on ingère de caféine, plus le corps rejette de calcium au lieu de le stocker. Dès lors, avaler une canette de cola revient à perdre 20 mg de calcium, soit 2 % de la quantité quotidienne recommandée.

L’ennui, c’est que cette substance très répandue dans les sodas cumule les défauts. On connaît l’excitation, voire la légère irritabilité qu’elle suscite. De nombreuses études attestent aussi qu’elle peut entraîner des troubles du sommeil, des maux de tête et même un phénomène de dépendance. Si le site français de Pepsi-Cola n’aborde pas ce sujet, celui de Coca-Cola le fait. À en croire la filiale hexagonale du géant d’Atlanta, dénoncer la caféine serait un combat d’arrière-garde : « Différentes études scientifiques ont démontré que les consommateurs de caféine n’en étaient aucunement dépendants », affirme-t-on. Et de citer L’OMS (Organisation mondiale de la santé) qui déclare : _« Il n’existe aucune évidence prouvant que la caféine exerce un quelconque effet pouvant être assimilé de près ou de loin aux effets de la drogue ».

Alors, un faux procès ? Pas si sûr…

D’abord, il ne faut pas oublier de rappeler que, selon une classification établie par l’OMS en 1971, il existe différents degrés dans la dépendance. Laquelle peut être d’ordre psychique et/ou physique. Contrairement à ce qu’avance Coca-Cola, le but de cet organisme, comme des autres qui dénoncent les désagréments de cette substance, n’est pas de comparer la caféine à la cocaïne, l’héroïne ou les hallucinogènes, mais d’établir si son usage génère un quelconque état de dépendance. De fait, à ce point du débat, il aurait été bon de connaître la source des « différentes études scientifiques » citées par Coke ayant « démontré que les consommateurs de caféine n’en étaient en aucun cas dépendants ». Et ce parce que des enquêtes tout aussi scientifiques vont dans un sens contraire. Ainsi le Centre for Addiction and Mental Health (CAMH) de Toronto est d’un avis diamétralement opposé : « Si vous consommez plus de 350 mg de caféine par jour (soit trois à quatre tasses de café ou neuf à dix boissons gazeuses), vous souffrez d’une dépendance physique à la caféine. Cela veut dire que si vous arrêtez brusquement de consommer de la caféine sous quelque forme que ce soit, vous risquez de vous sentir irritable et fatigué et d’avoir un mal de tête prononcé. Ces symptômes apparaissent généralement dans les 18 à 24 heures qui suivent la dernière consommation de caféine et disparaissent graduellement au bout d’une semaine ». Précision utile : le CAMH, affilié à l’université de Toronto, collabore avec l’OMS. La même organisation citée par Coke pour dédouaner ses boissons.

Mieux, c’est cette même Organisation mondiale de la santé qui, en 2003, dans son trente-troisième rapport du Comité OMS de la pharmacodépendance, écrivait en page 26 : « La caféine engendre une dépendance mais entraîne rarement des abus ».

Enfin, parmi les études « scientifiques » non citées par Coca-Cola, je suis certain que ne figure pas celle de Berstein et Carroll. En 1999, ces deux scientifiques ont prouvé que quand des enfants de six à douze ans cessent d’absorber de la caféine, ils souffrent de symptômes de manque qui entraînent chez eux des troubles de l’attention et diminuent leurs performances intellectuelles. Et je ne m’appesantis pas sur une autre enquête, effectuée la même année, démontrant que, chez certaines personnes, 100 milligrammes de caféine quotidiens suffisent à créer une dépendance physique.

100 mg ? C’est, si l’on se réfère aux données divulguées par Coke, l’équivalent d’un peu plus de deux Coca-Cola Light par jour.

Pour info : Une boîte de 33 cl contient 42,24 mg de caféine. Une bouteille de Coca-Cola Blak monte à 50 mg de caféine pour 25 cl.( http://www.coca-cola-france.fr/relationcon- sommateurs/ faqjngredients.asp)

Dans la pandémie, les colas semblaient donc pouvoir incarner des suspects de premier choix. Leur apparition massive sur le marché au début des années 1980 coïncidait en effet avec l’apparition et l’accélération de la deuxième phase de la crise d’obésité. Leur prédominance chez les adolescents paraissait même expliquer pourquoi le mal frappait de plus en plus les jeunes. Malgré tout, une question continuait à me tarauder. Les sodas étaient- ils l’agent toxique que le professeur Bray recherchait pour justifier l’ampleur de l’épidémie ? »

La suite ……. demain.

 

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