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Temoignages

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Cauchemar en cuisine.

Un cuistot sud-africain émigré en Nouvelle-Zélande ne verra pas son visa de travail renouvelé. Non, pas parce qu’il est mauvais, mais parce qu’il est jugé trop gros. Albert Buitenhuis et sa femme Marthie qui sont arrivés à Christchurch il y a six ans, en 2007, n’avaient eu jusqu’à présent aucun souci pour renouveler chaque année leur visa, a expliqué Marthie au quotidien local La Press. Mais cette année, les services de l’immigration ont indiqué le 1er mai dernier à Buitenhuis qu’il n’avait pas un niveau acceptable de santé et qu’il pourrait faire du mal aux services de santé du pays. Traduction: trop gros pour rester, vous êtes expulsés.

Le chef sud-africain est un beau bébé, c’est vrai: 130 kilos pour 1,78 m, un IMC de 40. Il est médicalement considéré comme obèse, mais depuis son arrivée dans le pays, l’air néo-zélandais lui a fait du bien et Albert a perdu 30 kilos. «Ils n’ont jamais parlé du poids ou de la santé d’Albert alors et il était bien plus lourd que ça quand nous sommes arrivés», s’indigne Marthie Buitenhuis.

Les services de l’immigration ont défendu leur décision, estimant que le chef augmentait les risques de tomber gravement malade, citant le diabète et les maladies cardiaques. «Il est important que tous les immigrés possèdent un niveau de santé acceptable pour diminuer les coûts et limiter l’appel aux services de santé néo-zélandais», a dit un porte-parole des services migratoires. Qui a insisté pour rappeler que l’obésité n’était pas, en tant que tel, une raison de ne pas donner un visa, «mais que les services de santé se devaient d’examiner dans quelle mesure il pourrait y avoir des conséquences sur l’accès aux soins et estimer le coût élevé sur la sécurité sociale que cela pouvait entraîner.»

Le problème de l’obésité n’est pas un mince problème en Nouvelle-Zélande. La prévalence du surpoids et de l’obésité dans le pays touchait près d’un homme adulte sur quatre en 2009 selon les données de l’OCDE— seuls deux pays font pire, le Mexique et les Etats-Unis, la France est à 1 sur 10—. Un chiffre qui a doublé en 20 ans…

Le couple, âgé d’une cinquantaine d’années, a fait appel de la décision, et pour prouver son désir de rester dans le pays, a produit une lettre d’un médecin indiquant qu’il avait déjà ramené son taux de cholestérol et sa tension à des niveaux acceptables et qu’il était capable de passer sous la barre des 100 kilos d’ici six mois.

 

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« Première rencontre avec cet énième médecin nutritionniste

J’ai attendu 3 mois pour avoir ce rendez-vous… Silence… C’est long. Je pensais avoir un rendez-vous plus rapide avec vous… Silence…

Bon, docteur, je viens vous voir car il faut que je perde du poids. Vous avez fait perdre 20 Kg à ma copine ! Je ne me supporte plus. J’ai fait plein de régimes, à chaque fois j’ai perdu beaucoup de poids. Et je ne comprends pas pourquoi, dès que j’arrête, je regrossis davantage. Je ne sais plus quoi faire. La dernière fois que j’ai consulté mon médecin, je suis sortie en larmes de chez lui. Il m’a dit que mon poids était grave, que je risquais gros pour ma santé, et surtout mes genoux, mon dos, mon cœur… Que c’était de ma faute si j’étais devenue comme ça ! Silence… Vous pensez que c’est vrai ?

Et bien, vous avez eu un sacré courage de venir à nouveau consulter un médecin.

Je vous félicite de ne pas être restée sur un échec.

En fait, il n’avait pas tort. Je le sais que je risque gros pour ma santé, je sais lire ce qu’ils écrivent sur Internet. En plus, je ne peux même pas m’habiller, tous les vêtements s’arrêtent à la taille 44. Vous imaginez ? La honte ! La dernière fois que j’ai voulu acheter un pantalon, je n’ai pas pu rentrer dans la taille la plus grande du magasin. La vendeuse m’a regardée avec un air de dédain, presque de dégoût. Je me suis sentie mal et je suis vite partie. Du coup, je mets toujours ce même jean infâme et ce pull qui me cachent le corps. C’est quoi ces boutiques où l’on ne peut même plus s’habiller ? Pour les couturiers, on n’existe pas. Évidemment, ils font défiler des gamines de 15 ans, maigrelettes, de vrais squelettes !

Il faut aussi que je vous dise que mon compagnon n’arrête pas de me dire de maigrir. C’est vrai qu’il aimerait que je sois plus mince, plus coquette. Je vois bien qu’il ne me regarde plus comme avant. Et je ne vous dis pas, mes parents, comme ils me harcèlent pour que je perde du poids. Oh, mais vous ne pouvez pas comprendre, vous, docteur, vous êtes toute mince, comment faites-vous, hein ?

Madame, qu’attendez-vous de moi exactement ?

Ben, vous êtes nutritionniste, me faire maigrir, évidemment ! Je veux avoir un indice de masse corporelle (IMC) normal !

Je vous dis tout de suite que j’ai déjà consulté plein de vos confrères, ils m’ont tous donné un régime. J’en ai fait un où il fallait manger comme un roi le matin, comme un prince à midi et comme un pauvre le soir. J’ai tenu 6 mois, mais c’était dur de ne pas manger en famille le soir. Ensuite, j’ai fait la soupe au choux, le régime dissocié, celui de la chronobiologie, j’ai fait aussi les sachets de poudre, le jeûne, le diet IOLU, le slim fruit… mais ça marche de moins en moins. À chaque fois, je grossis davantage. Vous croyez que je vais arriver à maigrir docteur ? Je ne peux pas rester comme cela, vous avez vu comme je suis ? C’est la honte ! En plus, je sais ce qu’il faut manger !

