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Pour répondre à la demande d’un soja sans OGM , les producteurs canadiens ont dû investir dans du matériel et des infrastructures souvent coûteuses.

Les producteurs de l’Ontario répondent à la demande européenne et japonaise.

«OGM ou non-OGM, ce n’est pas un problème: il y a place pour les deux!» Comme tout Anglo-Saxon qui se respecte, James Gowland voit les choses de manière pragmatique. Les Européens et les Japonais ne veulent pas acheter de soja transgénique? Qu’à cela ne tienne, cet agriculteur de l’Ontario, aux commandes avec sa femme, Judy, d’un domaine de 900 hectares à Holyrood, à une centaine de kilomètres à l’ouest de Toronto, s’est mis en quatre pour répondre à cette demande. Non seulement, le client est roi, mais le prix, fixé contractuellement, est majoré de 10 à 15%…

Pour y parvenir, ce sexagénaire affable a mis en place une organisation drastique qu’il résume en deux mots: «propreté» et «traçabilité». Pas question en effet de livrer à des clients pointilleux une marchandise contenant ne serait-ce qu’une infime fraction d’OGM. En Europe, le taux de présence fortuite est limité à 0,9% quand il s’agit de transgènes (ou «événements» de transformation génétique) autorisés à la commercialisation au sein de l’Union européenne. Dans le cas contraire, le seuil de tolérance n’est que de 0,1% à condition que l’OGM soit strictement destiné à l’alimentation animale et qu’il soit déjà homologué par les autorités sanitaires d’au moins un pays tiers. Une cargaison ne respectant pas ces normes draconiennes court le risque d’être refoulée aux portes de l’Europe.

James Gowland, qui produit également du soja transgénique résistant au glyphosate, un herbicide total permettant un meilleur contrôle des mauvaises herbes, a donc tout mis en œuvre pour éviter les «contaminations». Son matériel est tout d’abord extrêmement bien entretenu. Tracteurs, moissonneuse-batteuse, semoirs ainsi que les bâtiments d’exploitation (hangars, ateliers, séchoirs à grain), sont rutilants. Entre chaque utilisation, le matériel, utilisé aussi bien pour les cultures OGM que non-OGM, est consciencieusement démonté et nettoyé avec un compresseur à air comprimé pour ôter tout reste de graine. Rien que pour la moissonneuse-batteuse, l’opération dure à chaque fois entre six et huit heures!

Sur le plan agronomique, la rotation blé, maïs, soja permet d’éliminer tout risque de repousses de graines OGM dans les parcelles de soja censées en être dépourvues. Chaque livraison auprès de l’organisme collecteur fait l’objet d’un test génétique PCR (Polymerase Chain Reaction) pour détecter une éventuelle présence d’OGM. Ces grains estampillés «non transgéniques», tout comme ceux de 200 producteurs de la région, sont ensuite stockés dans un silo dédié.

Au Canada, où 65% de la production de soja est transgénique, l’Ontario fait figure d’exception. Sur le terminal portuaire de Goderich au bord du lac Huron, la proportion est inverse. «Environ 60% du soja qui transite chez nous est non transgénique», confirme Joey Groot, le directeur de l’installation.

À toutes les étapes de cette chaîne qui relie agriculteurs, organismes collecteurs et terminal portuaire, chaque acteur a investi dans du matériel et des infrastructures souvent coûteuses et mis en place des procédures rigoureuses, seul moyen de garantir sur du long terme la qualité requise.

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