Seulement, à force de me gaver de légumes et de fruits, plus que les 5 qu’ils disent à la télévision, et de yaourts à 0 %, je m’en suis dégoûtée à vie ! Et ne me dites pas qu’il faut que je fasse du sport ! Mon médecin traitant

n’arrête pas de me rabâcher : « pour maigrir, il faut bouger, il n’y a que ça qui marche ». Comme si je ne le savaispas ! Oui, il faut bouger. Mais comment je fais moi ? Alors que je crache mes poumons au bout de 5 minutes de marche ? Que mes genoux me font mal dès que je pose le pied par terre ? Que je transpire au bout de 3 secondes ?

Il faut que ça s’arrête, je ne me supporte plus, je ne peux pas rester comme cela, je n’en peux plus de mon poids. Je veux maigrir vite, au moins 30 kg en 3 mois. Vous êtes mon dernier espoir. Docteur, qu’est-ce que je dois faire ?

• La consultation démarre fort !

Le médecin… Il n’a pas intérêt à faillir ! Investi par la patiente d’une toute puissance de la sauver, tel le messie, il va falloir qu’il assure.

Cela tombe bien, il n’a pas envie d’échouer. C’est probablement ce pourquoi il a choisi ce métier, pour soigner, pour soulager la souffrance d’autrui, pour guérir. Il est prêt à tout mettre en œuvre pour y parvenir. Il connaît l’être humain. Il l’a longuement étudié, en long, en large, en travers, en diagonale, en dedans, en dehors. Les progrès de la science lui permettent d’aller toujours plus loin dans la connaissance de l’homme, d’avancer dans ce voyage en terre de moins en moins inconnue, de l’infiniment petit, de la cellule à l’acide aminé, de l’hormone à son récepteur, de l’ADN à ses milliers de gênes qui le composent. Il peut reculer les limites du temps, de la maladie, de la vie : clinique, biologie, radiodiagnostic, imagerie interventionnelle, endoscopie, médecine nucléaire, anatomopathologie, immunologie, exploration du génome… Mais a-t-il seulement le pouvoir de guérir toutes les maladies de l’homme ?

Quant à Véronique, aura-t-elle tout de suite la réponse à sa demande urgente ? On pourrait croire que oui, tant sa souffrance est lourde, tant elle est épuisée de porter des poids lourds en s’imaginant pouvoir s’en débarrasser chez le médecin, comme on jette à la poubelle des paquets encombrants. Le médecin, investi comme un « sauveur », pourrait tomber facilement dans le piège : son IMC est en obésité, elle veut maigrir, alors pourquoi ne pas lui donner ce qu’elle est venue chercher, un autre régime amaigrissant, une autre méthode, et le tour est joué !

Mais le problème est beaucoup plus compliqué qu’il n’y paraît. Et si sa demande de maigrir cachait en réalité un « gros » tas de souffrances, autant de couleuvres avalées qu’elle « vomit » sur un mode désespéré, dans le cabinet du médecin ? Son poids lourd apparaît comme un arbre qui cache une forêt, et sa forêt semble bien opaque.

Lui donner un énième régime amaigrissant en l’état serait une mauvaise réponse aux vrais problèmes. Véronique serait à nouveau en échec, accélérant encore et toujours l’engrenage du yo-yo pondéral et de sa détresse. Ce serait jeter de l’huile sur le feu. L’accalmie serait donc de très courte durée. Pour le moment, seul le médecin le sait. Il va lui falloir approfondir la demande de Véronique, prioriser, trier ce qui relève du plus urgent à traiter et de ce qui peut attendre, retracer la genèse de la surcharge pondérale, en comprendre l’histoire, ses causes, ses souffrances, évaluer son retentissement sur la santé physique, psychologique et sociale, évaluer la capacité du corps à maigrir ou à résister à l’amaigrissement. Il va devoir aider Véronique à chercher en elle ses propres solutions, ses possibilités de s’alléger. Tout cela va demander du temps pour, ensuite, proposer le meilleur traitement.

Et le temps, Véronique semble ne pas en avoir.

La consultation démarre mal !

Sur le plan des émotions, c’est la totale ! Véronique agresse la secrétaire parce que le délai pour obtenir son rendez-vous a été trop long ; elle semble mettre en doute les capacités du médecin nutritionniste à écouter sa plainte, la juge mal placée pour l’aider à la vue de sa corpulence normo-pondérale, critique les autres médecins déjà consultés en les accusant d’incompétence, exige une solution immédiate, ordonne, menace presque et, après elle, point de salut !

Être agressé par un patient, le médecin, lui qui n’a de cesse que de soulager au prix de consacrer beaucoup de son temps et de son énergie, il n’aime pas du tout ! Quel thérapeute ne s’est jamais senti sur ses gardes face à ce type de demande et d’attitude péremptoire, autoritaire, exigeante, d’un patient qui l’investit massivement d’une mission dans laquelle il n’a pas le droit – ni l’envie – de décevoir ?

Quel médecin ne s’est pas senti en échec, voire en colère, lorsqu’à la consultation suivante, le même patient n’a pas du tout fait ce qu’il lui avait dit. Alors qu’il avait pris beaucoup de temps et de soin à expliquer, ordonnances à l’appui, en débordant quelquefois sur le temps de consultation réservé au patient suivant ?

Pour le médecin, la pilule a du mal à passer. Apparaissent les stigmates d’une mésalliance entre le médecin qui, naturellement, voudra faire passer ses messages, les martèlera avec force, fermeté, voire autorité, si ce n’est avec de l’agressivité, et un patient qui, ayant le sentiment d’être dirigé dans une direction qu’il n’a pas envie de prendre, fera de la résistance en adoptant des comportements comme de l’opposition, de la méfiance, de l’agacement, de la colère parfois, ou, à l’inverse, des attitudes de soumission, de culpabilité, de honte, de gêne, autant d’émotions qui ne facilitent pas l’échange.

Le cercle vicieux ainsi engagé risque de transformer la consultation en un véritable bras de fer entre les 2 individus, où le gagnant n’est pas toujours celui que l’on croit. Cette tension entre les protagonistes peut aboutir à des situations qui, dans le meilleur des cas, s’arrangent progressivement grâce à des temps de bonne communication et de réflexions, ou, au pire, se concluent par le découragement du thérapeute qui « abandonne » son patient au lieu de le soigner, et la fuite du même patient qui finit par ne plus venir aux consultations suivantes, faute d’avoir été entendu et compris. La pire des situations !

La consultation va se révéler être un véritable échec, alors que ni patient ni médecin ne voulaient en arriver là.

• Et si tout partait d’un malentendu ?

 

 

 

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« Ma vie de femme

Mon compagnon n’arrête pas de me fliquer lorsque je mange : « et mange pas ci, et mange pas ça », comme si j’avais 2 ans. S’il savait que, de toute façon, je fais ce que je veux et que plus il me dit cela, plus je mange… C’est nul ! Je le hais !

Et ma collègue de travail, « mince comme un coucou », qui ne cesse de se plaindre toute la journée de son poids, de sa cellulite, de son ventre soi-disant « flagada », alors qu’elle est super-mince, super-canon, super-musclée, super-belle, super… Elle vient de perdre 10 kg en 3 mois et se vante à qui mieux mieux de les avoir perdus facilement grâce à un « petit » régime. Mon œil ! Mais que doit-elle penser de moi, avec toute cette graisse qui déborde ? J’ai honte. Je la hais !

Quant à mon médecin, celui-là, je le retiens. À chaque fois que je vais le voir pour un problème de santé, il ramène tout à mon poids. Lui aussi s’y met : c’est à cause de mon poids que j’ai mal au dos, que je dors mal, que j’ai un rhume… Et si je maigrissais, tout cela s’arrangerait. Comme si je ne le savais pas ! À l’entendre, pour perdre du poids, il suffit d’un peu de volonté. Si je le voulais, je le pourrais ! Et il me donne un nouveau régime, alors que j’ai passé ma vie à faire des régimes, à me priver, à épuiser ma santé et mon moral dans des centres d’amaigrissement et autres séjours minceur, à me ruiner en crèmes minceur, en soins amaigrissants, en compléments alimentaires et diètes écœurantes, jusqu’à prendre quelquefois des coupe-faim ? Et, au bout du compte, j’ai perdu, pris, reperdu, repris, re-reperdu et re-repris le double de mon poids à chaque fois.

Je le hais.

Je n’y arrive plus.

Je suis nulle.

Je suis moche.

Je suis grosse.

Je n’ai pas de volonté.

Je me hais !

Bon, ne te laisse pas aller ma fille, faut faire quelque chose. Ils ont tous raison, je sais que c’est pour mon « bien » qu’ils me disent tout cela. Je ne sais pas si tous leurs discours m’aident, j’aimerais qu’ils me « lâchent » avec ça, mais bon… Ma collègue m’a donné l’adresse d’un médecin nutritionniste. Il paraît qu’elle ne donne pas de régimes mais apparemment ça fonctionne pour maigrir. Je n’ai pas bien compris sa méthode mais bon, sur ma collègue qui a pas mal « galéré » comme moi, ça a marché ! De toute façon, au point où j’en suis, qu’est-ce que je risque ? Allez, il me faut un rendez-vous rapidement. Demain, je l’appelle. »

 

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« Quand je regarde mes photos de jeunesse, je réalise que, finalement, je n’étais pas si grosse que ça. Moi qui me vivais comme un monstre immonde ! Si j’avais su, je n’aurais même pas dû faire tous ces régimes !

Je me souviens, je devais avoir 8 ans, ma mère me traînait tous les mois à l’hôpital pour consulter le spécialiste du poids. Je voyais tout un tas de gens en blouse blanche, qui me déshabillaient, me pesaient, me mesuraient, me pal¬paient, me posaient plein de questions auxquelles je répondais toujours oui, par peur d’être punie, et surtout pour ne pas décevoir ma mère, complètement désespérée. Enfin, je rencontrais « le » docteur qui, me fixant d’un regard que je recevais comme accusateur, donnait à ma mère des instructions carrées sur ce que j’avais le droit de manger ou pas. Ordonnance que ma mère, inquiète et coupable d’avoir un enfant dont le poids n’était pas dans la norme, s’évertuait à appliquer scrupuleusement une fois à la maison.

C’est bien simple, je n’avais plus droit qu’à de la nourriture allégée, spéciale enfant gros, sans sucre, sans gras, tout vapeur, tout dégoûtant ! Elle en pas¬sait du temps à cuisiner, un menu pour moi, un menu pour mon frère et mon père qui, eux, pouvaient manger comme 4 sans prendre 1 gramme ! Je n’avais définitivement plus le droit de manger comme tout le monde, ni celui de me régaler. Je me sentais la paria de la famille, le vilain petit canard noir de l’his¬toire. Qu’avais-je donc fait de si mal pour vivre ainsi à l’écart des miens, ne pouvant plus partager les bons petits plats bien goûteux parce que gras ? Ces plats traditionnels, qui embaumaient la maison, n’étaient plus que pour les autres.

Je reconnais que ma mère m’accompagnait dans « mon régime ». Mais elle, c’est elle. Moi, c’est moi ! Pourquoi cette punition, pourquoi cette injustice ? Pourquoi moi ? Et mon frère, qui prenait un malin plaisir à se gaver de chocolat devant moi alors que je n’y avait pas droit et que mon goûter ne se résumait qu’à un fruit et un yaourt maigre ! Beurk !

S’ils savaient combien je leur en ai voulu, à tous ! S’ils savaient que je ne pensais qu’à me venger en mangeant en cachette. C’était facile, à la sortie de l’école, il y avait « la » boulangerie, une vraie caverne d’Ali-Baba remplie de tout ce que j’aimais et qui me manquait parce que l’on m’en privait : les bonbons, les gâteaux, le chocolat, les pains au chocolat… Le paradis ! Les quelques sous que je pouvais économiser étaient consacrés à l’achat de ces aliments interdits. À l’école, les rares copines qui avaient pitié de moi me donnaient de temps en temps un peu de leur alléchant goûter. Personne n’a jamais su mes activités coupables. Personne. Bien que le spécialiste de l’hôpital, ne voyant pas ma courbe de poids évoluer dans le bon sens, me soupçonnait de tricherie. Au grand dam de ma mère qui s’estimait déshonorée dans son rôle de mère nourricière, refusant d’être accusée de non-assistance à personne en danger de surpoids, et répétait avec grande conviction qu’elle faisait tout ce que le docteur lui disait pour que je maigrisse.

J’entends encore toutes les réflexions que j’ai « avalées » depuis mon enfance :

« Ne te ressers pas, tu n’as plus faim. Fais attention »

« Arrête de manger autant que ça, ce n’est pas comme cela que tu vas maigrir ! »

« Bouge-toi, fais du sport »

« Dis donc, tu n’aurais pas encore grossi toi ?

Mais jusqu’où vas-tu aller comme ça ? »

« Fais quelque chose, tu ne peux pas rester comme cela, réagis ! »

« Regarde ton frère, il est mince, lui ! Tu ne veux quand même pas être malade plus tard, être en fauteuil roulant ? Encore faudrait-il qu’il en existe un à ta taille ! »

« Regarde ton ventre, tu n’as pas honte ? »

Et vous, vous vous êtes vus ? Qu’est-ce que j’y peux, moi, si dans ma famille, les filles ont toujours été bien portantes ? Sauf maman.

Oui, car il faut savoir que ma mère est constamment au régime. Elle veut plus que tout être mince, et elle y arrive… au prix de restrictions alimentaires intenables pour moi. Quelquefois, je la surprends en train de craquer. Alors elle accuse d’une voix en colère tantôt ses grossesses de lui avoir déformé le corps (merci maman), tantôt sa glande thyroïde de lui jouer des tours, ou bien alors mon père, de manger sous son nez du chocolat ou autres gâteaux alléchants. Comme prise au piège, elle enchaîne en m’accusant d’être grosse – comme si je ne le savais pas moi-même – que je n’ai pas de volonté, qu’elle a quelquefois honte de moi (merci pour le quelquefois) et qu’il faudrait que je mange mieux parce qu’elle s’épuise à me faire des repas légers et que je n’y mets pas de bonne volonté.

1. D’abord, je n’ai rien demandé.

2. Ensuite, ce n’est pas ma faute si je ressemble à mamie Jeanne, sa mèèère.

3. Enfin, je la hais !

Mon père, à part me dire – encore à mon âge – que j’ai de grosses fesses, qu’il faut que je fasse quelque chose pour maigrir, que c’est de ma faute si j’en suis là et que je devrais me bouger davantage (alors que lui est avachi devant sa télévision, plus pantouflard que lui, tu meurs !), c’est fou ce qu’il sait faire. Bref, d’après lui, je ne fais aucun effort et si je continue comme ça, je suis condamnée à avoir, au mieux du diabète, au pire un accident vasculaire cérébral et une paralysie avant la mort. Et comment fera-t-on pour me mettre dans un cercueil qui n’existera pas à ma taille ? Merci papa ! Reçu 5 sur 5. Je le hais !

 

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Extrait de TOXIC, le livre de William REYMOND :

« La scène est insupportable. Pourtant, personne n’a eu encore le courage de se pencher vers cette mère pour, d’une voix calme presque détachée, lui dire la terrible vérité. Personne n’a osé affronter son regard, aller au- delà de ses larmes, vers ce territoire encore vierge de drames mais qui, demain, deviendra à jamais son quotidien.

Il est toujours question d’espoir et des signes auxquels il faut, coûte que coûte, s’accrocher. En réalité, elle le sait, ceux-ci constituent ses derniers remparts contre la folie.

Mais voilà, à cet instant précis, la raison n’a plus aucun sens. La vérité vient de l’écraser. Froidement, implacablement, irrémédiablement. Là, sous ses yeux, son enfant, déformé par la douleur, est en train de mourir.

Kevin Kowalcyk n’aura jamais eu trois ans. Le 11 août 2001, à vingt heures vingt, ce petit corps a perdu le combat qui l’opposait depuis une dizaine de jours à la maladie. Les intestins rongés par la gangrène, les artères saturées, Kevin avait deux ans, huit mois et un jour.

*

Le cauchemar a débuté le 31 juillet précédent. Une semaine plus tôt, la famille Kowalcyk était revenue de vacances passées au bord de l’océan. Le dernier cliché de Kevin débordant de vie date d’alors. À quatre pattes sur le sable blanc, l’enfant fixe l’objectif. A posteriori, il serait facile de tenter de chercher les signes avant-coureurs du drame, mais l’exercice est aussi vain qu’inutile.

Sur cette ultime photographie, Kevin respire la vie. Ses joues sont roses et son sourire presque timide. Barbara, sa maman, aime d’ailleurs à dire que son fils était « un garçon attentionné qui pouvait se mettre à pleurer tout simplement parce qu’un autre enfant était en train de le faire ».

Peut-être s’agit-il du cadre serein du cliché ou encore des circonstances terribles de sa mort, mais, à tout jamais, sur papier argentique, le visage de Kevin affiche cette sensibilité-là.

 

Le début de l’été s’était écoulé paisiblement, semblable à celui que vivent la plupart des enfants de cet âge. Les chaudes après-midi du Wisconsin s’oubliaient en barbotant dans l’eau fraîche de la « tortue », une piscine gonflable devenue le refuge préféré de Kevin et de sa sœur Megan. À cinq ans, l’aînée de la famille passait l’essentiel de son temps avec son petit frère, devenu un idéal et patient compagnon de jeu.

Il y avait eu aussi la sortie à la fête foraine, les feux d’artifice du 4 juillet et les visites des grands-parents. Enfin, chaque dimanche ou presque, Mike Kowalcyk s’était installé devant son barbecue et, pour le plus grand plaisir de sa famille, avait grillé de la viande hachée et préparé de délicieux hamburgers.

Mais le mardi 31 juillet 2001, Kevin se réveille avec une légère fièvre et de la diarrhée. Des symptômes bénins qui n’alarment pas Barbara outre mesure. Durant la journée, Kevin se montre grincheux mais sa température n’évolue pas. Ce n’est qu’au milieu de la nuit suivante que la situation se complique. Cette fois, la fièvre de Kevin augmente fortement et sa diarrhée est plus fréquente. Au petit matin, Barbara remarque même des traces de sang dans les selles de son enfant. Franchement inquiète, elle décide alors qu’il est temps de partir aux urgences.

L’attente à l’hôpital de Madison est rythmée par les visites régulières de Kevin aux toilettes. La présence de sang est désormais plus abondante. L’anxiété des Kowalcyk grandit.

Certes, les médecins se montrent rassurants. Il est fréquent à cet âge, disent-ils, qu’un état grippal s’accompagne de saignements. Néanmoins, afin d’en être certains, ils pratiquent des prélèvements qui sont envoyés au laboratoire pour être testés au plus vite. En attendant, Kevin peut rentrer chez lui. Ses parents doivent juste s’assurer qu’il boit suffisamment.

La nuit suivante est pénible. L’enfant est toujours fiévreux et la diarrhée ne ralentit pas. Et, surtout, le sang teinte en permanence l’eau des toilettes.

Barbara en est convaincue, cette couleur n’annonce rien de bon. Ce rouge aux accents noirâtres ne signifie qu’une chose : son fils est très malade. Et il faut agir. Vite.

Le 2 août, Kevin Kowalcyk quitte le cadre rassurant de sa chambre pour être de nouveau admis à l’hôpital. Où, après un transfert dans une unité pédiatrique de soins intensifs de l’hôpital pour enfants de l’université du Wisconsin, il va passer, dans des souffrances terribles, les derniers jours de sa courte vie.

Après avoir réglé la question de sa déshydratation importante, les vraies raisons de sa maladie apparaissent. Les nouvelles revenant du laboratoire sont mauvaises. Et le diagnostic sans appel : une bactérie, l’E.coli 0157:H7 grouille dans les selles de Kevin. Ce nom étrange n’aide guère Barbara à comprendre la portée du mal qui atteint son fils mais, instinctivement, elle sent le danger derrière cette mystérieuse suite de signes, lettres et chiffres.

Le reste des informations communiquées par le médecin confirme ce sentiment. Sans forcément parler d’impuissance, le docteur énumère les différentes étapes devant marquer les prochains jours de Kevin.

Et il n’y a que deux options. Soit l’infection se stabilise, soit elle continue à évoluer. Or si c’était le cas, la science s’avère quasiment impuissante. Il faut donc attendre et aider l’enfant à combattre lui-même le monstre. Aucun traitement, aucune pilule ne peut en effet tuer cette bactérie. Seul Kevin est en mesure d’emporter cette bataille-là.

Les Kowalcyk sont effondrés. Des propos médicaux, Barbara ne retient qu’une chose, une phrase qui ne cesse de rebondir dans son crâne : « Cela va être pire avant, normalement, de s’améliorer ».

Plus que la perspective d’heures difficiles, Barbara n’aime pas le mot « normalement ». À lui seul, il résume la fragilité du fil qui retient son fils à la vie. Perdu au milieu du langage scientifique du corps médical, il introduit une incertitude difficilement supportable.

Le cerveau de Barbara va exploser. Normalement… Normalement… Ce terme signifie aussi qu’il existe une autre alternative, une terrible possibilité, une affreuse éventualité. Celle où la situation, ne faisant qu’empirer, débouche sur une vérité tellement intolérable que Barbara refuse d’en prononcer le nom.

Le 3 août, les reins de Kevin montrent des signes d’extrême faiblesse. La première option est désormais de l’histoire ancienne. La bactérie poursuit son œuvre de destruction et l’insuffisance rénale aiguë annonce le pire. Kevin est victime d’un syndrome hémolytique et urémique. Un état au taux de mortalité important entraînant des complications neurologiques graves. « Nous l’avons presque perdu cette nuit-là. Il était froid, léthargique. Et il n’arrêtait pas de transpirer. »

Le lendemain matin, placé en soins intensifs, Kevin reçoit sa première dialyse. Une expérience douloureuse pour tous : « La procédure durait trois heures. Trois heures où il ne devait pas bouger. Le genre d’instruction impossible à suivre pour un enfant de l’âge de Kevin ». Aussi, refusant qu’on attache leur fils au lit d’hôpital, les Kowalcyk, aidés par deux amis, s’efforcent de maintenir eux-mêmes l’enfant immobile. « Nous lui tenions les jambes et les bras… Nous lui chantions des comptines, lui racontions des histoires pour le rassurer. »

Bientôt, hélas, la dialyse s’avère insuffisante. Le cœur de l’enfant dépasse les deux cents pulsations par minute. Les transfusions de sang laissent place à celles de plasma, mais rien n’y fait : son état général continue à se dégrader. « Il était misérable. Il rampait à l’agonie dans son lit et, dans son délire, réclamait que je l’aide. »

Privé de liquide, à l’exception de quelques morceaux de glaçons, Kevin ne cesse de réclamer à boire. Brûlant de fièvre, il implore ses parents de le ramener chez lui et de le laisser se glisser dans l’eau fraîche de la « tortue ». Ou, mieux encore, que tout le monde reparte ensemble vers les vagues vertes de l’océan.

Et puis, entre deux gémissements, Kevin vomit aussi une poisseuse bile noire. « On aurait dit un enfant souffrant de malnutrition. Son ventre était gonflé, les cernes sous ses yeux effrayants. »

Impuissants, les parents ne peuvent rien faire de plus que passer une éponge humide sur le corps de leur fils afin d’essayer de l’apaiser.

« Dès que l’éponge s’est approchée de son visage, il s’en est emparé et a mordu dedans pour avaler les quelques gouttes qu’elle contenait. Nous avons dû la lui arracher des mains. »

L’expérience traumatisante est loin d’être terminée. Le 7 août, Kevin est placé sous assistance respiratoire. Son état réclame une dialyse continue. Lourdement drogué afin de mieux supporter la douleur et d’éviter de se souvenir de l’épreuve, l’enfant sombre dans l’inconscience. « Lorsque l’effet des médicaments commençait à diminuer, Kevin revenait à lui et tentait d’arracher ses perfusions. Nous avons alors accepté qu’il soit attaché au lit », poursuit Barbara.

Complètement immobilisé, Kevin doit subir une autre intervention : des drains sont installés dans ses poumons afin de tenter d’évacuer le liquide qui s’y accumule.

« C’est là que j’ai su… Le personnel hospitalier se voulait optimiste, nous expliquant que l’état de Kevin évoluait comme chaque victime de la bactérie. Que chaque jour gagné était un pas de plus vers la guérison. Mais il y a des moments où une mère se retrouve comme connectée à son enfant. La scène était terrible. Mon fils était cloué sur ce lit d’hôpital, j’avais arrêté de compter le nombre de doses de sang qu’on lui avait transfusé. Ses poumons étaient percés, ses bras reliés à des machines. Et puis, il y avait cette odeur. Une odeur épouvantable. Une odeur que je n’oublierai jamais… Alors j’ai su… »

Et le 11 août, après avoir été ressuscité à deux reprises, alors que les médecins essaient de le brancher à une nouvelle machine, Kevin Kowalcyk perd le combat contre l’E. coli 0157:H7.

« Ses intestins étaient gangrenés de milliers de trous. La bactérie avait rongé mon fils. Ses chances de survie étaient nulles. »

La mort d’un enfant est insupportable. Mais, malheureusement, le calvaire moral vécu par la famille Kowalcyk ne cesse pas une fois le calvaire vécu par leur fils achevé. « Il m’a fallu annoncer à Megan que son frère, son meilleur ami, ne rentrerait jamais de l’hôpital. Je n’oublierai jamais son regard. Je me souviens également du passage par les pompes funèbres. Et de l’épreuve que représente l’achat d’un cercueil pour son propre enfant. Je n’ai pas oublié non plus combien il fut difficile de choisir les vêtements que Kevin allait porter pour son enterrement. De monter dans sa chambre, d’éviter de croiser sa photo, de toucher ses jouets. Puis d’ouvrir son placard et, presque en apnée, de sélectionner sa dernière tenue. Il nous a fallu aussi marcher dans le cimetière afin de trouver l’endroit où notre bébé allait reposer pour l’éternité. Enfin, je n’oublierai jamais ce 16 août 2001. Ce jour-là nous n’avons pas seulement enterré Kevin. Ce 16 août nous avons mis sous terre une partie de nous- même. Notre famille ne sera plus jamais comme avant. »

Kevin Kowalcyk n’a pas succombé à l’attaque d’une bactérie exotique. D’un virus pour film d’horreur, rongeant peu à peu les organes vitaux de ses proies. L’E.coli 0157:H7 est beaucoup plus banale et proche de nous : c’est une bactérie vivant dans l’intestin des animaux. Et qui, parfois, se retrouve dans l’eau que nous buvons, la viande ou les crudités que nous mangeons.

Kevin Kowalcyk n’est pas un cas isolé. Sa mort, dans ces conditions insoutenables, n’est en rien le fruit de circonstances exceptionnelles.

Empoisonné par la viande hachée d’un hamburger, il est une victime de plus.   »

Ce récit éprouvant et presqu’insoutenable nous permet de mieux comprendre les statistiques de mortalité infantile par toxi-infection alimentaire que vous découvrirez demain……..

 

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Marie-Ange Brélaz se confie sur le long et difficile combat qu’elle a mené contre l’obésité. A 48 ans, elle assure être enfin réconciliée avec ce corps qui l’a tant fait souffrir.

«Je peux enfin m’affirmer sans ma carapace»

«Je me sens épanouie, bien dans ma peau. Je peux enfin m’affirmer sans ma carapace. Même si l’opération a failli m’amener au cimetière, elle a changé ma vie.» Extravertie ascendant excentrique, Marie-Ange Brélaz, rouge à lèvres pétant et bonne humeur en sautoir, n’a pas toujours respiré la même joie de vivre. Dans une autre vie, comme elle dit, l’épouse de Daniel, syndic de Lausanne, a longtemps souffert de son statut d’obèse, engoncée dans un corps frôlant les 140 kilos dont elle se sentait prisonnière. Vingt-cinq ans pour être précis, à chanceler entre espoir, promesse et désillusion. Un quart de siècle de doutes et de souffrances qui ont laissé des cicatrices au plus profond de son âme. Le regard des gens, les commentaires spontanés des enfants, les insultes des adultes, la conseillère communale des verts lausannois n’a rien oublié des épreuves que cette encombrante silhouette lui a fait endurer. «Pour beaucoup, être obèse ou alcoolique, c’est la même chose. Les gens ne perçoivent pas ces états comme une maladie, mais comme un vice.»

Des regards accusateurs, des remarques blessantes ou des réflexions agressives, Marie-Ange Brélaz en a vu et entendu tous les jours jusqu’à l’opération, en 2007. «Au magasin, les gens scrutaient le contenu de mon caddie, au restaurant, ils écoutaient ma commande. Ou lorsque je mangeais, quelqu’un disait suffisamment fort pour que je l’entende: «Tu as vu, grosse comme elle est, elle mange encore!»

«DANS MORBIDE, IL Y A MORT»

Aux sarcasmes et autres avanies, la Gruérienne d’origine ajoute les mille et une frustrations d’un quotidien sans saveur. Des choses simples, qu’un individu en bonne santé fait sans réfléchir mais devenues impossibles aux personnes corpulentes. «Comme croiser les jambes, s’asseoir sur une chaise sans craindre de repartir avec ou acheter des bijoux fantaisie, tous trop petits. Et je passe sur l’habillement, le sport et la peur permanente d’importuner avec une odeur de transpiration.»

Adolescente, Marie-Ange ne connaissait pourtant pas de problème de surpoids. Comme elle vient de le confier publiquement au Matin Dimanche, c’est un viol subi à l’âge de 17 ans qui a tout déclenché. «Mon inconscient me disait: «Si tu deviens grosse, voire obèse, tu seras moins désirable.» Au cours de toutes ces années, j’ai cru bêtement que les kilos me protégeaient.» Le cancer puis la mort d’un père auquel elle était très attachée alors qu’elle n’avait que 21 ans n’ont rien arrangé. Dix ans plus tard, le désir inassouvi d’une seconde maternité pousse plus loin encore ce cycle infernal. «A la suite de nombreuses injections d’hormones, j’ai pris 30 kilos.»

Déprimée, elle n’a plus la volonté de s’astreindre à un régime. Jusqu’au jour où le diagnostic s’abat comme un coup de marteau sur sa tête: obésité morbide. «Dans morbide, il y a mort. J’étais paniquée, terrorisée. Le mot tournait en boucle dans ma tête. C’est ce qui a provoqué le déclic.»

UNE REVANCHE SUR L’ADVERSITÉ

Après des mois de réflexion et de préparation, Marie-Ange se fait poser un by-pass. Malgré des douleurs et des problèmes postopératoires persistants, le résultat est au rendez-vous. En treize mois, elle fond de 60 kilos. Enthousiaste, elle vit cette expérience comme une revanche sur l’adversité. Mais la partie n’est pas gagnée pour autant. A bout de forces, rongée par la douleur, elle est hospitalisée d’urgence le 1er août 2008, pour une occlusion intestinale. «Quelques heures de plus et j’y passais», selon les médecins. Plus tard, elle subira encore une chirurgie réparatrice, histoire d’éliminer un surplus de peau qui déforme sa poitrine. Une addition d’épreuves qui ne la ferait pas changer d’avis sur le bien-fondé de l’opération. «L’obésité entraîne trop de souffrances physiques et morales.»

Aujourd’hui, la maman d’Alexandre, le fils unique du couple, a repris une dizaine de kilos. «Je navigue autour des 90. La préménopause me joue des tours. Ça aussi, c’est un sujet tabou», estime-t-elle. Un autre sujet, un autre combat peut-être pour cette féministe assumée…

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«La graisse ne fond pas par magie»

Jean Rouiller est sous le choc. Jusqu’à ce qu’il les ressorte de son album, il n’avait plus revu les photos prises de lui avant son opération, en mai 2007. «Je me demande comment j’ai fait pour vivre dans cet état», s’interroge ce cadre de la Poste, penché sur les images. Jean, un solide jeune homme de 1 m 81, n’a que 23 ans lorsqu’il entre à l’hôpital pour un by-pass. Il pèse 170 kilos, ce qui lui confère un indice de masse corporelle (IMC) supérieur à 45. Une obésité morbide dont les prémices remontent à l’enfance. A 4 ans, Jean est déjà un gamin dodu; à 15 ans, il franchit la barre des 100 kilos. Rien n’y fait. D’un régime à l’autre, il reprend plus de poids qu’il n’en a perdu. «Je n’étais jamais rassasié. Je ne ressentais plus d’effet de satiété. J’ai fini par baisser les bras.» Même si le regard des gens ne l’affecte pas plus que ça et que son intégration sociale se passe sans trop de heurts, son quotidien devient un enfer. Son métier de facteur l’épuise, les filles ne lui prêtent guère d’attention et ses loisirs sont réduits au strict minimum. Pas de sport, pas de voyage – «J’aurais dû payer deux places dans les avions» –, pas de cinéma, à cause de la dimension des sièges. Surtout, on lui décèle un prédiabète et de l’hypertension artérielle qui l’expose à court terme à des problèmes cérébraux ou cardiovasculaires.

«JE SUIS NÉ LE 23 MAI 2007»

Pour lui, le by-pass s’impose comme une nécessité vitale. Il s’y prépare avec tout le sérieux que réclame cette intervention, sur le plan psychologique notamment. «Soyons clair: le by-pass n’est pas une baguette magique qui fait fondre vos kilos comme par enchantement mais juste un outil de travail au service de la personne qui a le choix de l’utiliser à bon escient ou pas, selon sa volonté.» Malgré les problèmes nutritionnels qu’il connaît (difficulté à gérer la quantité d’aliments, vomissements, etc.), Jean s’accroche et perd 10 kilos par mois. En septembre, il monte pour la première fois sur un vélo de course, son rêve de gosse; en mars 2008, il tombe à 70 kilos. «Je ne mangeais plus rien. J’étais hanté par la peur de reprendre du poids. Après avoir bu un verre d’eau, je montais sur la balance. Je suis passé à deux doigts de l’hospitalisation.»

Quatre ans après avoir subi une chirurgie réparatrice pour le ventre et la poitrine qui l’a beaucoup fait souffrir, Jean Rouiller dit s’éclater dans son job de responsable d’un office postal, dans ses loisirs (3000 kilomètres de vélo par année) et dans sa vie en général. «Sur mon acte de naissance figure la date du 14 novembre 1984. Mais, en réalité, c’est le 23 mai 2007 que je suis né…»

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Mardi 02 Avril 2013 sur France 2 à 22h30

bande annonce : régimes : la vérité qui dérange

Un tiers des Français avouent avoir déjà suivi un régime amaigrissant. Et près d’une femme sur deux.

Fin 2010, un rapport officiel de l’Agence Nationale de Sécurité Sanitaire de l’Alimentation, de l’Environnement et du Travail (ANSES) passe inaperçu. Pourtant, sa conclusion est accablante : sur un an, 80 % de ceux qui font un régime reprennent les kilos perdus. Pire, il est désormais prouvé que la multiplication des régimes sur plusieurs années contribue à la prise de poids. Un pavé dans la mare que les lobbies étouffent. Avec 20 millions de Français accros aux régimes, la manne financière est trop importante pour que la vérité scientifique mette ainsi tout à terre.

Pourquoi reprend-on du poids quasi systématiquement ?
Pourquoi la multiplication des régimes conduit-elle à la prise de poids ?
En quoi sont-ils dangereux pour la santé ?
Et surtout, quelles sont les solutions pour perdre du poids durablement sans faire de régime ?

Pour répondre à ces questions, le documentaire adopte une écriture originale qui croise trois modes narratifs où se mêlent les histoires d’Ingrid, Sandra et Fabien, une série d’expériences inédites et des séquences courtes de dessins animés ludiques. Ce film est un coup de pied dans la fourmilière des vendeurs de rêves.

Documentaire réalisé par Pierre-François Glaymann et Bruno Victor-Pujebet.
D’après Thibaut Camurat, Pierre-François Glaymann et Bruno Victor-Pujebet.
Conseillers scientifiques : Professeur Jean-Michel Lecerf et Elena Sender.
Produit par Les Bons Clients.
Avec la participation de France Télévisions et Centre national du cinéma et de l’image animée.

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A travers une vidéo de 27 minutes, l’émission in vivo nous permet au travers de témoignages d’appréhender l’expérience d’une équipe qui a opté chirurgicalement pour le by-pass et l’anneau gastrique.

Cliquez sur le lien ci-dessous pour voir la vidéo :

in vivo, l’intégrale experience du CHU de Lille

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L’obésité est un véritable problème de santé publique, cependant elle peut être traitée. La preuve avec Pauline, une Côte-d’Orienne de 25 ans, qui a vu sa vie transformée grâce à une opération.

L’obésité est un sujet difficile à aborder, car cette maladie provoque des complexes et un mal-être chez la personne qui en souffre. De même, pour les malades, le regard des autres est difficile à supporter avec des moqueries, des a priori qui peuvent provoquer des blessures à vie.

Pour en finir avec cette maladie et vivre sa vie pleinement, Pauline Ducatez, 25 ans, a subi une opération, la sleeve gastrectomie, qui lui a permis de perdre 67 kg en 9 mois et demi. Elle intervient désormais à la clinique Bénigne Joly de Talant pour expliquer son vécu à des personnes souhaitant subir ce type d’intervention chirurgicale. Elle a accepté de partager son expérience. « Déjà petite fille j’étais ronde. Mon cadre familial a peut-être provoqué cela, puisque mon père est une personne de forte corpulence. J’ai beaucoup souffert de mon physique lors de mon adolescence, avec le regard des autres, les moqueries. Mais même à mon âge, avant mon opération c’était très difficile à vivre. Les gens se retournent sur vous, se moquent. Ils ont des a priori, ils pensent qu’on est gros car on mange trop. Je pesais 138 kg avant de subir l’opération, j’avais également beaucoup de difficulté pour m’habiller. Pour travailler c’est aussi un problème, si on veut être vendeuse et que l’on ne peut pas mettre les vêtements que l’on vend c’est compliqué. Rien que pour monter des escaliers, j’avais beaucoup de mal, cela m’a donc fermé des portes. J’ai aussi eu une petite fille et la grossesse a été plutôt compliquée à cause de mon poids à l’époque. »

Ayant entendu parler de certaines interventions chirurgicales, Pauline a voulu se renseigner. « Je suis allée sur des blogs et des forums qui parlaient d’obésité et des opérations possibles. Là, j’ai pu rencontrer des filles de mon âge qui ont eu le même parcours et un poids similaire au mien. J’ai essayé de savoir ce qui permettait de perdre le plus de kilos. Puis, quelqu’un de mon entourage ayant subi une opération m’a guidée vers un médecin pour connaître la marche à suivre. C’était dur pour ma famille au début, car l’opération n’est pas bénigne et il s’agissait de la première intervention chirurgicale pour moi. Mais pour ma petite fille et avec les témoignages sur les forums de toutes ces filles qui ont pu avoir une nouvelle vie, je me suis dit qu’il fallait que je passe à l’action. »

« Une libération »

Cela fait désormais 9 mois et demi, qu’elle a subi sa “sleeve”. Pauline pèse désormais 71 kg et se sent beaucoup mieux dans sa peau : « C’est comme une libération. Le corps qui était caché est apparu. C’est moi maintenant. Toutefois, je reste la même dans ma tête. Au début, il a fallu s’adapter au régime que l’on doit suivre. C’est surtout socialement que c’était dur. Mais les gens respectent cela et ne me forcent pas à me resservir ou à faire des excès. Je dois désormais faire attention à mon alimentation à vie, c’est le prix à payer pour être bien dans sa peau. Je ne regrette absolument pas ce que j’ai fait, et maintenant je pense que j’aurais dû le faire plus tôt. Je peux désormais profiter à fond de la vie avec ma fille et mon conjoint. C’était aussi l’occasion de prouver à tous ce dont je suis capable. »

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